samedi, mai 24, 2025
Accueil Blog Page 15

Sénégal–Mauritanie-GTA : Enfin le FLNG arrive à bon port

0

Le projet de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) Grand Tortue Ahmeyim (GTA) vient de franchir une étape cruciale avec l’arrivée du navire unité flottante de gaz naturel liquéfié (FLNG) à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal.

L’arrivée du FLNG Gimi marque une étape cruciale dans la phase 1 de GTA. Ce projet gazier a rencontré de nombreux défis dont la pandémie de Covid-19. Il s’en est suivi plusieurs reports du « first gas ».

« Notre objectif principal reste de finaliser le projet en toute sécurité et d’ouvrir ainsi un nouveau chapitre dans le secteur de l’énergie en Mauritanie et au Sénégal », a déclaré Emil Ismayilov, Vice-président principal de Bp pour le Sénégal et la Mauritanie.

Le communiqué renseigne que, la première phase du projet GTA devrait générer environ 2,3 millions de tonnes de GNL par an sur une période de plus de 20 ans, faisant ainsi de la Mauritanie et du Sénégal des acteurs majeurs sur la scène mondiale du GNL.

Ainsi cette phase du projet implique l’extraction de gaz à partir de réservoirs en eau profonde, puis son traitement dans une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO). Le gaz est ensuite acheminé par gazoduc vers le FLNG, où il est liquéfié avant d’être stocké et transféré vers des méthaniers. Le FLNG Gimi, détenu et exploité par Golar LNG, est capable de stocker jusqu’à 125000 m3 de GNL.

Le FLNG Gimi, qui a quitté Singapour en novembre 2023, a parcouru 9 000 milles nautiques jusqu’à son site d’arrivée. La construction de cette unité a nécessité plus de 36 millions d’heures de travail.

Avec des puits situés à des profondeurs d’eau allant jusqu’à 2 850 mètres, la phase 1 du projet GTA dispose de l’infrastructure sous-marine la plus profonde d’Afrique. Ce projet, qui représente un investissement de plusieurs milliards de dollars, a été désigné comme un Projet national d’importance stratégique par les présidents de la Mauritanie et du Sénégal.

Yanda Sow

Sénégal-Pétrole : Le FPSO Léopold Sédar Senghor arrive à Sangomar

Le FPSO (Unité flottante de production, de stockage et de déchargement), Léopold Sédar Senghor, est arrivé sur le champ pétrolier Sangomar, ce 10 février 2024.

Il a passé des dizaines de jours dans les océans Pacifique et Atlantique. Il s’agit d’une étape importante dans le processus qui mène au début de la production de pétrole au Sénégal.

PETROSEN maintient le nouveau délai

La Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN) confirme le délai du first oil. Il est maintenu pour mi-2024. « Nous empruntons ainsi le dernier virage vers l’exploitation de notre pétrole. Malgré les multiples défis liés à ce projet, l’Etat du Sénégal, la Société des Pétroles du Sénégal et l’opérateur WOODSIDE ont réussi à surmonter tous les obstacles pour parvenir à cette étape cruciale », peut-onlire dans le communiqué de PETROSEN.

Le FPSO LSS, dont la capacité de production est estimée à environ 100.000 barils de pétrole par jour, est l’élément central du dispositif d’exploitation du champ pétrolier Sangomar, qui fera entrer le Sénégal de plein pied dans le cercle restreint des pays producteurs de pétrole.

Afrique-Ressources Naturelles : Comment la machinerie fonctionne pour maintenir le pillage et la pauvreté (Par Dr Papa Demba Thiam)

 

AlainFoka se demande : Comment l’Afrique peut posséder autant de richesses et compter autant de populations pauvres ?

Son documentaire bien illustré, rend plus visible des “lieux communs”, mais n’indique pas les linéaments d’une approche constructive qui permettrait de mettre fin à cette incongruité, qui du reste, n’est incohérente qu’en apparence.

Je vais donc répondre à cette question de manière à nous permettre de sortir de ce piège.

Mon approche méthodologique

Il faut commencer par comprendre comment la machinerie est construite et fonctionne, pour bien identifier les ficelles sur lesquelles tirer et détricoter le tissu du pillage des ressources de l’Afrique.

Synthèse du modèle

1. Faire adhérer des états africains aux institutions de Bretton Woods qui ont été crées en 1944, avec pour objectif assumé, d’assurer à leurs actionnaires majoritaires, l’accès et le contrôle des ressources dont ils ont besoin, pour assurer leur développement;

2. Pour cela, il ne peut-être toléré d’industrialisation en Afrique, puisque cela mènerait à la transformation de ses ressources sur le continent même, ce qui priverait les entreprises des pays actionnaires majoritaires de ces institutions, d’une grande partie de ces mêmes ressources;

3. Pour y arriver, il faut maintenir le système de l’endettement public insoutenable des états africains, pour les mettre dans des situations où ils ont forcément besoin d’appuis budgétaires permanents, pour faire tourner leurs administrations, payer leurs fonctionnaires et aussi, leurs forces de défense et de sécurité, pour se maintenir au pouvoir;

4. De telles situations assujettissent des gouvernements africains au diktat de simples fonctionnaires des institutions multilatérales, qui leur donnent des conduites financières, budgétaires et fiscales qui les empêchent de faire des investissements pertinents et cohérents, en termes d’infrastructures qui offrent des opportunités de développement de chaînes de valeurs internes, en ouvrant par exemple, des perspectives de productions agricoles et minières pour alimenter des industries locales;

5. Pour inciter les politiciens africains à jouer le jeu, on leur vend un lunatique concept dit d’émergence, qui se traduit par des investissements publics visibles qui, en réalité, ne génèrent pas d’externalités industrielles, comme des opportunités d’investissement en aval pour les entreprises privées nationales, mais créent surtout des marchés pour les entreprises des pays industrialisés, dont les gouvernements prêtent de l’argent aux gouvernements africains pour qu’ils les financent;

6. Pour verrouiller le système, on organise la transhumance institutionnelle entre fonctionnaires nationaux et internationaux pour créer une uniformité de comportements entre clients et fournisseurs et;

7. Soit on aide à dévoyer des institutions républicaines en Afrique, soit on organise des coups d’état militaires tolérés, pour assurer le pouvoir aux politiciens qui vivent de ce système.

Dr Papa Demba Thiam Économiste international, entrepreneur et spécialiste en développement industriel

Sénégal-Transition Energétique : La société civile se mobilise pour apporter sa contribution

La société civile poursuit le plaidoyer pour une transition énergétique juste et équitable. Une plateforme multi-acteurs est mise en place pour mobiliser et préparer les parties prenantes, y compris les médias, à contribuer de manière efficace aux initiatives liées à la transition énergétique et au Partenariat pour une Transition Energétique Juste (JETP).

Cette initiative, vise à renforcer la sensibilisation, à améliorer les compétences et à faciliter la coordination dans le domaine crucial de la transition énergétique.

Selon Mme Ndiaye, Aïda Diop, Directeur pays de Natural Resource Governance Institute (NRGI), « cette plateforme revêt une importance majeure. Elle anticipe sur les aspects liés à la gouvernance du JETP, tout en élargissant son champ d’action à la transition énergétique et aux changements climatiques de manière générale ».

L’objectif c’est de préparer les acteurs de la société civile à contribuer de manière significative au processus de transition énergétique en cours au Sénégal. « Ce processus implique des réformes substantielles et la mise en œuvre d’un plan d’investissement qui prend en compte les droits des communautés, la voix des jeunes et l’influence des organisations de la société civile, afin d’être le plus inclusif possible dans tout le processus », a ajouté Mme Ndiaye.

Le Sénégal, bien que nouveau dans le paysage des producteurs de pétrole, se trouve confronté aux défis mondiaux des changements climatiques. Malgré sa contribution limitée aux émissions de gaz à effet de serre, le pays ressent l’urgence d’agir pour répondre à l’exigence mondiale de lutte contre le phénomène climatique. La transition énergétique devient une nécessité, avec la reconnaissance qu’elle engendrera des impacts, qu’ils soient positifs en faveur d’un développement durable ou qu’ils imposent des contraintes nécessitant une gestion proactive.

Thialy Faye d’Oxfam magnifie l’importance de l’engagement de la plateforme des Organisations de la Société Civile (OSC), des médias, du secteur privé, sur la transition énergétique et le JETP. « Cette initiative vise à regrouper les forces dispersées de la société civile travaillant sur la transition énergétique et le climat, afin de formuler des propositions pertinentes pour les politiques publiques en cours d’élaboration », précise-t-il.

La plateforme, qui compte déjà une quarantaine d’organisations engagées avec notamment les OSCs, les médias, les OCBs représentants les communautés en zones d’exploitation minière et pétrolière, ainsi que d’autres acteurs communautaires qui devraient rejoindre cette initiative, aspire à être davantage inclusive.

La société civile affirme sa détermination à assumer ce rôle de sentinelle dans la transition énergétique, mettant en place des mécanismes de coordination et de collaboration entre les acteurs.

A l’issu de cet atelier de formation, toutes les organisations de la société civile ayant pris part aux travaux, ont rédigé une déclaration commune en réponse à l’invitation du Gouvernement du Sénégal, de prendre part au comité de pilotage du JETP. Les acteurs proposent la poursuite des échanges pour trouver la meilleure formule

Yanda Sow

Sénégal-Mauritanie-GTA : Le « first gaz » encore repoussé

0

Le début de la production du gaz du projet GTA est encore repoussé. La nouvelle échéance est annoncée par les ministres des deux pays, pour le troisième trimestre de 2024, soit au moins 3 mois de plus que le dernier délai qui a été rendu public il y a quelques.

Le projet a déjà connu un retard de 28 mois par rapport à la première échéance retenue pour le « first gaz », c’est-à-dire le 1er Avril 2022. « Ces retards ont une incidence sur l’ensemble des indicateurs socioéconomiques et financiers du projet », a déclaré M Ministre mauritanien du Pétrole, des Mines et de la Géologie M.  Nani Ould Chrougha.

Les retards ont été notés dans les 5 principales composantes de GTA que sont les forages, les infrastructures, le grand bateau qui est le FPSO chargé de faire des séparations entre le gaz et les autres substances, le FLNG chargé de liquéfier le gaz et le hub qui est le port en mer où les bateaux doivent accoster pour pouvoir récupérer leurs cargaisons.

Selon Nani Ould Chrougha, « ces différentes composantes ont connu des retards différenciés et je dois vous dire que par rapport au plan d’investissement initialement prévu, le projet GTA, selon les informations communiquées par les contractants au mois de Décembre 2023, a connu un retard conséquent de 28 mois. Il a été prévu que le premier gaz soit produit en avril 2022 et nous sommes aujourd’hui au mois de janvier 2024 », a déclaré le Ministre mauritanien du Pétrole, des Mines et de la Géologie,  M Nani Ould Chrougha.

L’état d’avancement global de ces différentes composantes, selon les derniers rapports des contractants, indiquent un taux d’avancement de 91%. Les différentes parties espèrent que les premiers gaz puissent être livrés à partir du 3e trimestre de 2024.

Malgré toutes ces contraintes, les deux États ont réussis à mettre en place le projet. GTA est développé de manière conjointe par le Sénégal et la Mauritanie. « Si le projet a pu être développé en toute sérénité et en toute transparence, c’est grâce à un accord cadre inter-Etat qui a mis en place l’ensemble des principes devant régir l’exploitation de ce champ gazier », se réjouit M. Nani Ould Chrougha.

Yanda Sow

 

Sénégal-Mauritanie-GTA : L’audit des coûts engagés

0

Le Sénégal et la République Islamique de la Mauritanie ont engagé l’audit des coûts du projet Grand Tortue Ahmeyim,  pour maximiser les revenus attendus de la commercialisation du gaz. Les ministres du pétrole des deux pays l’ont annoncé à Dakar.

Les deux pays ont mis en place un mécanisme de partage de production, après les découvertes déclarées commercialement exploitables. En effet, dans ce cadre il y a toujours des coûts qui sont avancés par l’opérateur en déduction des différentes recettes qui sont attendues.

« Il est important de surveiller les coûts qui sont engagés durant le développement et l’exploitation », a déclaré le Ministre sénégalais du Pétrole et des Énergies, Antoine Felix Diome. « C’est pourquoi, à travers les différents rapports transmis par l’opérateur, les techniciens des deux pays analysent et fournissent des explications techniques. « Et c’est dans ce cadre que nos deux Etats ont décidé d’engager l’audit des coûts », explique Antoine Diome.

En séance de travail depuis le 18 décembre le Ministre du pétrole et des Energies et ses services ont reçu la visite de leurs homologues de la République sœur de la Mauritanie, pour voir comment exercer un audit rigoureux des coûts engagés par leur partenaire Bp, afin de maximiser le profit attendu de l’exploitation du gaz de GTA.

« Nous sommes venus ici dans le cadre de la commission consultative pour faire le point par rapport à l’avancement du projet, sur l’ensemble de ses composantes, tant du point de vue d’avancement, de la gestion des coûts ou bien du volet exploitation, planning etc. », à dit le ministre mauritanien du pétrole, des mines et de la Géologie  M Nani Ould Chrougha,

Dans le cadre du partage de production, l’opérateur va engager des coûts dans un premier temps et lors de la commercialisation ces coûts seront déduits des produits. Les reste des revenus va constituer le « profit oil » que vont se partager le Sénégal et la Mauritanie avec les opérateurs. C’est pourquoi il est important de surveiller cette phase des dépenses avant la production.

 

Yanda Sow

Sénégal- Recettes minières : l’Etat aurait perdu plus de 260 milliards FCFA

L’Etat aurait fait des cadeaux fiscaux en faveurs des entreprises Barrick Gold pour 120 milliards de FCFA et la société Sabodala Gold Operations (SGO) pour 150 milliards de FCFA à l’issue de missions d’enquêtes menées par les services compétentes de l’Etat. Le Forum civil interpelle l’Etat afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire d’audit.

Le Dans sa déclaration partagée avec la presse, le Bureau Exécutif du Forum civil est revenu sur cette affaire qui appelée « cadeau fiscal » pour certaines entreprises. En effet des procédures de redressement fiscaux ont été engagées à en croire la déclaration du Forum civil, à l’endroit de plusieurs sociétés exerçant des activités ou établies ou possédant des actifs au Sénégal. Dans ce cadre, le Forum Civil relève les cas particuliers concernant les sociétés telles que Eiffage (2 milliards 900 millions FCFA), Philip Morris (3 milliards 700 millions FCFA), la société Grands Moulins de Dakar (12 milliards FCFA), Ericsson Sénégal (5 milliards FCFA), la société minière Barrick GOLD qui exploite de l’or dans le sud Est du pays (120 milliards de FCFA), et en fin Sabodala Gold Operations société exploitant de l’or elle également à Kédougou (150 milliards de FCFA.

Par ailleurs précise la note du bureau exécutif du Forum Civil qu’il est fait état de « paiements cumulés de BARRICK GOLD de 9.678.167.296 FCFA au titre de redressements fiscaux » dans le rapport ITIE 2021 (p.11, Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives du Sénégal Rapport ITIE 2021).

Selon le Forum civil certaines de ces sociétés incriminées dans le cadre de cet audit, des actions en justices sont entamées et les dossiers sont en cours pour une instruction judiciaire. Toutefois, le Forum Civil se dit préoccupé par ces allégations graves faisant état d’un renoncement ou cadeau fiscal que l’Etat du Sénégal aurait fait en faveur de certaines entreprises pourtant incriminées pour des montants importants. C’est pourquoi la section sénégalaise de transparency international,le Forum cil par la voix de son Coordonnateur Général M Birahim Seck, interpelle le gouvernement du Sénégal à apporter des éclaircissements par rapports à ces accusations graves porté contre lui

Mieux Birahim Seck cette déplore le contexte particulier ou le Sénégal négociait une facilité de 166 milliards de FCFA auprès du Fonds Monétaire International (FMI) largement inférieur alors que le cumul des 111 milliards de FCFA abandonnés au profit de l’Entreprise Barrick Gold et 136 milliards de FCFA à SGO. Ainsi le Forum civil invite l’Etat, de revoir toutes les facilités fiscales injustes accordées aux Industries extractives notamment les ICS, SOCOCIM, Barrick Gold et SGO

Yanda SOW

Climat-Présidence de la COP29 : « Un paradoxe mais… », (Youssouph Bodian)

Mukhtar Babayev, ancien employé de la compagnie pétrolière d’Azerbaïdjan va présider la COP29. Les spécialistes du climat ont des avis divergents sur le choix porté sur l’actuel ministre de l’Écologie. Youssouph Bodian, Vice-président de l’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives et la Préservation de l’Environnement (AJTREPE), parle d’un paradoxe. Il évoque tout de même des pistes qui pourraient donner des idées aux septiques.

 

APM : Comment analysez-vous le choix porté sur Mukhtar Babayev pour présider la COP29 ?

Y.B : C’est assez paradoxale au vue de l’objectif principal de la Conférence des parties sur le climat, qui est de réduire le réchauffement de la planète. Et aujourd’hui, les scientifiques ont prouvé que les énergies fossiles contribuent plus dans les émissions de gaz à effet de serre. Qu’un homme issu de ce secteur préside la prochaine COP peut suciter plusieurs interrogations.
Mais ça peut aussi être interprété comme une volonté de l’Azerbaïdjan de rester sur la logique des Émirats Arabes Unis qui a pu inscrire la question des énergies fossiles dans l’agenda des négociations lors de la COP28. Ce qui a d’ailleurs permis d’avoir un accord sur une « transition hors des énergies fossiles ». Ce qui a mon sens est une grande avancée puisque dans les précédentes COP le sujet est très souvent élucidé à cause des grands lobbies pétroliers qui déploient plusieurs représentants à la table des négociations.

APM : Un autre pétrolier à la tête de la COP, après le Sultan Al-Jaber. Y’a t-il un problème d’engagement de la part des pays pétroliers ?

Y.B : Je pense que les grands pays pétroliers, notamment du golf ont peur de l’idée d’abandonner les énergies fossiles sur lesquelles reposent leurs économies. C’est pourquoi ils essaient, à tout prix, de ralentir la transition tant souhaitée vers les énergies renouvelables. Mais les décisions prises à la COP28 de Doha, sous l’impulsion du Sultan Al-Jaber, ont pu changer l’opinion des observateurs qui étaient sceptiques au départ. La société civile avait émis beaucoup de réserves après la désignation de ce mania du pétrole pour présider la COP28. Mais, il faut reconnaître qu’il a pu rendre opérationnel le fonds pour les pertes et dommages qui avait été mis en place lors de la COP27 en Egypte. Et les Émirats Arabes Unis ont été les premiers à contribuer à hauteur de 100 millions de Dollars. Même si c’est loin d’être suffisant pour combler les besoins de continents comme l’Afrique, qui est la plus impactée par les effets des changements climatiques. Il y a un début de changement dans la démarche des pays pétroliers, mais la bataille est très loin d’être gagnée.

APM : Quelle doit être la posture des organisations pro climat ?

Y.B : La société civile qui se bat pour la préservation du climat doit continuer à mettre la pression sur les pays pétroliers et développés qui sont responsables de la situation que vit la planète. Le plaidoyer doit se poursuire avec un niveau d’exigence encore plus élevé. Au delà de baisser le niveau de réchauffement, les pays responsables doivent réparer les dommages engendrés dans les pays pauvres qui n’ont pas les moyens de s’adapter.

L’enjeu principal des pays comme les nôtres, c’est de veiller à ce que les différents fonds, mis en place, soient alimentés de manière contraignante. Mais aussi qu’on allège les modalités d’accès à ces fonds, qui sont très complexes. Le processus est irréversible et nos populations en souffrent. L’érosion côtière, les inondations, la sécheresse sont, entre autres, des phénomènes que nous subissons sans avoir les moyens de faire face.

Réalisé par Abdou Diouf Junior

Sénégal-Rapport ITIE 2022 : Les données rassurent, la mauvaise perception persiste

Le comité National pour la Transparence dans l’Industrie Extractive (CN-ITIE) Sénégal a procédé à la publication de son rapport couvrant l’année fiscale de 2022. Il fait état d’une hausse de la contribution du secteur extractif dans l’économie. La question que l’on se pose, c’est pourquoi la perception de « communautés pauvres, assises sur des richesses », persiste.

Ce 10ème rapport d’activité de l’ITIE constitue un pas supplémentaire vers une gestion transparente des ressources naturelles. C’est également un catalyseur des progrès notoires. Pour le Pr Éva Marie Coll Seck, la Présidente du CN-ITIE, ce rapport s’inscrit dans cette tendance haussière qui marque les progrès que le Sénégal a fait avec la mise en œuvre de la norme ITIE.

Le rapport 2022 met en évidence la contribution du secteur extractif d’un montant global de 275 milliards de Francs CFA, dont 2242milliards, affectés au budget de l’Etat. Ce montant rapporté au budget représente relativement 6,87% », a-t-elle déclaré.

Ce qui peut être considéré comme négligeable pour un secteur qui suscite autant d’intérêt et occupe une place importante dans le débat public. Toutefois précise Mme la Présidente il y a 10 ans, cette contribution du secteur extractif au budget de l’Etat était seulement de 1%. Suffisant pour saluer les efforts consentis par les parties prenantes pour améliorer la gouvernance du secteur.

Des données qui rassurent, mais…

La contribution du secteur extractif c’est également les revenus générés aux profits de travailleurs sénégalais et étrangers dans les mines et dans les hydrocarbures. Dans ce rapport de 2022, il est noté une contribution évaluée à 42,50 milliards de francs CFA, soit une tendance haussière comparée à 2021 où elle était de 17,9%, du fait de l’effet domino créé par la hausse des revenus issus du secteur minier. La masse salariale est évaluée à 120 milliards de Francs CFA pour un secteur qui n’emploie pas mois de 9700 personnes.

En ce qui concerne les dépenses sociales, le rapport fait état de 2000 milliards de Francs CFA dépensés par les entreprises extractives. Cette importante manne financière est principalement captée par les entreprises étrangères pour l’essentiel avec un peu plus de 1200 milliards et un peu plus de 700 milliards pour les entreprises locales.

…encore des défis à relever

Malgré les efforts consentis pour augmenter les revenus, les communautés continuent de se plaindre de leurs conditions de vies. Les conflits entre exploitants et populations autochtones confirment le ressenti de ces dernières qui ne ratent pas l’occasion de décrier la faible prise en charge de leurs préoccupations par les compagnies.

Par ailleurs, beaucoup de choses doivent être corrigées, surtout en perspective de la prochaine validation du Sénégal en 2025. La mise en ouvre de l’exigence 2.5 connait quelques difficultés. Même si le nombre d’entreprises déclarantes a fortement évolué, passant d’une centaine à un peu plus de 200, il faut reconnaitre que l’accès au Registre des Bénéficiaires Effectifs (RBE) pose problème en dehors des personnes autorisées.

« L’orpaillage est également une nouvelle exigence et nous devons l’intégrer en élargissant notre périmètre pour mieux appréhender ce secteur et y apporter des solutions », a préconisé Pr Awa Marie Coll.

L’engagement pour améliorer la gouvernance

La publication du 10ème rapport coïncide avec le 10ème anniversaire de la mise en œuvre de l’ITIE Sénégal. Un travail acharné des toutes les parties prenantes qui a permis au Sénégal d’être dans le cercle des pays modèles en matière de transparence de gouvernance mais aussi de redevabilité dans le secteur des ressources naturelles.

Une occasion saisie par le Ministre des affaires étrangères Pr Ismaila Madior Fall, par ailleurs ancien Président de l’ITIE Sénégal, venu représenter le Président de la République, pour revenir sur les « efforts constants de l’Etat du Sénégal pour maintenir le cap de la transparence et de la gouvernance du secteur des ressources naturelles ».

Pour lui, « il s’agit de l’adoption de la loi de finance sur la transparence dans la gestion des finances publiques par le Président de la République en 2012, puis de l’adhésion, en Octobre 2013, à l’ITIE qui est aujourd’hui un outil performant et innovant pour la conduite d’une gestion à la fois optimale et responsable du secteur extractif », a dit le Ministre.

Yanda Sow

Sénégal-Mines-Contenu Local : Une Plateforme d’opportunités pour les entreprises locales

0

Le Comité National de Suivi du Contenu Local/Mines (CNSCL) a lancé la plateforme électronique de mise en relation des acteurs du secteur minier. Sous la responsabilité de Ibrahima Wane, le Secrétaire Technique, cet outil digital devrait permettre de générer des interactions entre les acteurs du secteur minier, notamment les acheteurs et les fournisseurs de biens et services.

 

Les fournisseurs locaux, de biens et services aux compagnies minières, pourraient tirer meilleurs profits des opportunités du secteur, dans la plus grande transparence. Cette innovation suscite de l’espoir pour les acteurs locaux et pour l’économie, en ce qu’elle pourrait servir de locomotive, pour tirer le Sénégal vers l’industrialisation.

Selon le dernier rapport du ministère des mines pour l’année 2021, le montant cumulés des dépenses des entreprises minières au Sénégal est de 1,149 milliards de francs CFA dont 70% captés encore par des entreprises étrangères et moins de 30% aux entreprises qui appartiennent à des sénégalais.

« On ne peut pas pour un secteur aussi stratégique que celui des mines, dépendre à plus de 70%, des fournitures des entreprises étrangères, pour un secteur aussi stratégique que celui des mines. Nous devons tirer les leçons du Covid 19 et éviter qu’une situation similaire se reproduise surtout dans les mines », a déclaré M. Ibrahima Guèye, Secrétaire général du ministère des Mines  et de la Géologie.

Environ 58 domaines d’activités, dont la plupart sont réservés aux entreprises locales, sont répertoriés et inclus dans la plateforme digitale. C’est pour quoi il est important de mettre en place un tel outil pour essayer de réduire ce gap énorme afin que les PME et PMI puissent capter le maximum de cette manne financière en conformité aux directives régionales sur le contenu local.

La région de Thiès qui a accueilli les acteurs lors de ce lancement, après celui effectué à Kédougou, occupe une place importante dans le secteur minier du Sénégal. Elle est considérée comme la première région minière grâce à sa contribution dans le budget de l’Etat et au nombre d’exploitations minières en cours dans son périmètre.

Les acteurs locaux de l’arrondissement de Méouane,  membres du Regroupement des Entrepreneurs de Darou Khoudoss (REDAK), dirigé par M Cheikh Fall, appellent le CNSCL à les impliquer davantage et à élargir la dissémination pour une meilleure appropriation de cet outil important.

« Les fonds issus des droits d’adhésion qui sont fixés, pour les acteurs locaux à 150 00Francs de CFA, seront réinjectés dans la formation et la capacitation des entreprises locales pour augmenter leurs parts de machés », a précisé le Secrétaire Technique du CNSCL/Mines, Ibrahima Wane.

Yanda Sow (envoyé spécial à Thiès)