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Mauritanie-Secteur extractif : Modeste contribution à l’économie du pays

La Mauritanie a fait des efforts dans la gouvernance des ressources extractives ces dernières années. Malgré tout, la contribution à l’économie reste relativement modeste au regard des potentialités dont dispose le pays.

Les revenus du secteur extractif se sont considérablement améliorés en 2021 par rapport à 2020. En effet des variations ont été constatées ces dernières années rapporte le rapport 2020-2021 de l’ITIE Mauritanie. Toutefois force est de constater que la République Islamique n’a pas encore tiré le maximum de profits de la richesse de son sous sol.

Pour la période 2020-2021, les revenus issus du secteur extractif ont connu d’importantes variations. En effet en 2020, la Direction Générale du Trésor Publique (DGTCP) a reçu un montant de   11,08 milliards MRU, en 2020 et 17,4 en milliards MRU en 2021 soit une variation de 57,04%.

Pour l’année 2020, le Fonds National des Revenus des Hydrocarbures (FNRH) s’élève à 0,945 milliards MRU contre 1,743 en 2021 soit une variation de 84,44%. La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) a versé à l’actionnaire principal (l’Etat mauritanien avec 78,35% du capital social), un montant net de 5 533 millions MRU.

La production du secteurs extractif se limite à celle des entreprises minières qui ont réalisé les tonnages suivants en 2021 : SNIM (12,6 millions de T de fer) ; MCM (18 846T de cuivre et d’or) et TLMSA (6,498T).

Au cours des années 2020 et 2021, un seul décaissement d’un montant de 27 millions USD a été effectué le 28/4/2020 du compte du FNRH et utilisé pour alimenter le budget de l’Etat.

 La contribution du secteur extractif au PIB a été de 21,8% en 2021, en légère baisse par rapport à 2020 (23,7%). La part des exportations du secteur extractif (mines) dans les exportations nationales est passée de 59,3% en 2018 à 59,7% en 2019, 66,8% en 2020 et 72,8% en 2021.

Les recettes globales de l’Etat en 2020 et 2021 ont atteint respectivement 63,8 et 76,9 milliards de MRU (ministère des Finances). Rapportées aux recettes provenant du secteur extractif en 2020 (11,3 milliards MRU) et en 2021 (22,1 milliards MRU), les ratios sont respectivement de 17,7% et 28,7%.

Selon ce même Rapport 2020-2021 de l’ITIE Mauritanie, M. Isselmou Ould Mohamed, Administrateur Indépendant fait de l’emploi informel dans l’orpaillage, la contribution du secteur extractif a été respectivement de 0,83% et 0,92% en 2020 et 2021.

Yanda Sow

SENELEC  : L’amical des travailleurs de l’électricité dénonce une injustice

L’amical des travailleurs de l’électricité hausse le ton et dénonce « le refus de la régularisation » des prestataires de la Senelec et les retards de salaires qui les mettent dans une situation de précarité sans précèdent.

Regroupés au sein de l’amicale des travailleurs de l’électricité, les 400 prestataires se sont mobilisés pour faire face aux responsables de la société nationale de l’électricité qui refusent, selon eux, de les régulariser, conformément au code du travail. Ils fustigent également des retards de paiements auxquels ils sont confrontés depuis plus de 8 mois.

Mor Diop estime que « les prestataires de la Senelec souffrent le martyr.  Après des années de service au sein de la Senelec, on refuse toujours de nous régulariser et pourtant ils sont tenus de le faire conformément à la loi. Il s’y ajoute plusieurs mois d’arriérés de salaires qu’ils nous doivent depuis maintenant plus de 8mois », a dit l’adjoint au secrétaire général de l’amicale.

Selon Mor Diop, le directeur générale de la société Pape Mademba Bitèye « nous refuse tout dialogue avec lui pour qu’il nous dise pourquoi cette régularisation des prestataires de la société nationale de l’électricité traine depuis toutes ces années malgré les instructions données par le Président de la République pour régler cette affaire ».

Depuis leur grève de la faim au mois d’Octobre dernier, ces travailleurs de l’électricité ont entamé une série de démarches pour trouver un interlocuteur. Mais cette démarche citoyenne semble ne pas porter ses fruits, ont-ils déploré.

Ils réclament l’implication effective du Président de la République pour régler ce qu’ils considèrent comme « une injustice ». Selon Ilimane, leur chargé de la communication plusieurs initiatives ont été prises pour sensibiliser les différentes autorités qui pourraient aider à décanter la situation.

« Nous avons écrit à l’assemblée nationale, aux différents groupes parlementaires, au ministère de l’intérieur, au ministère de l’emploi etc. Cependant toutes ces correspondances sont restées sans réponse. Maintenant, nous demandons au Président de la République d’écouter le cri de détresse de tous ces pères et mères de familles qui sont des sénégalais. Ils servent dignement  leur pays », a-t-il ajouté.

Yanda Sow

Bénéficiaires Effectifs : Des entreprises traînent les pieds à leurs risques et périls

Depuis l’instauration de la norme 2.5 de l’ITIE,  sur la déclaration des bénéficiaires effectifs, en 2020 par le Sénégal, le rythme est encore très timides. Sur 300 sociétés éligibles à cette déclaration des bénéficiaires effectifs, seules 167 ont respecté la loi. Des sanctions sont prévues contre ces entreprises.

Si pour certaines entreprises cela relève d’une volonté manifeste de se soumettre à cette exigence, il n’en demeure pas moins que beaucoup d’entre elles ignorent l’existence de cette disposition ou bien de leur appartenance à ces entreprises sous le sceau de cette déclaration.

A ce titre Docteur Kardiata Ka du ministère de la justice prône la sensibilisation pour permettre une meilleure connaissance du registre par tous les acteurs aux fins d’une plus grande transparence dans le secteur.

Le défi, c’est de faire connaitre l’existence de ce registre aux populations mais surtout aux entreprises concernées par cette disposition. « On avait commencé des activités de sensibilisations pour les greffiers qui doivent recevoir les déclarations et continuer cette sensibilisation avec les autorités judiciaires qui sont appelé à utiliser ce registre dans le cadre de leur travail », a déclaré Mme Kardiata Ka du ministère de la justice.

Elle ajoute « cette session de formation des membres l’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives (AJTREX), était notre deuxième rencontre conformément à notre feuille de route. Elle est destiné à la société civile et aux journalistes parce qu’ils sont des acteurs qui peuvent nous aider dans ce travail de vulgarisation de ce registre ».

« Le décret prévoit que toutes les entreprises qui refusent de se soumettre à la déclaration de leurs bénéficiaires effectifs dans le secteur extractif s’exposeraient à des sanctions et même si l’entreprise procède à la déclaration de ses BE et qu’il s’avère que les déclarations sont fausses l’entreprise encourent des sanctions », a fait savoir Moustapha Fall.

 Le décret ne liste pas l’ensemble des sanctions mais elles sont contenues dans le code sectoriel. « Par exemple si vous prenez l’article 55 du code pétrolier il est indiqué que les propriétaires de titres miniers ont l’obligation de déclarer leurs bénéficiaires effectifs et si l’entreprise décide de manière délibérée de ne pas faire cette déclaration elle viole ses obligations et va faire face aux sanctions prévues dans le code pétrolier qui peut aller jusqu’au retrait d’un titre octroyé, en sus des sanctions qui sont dans le code pénal », explique le conseiller juridique du comité national ITIE Sénégal.

Yanda Sow

Transparence : Comment simplifier l’accès au Registre des Bénéficiaires

L’accès au Registre des Bénéficiaires Effectifs (RBE) doit être décomplexifié selon le ministère de la justice. Son programme « Opening Extractives », avec Ownership, entre dans ce cadre. C’est pour meilleure gouvernance du secteur extractifMais il y a encore plusieurs défis à relever.

 Le respect des droits des investisseurs, notamment avec le caractère personnel de certaines données contenues dans les déclarations, reste un des défis majeurs. « Il est important de trouver la balance entre garantir de droit à l’information au public, conféré par la constitution, et préserver les données à caractères personnel des acteurs concernés, également consacré par la constitution », a déclaré M Moustapha Fall conseiller technique au ministère de la justice.

  Conformément à l’article 13 du décret instituant le RBE, toutes les informations portant sur les déclarations des BE, sont transmises sans délai ni contrepartie, à leur demande, à certaines autorités dont les magistrats, les agents de la police judiciaire, le Directeur général des impôts, la CENTIF, l’OFNAC etc. 

Par ailleurs, des personnes physiques peuvent formuler une demande adressée au greffier en charge des déclarations au RBE sous réserve d’un intérêt légitime dûment expliqué au greffier. Cette disposition semble constituer une entorse majeure au principe de transparence parce que trop restrictive. 

C’est pourquoi, estime Moustapha Fall, ces sessions avec les journalistes et la société civile devront, à terme, permettre de décomplexifier le cadre institutionnel grâce aux réformes. Il est conscient qu’il y’a encore des choses à faire par rapport à ces questions de transparence.

 De ce fait, la prochaine étape de l’évaluation ne sera pas cette fois sur le cadre juridique mais plutôt sur l’efficacité à travers des réponses aux questions suivantes : Est-ce que le registre fonctionne correctement ? Est-ce que les entreprises sont en train de faire leurs déclarations ? Est-ce que le registre est accessible aux personnes physiques tel que stipulé par la loi.

La question de l’accès au registre est un réel problème parce qu’étant limitée aux autorités qui ont un accès direct à ce registre. Pour les autres, c’est soumis à l’appréciation du juge quant à l’intérêt que le demandeur peut avoir par rapport à de telles informations.

« Le ministre est en train de dérouler une feuille de route même s’il y’a cette volonté d’aller vers la transparence mais c’est également une exigence de l’ITIE et le Sénégal a pris des engagements que ce soit les normes du GAFI ; que ce soit la norme ITIE par rapport à son exigence 2.5 qui demande aux pays membres, de mettre en place ce registre et à le rendre accessible », a déclaré Mme Kardiatou Ka du ministère de la justice.

Yanda Sow

Conférence mondiale de l’ITIE : Diagnostic de 20 ans de lutte pour la Transparence

L’ITIE Internationale va passer au scanner les différentes exigences mises en place et leur impact sur la bonne gouvernance du secteur extractif. Elle va également échanger sur les réformes à apporter au regard des insuffisances constatées. Diagnostic exhaustif de la transparence les 13 et 14 juin prochain.

Dakar, capitale de la transparence . Le thème de la conférence mondiale de l’ITIE : « Transparence en Transition », traduit deux aspects fondamentaux qui sous-tendent la tenue de cette conférence, prévue les 13 et 14 juin 2023.

Il s’agira d’abord de faire le bilan des progrès réalisés sur la gestion, redevabilité dans la gestion des ressources naturelles après 20 ans d’existence. Ensuite, une réflexion sera entamée sur la transition énergétique et la manière dont l’ITIE devrait s’adapter à l’évolution du paysage énergétique et à la demande croissante dans le secteur.

La norme n’est pas figée et évolue au gré des préoccupations des pays permettant ainsi de toujours l’améliorer. C’est ce qu’a a fait savoir Mme Awa Marie Coll SECK, Ministre d’Etat et présidente du comité national de l’ITIE du Sénégal.

« Nous avons, à chaque conférence mondiale, de nouvelles exigences qui sont pour nous des mises en œuvre à effectuer et une grande bataille pour l’effectivité des mesures. Nous considérons qu’à chaque fois que nous parlons de nouvelles exigences ce sont de nouvelles batailles, ce sont les pays pour la plupart qui les mettent en œuvre », a-t-elle dit.

« Donc plus on en met des exigences plus on a du travail et plus ça nous met dans des situations difficiles mais ce qu’on veut à travers toutes ces nouvelles exigences, c’est que la croissance s’améliore, que les communautés puissent ressentir les impacts des économiques des entreprises extractives », ajoute le Professeur Awa Marie Coll Seck.

Sur le plan international, les gens identifient des éléments qui n’ont pas été pris en compte et en font des exigences. La Présidente du CN-ITIE explique, par exemple, que les questions relatives au contrôle des coûts qui aujourd’hui, ne garantissent pas la transparence entre les Etats et les entreprises sur les achats effectués durant toutes les phases du projet. http://africapetromine.com/29573-2/

« C’est pourquoi nous pensons qu’il est important de travailler là-dessus pour en faire une exigence aussi bien pour les Etats que pour les entreprises. C’est pour une meilleures prises en comptes des intérêts des différentes parties », déclare la présidente du CN-ITIE.

Il en est de même pour les transferts infra nationaux qui sont des obligations légales envers les communautés mais qui posent problème parfois dans leur mise en place. Toutes ces questions seront largement débattues lors de la conférence avec des sommités du monde entier qui seront à Dakar.

Pour Pape Farra DIALLO, président de la commission scientifique, chargé de l’organisation de la conférence mondiale de l’ITIE, les défis restent nombreux. Le Sénégal a fait énormément de progrès et c’est ce qui lui a valu deux validations réussies. Malgré cela, il reste du travail à faire afin d’améliorer la gouvernance du secteur extractif.

« Parmi ces défis il y a le registre des bénéficiaires effectifs qui reste une difficulté majeure pour les pouvoirs publics qui sont en train de prendre les choses en main. L’accès restreint du registre des bénéficiaires effectifs aux journalistes et aux acteurs de la société civile, constitue une entrave grave à la norme 2.5 de l’ITIE instituant cette exigence pour la transparence dans le secteur extractif », regrette Pape Farra Diallo, Président de Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal. 

Il soutient que certaines informations doivent être disponibles pour les intéressés et cela peut aider l’Etat à lutter contre les évasions fiscales et à maximiser ses gains. « C’est l’un des défis sur lesquels le comité national ITIE est en train de travailler », a précisé Pape Farra Diallo président du comité scientifique de l’ITIE pour la conférence mondiale.

Le Comité National de l’Initiative pour la Transparence dans l’Industrie Extractive a invité les journalistes autour d’un ndogou (rupture du jeûne) pour procéder au lancement de la conférence internationale de l’ITIE qui doit se tenir les 13 et 14 juin prochain.

Au menu des discussions, il sera question d’une évaluation des 20 ans d’existence de cette instance de gouvernance et de transparence dans le secteur extractif au Sénégal et dans le monde.

Yanda Sow

Projets pétroliers : Comment les entreprises peuvent gruger l’État

L’Etat doit renforcer le niveau de contrôle des coûts engagés par les entreprises.  C’est pour éviter les surcoûts et maximiser ses profits issus des rentes pétrolières et gazières, face à des entreprises capitalistiques.

Les entreprises ont des techniques qui leur permettent de sur estimer les couts durant les différentes phases du projet. C’est pourquoi il est important pour l’Etat d’avoir les moyens d’auditer les coûts.

L’avantage du contrôle des coûts, c’est qu’il permet d’insister sur le caractère recouvrable dès qu’il est question de coût. « Si l’État n’a pas les moyens de contrôler les coûts liés aux activités extractives, c’est sûr que l’entreprise peut lui faire perdre des parts mais également, renforcer ses profits à travers des techniques de renchérissement des coûts engagés », a fait savoir Dr Moustapha FALL à travers un module sur l’analyse financière des contrats.

L’expert en droit public  intervenait à l’occasion d’un atelier de renforcement de capacités des journalistes d’investigation sur les sources de données et l’identification des obligations de l’État et des entreprises dans le secteur extractif, organisé par le Forum Civil en collaboration avec NRGI.

Les Etats cherchent à capter la rente à travers l’instrument fiscal et les entreprises pour leur part vont tout faire pour récupérer les coûts. Ce qui est très normal. Toutefois, précise Dr FALL, « c’est là qu’elles mettent souvent des coûts qui ne sont pas recouvrables. C’est pourquoi il est important pour l’Etat de se donner les moyens d’avoir l’expertise capable d’auditer les coûts parce qu’on a relevé que des compagnies pétrolières et gazières ont surestimé leurs coûts de 127 millions de dollar au Congo en 2014 et 81 millions de dollars en Ouganda », explique-t-il.

Le cost oil limite, quel que soit le délai de récupération, ne peut pas excéder 60% de la production. L’ors de l’analyse financière pour un projet il est important de regarder les differents coûts durant toutes les phases du projet.

Les entreprises procèdent à des dépenses durant les différentes phases, de l’évaluation au développement du projet, des couts opérationnels etc. Pour le Sénégal, Il y’a des dispositions intéressantes du code pétrolier concernant certaines pratiques notamment les bonus de signature qui ne peuvent pas être recouvrables pour l’entreprise.

Par ailleurs,  l’article 67 du code pétrolier insiste sur les conflits d’intérêt pour éviter que les personnes qui travaillent dans l’administration pétrolière détiennent des parts directement ou indirectement.

Yanda Sow

Sénégal-Secteur extractif : Les femmes toujours dans le tunnel

Une étude de Women In Mining Sénégal (WIM), confirme la fable présence des femmes dans l’industrie extractive. Elles constituent 8,4% de l’effectif globale et peinent à accéder aux postes clés. Même si la tendance s’améliore, le rythme ne permet pas d’entrevoir la lumière de sitôt.

Des enquêtes menées au près des structures en charge de la gouvernance du secteur extractif, au Sénégal, font état d’une faible présence des femmes dans les activités de l’industrie extractive. Sur 26 grandes entreprises recensées, 668 femmes ont été répertoriées soit 8,4% de l’effectif global qui est de 7951 emplois.

L’étude révèle qu’il n’y a que 35 femmes cadres supérieurs parmi les 313 cadres nationaux. Selon un sondage auprès de 32 femmes des principales sociétés minières du Sénégal (SGO, IAMGOLD, PMC, à Kédougou, et GCO à Diogo), seules 8% des femmes estiment qu’elles accèdent facilement aux postes de responsabilités et 92% des 32 femmes interrogées pensent le contraire.

En effet l’évaluation effectuée selon WIM sur la question du genre dans la gouvernance du secteur a notamment porté sur une revue des différents documents mais également des interactions avec le personnel des services techniques, des experts du secteur, de partenaires au développement, de participants au niveau local, des élus et du personnel des entreprises extractives.

L’exploitation minière est essentiellement concentrée dans la région de Kédougou, en plus de petites mines et carrières de sable, de basalte, de latérite, entres autres dans certaines autres régions du pays, mais principalement entre Dakar et Thiès.

Dans ces carrières on note la présence des femmes s’activant notamment dans le reconditionnement des sous-produits pour la vente. Les données sur ces types d’activité sont assez rares pour en apprécier la consistance et les impacts pour les femmes.

Au mois de juillet 2018, 32 474 personnes s’activaient de façon directe dans l’orpaillage traditionnel. Les 27 444 travaillaient dans l’extraction, 3 814 dans le broyage-concassage. Les 1216 qui faisaient l’extraction alluvionnaire sont des femmes, cette activité leur étant traditionnellement réservée.

Yanda Sow

Falémé : Les riverains décident d’agir au prix de leurs vies

Affluent principal du fleuve Sénégal, la Falémé traverse le Sénégal, la Guinée et le Mali. Elle est plus que jamais menacée de disparition. Le joyau naturel subit des agressions multiples et multiformes, que rien ne semble pouvoir freiner. Les riverains décident d’agir. Leur première action a failli virer au drame.  

De Kayes à Kedougou, en passant par Kéniéba, la Falémé longue de 650 km, arbore les stigmates d’une mort silencieuse provoquée par l’absence d’une politique de surveillance appropriée face à des entreprises d’extraction sans conscience.

Coupé en plusieurs petits lacs par des tas de gravats accumulés par les dragues qui pullulent dans son lit, son parcours est à l’arrêt total. Le visiteur peut traverser à pied pour se rendre de l’autre côté de la rive. Sur la partie de l’affluent qui relie la région de Kédougou, qui donne sur le Mali, le niveau de détérioration de la qualité de l’eau est préoccupant. Cette eau de couleur jaunâtre, servait de boisson aux riverains. Ce liquide précieux a disparu sans que ses agresseurs s’en émeuvent.

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Les cas de maladies dermatologiques sont de plus en plus fréquents dans cette zone. L’écosystème des espèces animales naguère riche et attractif est blessé à mort. « Il n’y a plus de poisson dans cette eau. L’effet du dragage et des produits chimiques qui y sont déversés tuent les espèces », témoigne Sina Conta pêcheur malien à Bérola.

Il ne cache pas son amertume après une matinée de pêche infructueuse : « j’ai parcouru environ 2 kimètres, mais regardez je n’ai pas plus de dix poissons », s’indigne t-il, visiblement nostalgique d’une époque pas si lointaine (il y a près de dix ans), où il faisait le plein de sa pirogue en moins de deux heures.

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La pratique de l’orpaillage via un dragage sauvage des cours d’eau, le rejet pernicieux des eaux usées par l’orpaillage semi-mécanisé dans les rivières, les déversions de produits chimiques et toxiques, sont autant de comportements et d’écarts qui compromettent la qualité de l’eau, tuent les poissons et les autres espèces aquatiques.

« Sauvons la Falémé » prend le relai des gouvernements impuissants

C’est le désastre écologique tout au long du fleuve. La navigation est impossible par endroits. L’eau a tout simplement disparu. La Falémé est cernée. On aperçoit un foisonnement d’orpailleurs outillés de petits dispositifs individuels et une activité intense de dragage.

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Ce dragage est fait depuis des pirogues comportant une bruyante machinerie à même d’aspirer la boue sous l’eau pour dénicher l’or.  Face à cette incapacité des gouvernements de protéger la Falémé, les populations riveraines et la diaspora prennent les choses en main, à travers une association dénommée « Sauvons la Falémé ».

Comment le pire a été évité

C’est ainsi que l’idée de défendre et de protéger les eaux de la Faléméa a vu le jour. Dans la journée du 22 mars passé, les choses ont pris une autre allure. En effet, les membres de cette association qui étaient partis pour enlever les machines dans l’eau ont échappé aux tirs des dragueurs maliens. Même si aucune perte en vie humaine n’a été signalée les dégâts ont été énormes.

Ils ont dénombré 12 blessés par balles lors de l’incident. Aussitôt alertées, les Forces de Défense et de Sécurité Sénégalaises sont venues les secourir. Selon Seydou Danfakha, un témoin, habitant de Sonkounkou, joint au téléphone par africapetromine.com, l’un des blessés par balle a été transféré à Kayes, puisque son cas été jugé « grave ». Il réaffirme leur engagement à protéger les eaux de la Falémé au prix de leurs vies.

A la fin du mois de ramadan, l’association entreprendra des actions « contre ses bandits ». Les pays concernés, à savoir, la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, sont appelés à prendre toutes leurs responsabilités face à « ce carnage environnemental ».

Fili Cissokho (Correspondant à Kédougou)

Sénégal-Tansport : Comment éviter 1,5 millions de tonnes de CO2 et gagner 218,2 milliards de FCFA

Le Bureau Opérationnel de suivi du Plan Sénégal Emergent (BOS) a présenté une étude d’impact des mesures incitatives pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le transport routier au Sénégal. À l’issue d’une simulation, le BOS révèle qu’il est possible d’éviter 1,5 millions de tonnes de CO2 et de gagner jusqu’à 218 milliards de FCFA àl’horizon 2031.

Le Bureau Opérationnel de suivi du Plan Sénégal Emergent (BOS/PSE), estime qu’il est possible d’éviter entre 883 000 et 1 500 000 tonnes de Co2. Il suffit d’augmenter la part de l’utilisation de l’électricité dans le transport terrestre. Les exemples du TER et du BRT ont été donnés.

A l’horizon 2031, en rapport avec le coût de la tonne de carbone, l’Etat peut engranger au moins 218,2 milliards de FCFA en termes de recettes. Une partie serait versée au fonds pour le renouvellement du parc automobile. Ce scénario va augmenter la croissance économique.

Des recommandations ont été formulées , notamment sur les normes, la fiscalité, la validation de l’étude d’impact mpact environnemental. Il est également proposé de déterminer une limite une taxe à faire payer aux véhicules qui ne respecteraient pas la norme. Cette taxe devrait alimenter le fonds de renouvellement du parc automobile.

Un projet inédit dans le contexte actuel du Sénégal

Dans un contexte marqué par une tendance mondiale à abandonner de plus en plus les véhicules à moteur thermique,  le Sénégal se prépareà à l’exploitation de son pétrole et son gaz. Pourtant, il doit rejoindre la dynamique de cette transition écologique avec les véhicules à électriques.

« Nous avons réfléchi avec nos partenaires, tels que le ministère de l’urbanisme, le ministère du transport, le secteur privé. C’est pour permettre à notre pays de mieux préparer cette transition écologique. Il s’agit de développer d’autres alternatives de transport comme ce que nous sommes en train de faire », a dit Al Ousseynou Kane,  Directeur Général du BOS.

Pour lui, il faut se préparant aux voitures électriques et aux véhicules à gaz pour assurer cette transition entre la situation actuelle du Sénégal en tant que pays pétrolier et les besoins économiques pour un développement de notre pays.

« Cette étude est effectuée dans le sous-secteur du transport terrestre pour permettre à l’État de disposer d’outils adaptés,  pour une meilleure prise en charge de la question. Le premier scénario, c’était d’utiliser les taxes issues des augmentations sur les prix de l’essence et du gasoil, les reverser, soit pour la protection des consommateurs, soit pour renouveler le parc automobile de Dakar », explique Baye Élimane Guèye, Coordonnateur du pôle de suivi des impacts socio-économiques, au Bureau Opérationnel de suivi du Plan Sénégal Émergent.

Au final, le scénario qui a été retenu, c’est celui qui permet à notre pays de contribuer efficacement à la protection de l’environnement de gagner de l’argent, tout en dotant les usagers de la route de moyens de transport qui respectent les normes standards. Le rapport de l’étude d’impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le transport routier au Sénégal a été présenté ce vendredi 7 avril à Dakar.

Yanda Sow

Kédougou-éboulement : Une fille tuée, 3 autres blessées

L’éboulement est survenu au village de Dalakoye dans la commune de Tomboronkho, région Kédougou, au sud-est du Sénégal. Une fille de moins de 18 ans a perdu la vie. Trois autres sont grièvement blessées.


Selon l’adjudant Souleymane Thior, commandant de la brigade de gendarmerie de Mako, les quatres filles se sont rendues sur un ancien site d’orpaillage du village, à l’insu de leurs parents. Un glissement de terrain les a frappées, alors qu’elles s’adonnaient au creusage.


Informés, les éléments de la brigade des sapeurs pompiers se sont rendus sur le lieu pour récupérer le corps sans vie. Il a été déposé à l’hôpital régional Amath Dansokho de kédougou. Les trois blessées sont admises aux urgences. Une enquête a été ouverte par la brigade de Mako.

C’est le 4ème accident du genre entre décembre 2022 et avril 2023. Au moins 6 personnes ont péri dans les mêmes circonstances. Des blessés ont également été enregistrés. Cette problématique est fréquentes dans la zone. Elle exige des mesures adaptées pour protéger les riverains qui font souvent fi des dangers.

Fili Cissokho (Correspondant à Kédougou)