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Hydrocarbures : L’écosystème, à ses risques et périls…

Les externalités négatives de l’exploitation du pétrole sur l’environnement, dans le cadre du projet offshore Sangomar, se font déjà ressentir par les habitants de Dionewar et les villages environnants, selon des témoignages.

L’exploitation des énergies fossiles constitue une réelle menace pour les populations du delta du Saloum et pour l‘environnement. C’est pour cette raison que ces habitants des îles ont décidé de tirer la sonnette d’alarme. Ils estiment être déjà entrain de vivre les effets néfastes du projet Sangomar.

Moussa Ndiaye, représentant de l’association pour le développement de Dionewar à l’atelier de mobilisation des acteurs de la société civile sur une stratégie de la transition énergétique, organisé par ENDA ENERGIE, a déclaré que « les échappés des résidus de pétrole inquiètent les communautés et cela est dû à l‘installation de la plateforme dans le cadre du projet Sangomar. Par conséquent, beaucoup de pêcheurs sont obligés d’abandonner leurs activités quotidienne » ; a-t-il expliqué.

 Il s’y ajoute que « l’écosystème est menacé, la mangrove au niveau de Dionewar est détruite avec la coupe du bois mort, utilisé pour la cuisson. Cette dernière est pourtant encadrée par la loi. Il y a aussi l’ensablement des côtes, occasionné par la brèche ouverte entre Djifer et Sangomar et tout cela participe à la dégradation de l’écosystème », fait-il remarquer.

Ilestime que les activités économiques sont fortement impactées par les activités pétrolières du projet Sangomar. D’où l’intérêt de ce plaidoyer du représentant des populations pour trouver des alternatives notamment avec l’utilisation du gaz pour remplacer le bois de chauffe.

Il considère que : « la proximité et la position géographique ne nous servent pas à grand-chose dans le cadre de la RSE. Nous voulons mener un plaidoyer afin de pouvoir bénéficier de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise parce que justement nous voyons ce qui se passe dans le golfe de Guinée et les effets néfastes que l’exploitation du pétrole est en train de causer comme dommage et effets néfastes ».

Les communautés doivent bénéficier du Fonds d’Appui au Développement Local (FADL) et de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Elles doivent avoir accès à des services sociaux de base comme la scolarisation, la formation, la couverture sanitaire, entre autres.

Yanda Sow 

Changements climatiques : la transition énergétique, solution durable ?

Dans un contexte d’urgence climatique ou les impacts des changements climatiques sont très visibles, les scientifiques notamment du groupe intergouvernemental d’experts suivent avec intérêt l’évolution du climat. Ils essaient de trouver des solutions durables et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, dans un contexte particulier pour le Sénégal.

Le Sénégal entre dans une phase inédite de son évolution vers un pays pétrolier et gazier. Ces sources d’énergies fossiles sont découvertes dans des zones sensibles en mer. Les acteurs trouvent nécessaire de poursuivre le débat pour consolider les acquis dans la transition énergétique. Ils participeront ainsi à la lutte contre les changements climatiques conformément aux politiques et engagements internationaux du pays.

« Dans le contexte actuel des découvertes de pétrole et de gaz au Sénégal, on doit travailler sur les deux leviers en même temps. Le Sénégal a déjà fait des efforts considérables dans la transition énergétiques avec 30% d’énergies renouvelables déjà injectées dans son réseau. Il est important pour nous, de consolider ses avancées », a expliqué Aissatou Diouf, Responsable des politiques internationales et de plaidoyer d’Enda Energie.


Le coût des énergies renouvelables diminue à l’échelle internationale avec plusieurs bénéfices à la fois : lutter contre les changements climatiques et créer des emplois pour les plus jeunes. « C’est ce que nous allons essayer de documenter, de capitaliser, de partager avec l’Etat du Sénégal, pour influencer la politique sur transition énergétique et la transition agroécologique », ajoute Mme Diouf.

Dans le cadre de la CDN, la question de l’agriculture, un secteur qui pollue beaucoup, occupe une place importante. C’est pourquoi, selon Aïssatou Diouf, ces deux secteurs sont mis ensemble, sachant que l’énergie peut booster le secteur de l’agriculture et faire en sorte que le travail soit moins dur, avec des innovations. 

Il est important de créer cette synergie entre les ministères concernés pour aller vers la réussite de ces deux transitions. « Pour nous il est important d’avoir une plateforme multipartite qui va regrouper les acteurs non-étatiques et pourquoi pas les acteurs étatiques. Cela va permettre de trouver ensemble des solutions durables pour renforcer la résilience de nos communautés », conclue Aïssatou Diouf, Responsable des politiques internationales et de plaidoyer d’Enda Energie.

Des acteurs de la société civile et ANE, sur l’initiative d’Enda énergie, se mobilisent pour réfléchir ensemble sur une stratégie de transition énergétique et agroécologique pour le Sénégal. Enda Energie, avec plusieurs de ses partenaires, a organisé un atelier sur la thématique.

Yanda Sow

Sénégal-Exonération Fiscale : L’Etat a renoncé à 225 milliards en 2020

Les exonérations fiscales accordées dans le secteur extractif ont coûté à l’Etat du Sénégal un manque à gagner de 225% de FCFA pour l’exercice 2020.

Dans le cadre de l’atelier de renforcement de capacité des journalistes dans le cadre du programme transparence et redevabilité dans le secteur extractif sénégalais organisé par le Forum civil, la question de la pertinence et de l’efficacité des politiques d’exonération dans le secteur minier et pétrolier a suscité le débat.

« En 2020 rien que sur la ligne TVA et des droits de douane 225 milliards d’exonération du secteur minier et pétrolier contre 167 milliards de recettes reçus. Cela veut dire que l’Etat a renoncé plus que ce qu’il a reçu », a déclaré M Elimane Pouye, consultant dans le cadre de l’atelier.

« Ce qui veut dire qu’en 2020 les exonérations du secteur minier représente 8,9% des recettes fiscales alors que la contribution du secteur minier représente 6,9% des recettes fiscales », a ajouté M Pouye.

En d’autres termes, les exonérations accordées, sont beaucoup plus importantes que les recettes perçues et ça c’est uniquement dans le secteur minier intrinsèquement, d’où la question de l’importance des exonérations par rapport à la faible contribution du secteur.

La part des recettes du secteur extractif dans le budget de l’Etat représente 7%, moins de 5% du PIB et 40% de la contribution du revenu d’exploitation environ. En termes de création d’emploi cela ne représente que 0,23% des emplois permanents et donc relativement 10 000 employés dans tous le secteur extractif.

L’ensemble de ces impôts et taxes payés par les entreprises extractives en 2020 c’est 167 milliards de FCFA en et 206 en 2021 selon le rapport ITIE 2021.

« Toutefois cela ne signifie pas que l’exonération c’est quelque chose de mauvais mais il faut faire le rapport entre le manque à gagner de l’Etat et le gain. C’est parce qu’il faut accompagner la recherche, l’investissement mais savoir aussi à quel coût », se demande l’inspecteur des impôts et domaines.

Spécification des recettes perçues par l’Etat

Elimane Pouye explique que dans les rapports de l’ITIE qui sont sortis périodiquement, il est souvent déclaré les montants reçus par l’Etat en guise de contribution des entreprises minières et pétrolières, sans pour autant donner les détails de ces contributions. Ce qui peut biaiser la lecture qu’on peut avoir de la participation des entreprises minières dans les recettes de l’Etat.

En effet, selon lui, si on regarde bien l’essentiel de ce que les entreprises ont payé et qu’on comptabilise comme contribution du secteur, ce sont des impôts dus, non pas par les entreprises, mais plutôt par les consommateurs. « C’est la TVA qui est supportée par le consommateur final que ce soit dans le secteur du ciment ou bien de la contribution spéciale du secteur des mines et carrières etc. », explique M Pouye.

Donc, l’essentiel de ces montants versés à l’Etat sont, en réalité, des collectes d’impôts effectuées par les entreprises pour le compte de l’Etat. « Par conséquent, il n’y a véritablement pas et c’est des informations que le rapport de l’ITIE pour faire la différence entre la contribution intrinsèque de l’entreprise et les taxes collectées sur les travailleurs et les taxes supportés par les consommateurs », explique Elimane Pouye.

Yanda Sow

Mauvaise Gouvernance des ressources extractives : Le journalisme d’investigation comme bouclier 

Le journalisme d’investigation a fait ses preuves en matière de révélation de scandales financiers et de gouvernance des ressources naturelles, notamment minérales. Le forum Civil accompagne des acteurs des médias pour une meilleure appréhension, la prévention et la dénonciation d’actes de mauvaise gouvernance.

Le Forum civil, en collaboration avec NRGI et l’ONG 3D dans le cadre du programme TRACE a organisé, en faveur des journalistes, un atelier de formation, pour un renforcement de capacités d’investigation des journalistes dans le secteur extractif.

Les découvertes récentes de pétrole et de gaz au Sénégal sont prometteuses. Elles peuvent être source de développement économique et social, par une gouvernance transparente des revenus issus de l’exploitation de ces ressources.

 Pour le coordonnateur du Forum civil c’est tout l’intérêt de cette formation pour outiller davantage les journalistes qui ont un rôle crucial à jouer dans ce schéma. « Nous sommes aujourd’hui avec les journalistes pour partager avec eux des données qui leur permettront de faire le travail d’investigation journalistique, afin de mieux éclairer les sénégalais mais aussi leur permettre d’entrer dans leurs droits dans la gestion financière des ressources issues des activités d’exploitation pétrolière, gazières et minières mais également dans la gestion des impacts environnementaux », a déclaré Birahim Seck.

L’accès à l’information constitue un élément fondamental pour surfer dans les tumultes de la problématique de la gouvernance des ressources minières. C’est pourquoi estime Birahim Seck, il y’a un travail de terrain important à faire pour les journalistes, pour un meilleur accès à cette ressources rares qui est l’information et ne pas se limiter aux données des rapports fournis mais aller au-delà.

Pour le Coordonnateur du Forum Civil, « il ne s’agit pas de se limiter aux informations fournies par l’ITIE qui se positionne comme un organe chargée de la communication des entreprises plutôt que de la défense des intérêts des populations ». D’où l’intérêt d’avoir les outils nécessaires pour réussir à relever ce défi.

« Les journalistes sont des acteurs clés dans la gouvernance des ressources minières qui pose énormément de problèmes au Sénégal. Et il est important de bien les accompagner à travers la formation, pour traiter des questions telles que la gouvernance des fonds, la gouvernance du système de contractualisation au niveau macro comme au niveau micro qui pose problème ».

Birahim Seck d’ajouter que la redevabilité et ces rapports qui sont produits, sont autant de questions qui intéressent les sénégalais telle que stipulée par la constitution.

Cet atelier se tient sur deux jours et l’objectif global demeure le renforcement des capacités des journalistes sur les principes de transparence, les techniques d’investigation, les habilitant à produire des articles d’intérêt public dans le secteur extractif au Sénégal.

Ce programme offre par ailleurs un environnement idéal pour les journalistes d’acquérir et de mettre en pratique les connaissances acquises pendant la formation.

Yanda Sow

Hydrocarbures : Une menace réelle sur les écosystèmes ?

Des acteurs de la société civile continuent de croire que la transition énergétique est la voie de salut pour les écosystèmes. L’exploitation des hydrocarbures est, selon eux, une gangrène pour la biodiversité. Des pistes sont préconisées au sortir de la rencontre d’échanges organisée par PCQVP et CAJUST.

L’exploitation des énergies fossiles impacte les communautés hôtes et constitue une menace pour l’écosystème et la biodiversité. Cette analyse du Docteur Fatima Diallo, montre la nécessité d’aller vers un remplacement des énergies fossiles par les sources « plus propres ». 

Selon la Coordonatrice Technique de la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP), pour soustraire les conséquences de l’exploitation des ressources fossiles sur l’environnement tel que le réchauffement climatique, il faut impérativement miser sur l’exploitation des énergies renouvelable. « Les jalons à poser, pour une bonne transition énergétique, c’est d’abord d’écouter les communautés ».

Elle considère que ceux qui travaillent dans le secteur, savent qu’en réalité le changement climatique touche en premier plan ces dernières que ce soit les pêcheurs, les agriculteurs, entres autres. « C’est ainsi que nous nous sommes engagés dans un débat inclusif pour effectivement décliner, plus ou moins, les pistes qu’il faut mettre en place, en prenant en considération les préoccupations des uns et des autres ».

 La Directrice Exécutive du CRADESC estime qu’il faut commencer à tourner le dos aux énergies fossiles. « Nous avons, à travers les rapports des différents comités interétatiques et évidence scientifique, la question d’urgence par rapport aux respects de l’environnement et aux des droits des communautés ».

 Selon Demba Seydi, Coordonnateur Régional Afrique de l’Ouest Francophone de PCQVP les résultats des études qui ont été menés montrent que tous les signaux contribuent à dire que l’exploitation des ressources n’impactent pas de façon considérable et positivement les communautés. « Nous estimons qu’il faut aller vers une transition énergétique juste », ajoute Demba Seydi.

Il s’y ajoute que « l’Afrique a le soleil, l’eau, le vent… Nous pouvons utiliser ces énergies pour sauvegarder la biodiversité, tout en encourageant la croissance économique ».

Dans le cadre de la gouvernance des hydrocarbures, la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) et Citoyens Actifs pour la Justice Sociale (CAJUST), ont tenu une rencontre d’échange vendredi 10 mars, sur la conception de la transition énergétique, dans le contexte de l’exploitation des hydrocarbures au Sénégal. Les panélistes demandent aux autorités étatiques de s’entendre sur la prise de décisions communes en rapport avec les politiques énergétiques.

Fatoumata Bâ

Hydrocarbures : Les entreprises locales face aux défis et exigences du secteur

L’industrie pétrolière et gazière est un secteur qui requiert beaucoup d’expertise et d’exigences. Au Sénégal où c’est un domaine nouveau, il est important que les entreprises locales se mettent à niveau. Elles doivent répondre aux standards des multinationales.  Les sociétés qui participaient au SIEPA, donnent des pistes de solutions.

L’importance du contenu local dans les projets pétroliers et gaziers du Sénégal n’est plus à démontrer. Et quand on parle de contenu local, c’est l’ensemble des initiatives qui sont prises pour faciliter la participation des entreprises locales dans le secteur des hydrocarbures qui constitue un domaine nouveau pour la plupart de ces entreprises.

Ainsi il est important que les entreprises locales soient accompagnées par les compagnies internationales afin qu’elles soient capables de répondre aux exigences du secteur pétrolier et gazier.  Ce qui est une évidence chez MODEC Sénégal chargé de la construction du FPSO Leopold Sédar Senghor dans le cadre du projet Sangomar.

« C’est un secteur nouveau et chez MODEC on mise beaucoup sur l’accompagnement des entreprises internationales qui ont une plus grande expérience dans ce domaine pour aider ces entreprises locales à acquérir des compétences qui leur permettront, d’ici quelques années, à être plus autonomes grâce aux transferts de compétences », a déclaré Mme Fatou Diop Directrice des contrats et du contenu local de MODEC Sénégal.

Par contre, les exigences en termes de Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement (QHSE) sont à prendre en compte au maximum puisqu’il s’agit d’unités qui contiennent du pétrole et du gaz à manipuler. Les entreprises locales ont besoin connaissances et de compétences standards pour prétendre en profiter.

« Modec a recruté 20 jeunes ingénieurs sénégalais. Nous les avons, ensuite, envoyé au Brésil et à Singapour, pour une formation et à leur retour, ils seront capables de travailler en milieu offshore », annonce Mme Diop. Le personnel de MODEC est composé à 90% de sénégalais.

Selon elle, « les expatriés sont là pour un meilleur transfert de compétences dans des domaines très pointus, et très intenses. L’idée, c’est que ce projet soit porté par des sénégalais ».

« C’est une phase d’apprentissage où les entreprises internationales comme les entreprises locales, doivent s’adapter. Il faut comprendre que les exigences standards du secteur du pétrole et du gaz sont de facto méconnues au Sénégal. D’où l’importance de cette phase d’apprentissage », a déclaré M Arnaud Bougault de Technip Energies Sénégal.

Il poursuit : « en ce qui nous concerne, par exemple, dans le cadre de l’exécution du projet d’expansion de la SAR, c’est justement cette disparité entre le niveau d’exigences QHSE, la requalification des travaux, le management de projets et l’expérience du tissu industriel local qui n’ont jamais été confrontés à ces exigences. Deuxièmement, c’est de prendre en compte cette manne d’exigences qualité dans l’organisation ».

Selon nos interlocuteurs, rencontrés au Salon International des Energies et du Pétrole en Afrique (SIEPA), organisé par l’ASDEA et l’ADEA, cela fait partie de l’investissement. C’est l’accompagnement, le coaching et la formation.

Yanda Sow

Sénégal-Exploitation minière : L’éternel défi de la gouvernance

L’exploitation minière représente plus de 80% des revenus extractifs actuels. Malgré les dispositions du code minier de 2016, ce n’est qu’en 2021 que le gouvernement du Sénégal a commencé à transférer des revenus miniers aux  collectivités territoriales. Les communautés râlent toujours.

L’exploitation des ressources extractives continue d’être perçue comme un problème par certaines communautés impactées. Les populations vivant dans les zones d’exploitation estiment subir plus d’impacts négatives qu’elles ne profitent des retombés de ces activités.

Cette perception est entretenue par des problèmes de gouvernance qui persistent depuis plusieurs années. Pour preuve, le non-respect des droits des populations en termes de dédommagement et des engagements environnementaux, a été fortement été décrié par les participants à l’atelier de dialogue communautaire multipartite sur la gestion des revenus issus du secteur extractif, organisé par le Forum Civil, dans le cadre du projet TRACE appuyé par l’USAID.

De même, le non- respect de la responsabilité sociétale d’entreprise, la contrainte liée aux dispositions de la loi sur le contenu local et la problématique des critères de répartition des revenus, ont été considérés comme des manquements majeurs. C’est le cas, également, pour le non-paiement des montants dus au titre du fonds d’appui et de péréquation avant 2019 qui continue d’alimenter les débats publics.

Il s’y ajoute la non opérationnalisation du fonds de réhabilitation des sites miniers et du fonds d’appui au développement Local des collectivités abritant les entreprises d’exploitation. Les communautés, les élus locaux, et l’administration territoriale, ont tenté de faire la cartographie des revenus qui doivent être reversés aux communautés et de rédiger un document de recommandations sur la répartition et la destination de ces revenus.

Fili Cissokho (Correspondant à Kédougou)

Sénégal-SIEPA : « l’Afrique a besoin d’énergies et d’emplois », (ministre)

Apres 2 années d’absence à cause de la pandémie de COVID-19, la 20ème édition du Salon International de l’Energie et du Pétrole en Afrique (SIEPA) est lancée ce mardi 7 mars 2023, à Dakar. La ministre sénégalaise du Pétrole et des Energies appelle le secteur privé à s’unir pour relever le défi de l’accès à l’énergie auquel l’Afrique fait face. Le Président de l’ASDEA rassure.

Les acteurs du secteur des énergies ont répondu à l’appel de l’ASDEA. C’est le moment choisi par la ministre sénégalaise du Pétrole et des Energies, pour les appeler à unir leurs moyens humains, techniques et financiers pour relever l’un des plus importants défis de l’Afrique : un accès correct à l’énergie, notamment à l’électricité.

Pour Aïssatou Sophie Gladima, les attentes du Président de la République vis-à-vis des entreprises locales qui évoluent dans le secteur des énergies, c’est entre autre, la mise en place d’une coopérative. Selon elle, l’Afrique a besoin de créer des emplois pour sa jeunesse, elle a besoin d’énergie, d’électricité et d’accompagnement.

Consciente du taux important d’utilisation d’énergie en Afrique, la ministre de tutelle appelle à la jonction des forces pour « relever les défis, en faisant preuve d’engagement et d’imagination et mais surtout en utilisant à bon escient nos ressources scientifiques, technologiques et humaines ». Elle considère que la transition énergétique s’impose et requiert l’implication de toutes les parties prenantes y compris le secteur privé.

Des panelistes ont proposé l’énergie de cuisson. Selon eux, avec cette méthode, « si des pays sont en manque de production d’énergie électrique, d’autres pays qui ont des ouvrages en commun pourront leur porter main forte et par ricochet, produire des de l’énergie bon marché ». Cela pourrait relever le défi mondial de l’accès à l’énergie.

Pour cette 1ère journée, le Président de l’ASDEA, Mohamed Abdallahi Seck s’est félicité des progrès notés dans le secteur de l’énergie. Il estime que « des  résultats annonciateurs de lendemains meilleurs sont notés ». Le SIEPA se poursuit ce mercredi 8 mars à Dakar. Il est organisé par l’ASDEA et l’ADEA.

Ndèye Mour Sembène

Sénégal-matériaux de construction : le silex, alternative négligée ou solution hors de portée ?

Depuis plusieurs années, le Sénégal est devenu un vaste chantier. La capitale est chaussée de matériaux de construction routière tels que le basalte et la latérite. Face à la rareté de ces matériaux, la baisse de leur qualité, le coût élevé de leur exploitation, de nouvelles alternatives sont envisagées avec, notamment, le silex et le quartzite. Mais malgré les avancées notées dans la recherche, le manque de moyens plombe leur « mise en route ». Dans cet entretien, Adama Dione, docteur de l’université de Thiès, UFR Sciences de l’Ingénieur, par ailleurs enseignant chercheur en géotechnique à l’Ecole Nationale Supérieure des Mines et de la Géologie (ENSMG), ex Institut des Sciences de la Terre (IST) fait le point de la situation.

Docteur, quelle est la situation des matériaux de construction que nous utilisons le plus au Sénégal ?

Au Sénégal, les matériaux sont traditionnels. Nous avons le basalte et la latérite qui sont utilisés depuis des années. Ce sont des matériaux conventionnels. Par rapport à ces matériaux, nous avons le basalte qui se fait de plus en plus rare. Si on interroge l’histoire, la première carrière de basalte se trouve vers la corniche derrière l’hôpital principal de Dakar dans les années 1960-1970.

Le président Léopard Sédar Senghor avait donc interdit son exploitation. Il y’a aussi celles de Diak vers Ngoundiane qui sont actuellement exploitées. Il faut aussi noter que le basalte tend à s’épuiser et son exploitation se fait en profondeur ce qui augmente leurs coûts.

Pour la latérite, on la trouve en climat tropical. Elle aussi se raréfie de plus en plus. Mais trouver un matériau de qualité n’est pas chose facile. Il nous faut des portances de 30 à 35 pour la tenue de fondation et pour la couche de base 80 à 90. Donc on est parfois obligé d’utiliser le ciment qui est aussi très cher pour pallier ce manque.

Dans ce cas, quelle alternative proposez-vous?

Actuellement, il y’a d’autres matériaux. Mais le problème, c’est leur utilisation qui n’est pas encore à l’ordre du jour. Après le basalte, il y’a le quartzite, un matériau que nous avons vers Bakel, exploité par l’entreprise Mapathé  Diouck depuis 2009.

On peut l’utiliser dans les localités comme Tambacounda, Kidira, Matam, Linguère. Mais à Thiès et Dakar il y’a des problèmes liés au coût du transport.

Extrait des travaux du Dr Adama Dione : « Silex : nouveau matériau alternatif pour les chaussées souples »

Est-ce que ces matériaux de substitution existent en abondance au Sénégal

En dehors du quartzite, il y a le silex qu’on exploite auprès des Industries Chimiques du Sénégal, à Mboro. Ce matériau (le silex) existe depuis des années. Ce sont des rejets miniers. Il faut les traiter, les concasser. Les résultats que nous avons nous permettent de l’utiliser.

Et comment l’utilise-t-on ?

En réalité, il est à améliorer du fait de l’état du matériau qui est un peu lisse et qui s’aplatie. Les études de Diémé et Sidibé des années 1993 et 1994 ont montré qu’il y a des réserves de plus de 3 millions de tonnes. Donc on peut dire qu’il y a une quantité assez suffisante.

A combien d’années estimez-vous la durée de vie des chaussées construites avec ces matériaux ?

Ces nouveaux  matériaux ne sont pas encore utilisés en technique routière mais ils font l’objet d’études. Nous sommes en train de voir la possibilité de les utiliser. Pour le moment, nous ne pouvons pas nous prononcer sur sa durée de vie. Mais les résultats sont performants.

Extrait des travaux du Dr Adama Dione : « Silex : nouveau matériau alternatif pour les chaussées souples »

Est-ce que les entreprises sénégalaises s’y intéressent ?

Au niveau des carrières, il y a des sénégalais. Par exemple, Tanor Granulats de M. Dieng nous fournit beaucoup de matériaux pour faire nos recherches. Au début le matériau était trop pollué. Mais à son processus, même le ciment à été amélioré. On peut dire que ce sont en grande partie les sénégalais qui font la recherche.

Il nous reste beaucoup de travail à faire. Nous sommes un peu limités car le taux de financement est faible. Ce n’est donc pas encore gagné. On va faire beaucoup de recherches. On fait avec les moyens du bord. Mais dernièrement, nous avons l’appui d’un laboratoire qui nous permet de faire des essaies.

Par Ndèye Mour Sembène. 

Sénégal-remous au SNTPGS : Les précisions du Secrétaire Général

Nous avons été surpris d’apprendre dans votre édition du jeudi 2 mars 2023, l’annonce d’un collectif des pétroliers et gaziers du Sénégal, regroupant plusieurs entités  du secteur du pétrole et du gaz au Sénégal qui aurait démissionné du SNTPGS (le Syndicat National des Travailleurs du Pétrole et du Gaz du Sénégal -FC).

En attendant la rencontre du Bureau Exécutif National  avec la presse pour apporter des clarifications, qu’il vous plaise Mr le Rédacteur en Chef de publier les précisions que j’ai l’obligation de formuler en ma qualité de Secrétaire Général statutairement élu lors du 12e congrès incriminé.

  1. Cheikh DIOP n’est pas le Secrétaire General du SNTPGS-FC. il a quitté les fonctions de SG du syndicat depuis 2011, pour s’occuper exclusivement des fonctions de Secrétaire Général de la Cnts/FC.
  • Le  Conseil Exécutif National  du 22 septembre 2021, a voté et adopté des résolutions mettant fin à l’intérim assuré par le 1er Secrétaire Général adjoint,  suite à l’indisponibilité du SG, le camarade AbdourakhmaneCissokho. Les résolutions ainsi adoptées par l’instance de prise de décisions majeures compétente entre deux congrès, avaient donné mandat à l’équipe intérimaire dirigée par Sara KONARE, d’organiser les assises du 12e congrès ordinaire avant la fin de l’année 2022.
  • Le Conseil Exécutif National de même que le congrès, ont été convoqués régulièrement et conformément aux statuts et règlement intérieur du syndicat, avec l’approbation de toutes les sections syndicales, sauf celle du  raffinage (la SAR),  dont Les délégués n’avaient manifesté aucun intérêt à s’impliquer dans les activités du syndicat, encore moins, aux activités préparatoires du congrès, sans pour autant notifié un quelconque motif de leur abstention à toutes les activités régulières du syndicat, et aux travaux des assises  du Conseil Exécutif National  et du 12econgrès, malgré l’envoi  régulier des convocations.
  • Le SNTPGS-FC compte neuf sections professionnelles : Recherche et prospection, Raffinage, Stockage, Transport, Distribution, Aviation, maritime, Gaz et activités connexes qui polarisent une cinquantaine de sections d’entreprise ou de sociétés. Dans toutes ces neufs entités, aucune défection n’a été enregistrée de façon formelle.
  • Nonobstant cette attitude du collège des délégués du personnel de la SAR, le Bureau Exécutif National du SNTPGS-FC, n’a jusqu’ici enregistré aucune démission de travailleur de la raffinerie, y compris les délégués du personnel.
  • Manifestement, les seuls acteurs de ce collectif des pétroliers et gaziers du Sénégal, se limitent strictement au collège des délégués de la SAR, considérés toujours comme membres du SNTPGS parce qu’étant élus sur sa liste. Le syndicat renouvelle sa reconnaissance au personnel de la raffinerie  et réitère son engagement à leurs côtés.
  • Enfin, il convient de rappeler que le cadre juridique et réglementaire régissant les relations professionnelles au Sénégal, les statuts et le règlement intérieur du SNTPGS-FC, tout commeles conventions internationales de l’OIT, notamment la C.87 sur les libertés syndicales, ratifiée par le Sénégal,ne discriminent nullement aucun travailleur, quelque soit son statut, il peut être électeur et être élu dans l’exercice de toutes activités syndicales.

Refuser à un travailleur qui a dignement et honorablement servi la classe ouvrière dans sa corporation, le droit d’exercer l’activité syndicale , fut-il un retraité,est une hérésie et un argument fallacieux qui cache mal l’ignorance des principes fondamentaux du mouvement syndical.

Sara KONARE (SG du SNTPGS-FC)