vendredi, juin 6, 2025
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Guinée-Mine : Simandou menacée par la construction du Chemin de fer ?

L’Ong Action Mines Guinée se dit préoccupée par la construction des infrastructures de Simandou. Les activités ont démarré. Pourtant ces infrastructures constituent une « réelle menace environnementale et sociale », selon l’organisation.

Action Mines Guinée dénonce le démarrage des travaux de la ligne de chemin de fer de 75 km,  prévue entre Beyla et le futur embranchement de la Compagnie du TransGuinéen à Kérouané, « alors que les études d’impact environnementales validées ne sont pas rendues publiques ».

Amadou Bah, le Directeur Exécutif et ses collègues estiment qu’il s’agit d’une « violation du cadre légal en vigueur en la matière notamment le code de l’environnement, ainsi que les normes internationales que les promoteurs de projets affirment vouloir respecter ».  

S’inscrivant dans le cadre de l’un des plus grands projets d’exploitation du fer de Simandou, Simfer S.A, le consortium dirigé par le géant minier Anglo -australien, Rio Tinto, pour l’exploitation des blocs 3 et 4, « devrait se conformer d’abord aux normes environnementales et sociales prévues par la loi, avant de commencer ses travaux de construction d’infrastructures », peut-on lire dans le communiqué.

En dépit de l’enthousiasme affiché par les uns et les autres, du fait que le projet est en voie de réalisation, avec le début de la construction des infrastructures et équipements nécessaires à l’évacuation du minerai de fer sur le marché mondial, « nous restons vivement préoccupés par le peu d’application effective des normes internationales en matière sociale, environnementale, notamment les normes de performances de la SFI invoquées par Rio Tinto et WCS », a laissé entendre le Directeur  exécutif d’Action Mines Guinée.

 Amadou Bah ajoute : « le démarrage effectif des travaux au niveau des bases vie et de la voie de raccordement du chemin de fer, sans rendre publique des Etudes d’Impact Environnemental et Social validées, permettant à la communauté et à la société civile de comprendre et de suivre les impacts directs, indirects et cumulatifs de ces travaux sur l’environnement, les moyens de subsistance des communautés et la biodiversité, constitue une préoccupation majeure pour nous, quand on sait les engagements déjà pris par Rio Tinto sur ces aspects ».

Ce qui explique les impacts déjà constatés le long du corridor du fait des travaux de construction du chemin de fer, les tunnels et le port par WCS renforçant ainsi ces inquiétudes quant à la souffrance des communautés locales exposées aux effets du projet.

Ces effets ont été démontré dans le rapport  de suivi réalisé par Action Mines Guinée, sur des cas de pollutions de cours d’eau, de pertes de cultures et de ressources halieutiques, entrés autres préoccupations mentionnées dans le document.

Yanda Sow et Mamadou Adama Diallo (Guinée)

Sénégal-Gaz : L’urgence climatique a-t-elle impactée Yakaar-Teranga ?

Dans ce contexte d’urgence écologique, le financement des projets pétroliers est de plus en plus décrié par les organisations de lutte contre le réchauffement climatique. Les entreprises du secteur des énergies fossiles sont confrontées à un réel problème de financement de leurs activités devant l’intransigeance des banques.

En effet, dans le monde, les énergies fossiles continuent d’être deux fois plus subventionnées que les énergies renouvelables. Pourtant le charbon, le pétrole et le gaz sont responsables de 80% des émissions de CO2.

C’est pourquoi les organisations qui militent contre le réchauffement climatique mettent la pression sur les grandes banques pour qu’elles ne financent plus les activités de ces compagnies.

Les activités des banques publiques doivent être à 100% compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris. De telles initiatives pourraient amener des entreprises comme Bp à réfléchir sur comment réduire progressivement ses investissements dans ce secteur dans la perspective du Net zéro à l’horizon 2050.

Départ évoqué de Bp du projet Yakaar-Teranga, un signe ?

La société britannique qui opère au Sénégal et en Mauritanie serait en pourparlers pour céder ses parts dans le projet gazier de Yakaar-Teranga. Devant l’omerta des autorités en charge de la gouvernance des hydrocarbures, les suspicions et les doutes persistent.

Interpellé à l’occasion d’un atelier de renforcement des capacités des acteurs de la presse, organisé par l’Initiative pour la transparence dans le secteur extractif (ITIE), Papa Samba BA Directeur général des hydrocarbures au Ministère du Pétrole et des Énergies, n’a pas voulu donner de détails sur d’éventuels pourparlers de Bp pour quitter le projet gazier offshore, localisé au nord-ouest de Dakar.

Le Directeur des Hydrocarbures n’a ni confirmé, ni infirmé cette information qu’il dit avoir appris des journalistes. Cela pourrait, tout de même, être une aubaine pour le Sénégal et Kosmos pour augmenter leurs parts dans le projet.

Par ailleurs, l’agitation de plus en plus, de cette information, légitimerait les doutes sur une telle décision de la part de la société Britannique, à quelques mois du démarrage effectif de la production du gaz de GTA, dont elle est l’opératrice.

Yakaar-Teranga est-il un projet de plus dans le bassin pétrolier sénégalais, pour British Petroleum ? Les activistes de l’environnement pourraient voir d’un bon œil, cette décision si elle arrivait à être effective.

Elle reste tout de même problématique pour ce projet sur lequel le Sénégal compte beaucoup pour développer sa stratégie « Gas To Power », qui devrait permettre un accès universel à l’énergie pour le pays.

Yanda Sow

Maroc-Gigafactory : LG Chem et Huayou vont construire deux usines

Le groupe sud-coréen LG Chem et son partenaire chinois Huayou, ont annoncé l’installation de deux usines au Maroc pour la production de cathodes LFP (lithium-fer-phosphate) et la conversion de lithium. Ces composants sont essentiels pour la fabrication de batteries pour les véhicules électriques.

L’ouverture de la première usine est prévue en 2026 avec une capacité de 50 000 tonnes métriques de matériaux de cathodes LFP par an. Cela permettrait d’équiper 500 000 véhicules électriques d’entrée de gamme, avec des batteries d’une capacité de 50 kilowatts-heures (kWh), offrant une autonomie de 350 kilomètres. Le communiqué précise qu’une unité de conversion de lithium est également au programme. Elle devra démarrer sa production de masse d’ici 2025, avec une capacité annuelle de 52 000 tonnes de lithium.

« Nous répondrons activement au marché émergent des matériaux cathodiques LFP avec l’usine marocaine comme base mondiale», a déclaré Shin Hak-cheol, Président Directeur Général de LG Chem. « Notre objectif, cest de créer une chaîne d’approvisionnement solide et verticalement intégrée, allant des matières premières aux précurseurs et aux matériaux cathodiques, afin de consolider notre statut de premier producteur mondial de composants pour batteries », a-t-il ajouté.

Et pour y arriver, le géant coréen envisage la construction de deux autres unités en Indonésie. La première, dédiée à la production de précurseurs de cathode, d’une capacité annuelle de 50 000 tonnes, et la seconde, une usine d’extraction d’hydroxyde mixte à partir de minerai de nickel, destinée à la production de précurseurs.

Par ailleurs, le Président Directeur Général de LG Chem précise que les cathodes LFP produites dans l’usine marocaine seront destinées au marché nord-américain, et seront « éligibles aux subventions américaines contenues dans la loi américaine “Inflation Reduction Act” (IRA), le Royaume étant signataire d’un accord de libre-échange avec les États-Unis ».
Babacar Mbaye (Maroc)

Sénégal-hydrocarbures-sécurité : De hauts gradés de l’armée débarquent à Sangomar

Le navire foreur, Ocean Black Rhino, qui opère dans le champ pétrolier Sangomar, a reçu la visite du Chef d’État-major Général des Armées, le Général Mbaye Cissé. Le CEMGA est arrivé dans la matinée du 27 octobre, à bord d’un hélicoptère, accompagné du Chef d’État-major de la Marine nationale, le Général Abdou Sène.

Les forces de défense et de sécurité sont incontournables dans la sécurisation des plateformes offshores des projets pétroliers et gaziers. Même si l’objet de la visite des généraux Mbaye Cissé, Chef d’État-major Général des Armées (CEMGA) et Abdou Sène, Chef d’État-major de la Marine nationale, n’a pas été précisé, il est évident que leur présence sur l’Ocean Black Rhino renseigne sur le rôle que les militaires devraient jouer dans la protection des installations, aussi bien à Sangomar qu’à Grand Tortue Ahmeyim.

L’armée, notamment la marine nationale, aura en charge une partie de la sécurité des installations. D’ailleurs, du matériel militaire sophistiqué a été acquis ces dernières années tels que des patrouilleurs en mer pour faire face aux défis actuels et futurs.

Rencontre avec les marins sénégalais

Ces autorités des armées ont effectué la visite aux côtés de quelques personnalités de Petrosen, de Woodside et de Diamond offshore, pour qui opère l’Ocean Black Rhino. Les deux officiers supérieurs ont passé une bonne partie de la journée sur le Rig qui est toujours en activité dans le cadre des forages du projet pétrolier, Sangomar et dont la majorité des employés sont des sénégalais.

Les marins sénégalais, en activité à bord, ont profité de leur présence pour faire part de leurs préoccupations. Il s’agit, entre autres, de la convention de l’offshore attendue depuis bientôt un an qu’elle a été activée, et qui devrait améliorer considérablement leurs conditions de travail, notamment la valorisation salariale et la révision des statuts pour les avancements. 

Justement, la promotion des marins est assez lente, voire inexistante. Certains n’ont toujours pas changé de position depuis trois ans qu’ils travaillent sur le projet à travers « Las Palmas ». Les trois mécaniciens à bord ont reçu le livret professionnel américain, « marchand islande » pour prétendre à une promotion, malheureusement, depuis lors, ils n’ont pas vu un semblant de volonté de leur faire avancer.

Le  Chef d’État-major Général des Armées, le Général Mbaye Cissé et le Chef d’État-major de la Marine nationale, Abdou Sène, « ont fait preuve de disponibilité et d’une remarquable écoute », informe un témoin. 

Abdou Diouf Junior

Sénégal-Mines-RSE : Les dépenses sociales ont baissé de près de 2 milliards

Les investissements des entreprises minières au Sénégal, en termes de dépenses sociales sont passées de 6,2 milliards de Francs CFA à 4,6 milliards de Francs CFA.

En 2021, les entreprises minières ont investi 4,6 milliards de Francs CFA, dans le cadre de leurs réalisations sociales, contre 6,2 milliards de Francs CFA en 2020, soit une baisse de 25,4% en liaison avec les dons des entreprises minières au fonds Force COVID-19, pour la lutte contre la pandémie en 2020. Ces informations sont tirées du dernier rapport d’analyse des données minières de 2021.

En effet, 2020, considérée comme une année exceptionnelle à cause de la pandémie de COVID-19, ne traduit pas forcement une baisse des montants alloués aux dépenses sociales. En 2019 avant cette pandémie, un montant d’un peu plus de 3 milliards de Francs CFA étaient alloué.

Les principaux secteurs qui reçoivent ces dépenses sociales sont l’éducation, la santé et les activités socio-culturelles. Le secteur de l’éducation est le premier bénéficiaire de ses réalisations sociales avec 1,2 milliards de Francs CFA, soit 25,1% des montants. 

Avec 1,1 milliards de Francs CFA, le secteur de la santé est à la deuxième place avec 24,0 % des réalisations sociales. Les dons consentis par les entreprises minières pour un montant de 1,1 milliards de Francs CFA, soit 23,5%, constituent le troisième poste de dépenses sociales.

Ces derniers sont suivis par le secteur des activités socio-culturelles, des investissements faits dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et des infrastructures routières qui représentent respectivement 10,9%, 6,8% et 6,4% des montants alloués.

Les autres secteurs tels que l’agriculture, l’électrification, le sport se partagent le reste des montants alloués aux réalisations sociales.

Pour rappel les réalisations sociales ne sont pas des dépenses obligatoires auxquelles les entreprises doivent se soumettre. C’est laissé au bon vouloir des sociétés minières qui, de concert avec les communautés, essaient de répondre aux besoins des communautés.

Toutefois, le code minier, dans ce même registre, a institué plusieurs fonds dont le Fonds d’Appui au Développement Local (FADL), prévu par l’article 115, pour accompagner les collectivités locales abritant les entreprises minières. À noter que jusque là, ce fonds n’est pas versé par les entreprises.

Yanda Sow

Communiqué : Endeavour Mining à l’honneur au Sénégal (commercial)

·           SabodalaGold Operations (SGO), filiale du groupe Endeavour Mining,remporte le trophée de l’entreprise minière de l’année au Sénégal

·           L’engagement et l’effort d’Endeavour Mining reconnus par l’Etat du Sénégal

·           Endeavour Mining honore sa position de locomotive du secteur minier au Sénégal

Dakar, Sénégal– 13 octobre 2023 : Le Groupe Endeavour Mining est fier d’annoncer que SGO, sa filiale sénégalaise qui exploite la mine d’or de Sabodala-Massawa au Sénégal a été désignée « entreprise minière de l’année« , en marge du Salon International des Mines (SIM) de Dakar.

Ce trophée dédié à l’entreprise minière la plus exemplaire de l’année, a été initié par le ministère des Mines et de la Géologie pour célébrer l’opérateur minier qui s’est le plusillustré en termes de contribution socio-économique et de conformité aux exigences règlementaires en vigueur au Sénégal.

Ce fut une grande première qui sera perpétuée lors des futures éditions du SIM. 

SGO a été distinguée parmi 10 entreprises minières opérant au Sénégal après une sélection rigoureuse par un jury regroupant les membres de la Direction du Contrôle et de la Surveillance des Opérations Minières (DCSOM) et de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) sur la base des critères suivants :

  • Conformité et régularité dans la transmission des différents rapports aux autorités administratives ;
  • Conformité et régularité des déclarations statistiques à l’ANSD;
  • Importance des contributions sociales.

Aziz Sy, Vice-Président Chargé des Affaires Publiques d’Endeavour Mining pour le Sénégal, le Mali et la Guinée se réjouis : « ce trophée décerné à SGO vient ainsi valider nos bonnes pratiques qui font d’Endeavour Mining une entreprise minière responsable et exemplaire. Cette distinction couronne nos efforts quotidiens dans notre quête d’impulser le développement socio-économique des localités qui abritent nos opérations, et en particulier notre ambition d’impacter durablement et positivement nos communautés hôtes. Nous remercions le Gouvernement du Sénégal pour cet hommage rendu à nos vaillants collaborateurs dont le mérite et l’excellence se voient ainsi récompensés’’

Lors de la cérémonie de clôture du SIM, au cours de laquelle le Ministre des Mines et la Géologie Monsieur Oumar SARR a remis le trophée à SGO, il a vivement félicité Endeavour Mining et encouragé toutes les entreprises minières à s’inspirer des bonnes pratiques du Groupe.

Contact presse : Lydie Ouédraogo, courriel : media@endeavourmining.com

A propos d’Endeavour Mining

Endeavour Mining est l’un des principaux producteurs d’or au monde et le leader de la production en Afrique de l’Ouest, avec des actifs d’exploitation au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. La compagnie possède un solide portefeuille de projets de développement avancés et d’actifs d’exploration dans les formations Birimiennes de la ceinture de roches vertes très prometteuse en Afrique de l’Ouest.

Membre du Conseil mondial de l’or, Endeavour s’est engagé à respecter les principes de l’exploitation minière responsable et à offrir une valeur durable à ses employés, à ses partenaires et aux communautés auprès desquelles elle opère.

Endeavour est cotée à la Bourse de Londres et à la Bourse de Toronto, sous le symbole EDV.

Pour plus d’informations, veuillez consulter le site www.endeavourmining.com

Sénégal-Géologie : valoriser les géosites pour conserver le patrimoine géologique

Les géosites sont inconnus du grand public au Sénégal. Pourtant, de merveilleux sites géologiques existent dans plusieurs régions du pays. Le Ministère des Mines et de la Géologie a initié un programme pour les valoriser. Où en est-on ? Quelle en est la finalité ? Que cachent ces merveilles de la nature ? On en parle avec Gane Thiao, ingénieur géologue, Chef de division de la réhabilitation des sites miniers et carrières, en charge du programme de valorisation des géosites.

C’est quoi un géosite ?

Les géo-sites font partie du patrimoine géologique naturel. Quand on parle de nature, on fait allusion aux structures rares, à leurs aspects esthétiques et scientifiques qui permettent de mettre l’accent sur ces sites dans le cadre de la protection et la conservation du patrimoine géologique.

Pouvez-vous nous donner un exemple de géosite au Sénégal ?

Nous avons le phare des Mamelles qui est issue du volcan de Dakar. Le lac rose qui est un géosite hydraulique, les chutes de Dindéfélo, et au niveau de la petite côte également, les îles Madeleine et Gorée.

Est-ce vous qui décrétez certains lieux comme étant des géosites? 

Non ce n’est pas à notre niveau. Quand on parle de géosite, on prend en compte l’aspect géologique. C’est à dire que le lieu a une valeur particulière par rapport au reste de la nature. Un affleurement peut être considéré comme un géosite. Par exemple, les pillows de Mako, on ne les trouve que dans ce site.

Les dents de Dande

Qu’est-ce qui vous amène à penser à la valorisation de ces géosites ?

Il faut d’abord souligner que la géodiversité, qui est un support de la biodiversité, a été oublié depuis très longtemps.  On ne parle que de cette dernière. Donc, avec le concours du label  géoparc de l’Unesco, nous avons pensé, en tant que Ministère des Mines et de la Géologie, à la conservation du patrimoine historique géologique de la nature.  Et l’idée nous est venue de l’ex ministre des mines, Madame Sophie Gladima en 2020.

Cela fait 3 ans maintenant. Qu’est-ce qui a été fait, depuis ?

Au début du projet, avec l’ex ministre, nous avions fait un inventaire qui était accès sur trois zones : la zone de Dakar, la zone de Kédougou et la petite côte. Ensuite, nous avions remarqué que pour que cela soit concret, il fallait beaucoup de moyens. Donc, nous avions programmé de déposer un projet en maturation au niveau de la DGPPE pour que l’Etat puisse estimer son importance et qu’il l’intègre dans son programme. C’est ainsi que nous avons dénommé le projet «  Programme de Valorisation des Sites Géologiques ».

A lire aussi : http://africapetromine.com/senegal-geologie-dindefelo-les-merveilles-dun-futur-geo-parc/

En 2021, nous avions fait une évaluation des trois zones qui étaient ciblées. C’est dans ce sens qu’on a coopté le cabinet GPC. Nous avons fait l’inventaire de l’ensemble des sites géologiques spectaculaires. En 2022 aussi, nous avions fait la même chose au Sine-Saloum. Nous avons été voir les amas coquillers, les mégalithes qui sont issus des affleurements de roches et qui ont un historique car en interrogeant la population, nous avions su que ces mégalithes représentent des cimetières et c’est le cas à Sine Nguéyène.

La source des chutes de Dindéfélo

Après l’identification des sites, quelle est l’étape suivante ? 

L’identification des sites se poursuit avec les régions de Saint Louis et Louga, pour le Nord, mais également au Sud du Sénégal, en Casamance. Nous allons évaluer et identifier les sites et pousser ceux de Dakar et Thiès pour au moins avoir un document global de l’ensemble des parties du Sénégal.

Le maire de Dindéfelo nous avait écrit pour un accompagnement. Donc nous n’avons pas perdu du temps. Nous avions jugé nécessaire d’explorer la zone car étant la plus visitée. Nous avons réhabilité le centre.

Toutefois, la remarque que nous avons faite, c’est que les guides touristiques ne maîtrisaient pas bien la géologie alors qu’ils connaissaient parfaitement les autres aspects historiques et esthétiques du site. De ce fait, nous les avons formés sur l’aspect géologique.

Les termitières champignons

On sait que Dindéfélo est déjà un site hors du commun. Est-ce suffisant pour être reconnu comme un géoparc par l’Unesco ?

Je peux dire que oui. Tout ce que nous faisons, nous le présentons à l’Unesco. Nous leur rendons toujours compte. La représentante de l’UNESCO était  présente à la journée du 6 octobre (Ndlr : Journée Internationale de la Géodiversité, célébrée au Ministère des Mines et de la Géologie). 

Sur le plan des structures géologiques on peut dire qu’il y a certaines qui méritent d’être valorisées. Ce qu’il reste à faire, c’est d’écrire une lettre à l’Unesco, lui notifiant si le site mérite d’être érigé en géosite ou non. L’évaluation a été faîte, nous avons réalisé des magazines pour expliquer les sites qui y sont. Toutes les informations sont disponibles. D’ailleurs nous sommes en train de construire un centre dédié aux femmes pour le développement local. On les accompagne et les aide à comprendre la richesse qu’elles ont, pour en faire le premier géoparc d’Afrique de l’Ouest.

Réalisé par Abdou Diouf Junior

Mauritanie-Rapport ITIE 2022 : Les indices d’un Etat rentier 

Selon les chiffres du Rapport 2022 de Comité mauritanien de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE), le secteur extractif (mines et hydrocarbures) a représenté 23,85% du PIB, 76% des exportations et environ 30% des recettes budgétaires de la Mauritanie en 2022.

Si l’on se base sur la définition communément admise de la notion « État rentier » – un État qui tire une grande partie, voire la totalité, de son revenu national d’une rente provenant de ressources indigènes vendues à des clients externes –, on peut qualifier la Mauritanie d’Etat rentier. 

On pourrait même aisément qualifier le pays d’un Etat rentier en devenir et ce de manière pérenne. Puisque selon le rapport « Du sable au gaz, puis au vert ? Perspectives des secteurs du gaz et de l’hydrogène vert en Mauritanie », la Mauritanie pourrait enregistrer jusqu’à 1,135 milliard de dollars de revenus par an de l’exploitation du champ gazier GTA, selon un scénario prix ambitieux et lorsque toutes les phases de production seront actives. A titre de comparaison, les recettes budgétaires du pays se sont élevées à 1,587 milliards de dollars en 2022 (hors secteur extractif).

D’autres part, le pays a signé récemment plusieurs accords avec des géants du renouvelable pour développer des projets d’hydrogène vert d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Comme pour le secteur extractif, les revenus générés se présenteront sous forme de rente dont bénéficiera le pays. Cela aura tendance donc à fortifier le statut d’Etat rentier du pays.

Quel type d’Etat rentier sera la Mauritanie dans l’avenir ?

Dans « Richesses de la nature et pauvreté des nations. Essai sur la malédiction de la rente minière et pétrolière en Afrique », trois types d’Etat rentier sont identifiés : L’État rentier vertueux, L’État rentier stable et L’État rentier en décomposition. 

Le dernier type, symbolisé par la combinaison de plusieurs des symptômes élémentaires de la malédiction des rentes minières, est celui qui semble caractériser le plus le pays depuis le début de l’exploitation des ressources naturelles. 

Pour ce qui est de l’avenir, rien n’indique que les choses vont évoluer favorablement. Tout dépendra cependant, pour les mines, les hydrocarbures et le renouvelable, de la capacité de négociation, de la volonté et de la vision de ceux qui décident et dirigent.

Abdoulaye Diop (Mauritanie)

Sénégal – Contenu Local : Les entreprises sénégalaises trinquent

Les fournisseurs locaux peinent encore à se positionner dans l’approvisionnement des entreprises minières au Sénégal. En effet selon le rapport d’analyse des données du ministère des mines et de la géologie, les fournisseurs locaux n’ont capté que 342,8 milliards de FCFA contre 806,7milliards de FCFA récoltés par les fournisseurs étrangers sur les commandes des entreprises minières.

Les montants payés aux fournisseurs (couvrants les charges et les investissements) sont évalués à 1 149,7 milliards de FCFA en 2021. Une analyse de la structure des montants reçus par les fournisseurs montre que les fournisseurs étrangers sont ceux qui approvisionnent le plus les entreprises évoluant dans le secteur minier.

En effet, sur la totalité des dépenses de ces entreprises, 70,2% sont captés par les fournisseurs étrangers, soit 806,7 milliards de FCFA contre les achats locaux représentant 29,8% soit 342,8 milliards de FCFA.

En 2022 la loi n°2022-17 relative au contenu local dans le secteur minier a été votée à l’assemblée nationale pour donner plus d’opportunités d’affaires aux entreprises sénégalaises et à la population de manière générale.

En effet, cette loi a pour objectif principal de promouvoir et de développer le contenu local dans le secteur minier. De manière spécifique, il s’agit notamment d’accroître les emplois locaux dans la chaîne de valeur des industries minières grâce à l’utilisation de l’expertise ainsi que des biens et services locaux entre autres.

Force est de constater que malgré toutes ces dispositions légales prises dans le sens de renforcer le contenu local, les entreprises sénégalaises peinent à concurrencer les entreprises étrangères dans la fourniture de biens et services aux compagnies minières.

Selon les catégories de titres miniers, les compagnies minières sont les entreprises qui s’approvisionnent le plus chez les fournisseurs étrangers. En effet 72,9% des achats réalisés par les compagnies minières sont adressés à des étrangers. Les petites mines, les permis de recherche et les carrières font principalement appel à des fournisseurs locaux avec respectivement 74,5%, 72,7% et 66,3% de leurs achats.

Yanda Sow

Gaz : Les comportements sauveurs face à un « voisin mortel »

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L’homme cohabite avec les différents types de gaz. Ils peuvent être hautement toxiques et entrainer la mort en cas de contact prolongé sans protection adéquate. Certains comportements rendent cette cohabitation moins dangereuse et préservent la vie des usagers.

Le gaz naturel, le butane, le méthane, le biométhane, le bio gaz, sont des combustibles utiles voire indispensables aux usages domestiques. Certains de ces gaz peuvent être toxiques, inflammables ou même explosifs. Inhaler des gaz toxiques peut causer des problèmes respiratoires, des irritations ou des maladies graves.

Les gaz inflammables peuvent provoquer des incendies ou des explosions, entraînant des blessures graves et des dégâts matériels. Il est donc indispensable, dans un endroit clos, d’avoir la ventilation adéquate. Voici les conseils de Demba Ndiaye, spécialiste en contrôle de la qualité et de la sécurité des hydrocarbures : « assurez-vous que les espaces clos sont bien ventilés pour éviter l’accumulation de gaz toxiques ou inflammables. Utilisez des systèmes de ventilation appropriés ou ouvrez les fenêtres pour permettre une circulation d’air adéquate ».

Le formateur avertit ceux qui manipulent et/ou stock du gaz. Pour lui, ils doivent être sûrs, avant toute action, que « les consignes de sécurité fournies par les fabricants ou les experts sont bien suivies. Il faut stocker les gaz dans des endroits appropriés, loin des sources de chaleur ou de flammes ».

Demba Ndiaye, Expert en contrôle de la qualité des hydrocarbures (ici à la SAR-Dakar)

L’expert en profite pour appeler les usagers des gaz domestiques à plus de vigilance en évitant les comportements à risque. Il s’agit entre autres, de l’usage du téléphone portable dans les cuisines et autres espaces de cuisson. Les usagers des bonbonnes de gaz sont également priés de ne pas allumer le feu automatiquement après avoir vissé le gicleur. Il préconise un temps de vérification pour être sûr qu’il n’y a pas de fuite. Et en cas de fuite, l’électricité peut être une vraie bombe à retardement. Il ne faut surtout pas toucher aux interrupteurs, le cas échéant.

Quelque soit l’usage que l’on fait du gaz potentiellement dangereux, il est plus sûr d’utiliser (toujours) les équipements de protection recommandés, tels que des masques respiratoires, des gants et des lunettes de sécurité. Pour Demba Ndiaye, l’éveil des consciences sur ces comportements, est une nécessité.

A lire aussi : http://africapetromine.com/senegal-incendies-dhydrocarbures-petercendre-expose-la-solution/

« Recevez une formation adéquate sur les risques liés aux gaz et les mesures de sécurité à prendre. Sensibilisez-vous et informez les autres sur les dangers des gaz afin de prévenir les accidents », conseille le spécialiste en contrôle de la qualité et la sécurité des hydrocarbures.

Il est convaincu que la compréhension des dangers des gaz et la mise en place de mesures de sécurité adéquates sont essentielles pour protéger notre santé et notre sécurité. « En suivant ces mesures de sécurité, nous pouvons minimiser les risques associés aux gaz et prévenir les accidents potentiels. Restons vigilants et responsables », estime Demba Ndiaye.

Abdou Diouf Junior