Le Sénégal dispose de tous les atouts pour abriter le 3ème Géo-parc en Afrique. Plusieurs géo-sites merveilleux ont été recensés à travers 3 régions du pays (Sénégal oriental, Sine-Saloum et Sénégal occidental), en attendant de faire le tour du pays. Parmi eux, la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo qui regorge de potentialités géomorphologiques diverses et variées. Pour le ministère des Mines et de la Géologie, c’est le site de l’espoir.
Il existe plus de 196 géo-parcs dans le monde. Seulement 2 sont en Afrique. Il s’agit notamment du géo-parc du Maroc et de celui de la Tanzanie. Au même moment, rien qu’en Chine, on dénombre pas moins de 37 géo-parcs qui jouent un rôle éminemment important dans les revenus des populations locales.
Si les populations locales peuvent être impactées par les revenus issus du géo-tourisme, le développement va alors commencer du bas vers le sommet, estime Dr Cheikh Ibrahima Youm, enseignant chercheur au Département de Géologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, responsable du recensement et de la valorisation des sites géologiques ou géo-sites du Sénégal.
« Au Sénégal dans la partie Orientale du pays, il y a une géologie qui est extrêmement importante avec des roches très âgées. Une géologie qui a commencé il y a plus de 2 milliards d’année et depuis cette période jusqu’à aujourd’hui plusieurs phénomènes se sont passés parmi lesquels les formations glaciales », explique le géologue.
Ces phénomènes méconnus du grand public constituent un atout considérable dans cette ambition du Sénégal d’abriter le 3ème géo-parc d’Afrique. « L’un des aspects les plus importants c’est sans doute la géologie dont dispose le Sénégal. Il y a des milliards d’années, une partie du Sénégal était recouverte par la glace. Les plus anciennes formes de vie et traces de vie aussi y sont connues mais au-delà de ça nous avons les paysages les plus spectaculaires tels que les cascades, les dents et tout ce que vous pouvez avoir », a déclaré Dr Youm.
Ce site de la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo n’est pas encore victime de la main de l’homme. Il s’y ajoute que, selon l’enseignant chercheur, « sur le plan géologique, nous avons une géologie qui est reconnu au plan international. Quand on parle de valorisation ou de protection de la géodiversité, de toutes les méthodes qu’on met en place pour protéger la biodiversité, on a tendance à oublier l’aspect que constitue le support de la biodiversité », a-t-il fait savoir.
Pour avoir un géo-parc, il faut plusieurs géo-sites. C’est pourquoi au Sénégal il a été d’abord mis en place un plan de recensement pour répertorier les sites qui méritent d’être valorisés soit sur le plan culturel, soit sur le plan biologique ou encore écologique.
Le géo-parc, c’est donc un ensemble de géo sites qui sont liés à un système avec une stratégie de gestion de ce système. L’objectif c’est d’impacter positivement le développement d’une localité quelconque. « Nous allons essayer de les unifier dans un espace bien délimité avec des textes et une législation bien définie pour une meilleure utilisation de ce site géologique dans le cadre du géo tourisme qui est la tendance mondiale actuelle », explique Dr Youm.
Dans le cadre de ce vaste chantier, la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo situé dans la commune éponyme qui regroupe 14 villages, à 35Km de Kédougou, sera le site témoin. Elle est constituée de plaines et de montagnes liées à celles du Fouta Jalon et d’un plateau. « Donc tous les sites qui ont été recensés pour la mise en place des géo-parcs se trouvent dans cette réserve naturelle de Dindéfélo. Le projet ne concerne pas tout le territoire », dixit Dr Ibrahima Youm.
Un peu plus de 1000 sites ont été déjà identifiés. Les méthodes et les critères utilisés ont permis d’évaluer et de retenir les sites qui méritent d’être protégés. C’est pourquoi estime Dr Youm, « la célébration de la journée internationale de la géodiversité pour la première fois au Sénégal au Ministère des Mines et de la Géologie, revêt un intérêt capital dans le domaine de la préservation de la géodiversité c’est-à-dire les roches, les sols etc. ».
La journée internationale de la géodiversité à été célébrée au Sénégal pour la première fois, le 6 octobre dernier. Cet évènement constitue un tournant décisif dans la sensibilisation et la promotion des géo-sites. Plusieurs actions sont en cours pour accentuer la mise en valeur des géo-sites et espérer le privilège d’accueillir le 3ème géo-parc d’Afrique.
Yanda Sow
Merci beaucoup pour toutes ces informations de qualité