mercredi, juin 4, 2025
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Sénégal-Géologie : Dindéfélo, les merveilles d’un futur géo-parc

Le Sénégal dispose de tous les atouts pour abriter le 3ème Géo-parc en Afrique. Plusieurs géo-sites merveilleux ont été recensés à travers 3 régions du pays (Sénégal oriental, Sine-Saloum et Sénégal occidental), en attendant de faire le tour du pays. Parmi eux, la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo qui regorge de potentialités géomorphologiques diverses et variées. Pour le ministère des Mines et de la Géologie, c’est le site de l’espoir.

Il existe plus de 196 géo-parcs dans le monde. Seulement 2 sont en Afrique. Il s’agit notamment du géo-parc du Maroc et de celui de la Tanzanie. Au même moment, rien qu’en Chine, on dénombre pas moins de 37 géo-parcs qui jouent un rôle éminemment important dans les revenus des populations locales.

 Si les populations locales peuvent être impactées par les revenus issus du géo-tourisme, le développement va alors commencer du bas vers le sommet, estime Dr Cheikh Ibrahima Youm, enseignant chercheur au Département de Géologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, responsable du recensement et de la valorisation des sites géologiques ou géo-sites du Sénégal.

« Au Sénégal dans la partie Orientale du pays, il y a une géologie qui est extrêmement importante avec des roches très âgées. Une géologie qui a commencé il y a plus de 2 milliards d’année et depuis cette période jusqu’à aujourd’hui plusieurs phénomènes se sont passés parmi lesquels les formations glaciales », explique le géologue.

Ces phénomènes méconnus du grand public constituent un atout considérable dans cette ambition du Sénégal d’abriter le 3ème géo-parc d’Afrique. « L’un des aspects les plus importants c’est sans doute la géologie dont dispose le Sénégal. Il y a des milliards d’années, une partie du Sénégal était recouverte par la glace. Les plus anciennes formes de vie et traces de vie aussi y sont connues mais au-delà de ça nous avons les paysages les plus spectaculaires tels que les cascades, les dents et tout ce que vous pouvez avoir », a déclaré Dr Youm.

Ce site de la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo n’est pas encore victime de la main de l’homme. Il s’y ajoute que, selon l’enseignant chercheur, « sur le plan géologique, nous avons une géologie qui est reconnu au plan international. Quand on parle de valorisation ou de protection de la géodiversité, de toutes les méthodes qu’on met en place pour protéger la biodiversité, on a tendance à oublier l’aspect que constitue le support de la biodiversité », a-t-il fait savoir.

Pour avoir un géo-parc, il faut plusieurs géo-sites. C’est pourquoi au Sénégal il a été d’abord mis en place un plan de recensement pour répertorier les sites qui méritent d’être valorisés soit sur le plan culturel, soit sur le plan biologique ou encore écologique.

Le géo-parc, c’est donc un ensemble de géo sites qui sont liés à un système avec une stratégie de gestion de ce système. L’objectif c’est d’impacter positivement le développement d’une localité quelconque.  « Nous allons essayer de les unifier dans un espace bien délimité avec des textes et une législation bien définie pour une meilleure utilisation de ce site géologique dans le cadre du géo tourisme qui est la tendance mondiale actuelle », explique Dr Youm.

Dans le cadre de ce vaste chantier, la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo situé dans la commune éponyme qui regroupe 14 villages, à 35Km de Kédougou, sera le site témoin. Elle est constituée de plaines et de montagnes liées à celles du Fouta Jalon et d’un plateau. « Donc tous les sites qui ont été recensés pour la mise en place des géo-parcs se trouvent dans cette réserve naturelle de Dindéfélo. Le projet ne concerne pas tout le territoire », dixit Dr Ibrahima Youm.

Un peu plus de 1000 sites ont été déjà identifiés. Les méthodes et les critères utilisés ont permis d’évaluer et de retenir les sites qui méritent d’être protégés. C’est pourquoi estime Dr Youm, « la célébration de la journée internationale de la géodiversité pour la première fois au Sénégal au Ministère des Mines et de la Géologie, revêt un intérêt capital dans le domaine de la préservation de la géodiversité c’est-à-dire les roches, les sols etc. ».

La journée internationale de la géodiversité à été célébrée au Sénégal pour la première fois, le 6 octobre dernier. Cet évènement constitue un tournant décisif dans la sensibilisation et la promotion des géo-sites. Plusieurs actions sont en cours pour accentuer la mise en valeur des géo-sites et espérer le privilège d’accueillir le 3ème géo-parc d’Afrique.

Yanda Sow

Maroc-gaz : SDX Energy annonce la découverte d’un gisement

La société britannique SDX Energy PLC  annonce la découverte d’un gisement gazier dans le bassin de Gharb. Le puits KRS 21, a atteint  une profondeur verticale totale  de 1955 mètres.

Les résultats obtenus par la société énergétique lors de ce forage, confirment la présence de sables chargés de gaz dans la section de réservoir ciblée, sans donner de détails sur la taille exacte de ce gisement.

Selon le communiqué de SDX Energy,
La plateforme de forage sera désormais déplacée et l’intervalle du réservoir perforé afin de subir une courte période de test, avant d’être mise en production pour approvisionner les acheteurs de gaz existants dans la région, poursuit la compagnie d’exploration.

Au début du mois de septembre, SDX a conclu avec Dika Morocco Africa un accord non contraignant de paiement anticipé du gaz pour un prélèvement d’environ 2 millions USD d’ici la fin du mois, qui sera utilisé pour couvrir les coûts de forage du puits KSR-21.

A noter aussi que ladite compagnie basée à Londres, possède actuellement un portefeuille d’actifs d’exploration, de développement et de production en Égypte.

Mbaye Guèye (Maroc)

Sénégal-Mines : « Les entreprises ne sont pas responsables du développement économique des communautés », (Abdou Aziz Sy DG SGO)

Le Vice-président du groupe Endeavour Mining, Abdou Aziz SY, a tenu à préciser que le développement économique et social du pays et des communautés est incombe à l’Etat et non aux entreprises minières. Il a tenu ces propos en marge de la présentation du rapport développement durable de la compagnie.

La situation économique et sociale des zones d’exploitation minière est plus qu’actuelle. En effet, des voix s‘élèvent de plus en plus pour fustiger la précarité dans laquelle les communautés vivent. C’est une situation que personne ne peut admettre, a fait savoir Abdou Aziz SY, Directeur Général de Sabodala Massawa Mine.

« En tout cas nous, à notre niveau, on fait à la limite de nos possibilités. Toutefois, il est important de préciser que le développement économique des sociétés n’est pas de la responsabilité des entreprises minières », explique le Vice-président de Endeavour Mining.

A, ce titre, M. Sy précise : « nous avons versé au Trésor public 85 milliards de FCFA. Maintenant, c’est à l’Etat dans, le cadre de son budget et de ses allocations, avec l’assemblée nationale qui est chargée de voter des budgets, de décider comment, avec les contributions des autres acteurs économiques, repartir ces fonds pour les rapatrier au niveau des zones d’exploitations minières ».

Il poursuit : « nous contribuons à partager les bénéfices de nos exploitations avec les communautés aux alentours des zones où se déroulent nos opérations. L’Etat aussi a un grand rôle à jouer puisque nous sommes un grand contribuable de l’Etat et nous attendons que l’Eta réinvestisse une partie de ces fonds pour réduire le déficit d’infrastructures dans ces zones ».

En effet, les régions d’exploitations minières périphériques souffrent d’un manque criard d’infrastructures. Selon Ibrahima Guèye, Secrétaire Général du Ministère des Mines et de la Géologie, les élus locaux de même que les acteurs locaux, reconnaissent la faiblesse de l’intervention de l’Etat dans ces zones pour impulser le développement économique et social des communautés impactées.

« C’est pourquoi le Président de la République a déjà donné des instructions et des directives pour que nous puissions mettre en place un programme spécial intégré pour la région de Kédougou. Donc des concertations sont déjà faites en partenariat avec la Banque mondiale. Aujourd’hui il reste la finalisation des procédures au niveau de l’institution financière », a annoncé M. Guèye.

Il explique que ce projet devrait mettre l’accent sur le déficit d’infrastructures noté dans la région de Kédougou. « C’est une région fortement handicapée par le déficit infrastructurel. C’est pourquoi pour mettre en place des leviers de développement, il est important de relever le défi des infrastructures dans ces régions minières périphériques, à travers un programme spécial ».

Yanda Sow et Malick Fall

Sénégal-minéraux stratégiques : Financement, recherche, transformation, les piliers d’un potentiel avéré mais non évalué

Il est avéré que le sous-sol sénégalais contient des minéraux stratégiques variés. Les ingénieurs sont unanimes là-dessus. Cependant, la problématique de leur évaluation se pose avec acuité, ainsi que les moyens pour la recherche et pour la mise en œuvre de la vision de la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN).

Des indices de minéraux stratégiques existent au Sénégal. Le potentiel est avéré. Cependant, à ce jour, il n’y a pas de données précises sur leur quantité. Cette situation ne favorise pas l’exploitation de ces ressources devenues indispensables et porteuses de croissance économique.

La table ronde organisée par la Société des Mines du Sénégal, en  marge du Sommet International des Mines, a été l’occasion pour les techniciens et les investisseurs, de passer au crible les minéraux stratégiques. Il ressort de ce diagnostic que beaucoup de pioches sont encore nécessaires pour profiter pleinement de nos ressources.

La problématique des moyens financiers

Le Directeur Général de SOMISEN assure que sa société regorge d’un potentiel humain capable de relever les défis techniques. « C’est à l’image de ce que nous avons dans ce pays depuis que BRGM est parti. La relève a été assurée par le Pr Abdoulaye Dia et compagnie, qui ont formé toutes les générations de géologues qui sont à l’origine de toutes les importantes découvertes notées dans ce pays, notamment David Mbaye, Abdou Aziz Sy, Youga Sow et tant d’autres », se félicite Dr Ousmane Cissé.

Pour l’ancien Directeur des Mines, le vrai défi est lié à la disponibilité des moyens financiers pour développer la recherche, la production et la transformation de nos ressources. Pour le Pr Abdoulaye Dia, « il faut forger des actions aptes à évaluer ce qui est connu. La SOMISEN et le secteur privé national ont un rôle à y jouer. Attendre de l’Etat qu’il prenne des risques pour financer la recherche, c’est ignorer son rôle », a dit l’ancien Directeur des Mines.

Le privé sénégalais appelé à investir sur la recherche et l’exploitation

Dr Ousmane Cissé s’est dit conscient de la complexité de la mission. « Nous avons un plan de vol. Nous avons identifié les zones de turbulences et nous savons comment les contourner pour bien atterrir. Mais il nous faut des moyens. Il faut appuyer la société pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle », plaide t-il. 

Pour le Pr Abdoulaye Dia, il faut plutôt une stratégie d’information du secteur privé pour qu’il sache qu’il y a beaucoup d’opportunités d’affaires. « Actuellement, il est possible d’obtenir une unité semi industrielle pour démarrer l’exploitation de ces ressources. Il s’agit d’activités qui n’ont pas besoin de beaucoup de financements », explique l’ancien Directeur de l’Ex IST. 


Les discussions, autour de cette table ronde sur le thème : « l’exploitation des ressources minérales et de transition énergétique en Afrique de l’Ouest : potentiel géologique et diversification de la recherche », ont permis de mesurer l’impact de la recherche, la faiblesse des moyens financiers et l’importance de la transformation des matières premières minérales.

Abdou Diouf Junior

Effithab : Comment économiser du carburant et lutter contre la pollution 

Effithab se positionne comme une solution contre la pollution atmosphérique et le coût élevé carburant. Cette tablette réduit la consommation, élimine les dépôts et améliore la durabilité de l’environnement selon les experts et autres bénéficiaires. Elle a été présentée au public ce 3 octobre à Dakar.

L’effitab, déjà testé en Suède, après dix années d’études concluantes et des preuves de son efficacité, tente de se faire un nom et de se frayer un chemin en Afrique, plus particulièrement au Sénégal. Selon le responsable continent Ninah Swahn, face à la conjoncture, cette tablette est la solution car « étant bénéfique sur le plan environnemental (réduit 80% de fumée) ainsi que sur le plan économique  (20% des dépenses) ».

Elle permet donc « une réduction spectaculaire des émissions de particules de carbone tout en garantissant au carburant une combustion plus complète dans la chambre de combustion ».

Pour Sadie Aidara, la particularité de ce produit est « qu’une tablette Effitab est égale à 60 litres de carburant pour un prix unitaire de 1510 francs CFA. Elle peut être utilisée avec l’essence, le kérosène et le gasoil  ». Les produits Effitab sont disponibles en formes de poudres, liquides ou comprimés. Les tablettes jaunes présentent beaucoup de points positifs, à en croire le manager et certains primo utilisateurs.

 « Elles nettoient les voûtes et les coffres des dépôts ainsi que des pompes à carburant, produit de moins en moins de particules abrasives pendant le processus de combustion. Le dynotesteur de la technologie montre une augmentation de la puissance et de l’indice d’octane lorsqu’il est utilisé dans des applications de moteurs à essence entre autres avantages », explique t-il.

La vision du manager et son équipe c’est d’aider le trafic commercial avec des connaissances et des produits éprouvés afin de promouvoir une plus grande durabilité pour l’environnement, l’économie et les véhicules.

Ndèye Mour Sembène

Sénégal-Mines : Le premier ministre prône la redistribution équitable des richesses

Le Premier Ministre sénégalais, Amadou Bâ, a insisté sur l’importance de procéder à une exploitation durable et équitable des ressources. Il estime que cela permettrait une meilleure prise en charge des enjeux et défis actuels et futurs et garantirait la paix sociale.

Le maintien de l’attractivité du secteur et la promotion d’un partenariat mutuellement avantageux entre l’État, les investisseurs et les communautés hôtes, garantirait une exploitation durable des ressources minérales. Le Premier Ministre du Sénégal a rappelé l’engagement du Gouvernement, à travailler avec ses différents partenaires pour faciliter cette exploitation responsable.

« En effet, l’exploitation de nos ressources doit se faire dans un cadre de bonne gouvernance et de développement durable. Elle doit aussi contribuer à asseoir une dynamique de croissance pouvant générer de meilleures conditions de vie par la création d’un cadre favorable à la formation et à l’emploi des jeunes » a déclaré Amadou Bâ.

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Pour le Premier Ministre du Sénégal, il est primordial d’améliorer la connaissance de la géologie et des potentialités minérales du pays, en mettant un accent particulier sur le développement des géosciences et le respect des meilleures normes d’exploitation.

La bonne gouvernance des ressources minières passe nécessairement par une gestion transparente de tout le processus d’exploitation des mines. C’est pourquoi, selon le premier ministre, « il est heureux de constater que le Sénégal s’est engagé à publier l’ensemble des conventions et contrats miniers qui ont été signés. C’est pour permettre à tout Sénégalais qui le souhaite, d’avoir la bonne information et d’instaurer un climat de confiance entre les acteurs, d’où l’importance du cadastre minier.

Le Secteur minier tout en Chiffres

En 2021, le secteur minier a contribué à hauteur de 4,8 % du PIB. La production totale des produits miniers (ciment, acide phosphorique et engrais), est passée de 1 142 milliards en 2020 à 1 508 milliards en 2021, soit une hausse de 24 %. Cette production en 2021 est essentiellement portée par l’or avec 512 milliards, soit 34% de la production totale, suivie du ciment, évalué à 341 milliards soit 22%, de l’acide phosphorique avec une production 298 milliards, soit 19%, des phosphates avec 79 milliards (5,3%), d’ilménite avec 74 milliards (5,1%) et du zircon 62 milliards (4,1%). La valeur ajoutée du secteur extractif est passée de 598 en 2020 à 730 milliards en 2021 soit une hausse de 22%. 

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L’effectif de la main d’œuvre dans le secteur minier industriel est passé de 9 508 à 11 213 travailleurs entre 2020 et 2021, pour une masse salariale de 101 milliards. Le secteur artisanal, quant à lui, emploie environ 30 000 personnes. Les recettes fiscales du secteur extractif s’élèvent, en 2021, à 206 milliards (dont 190 milliards pour le secteur minier), soit 8% (dont 7,4% du secteur minier) des recettes budgétaires hors dons de l’État.

Le Premier Ministre sénégalais, Amadou Bâ, a présidé l’ouverture officielle de la 7ème édition du Salon International des Mines (SIM). L’événement a accueille plus de 100 Entreprises qui s’activent dans plusieurs domaines du secteur minier et industriel. Il se poursuit, au Centre International de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio jusqu’au 5 octobre 2023.

Yanda Sow

Sénégal-SOMISEN : Le défi de la valorisation et la transformation des métaux stratégiques

Les métaux stratégiques sont cruciaux pour le futur de l’humanité. Ils sont indispensables pour la plupart des technologies du futur. Le Sénégal se lance un défi, à travers la stratégie de sa société nationale, SOMISEN : « profiter de ses ressources minérales » par la valorisation et la transformation.

Si le fer, le zinc, l’aluminium, le cuivre, l’agent et l’or constituent les métaux les plus couramment utilisés,le lithium, le cuivre, le manganèse, le colombo – tantalite, le graphite et les terres rares sont incontournables avec le boom technologique.

Avec la Direction de la planification du ministère du plan de l’économie et de la coopération, la SOMISEN SA a élaboré un projet de recherche et de valorisation des minerais stratégiques. Cette stratégie est comprise dans la Lettre de Politique Sectorielle de Développement (2021-2025) du ministère des Mines et de la Géologie.

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Ce projet va reposer essentiellement sur la valorisation et la transformation des métaux stratégiques. En effet, lithium, le cuivre, le manganèse, le colombo – tantalite, le graphite et les terres rares entre autres, devraient servir à impulser le développement économique et social du Sénégal.

La Société des Mines du Sénégal (SOMISEN) qui participe à la 7ème édition du Salon International des Mines, compte partager son plan stratégique 2023-2027. La principale question à laquelle les acteurs veulent apporter une réponse, c’est « comment le Sénégal peut profiter de ses ressources minérales ». Pour donner une portée communautaire à sa stratégie, la société nationale a traduit son message en langue nationale wolof (langue dominante au Sénégal) : « Jariñoo sunuy mbell ».

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« Le plan stratégique aménage les voies à suivre et met en évidence les défis à relever. C’est le référentiel de la société pour être compétitive et productive », explique son Directeur Général, Ousmane Cissé. Pour lui, la vision de la SOMISEN SA c’est de « s’affirmer comme le bras technique et opérationnel de l’Etat, dans la mise en valeur du patrimoine minier, pour un Sénégal industrielle et émergent ».

Cette vision s’appuie sur six valeurs : le patriotisme, la collaboration, l’agilité, la passion, l’innovation et l’ambition. Créée le 06 novembre 2020, la SOMISEN SA dispose de dix (10) compétences. Sa mission principale consiste à gérer la participation de l’Etat dans les opérations minières. Elle peut aussi procéder à la commercialisation des produits miniers revenant à l’Etat et détenir seule ou en association de titres miniers revenant à l’Etat.

Yanda Sow

Sénégal-Mines et technologies : La nécessité de répondre à un marché plus exigeant

La technologie avance à grands pas, favorisant l’éclosion de pratiques plus saines, moins coûteuses et plus efficaces. Ces innovations, les nouveaux outils et la précision de leurs résultats, contribuent à accélérer les délais et à optimiser la production. Le Sénégal s’adapte en misant sur la formation et la promotion de la technologie.

Le marché du travail est de plus en plus exigeant. Le Salon International des Mines (SIM) est l’occasion de faire le  bilan, de noter les avancées et de relever les  bonnes pratiques pour la prise en charge des défis actuels et à venir, dans le secteur minier. Cette année, les organisateurs cherchent à impulser une dynamique pour que les géosciences favorisent une exploitation responsable des ressources minérales, afin de permettre au Sénégal de relever les défis et de saisir les opportunités pour son développement économique et social.

Il est primordial de connaître le potentiel minier de notre pays. Le Directeur de la Géologie, Saliou Samb, estime qu’il est important de souligner les réalisations du gouvernement du Sénégal. Pour lui, ces actions ont eu un impact positif considérable sur le secteur minier. « La création de l’institut National du Pétrole et du  Gaz (INPG), la restructuration de l’Institut des Sciences de la Terre (IST), la création de l’université Amadou Makhtar Mbow de Diamniadio et des autres instituts de formation, ont favorisé le développement du potentiel de nos jeunes et leurs capacités à entreprendre », s’est réjouit le Président du Comité scientifique du SIM. 

La création de la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN) et du Service Géologique National du Sénégal (SGNS) témoigne de l’engagement et de la bonne gouvernance et de la nécessité de connaître les ressources de notre sol et de notre sous-sol. Le Hackathon, le « rendez-vous des cracks », a permis à des étudiants sénégalais de développer des projets innovants qui vont, sans doute, accélérer le développement des géosciences et une expansion du secteur minier.

Le Salon International des Mines lancé ce 3 octobre 2023, a vu la participation d’une centaine d’exposants, composés d’entreprises nationales et de multinationales dans les domaines de la prospection, de l’exploitation, du transport, des services divers et de l’innovation technologique. Plusieurs innovations y ont été apportées telles que la vitrine minière, la distinction de l’entreprise modèle et la célébration de la journée internationale de la géo diversité des géosciences, prévue, désormais, le 6 octobre de chaque année.

Abdou Diouf Junior

Sénégal- Incendies d’hydrocarbures : « Petercendre » expose la solution

« Petercendre » sensibilise sur les incendies, notamment ceux causés par l’électricité et les hydrocarbures. Cette exposition de photos tente de montrer les énormes dégâts matériels et parfois humains qui découlent de ces drames. A l’aube de l’exploitation du pétrole et du gaz, la problématique est plus que préoccupante.

Le Sénégal a connu des incendies violents ces dernières années. Le puits SA-2 du site gazier de Fortesa à Ngadiaga a été le plus spectaculaire pour avoir fait un mort lié directement à l’incendie et un autre décès par noyade dans le bassin artificiel creusé pour la circonstance, quelques jours plus tard. Il avait duré plusieurs semaines. Récemment, 7 personnes ont perdu la vie suite à l’explosion d’une bonbonne de gaz butane.

Le gaz et l’électricité sont donc les cibles d’El Hadji Ousseynou Ndiaye qui a également trouvé important d’anticiper sur les éventuels feux d’hydrocarbures dans un contexte d’exploitation du pétrole et du gaz. La sécurité incendie constitue une vraie problématique, même pour les pays développés. C’est généralement bien pris en compte dans les stratégies de protection des employés et des installées des entreprises, mais malgré ces politiques strictes, les drames ne manquent pas.

Le besoin d’accentuer la sensibilisation, en dehors des sites d’exploitation, est bien réel. Le journaliste reporter d’images (JRI) lui a consacré des photos exposées à Dakar. Pour le réalisateur et Directeur artistique d’Africa Petromine, « il s’agit d’une responsabilité pour chaque acteur et nous avons voulu jouer notre rôle ».  

Les incendies incendies sont généralement très graves en ce qu’ils entrainent beaucoup de dégâts y compris des pertes en vies humaines. « Karbagraphe », Réalisateur et Directeur Technique d’Africa Petromine, a réalisé un documentaire sur les incendies et une exposition photographique dénommée  « Petercendre ».

Ces œuvres s’ont inspirées des nombreux feux déclarés au marché Petersen de Dakar ces dernières années, dont les premières sources se trouvent être les courts-circuits.  Le réalisateur a donc décidé, après avoir vécu ces moments « chauds », de rendre hommage aux sapeurs-pompiers qui sont des acteurs incontournables dans ce domaine.

« Nous avions donc organisé, en 2022, la 1ère édition de notre exposition artistique pour mettre en avant la problématique de la sécurité incendie au Sénégal et sensibiliser les artistes en tant que porteurs de voix, capables de véhiculer efficacement des idées et des informations », a déclaré le réalisateur.

Plus spécifiquement, le projet présente une analyse détaillée des incendies de Petersen et aborde la sécurité incendie liée à l’exploitation des ressources pétrolières et gazières à venir, la manipulation de produits dangereux ainsi que l’occupation anarchique de la voie publique qui constitue une entrave à une intervention efficace des sapeurs-pompiers.

En effet le, samedi 19 décembre 2020, un violent incendie s’est déclaré à l’un des puits du champ gazier situé dans le village de Ngadiaga dans la commune de Notto, au nord de Dakar. Les experts parlent d’une « poussée de gaz » et d’une étincelle d’un groupe électrogène qui aurait enflammé le puits. C’est pourquoi il est essentiel de prendre des dispositions nécessaires afin de prévenir les incendies et de réduire les risques.

« En tant que JRI, nous avons couvert plusieurs incendies à Dakar, notamment aux marchés Petersen et Sandaga. Africa Petromine a également couvert  durant plusieurs semaines, le feu qui s’était déclaré le 19 décembre 2020, sur le puits SA-2, dans le village de Dieuleuk Peulh, près de Ngadiaga », rappelle El Hadji Ousseynou Ndiaye.

Le succès de cet évènement majeur a suscité beaucoup d’intérêts et a vu la participation de plusieurs acteurs dans le domaine de la prévention des incendies, aux cotés des sapeurs-pompiers et du public. C’est dans cette dynamique que la 2ème édition de « Petercendre » se prépare au mois de Décembre 2023.

Yanda Sow

Guinée-Mines : Quand pauvreté et corruption gangrènent le secteur

La Guinée est l’un des pays les plus riches en minerais en Afrique de l’Ouest. Le plus grand producteur de bauxite dispose également d’or, de fer, de diamant, de manganèse, de nickel, de calcaire, d’uranium, de graphite et d’autres matériaux de construction. Pourtant, l’économie du pays peine à décoller, à l’image de beaucoup d’autres pays africains, à cause de la pauvreté qui entraine plusieurs formes de corruption, selon un rapport de Publiez Ce Que Vous Payez Guinée.

A la mi-septembre, l’organisation Publiez ce Que vous Payez Guinée, au nom du collège des représentants de la société civile au sein du groupe Multipartite de l’ITIE, a publié une étude intitulée : « rapport de diagnostic de corruption dans le secteur minier en Guinée ». Ce rapport met à nu les différentes formes de corruption, les combines et autres pratiques malsaines qui gangrènent le secteur minier.

Saidou Diané, juriste, spécialiste de droit minier et responsable de la Clinique Juridique du Centre d’Excellence du Droit de l’Environnement, ONG membre du Comité National ITIE Guinée, a expliqué que le constat est parti de la pauvreté qui touche les différents pays où l’on exploite des ressources  minières. Il ne comprend pas pourquoi l’exploitation massive des ressources minières ne profite pas aux populations.  « C’est pourquoi l’organisme a cherché à comprendre ce qui ne va pas dans le secteur ».

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Selon lui, PCQVP, étant une organisation qui exige la transparence sur toute la chaine de valeur, a voulu en savoir plus. « C’est dans ce contexte que PCQVP, NRGI et d’autres organisations ont décidé de mener ce travail pour voir quel est l’état de la corruption dans le secteur minier guinéen. Il y a beaucoup de choses qui s’y passent mais les gens ne sont pas au courant. Ce qui veut dire qu’il y a anguille sous roche », dixit M. Diané.

Les racines du mal

La pauvreté est le premier facteur identifié comme encourageant la corruption. Le rapport mentionne plusieurs manières de procéder, indique Saidou Diané. Il y a entre autres, la sous-évaluation de la quantité de bauxite extraite, la dépréciation de la qualité de la bauxite, c’est-à-dire même la teneur exact n’est pas communiqué. « En Guinée, le contrôle n’est pas strict au niveau du CPDM (Centre de Promotion et de Développement Minier) qui procède à l’instruction, à la préparation des dossiers des personnes désirant investir dans le secteur minier en Guinée ».

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Ce spécialiste du droit de l’environnement et du développement durable considère qu’il y a un manque réel de suivi ou d’application des dispositions du code minier relatif à cela. « On ne mène pas les enquêtes réelles pour savoir qui sont ceux qui sont derrières les entreprises demandeurs des titres miniers. Il y a une collision, une entente entre les demandeurs des titres miniers et l’administration minière de la Guinée. Les entreprises sont souvent parrainées, soit à l’Assemblée nationale, soit au ministère des mines. On organise une corruption passive et active pour avoir des titres miniers, soit dans un temps record, soit faciliter l’obtention des titres ou encore faciliter la mise en relation avec les dirigeants  haut placés de l’Etat », fustige Saidou Sané.

Comment réduire ou freiner la corruption

Pour réduire ou freiner la corruption dans le secteur minier, Saidou Diané estime qu’il n’y a pas à inventer la roue. Les mesures sont déjà édictées dans le code minier. Obligation est faite aux entreprises minières de procéder à une adoption de plan de lutte contre la corruption. On demande aux entreprises minières de publier leurs plans stratégiques de lutte et de former leurs cadres contre la corruption.

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« Il y a un arsenal juridique qui existe déjà. Il y a également une loi contre la corruption et le blanchiment des capitaux et les infractions assimilées qui a été adoptée en 2017 qu’il faut appliquer. Il faut aussi former les cadres guinéens, améliorer leurs conditions de vie, afin de les amener à une gestion rationnelle des ressources. En plus, on doit permettre aux ONGs qui évoluent dans la protection de l’environnement et la promotion de la bonne gouvernance, d’avoir accès aux documents », propose M. Diané.

Il conseille d’éviter de dissimuler les contrats. « Aujourd’hui la plupart des contrats ne sont pas publiés », insiste ce membre de Publiez Ce Que Vous Payez. Il est convaincu qu’en apportant les corrections nécessaires et en appliquant strictement les textes, en plus de veiller à une exploitation rationnelle de ressources minières, la Guinée pourrait assurer son développement économique.

Mamadou Diallo (Guinée)