samedi, mai 24, 2025
Accueil Blog Page 14

Sénégal-Accès à l’énergie pour les Femmes : ENERGIA et Mercy plaident pour une nouvelle orientation

Dans le cadre d’un partenariat fructueux de plus de quatre ans, l’ONG ENERGIA et Mercy Corps ont travaillé en collaboration avec la coalition pour l’accès aux ressources, initiée par Energy 4 Impact (E4I), devenue maintenant Plateforme Mercy Corps. Ce partenariat vise à plaider en faveur de l’accès des femmes aux ressources, ainsi qu’à l’éducation et aux soins de santé.

Bayo Thiam, Directeur des projets à Mercy Corps, a souligné l’importance de ce partenariat lors de cet atelier qui s’est tenu à Dakar ce mardi 20 mars, « A Mercy Corps nous avons jugé important de partager avec les acteurs du secteur les nouvelles orientations découlant de sa collaboration avec ENERGIA, membre du partenariat pour l’égalité des sexes dans l’accès à l’énergie afin de mieux apporter une réponse appropriée par rapport à cette problématique ».

L’objectif principal de ce partenariat est de promouvoir l’accès des femmes au secteur de l’énergie et de leur permettre de contrôler les ressources énergétiques, afin de développer des opportunités entrepreneuriales et d’augmenter leur autonomie financière. « Il vise également à renforcer la participation des femmes aux processus décisionnels locaux et nationaux sur les questions liées à l’accès à l’énergie et aux changements climatiques » a déclaré M Thiam.

Au cours de la phase précédente du projet avec ENERGIA, des résultats satisfaisants ont été obtenus, notamment en accompagnant environ 4600 femmes entrepreneures dans le développement d’activités économiques liées à l’énergie solaire.

Foyré Rewbé de phase 6 d’ENERGIA a permis de soutenir également plus de , 30 928 ménages ont une meilleure condition de vie dans 08 régions et 53 organisations de la société civile.

« Pour la nouvelle phase (2024-2026), les défis à relever incluent l’opérationnalisation du pacte mondial pour l’égalité des sexes dans l’accès à l’énergie, ainsi que la mobilisation du secteur privé pour soutenir l’autonomisation économique des femmes. Cela nécessitera l’implication de la société civile et des organisations féminines dans le plaidoyer » a déclaré Bayo.

Mme Awa Thiaka Dieng, coordinatrice de la cellule genre et équité du ministère du pétrole et des énergies, a souligné l’importance de cette collaboration dynamique entre le ministère et la campagne Deliver For Good, désormais soutenue par Mercy Corps. Elle a également exprimé sa confiance dans le fait que cette collaboration contribuera à concrétiser les politiques publiques orientées sur le genre dans le domaine des énergies.

 

Sénégal -Énergies : La transition et les défis de l’industrie automobile

Le développement des projets pétroliers et l’expansion de l’industrie automobile pourraient porter un nouveau coup à l’environnemental. Il est crucial d’inclure dans la transition énergétique, d’importantes mesures de mitigation combinées à la dynamique de développement des énergies renouvelables.

D’énormes défis et opportunités sont relevés dans l’inclusion des énergies renouvelables dans l’évolution des projets pétroliers et de l’industrie automobile.

L’expert en énergie et transition écologique, a mis en avant le rôle historique du pétrole et du gaz dans le développement économique. Il a également souligné les risques de dépendance excessive à ces ressources.

« La volatilité des prix, les impacts environnementaux et la dépendance économique sont autant de défis auxquels le pays doit faire face. Dès lors, diversifier les sources d’énergie et investir dans des alternatives durables devient essentiel pour garantir un développement plus équilibré et résilient à long terme », conseille le Contrôleur qualité des hydrocarbures.

Professeur Demba NDIAYE Ingénieurs Chimiste en Hydrocarbures Pétrole et Gaz Sécurité Qualité environnement intervenait lors d’une conférence organisée par l’Institut Perform sur le thème : la transition vers des sources d’énergie plus durables dans l’industrie automobile.

La transition vers les énergies renouvelables, selon M. Ndiaye, offre des avantages considérables sur les plans écologique, économique et social. Dans le secteur de  l’automobile, cette transition revêt une importance particulière en ce qu’elle est capable de réduire l’impact environnemental.

« Les voitures électriques sont identifiées comme une solution clé, mais des défis subsistent, notamment en ce qui concerne l’infrastructure de recharge et les obstacles technologiques », fait constater M. Ndiaye.

Sur le plan économique, la transition énergétique stimule l’innovation et crée des emplois dans le secteur des énergies renouvelables, favorisant ainsi une croissance durable. Elle contribue aussi à diminuer la dépendance aux combustibles fossiles, renforçant ainsi la stabilité énergétique du pays.

En ce qui concerne les initiatives gouvernementales, M. Ndiaye a souligné les programmes de transition énergétique mis en place par le Gouvernement sénégalais. Ceux-ci visent principalement à introduire progressivement des centrales solaires et éoliennes pour compléter les énergies fossiles, créant ainsi un mix énergétique plus équilibré.

Bien qu’une migration complète vers les énergies propres ne soit pas encore à l’ordre du jour au Sénégal, le Gouvernement envisage sérieusement de réduire sa pollution en développant et en gérant un réseau de gazoducs dans le pays.

Cette mesure vise à diversifier davantage les sources d’énergie et à promouvoir une énergie plus propre et plus économique, renforçant ainsi la compétitivité des entreprises sénégalaises.

Yanda Sow

Matam-Mines : SOMA annonce la transformation du phosphate en engrais

Une Unité de transformation du phosphate en engrais va être installée. Cette unité devrait faciliter l’accès aux engrais aux agriculteurs de la région de Matam et même au-delà et constituer un début de solution aux nombreux différends notés dans la zone entre populations et compagnies minières. L’annonce a été faite par la Société Minière Africaine (SOMA).

L’annonce de la création d’une unité de transformation du phosphate en engrais par la SOMA a suscité un véritable enthousiasme dans la région de Matam. Cette initiative prometteuse démontre l’engagement des compagnies minières à contribuer au développement économique et social de la région, tout en respectant l’environnement.

Cette unité est une vielle doléance. Elle devrait faciliter l’accès aux engrais aux agriculteurs de la région et améliorer leurs rendements. À Matam, la pauvreté des sols est déjà un vrai casse-tête pour les paysans. La SOMA vient donc redonne de l’espoir et peut-être une envie de retourner à la terre pour un bon nombre d’agriculteurs qui souffrent déjà de la spoliation.

Un début de solution aux conflits récurrents 

En plus de cette unité de transformation du phosphate en engrais, l’engagement de résoudre les conflits fonciers avec les communes de Orkadiéré, Hounaré et Ndendory constitue un pas de plus vers la pacification de la zone.

Un accord a été trouvé sur lancinante question des indemnisations des agriculteurs et propriétaires terriens affectés par l’exploitation minière. Cette avancée témoigne d’une volonté collective de trouver des solutions pratiques et équitables aux défis rencontrés par la population locale.

Le Forum Communautaire de Orkadiéré représente un jalon crucial vers une réconciliation constructive entre les compagnies minières et les populations locales. En mettant en lumière les besoins et les aspirations des communautés, cet événement ouvre la voie à une collaboration plus étroite et à des actions concrètes en faveur du bien-être commun. Il est maintenant primordial que les engagements pris lors de cette réunion se traduisent par des initiatives concrètes et durables pour le bénéfice de tous

Yanda Sow, envoyé spécial à Matam

Sénégal-Mines : Matam lésée, des mots pour soigner les maux

Le Forum Communautaire de Orkadiéré a jeté les bases d’un dialogue et d’une prise de conscience des enjeux de l’exploitation minière entre les différents acteurs. Il est organisé par la coalition « Publiez Ce Que Vous Payez » dans le cadre de la caravane « Disso » initiée par l’ITIE. Le populations de la région de Matam et les dirigeants des compagnies minières SOMIVA et SOMA ont pu échanger sur les défis communs. 

Des discussions franches et ouvertes ont eu lieu. Les populations ont exprimé leurs préoccupations, notamment sur les effets néfastes de l’exploitation minière sur leur quotidien. Des inquiétudes ont été soulevées quant à l’impact sur la santé, la dégradation de l’environnement, le manque d’emplois pour les jeunes et le besoin pressant de formation professionnelle.

En outre, la question de l’indemnisation des terres agricoles, un sujet de litige récurrent entre les communautés et les compagnies minières, a été abordée de manière approfondie.

Matam pas assez servie

Malgré ces années d’exploitation minière dans la région, les retombées économiques et sociales restent insuffisantes, comme l’a souligné Abdourahmane Mamadou SY, Coordinateur local de « Publiez Ce Que Vous Payez ». Son constat met en lumière l’urgence d’avoir une gouvernance plus transparente et inclusive des ressources minières, où les voix des communautés locales sont entendues et prises en compte.

Il ajoute, « nous souhaitons la revalorisation des indemnités versées aux propriétaires terriens impactés par l’exploitation minière dans le département de Kanel ».

Le Préfet de Kanel a appelé à une résolution rapide des différends sur les indemnisations, soulignant l’importance de se concentrer sur les initiatives de développement durable telles que la formation professionnelle des jeunes et l’amélioration des infrastructures sociales de base.

Il a également plaidé en faveur d’une responsabilité sociétale accrue des entreprises minières, mettant en avant la nécessité d’investir dans des projets à fort impact social.

Yanda Sow, envoyé spécial à Matam 

La Caravane Disso de l’ITIE à Matam : Prôner le dialogue entre acteurs et populations

La région de Matam a récemment accueilli la caravane Disso de l’Initiative pour la Transparence dans l’Industrie Extractive (ITIE), en partenariat avec la coalition « Publiez Ce Que Vous Payez », dédiée à la diffusion du Rapport ITIE 2022. Cette visite a été l’occasion d’aborder plusieurs enjeux cruciaux liés à la gestion des ressources naturelles dans la région, ainsi que de mettre en lumière les retombées positives potentielles pour la population locale.

Dans un contexte où le Sénégal se positionne en tant que pays émergent, il est essentiel que les communautés locales ressentent les effets positifs de l’exploitation de leurs ressources naturelles. « Je tiens particulièrement à encourager les membres de la Cellule Régionale de Gouvernance, qui est un cadre de dialogue et d’échanges dans la Région de Matam, pour améliorer la gouvernance du secteur extractif et accroître les retombées positives des activités des entreprises du secteur pour les populations ».

L’importance de cette démarche réside dans son encouragement aux collectivités locales à jouer un rôle actif dans le développement de leurs régions. « Je demande aux collectivités locales de Matam de mettre en place des projets de développement structurants et de challenger les entreprises minières pour les accompagner dans le développement local ».

La caravane Disso a également été l’occasion de discuter des contributions significatives du secteur extractif à l’économie nationale. Les paiements des entreprises minières ont augmenté de façon significative en 2022, avec une contribution totale de 275 milliards FCFA au budget de l’État, soit une augmentation de 17% par rapport à l’année précédente. La Société Minière de la Vallée (SOMIVA) a été particulièrement citée, contribuant à hauteur de 98% du montant total payé à l’État. Au niveau de la région de Matam, la SOMIVA a contribué à hauteur de 1 926 504 839 FCFA, soit 98% du montant payé à l’État du Sénégal par les entreprises de la région de Tamba. Les dépenses sociales effectuées par l’entreprise minière dans la zone s’élèvent à 54 000 000 FCFA.

Cependant, des défis persistent, notamment en ce qui concerne les impacts environnementaux de l’exploitation minière et les indemnisations sur les terres. Le Directeur de la SOMIVA, M. Ibrahima, a exprimé tout son engagement à prendre des mesures appropriées pour atténuer ces impacts, mais des préoccupations persistent quant à la santé des populations locales et à la protection de leur environnement.

« M. Ibrahima SARR, Directeur général de la SOMIVA, a déclaré que l’entreprise est prête à prendre toutes les mesures nécessaires dans de telles circonstances. Cependant, il a souligné l’importance de documenter les cas déclarés de pertes de bétail ainsi que les problèmes de santé des populations liés à l’exploitation des phosphates par la SOMIVA, et a encouragé à saisir officiellement l’entreprise à ce sujet.

Concernant l’indemnisation des populations des communes de Okadiere, Ndendory et Hounare, entre autres, la SOMIVA, par le biais de son Directeur général, n’a pas donné de réponses précises aux interpellations de M. SOMARE, représentant le maire de la commune de Ndendory, concernant les revendications des populations sur la revalorisation de l’indemnité actuelle de 1 500 000 FCFA par hectare. M. SARR a cependant ajouté : « À la fin de l’exercice fiscal 2023, si les tendances à l’augmentation du chiffre d’affaires de la SOMIVA se confirment, l’État du Sénégal et la SOMIVA pourront entamer des discussions sur ces revenus et sur la manière d’accroître les dépenses sociales. »

Mouhamadou  WATT Gouverneur de la Région de Matam encourage la SOMIVA à établir un comité régional d’orientation pour accroître la transparence dans toutes ses interactions avec les populations, afin d’éviter toute incompréhension préjudiciable à la stabilité de la région. Ceci favorisera un climat de paix propice au développement harmonieux de l’activité minière dans la région, au bénéfice tant des entreprises que des communautés locales.

Concernant les collectivités locales, le gouverneur les a exhortées à assumer pleinement leur responsabilité en tant que représentants légitimes des populations, en participant activement à cette dynamique. Il a mis en avant l’importance de la planification pour la mise en œuvre de projets de développement visant à accompagner les communautés dans leur évolution.

En parallèle, la caravane Disso a permis d’instaurer un débat public autour du rapport ITIE, soulignant l’importance de la transparence dans la gouvernance des industries extractives. Les échanges ont été riches en recommandations, avec un accent particulier sur la nécessité d’impliquer activement les populations locales dans les décisions qui les concernent.

La caravane Disso de l’ITIE à Matam a été une étape cruciale dans le dialogue entre les acteurs du secteur extractif, les autorités locales et la société civile. Elle a souligné l’importance d’une gouvernance transparente et responsable pour assurer le développement durable des régions minières du Sénégal.

Yanda Sow

 

Kédougou-orpaillage : Balade à risque au milieu des gouffres mortels

Chaque année, des cas d’éboulement avec mort d’hommes sont déplorés dans les sites d’orpaillage. Mais au-delà du péril humain, l’environnement paie un lourd tribu avec la présence des orpailleurs et l’usage de produits nocifs. Les conflits avec les entreprises minières sont également fréquents. Ces investisseurs parlent d’un manque à gagner énorme avec des conséquences non négligeables. Reportage aux abords des gouffres à polémique.

Il faut marcher avec précaution, les yeux rivés vers le sol pour éviter les pièges. Ici, on est forcément frappé par la multitude de trous qui s’étendent au pied de la montagne, à la mine de Koonkoto à Mourang dans la région de Kédougou.

Des dizaines de galeries sont visibles un peu partout. Certaines d’entre elles atteignent des profondeurs de 30 à 40 mètres pour un diamètre de moins d’un mètre. Avec l’activité incessante, le vacarme des engins et des véhicules brise la quiétude de cette cité reculée, située à quelques kilomètres de la frontière sénégalo-malienne.

Pourtant, même avec ce tumulte, les galeries demeurent muettes, tels des tombeaux. Ce qui se passe à l’intérieur demeure un mystère pour tout étranger. Il est même difficile de savoir s’il y a des personnes à l’intérieur.

Des groupes de jeunes hommes, certains à peine adolescents mais aux allures imposantes, observent avec méfiance les étrangers qui arrivent sur leur territoire. Recouverts d’une couche de boue séchée, stigmates d’un passage dans les trous, se reposent sous des bâches pour se protéger du soleil brûlant de midi.

Nous sommes sur un site minier en cours de développement. La Compagnie Minière Koonkoto Gold Opération de l’ingénieur géologue sénégalais, Lamine Diack Diouf, s’installe sur une superficie de 500 mètres carrés. Elle se prépare à démarrer sa production.

Leurs visages fermés trahissent le sentiment de déception qui anime ces orpailleurs en voyant les équipes du géologue prendre le relais de l’exploitation. La présence des caméras n’arrange rien. Elle confirme leurs soupçons : c’est bientôt la fin de l’occupation de ce périmètre déjà attribué à une société minière.

Sous prétexte qu’ils ne parlent pas français, ils nous opposent un silence obstiné pour éviter toute interaction avec les étrangers.

 

Activité périlleuse et risquée

Des cas d’éboulement avec mort d’hommes sont relevés chaque année dans cette partie du Sénégal, notamment durant la saison pluvieuse. Les « Diouramans », comme on les appelle dans la région aurifère de Kédougou, viennent principalement des pays frontaliers du Sénégal et d’autres régions d’Afrique de l’Ouest, à la recherche du métal précieux. Dépourvus de moyens techniques et financiers, ils font preuve d’une grande ingéniosité pour repérer les sites potentiellement riches. Pour eux, pas besoin des méthodes sophistiquées des grandes compagnies minières. Il leur suffit de repérer un site prometteur pour se lancer dans l’exploitation.

Ces opérations, qui incluent les phases de sondage et de forage pour les grandes compagnies, sont beaucoup plus simples pour les « Diouramans ». Ils commencent souvent à creuser dès qu’ils estiment avoir trouvé un filon, parfois influencés par des informations mal interprétées. Accrochés à une corde rudimentaire, ils passent des heures sous terre dans des conditions pénibles, espérant trouver quelques pépites d’or.

Une fois le minerai extrait, il est transporté vers des zones où des équipements artisanaux de concassage sont installés. Les hommes travaillent dans des conditions difficiles, écrasant la roche dans des concasseurs rudimentaires avant de passer au lavage pour récupérer l’or. Ces opérations se déroulent sous une forte canicule avec une poussière et un vacarme assourdissant, sans échange de mots ni de regards.

Pourtant, malgré cette activité intense, il est difficile pour un observateur extérieur de voir l’or. La présence constante des « Diouramans » sur les lieux atteste pourtant de leur exploitation du métal précieux.

Après exploitation, ces trous sont laissés béants aux risques et périls de tout passant. Quelques temps après certains reviennent pour extraire du sable pour les besoins de la construction ou de la poterie. Malheureusement, pendant l’hivernage, ces galeries deviennent moins solides et s’effondrent causant des blessures graves et même des décès.

De l’art de faire fi du danger pour du profit

Selon des experts, l’orpaillage est bien plus organisé et complexe qu’on ne le pense. Les « Diouramans » investissent beaucoup d’argent dans leurs activités d’orpaillage, parfois sans autorisation officielle, nécessitant des bailleurs de fonds et des passeurs pour le transit de l’or.

Ces opérations peuvent avoir un impact considérable sur les estimations préalables des ingénieurs, ce qui préoccupe les compagnies minières officielles comme Koonkoto Gold Opération. M. Lamine Diack Diouf, PDG de la compagnie, appelle les autorités sénégalaises à protéger les investisseurs dans le secteur extractif, soulignant les risques environnementaux associés à l’orpaillage à Mourang.

Les conséquences économiques de l’orpaillage sauvage sur le site de Koonkoto Gold sont jugées désastreuses. Chaque jour, l’investisseur voit une part de son précieux or disparaître entre les mains des « Diouramans ». Cette situation constitue un véritable pillage économique, mettant en péril les investissements et les efforts déployés pour développer l’exploitation aurifère de manière légale et responsable, selon le géologue.

Diouf exprime sa frustration face à cette situation alarmante : « nous investissons des sommes considérables dans ce projet, mais nos efforts sont constamment sapés par l’activité illégale des orpailleurs. Cela compromet non seulement nos profits, mais aussi la viabilité même de notre entreprise. Nous ne pouvons plus tolérer cette situation qui nous porte préjudice. »

Il a également ajouté : « Si cette situation perdure, cela aura des répercussions désastreuses sur l’économie nationale et dissuadera les futurs investisseurs de venir au Sénégal. »

 

Un désastre Environnemental

En effet, l’orpaillage constitue un véritable problème environnemental à Mourang, mettant en péril la santé des travailleurs et dégradant les écosystèmes locaux. Des mesures sont nécessaires pour réguler cette activité et protéger les intérêts des compagnies légalement établies, tout en assurant un développement durable de la région.

 

La présence de ces centaines de trous abandonnés à Mourang constitue bien plus qu’une simple négligence environnementale. Ces gouffres béants, disséminés à travers le paysage, représentent une menace constante pour l’équilibre écologique de la région et pour la sécurité des habitants qui y vivent.

D’une part, ces puits abandonnés sont des pièges potentiels pour la faune locale. Les animaux errant à la recherche de nourriture ou de refuge peuvent facilement tomber dans ces gouffres profonds et se retrouver piégés, incapables de remonter à la surface. En conséquence, cela perturbe les chaînes alimentaires et peut conduire à une diminution de la biodiversité locale.

D’autre part, ces puits représentent également un danger pour les populations humaines vivant à proximité. En particulier pour les enfants qui, par curiosité ou par inadvertance, pourraient s’aventurer trop près du bord et chuter accidentellement dans le vide. De plus, ces structures abandonnées sont souvent instables, risquant de s’ébouler à tout moment et de causer des blessures graves, voire mortelles, à toute personne se trouvant à proximité.

En outre, ces puits abandonnés peuvent également contaminer les réserves d’eau souterraines, contribuant ainsi à la pollution de l’environnement et à la détérioration de la qualité de l’eau potable disponible pour les communautés locales. Les produits chimiques et les débris provenant des activités minières antérieures peuvent s’infiltrer dans le sol et atteindre les nappes phréatiques, entraînant des conséquences néfastes pour la santé publique à long terme.

 

Face à cette situation alarmante, il est impératif que des mesures de sécurité et de restauration environnementale soient mises en œuvre de toute urgence. Il est nécessaire de sécuriser ces puits abandonnés pour empêcher tout accès non autorisé et éviter ainsi les accidents tragiques. De la même manière, des efforts de réhabilitation doivent être entrepris pour combler ces gouffres et restaurer les zones affectées, afin de préserver l’intégrité écologique de la région et d’assurer la sécurité et le bien-être des communautés locales.

Texte : Yanda Sow

Photos : Elhadji Ousseynou Ndiayes et Ceikh Bâ

Envoyés spéciaux à Kédougou

Chaque année, des cas d’éboulement avec mort d’hommes sont déplorés dans les sites d’orpaillage. Mais au-delà du péril humain, l’environnement paie une lourde tribu avec la présence des orpailleurs et l’usage de produits nocifs. Les conflits avec les entreprises minières sont également fréquents. Ces investisseurs parlent d’un manque à gagner énorme avec des conséquences non négligeables. Reportage aux abords des gouffres à polémique.

 

Il faut marcher avec précaution, les yeux rivés vers le sol pour éviter les pièges. Ici, on est forcément frappé par la multitude de trous qui s’étendent au pied de la montagne, à la mine de Koonkoto à Mourang dans la région de Kédougou.

Des dizaines de galeries sont visibles un peu partout. Certaines d’entre elles atteignent des profondeurs de 30 à 40 mètres pour un diamètre de moins d’un mètre. Avec l’activité incessante, le vacarme des engins et des véhicules brise la quiétude de cette cité reculée, située à quelques kilomètres de la frontière sénégalo-malienne.

Pourtant, même avec ce tumulte, les galeries demeurent muettes, tels des tombeaux. Ce qui se passe à l’intérieur demeure un mystère pour tout étranger. Il est même difficile de savoir s’il y a des personnes à l’intérieur.

Des groupes de jeunes hommes, certains à peine adolescents mais aux allures imposantes, observent avec méfiance les étrangers qui arrivent sur leur territoire. Recouverts d’une couche de boue séchée, stigmates d’un passage dans les trous, se reposent sous des bâches pour se protéger du soleil brûlant de midi.

Nous sommes sur un site minier en cours de développement. La Compagnie Minière Koonkoto Gold Opération de l’ingénieur géologue sénégalais, Lamine Diack Diouf, s’installe sur une superficie de 500 mètres carrés. Elle se prépare à démarrer sa production.

Leurs visages fermés trahissent le sentiment de déception qui anime ces orpailleurs en voyant les équipes du géologue prendre le relais de l’exploitation. La présence des caméras n’arrange rien. Elle confirme leurs soupçons : c’est bientôt la fin de l’occupation de ce périmètre déjà attribué à une société minière.

Sous prétexte qu’ils ne parlent pas français, ils nous opposent un silence obstiné pour éviter toute interaction avec les étrangers.

 

Activité périlleuse et risquée

Des cas d’éboulement avec mort d’hommes sont relevés chaque année dans cette partie du Sénégal, notamment durant la saison pluvieuse. Les « Diouramans », comme on les appelle dans la région aurifère de Kédougou, viennent principalement des pays frontaliers du Sénégal et d’autres régions d’Afrique de l’Ouest, à la recherche du métal précieux. Dépourvus de moyens techniques et financiers, ils font preuve d’une grande ingéniosité pour repérer les sites potentiellement riches. Pour eux, pas besoin des méthodes sophistiquées des grandes compagnies minières. Il leur suffit de repérer un site prometteur pour se lancer dans l’exploitation.

Ces opérations, qui incluent les phases de sondage et de forage pour les grandes compagnies, sont beaucoup plus simples pour les « Diouramans ». Ils commencent souvent à creuser dès qu’ils estiment avoir trouvé un filon, parfois influencés par des informations mal interprétées. Accrochés à une corde rudimentaire, ils passent des heures sous terre dans des conditions pénibles, espérant trouver quelques pépites d’or.

Une fois le minerai extrait, il est transporté vers des zones où des équipements artisanaux de concassage sont installés. Les hommes travaillent dans des conditions difficiles, écrasant la roche dans des concasseurs rudimentaires avant de passer au lavage pour récupérer l’or. Ces opérations se déroulent sous une forte canicule avec une poussière et un vacarme assourdissant, sans échange de mots ni de regards.

Pourtant, malgré cette activité intense, il est difficile pour un observateur extérieur de voir l’or. La présence constante des « Diouramans » sur les lieux atteste pourtant de leur exploitation du métal précieux.

Après exploitation, ces trous sont laissés béants aux risques et périls de tout passant. Quelques temps après certains reviennent pour extraire du sable pour les besoins de la construction ou de la poterie. Malheureusement, pendant l’hivernage, ces galeries deviennent moins solides et s’effondrent causant des blessures graves et même des décès.

 

De l’art de faire fi du danger pour du profit

Selon des experts, l’orpaillage est bien plus organisé et complexe qu’on ne le pense. Les « Diouramans » investissent beaucoup d’argent dans leurs activités d’orpaillage, parfois sans autorisation officielle, nécessitant des bailleurs de fonds et des passeurs pour le transit de l’or.

Ces opérations peuvent avoir un impact considérable sur les estimations préalables des ingénieurs, ce qui préoccupe les compagnies minières officielles comme Koonkoto Gold Opération. M. Lamine Diack Diouf, PDG de la compagnie, appelle les autorités sénégalaises à protéger les investisseurs dans le secteur extractif, soulignant les risques environnementaux associés à l’orpaillage à Mourang.

Les conséquences économiques de l’orpaillage sauvage sur le site de Koonkoto Gold sont jugées désastreuses. Chaque jour, l’investisseur voit une part de son précieux or disparaître entre les mains des « Diouramans ». Cette situation constitue un véritable pillage économique, mettant en péril les investissements et les efforts déployés pour développer l’exploitation aurifère de manière légale et responsable, selon le géologue.

Diouf exprime sa frustration face à cette situation alarmante : « nous investissons des sommes considérables dans ce projet, mais nos efforts sont constamment sapés par l’activité illégale des orpailleurs. Cela compromet non seulement nos profits, mais aussi la viabilité même de notre entreprise. Nous ne pouvons plus tolérer cette situation qui nous porte préjudice. »

Il a également ajouté : « Si cette situation perdure, cela aura des répercussions désastreuses sur l’économie nationale et dissuadera les futurs investisseurs de venir au Sénégal. »

Un désastre Environnemental

En effet, l’orpaillage constitue un véritable problème environnemental à Mourang, mettant en péril la santé des travailleurs et dégradant les écosystèmes locaux. Des mesures sont nécessaires pour réguler cette activité et protéger les intérêts des compagnies légalement établies, tout en assurant un développement durable de la région.

La présence de ces centaines de trous abandonnés à Mourang constitue bien plus qu’une simple négligence environnementale. Ces gouffres béants, disséminés à travers le paysage, représentent une menace constante pour l’équilibre écologique de la région et pour la sécurité des habitants qui y vivent.

D’une part, ces puits abandonnés sont des pièges potentiels pour la faune locale. Les animaux errant à la recherche de nourriture ou de refuge peuvent facilement tomber dans ces gouffres profonds et se retrouver piégés, incapables de remonter à la surface. En conséquence, cela perturbe les chaînes alimentaires et peut conduire à une diminution de la biodiversité locale.

D’autre part, ces puits représentent également un danger pour les populations humaines vivant à proximité. En particulier pour les enfants qui, par curiosité ou par inadvertance, pourraient s’aventurer trop près du bord et chuter accidentellement dans le vide. De plus, ces structures abandonnées sont souvent instables, risquant de s’ébouler à tout moment et de causer des blessures graves, voire mortelles, à toute personne se trouvant à proximité.

En outre, ces puits abandonnés peuvent également contaminer les réserves d’eau souterraines, contribuant ainsi à la pollution de l’environnement et à la détérioration de la qualité de l’eau potable disponible pour les communautés locales. Les produits chimiques et les débris provenant des activités minières antérieures peuvent s’infiltrer dans le sol et atteindre les nappes phréatiques, entraînant des conséquences néfastes pour la santé publique à long terme.

Face à cette situation alarmante, il est impératif que des mesures de sécurité et de restauration environnementale soient mises en œuvre de toute urgence. Il est nécessaire de sécuriser ces puits abandonnés pour empêcher tout accès non autorisé et éviter ainsi les accidents tragiques. De la même manière, des efforts de réhabilitation doivent être entrepris pour combler ces gouffres et restaurer les zones affectées, afin de préserver l’intégrité écologique de la région et d’assurer la sécurité et le bien-être des communautés locales.

Texte: Yanda Sow

Photo: : Elhadji Ousseynou Ndiaye

envoyé spécial à Kédougou

Burkina Faso : Les audits énergétiques : une solution pour maitriser les couts de production des entreprises

Le 28 novembre 2023, à l’initiative de la Maison YETTAS, s’est tenue une journée d’échanges avec les entreprises et les industriels de la région des Hauts Bassins sur les audits énergétiques à Bobo Dioulasso.

Il s’est agi, pour la Maison YETTAS, intervenant du secteur de l’énergie et des BTP, d’expliquer à la centaine d’entreprises présentes à cet effet, l’importance des audits énergétiques dans la maitrise des coûts d’exploitation. Les participants ont bénéficié de plusieurs communications notamment celles de l’Agence Nationale des Energies Renouvelables (ANERE), de la SONABEL et de la Maison YETTAS.

Les coûts énergétiques sont souvent inutilement très élevés dans les schémas de rentabilisation des entreprises. Il est donc nécessaire d’explorer d’autres sources d’énergie en dehors des énergies fossiles. Les énergies renouvelables sont une bonne option pour rendre compétitives les nombreuses entreprises. D’où cette nécessité de connaitre les besoins réels de consommation en énergie pour un éventuel basculement vers les nouvelles sources d’énergie.

La Maison YETTAS est une entreprise privée intervenant spécifiquement dans les domaines de l’énergie et des BTP. Elle capitalise une bonne expérience dans ce domaine et peut compter aussi sur un large éventail de partenaires techniques dans les domaines cités.

Chérif Coulibaly (Burkina Faso)

Burkina-Electricité: Le COBSUEL au service de la sécurité des usagers

Le président de l’Autorité de Régulation du Secteur de l’Énergie (ARSE) au Burkina Faso, Jean-Baptiste Ky a accordé une audience à une délégation du Conseil Burkinabè pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité (COBSUEL), dirigée par Cédric Dabiré, visant à discuter des objectifs et des missions du COBSUEL ainsi que des opportunités de collaboration avec l’ARSE.
La création du COBSUEL, officialisée le 16 décembre dernier, a été au cœur des échanges lors de cette rencontre. Les représentants du COBSUEL ont saisi cette occasion pour présenter la vision et la mission de leur organisation, mettant l’accent sur leur engagement envers la sécurité des personnes et des biens dans le contexte électrique.

Lors de la réunion, la structure organisationnelle du COBSUEL, y compris la présentation de son bureau, a été exposée au président de l’ARSE. Les attentes de l’organisation ont également été partagées, démontrant ainsi leur détermination à contribuer activement à la sûreté électrique au Burkina Faso.

Le président de l’ARSE a souligné la convergence des activités du COBSUEL avec celles de l’ARSE, soulignant qu’une collaboration étroite entre les deux entités pourrait renforcer la prévention des catastrophes d’origine électrique. Ensemble, ils pourraient œuvrer pour garantir la sécurité tant des individus que des biens.

Une préoccupation particulière a été évoquée par le président de l’ARSE au sujet de la recrudescence des fraudes électriques au Burkina Faso. Dans cette perspective, il a invité le COBSUEL à intégrer la lutte contre les fraudes électriques parmi ses activités prioritaires, soulignant l’importance cruciale de contrer ce phénomène récurrent pour assurer la stabilité du réseau électrique.

Les discussions ont également mis en avant la nécessité d’une collaboration étroite entre l’ARSE et le COBSUEL. Dans cette optique, une séance de travail approfondie est programmée dans un futur proche pour explorer en détail les domaines potentiels de collaboration et définir des stratégies communes visant à renforcer la sécurité électrique dans le pays.

Cette initiative conjointe entre l’ARSE et le COBSUEL témoigne de l’engagement continu du Burkina Faso à renforcer la régulation et la sécurité dans le secteur de l’énergie. En unissant leurs forces, ces deux organismes majeurs cherchent à instaurer des pratiques exemplaires et à promouvoir une utilisation sûre et efficace de l’électricité à travers le pays.

Rédaction Africapetromine Burkina

Burkina Faso : le mix énergétique pour réduire la dépendance

« Enjeux et défis du mix énergétique », c’est autour de ce thème que s’était tenue une rencontre d’échanges initiée par la société nationale d’électricité du Burkina (Sonabel) dans le cadre de ses journées portes ouvertes (JPO) du 22 au 24 mars 2024 à Ouagadougou.

Le mix énergétique ou bouquet énergétique est la répartition des différentes sources d’énergies primaires consommées dans une zone géographique donnée. Les ressources naturelles, le coût des énergies, le niveau scientifique et technique, la politique énergétique sont entre autres des facteurs déterminant de la mise en œuvre du mix énergétique. Cette rencontre sur le mix énergétique avait le mérite d’asseoire une vision de développement efficace des énergies renouvelables dans tous les systèmes d’approvisionnement global du pays que ce soit à l’échelle des ménages ou des habitudes de tous les jours. Selon les spécialistes les besoins énergétiques sont de plus en plus croissants et le mix énergétique constitue la meilleure solution pour assurer la disponibilité et l’accès de tous à cette électricité.

Il s’agira pour la Sonabel, à l’initiative de cette rencontre, de pouvoir diffuser le système énergétique renouvelable, de veiller à son utilisation efficace et de permettre que les solutions renouvelables notamment solaires puissent être véritablement prises à la hauteur de leur potentiel. Toutes les sources d’énergies contribuant à la production d’électricité sont prises en compte. Les sources d’énergies primaires sont comptabilisées notamment celles consommées pour les transports, la cuisson, etc.

Dans notre pays, les ressources énergétiques sont limitées surtout en ce qui concerne les énergies conventionnelles. La Sonabel dispose principalement de trois (03) sources de production. Il s’agit de la thermique diesel dont l’exploitation a débuté en 1954, de l’hydroélectricité à partir de 1989 et du solaire photovoltaïque en 2017. La production thermique domine et son coût de production est élevé. L’accent est donc mis sur les importations pour permettre de maintenir le coût de production du Kilowattheure. Effectuer une transition énergétique vers les énergies vertes et renouvelables en mettant l’accent sur le fort potentiel solaire dont dispose le pays pour atteindre 1000 MW installés, 30% d’énergie renouvelables en 2020, 50% en 2030. 45% d’électrification du territoire avec 1 000 000 d’abonnés étaient projetés en 2020.

Selon les dernières données du ministère de l’énergie en 2023, le taux d’électrification au Burkina Faso oscille à 18,83%. Le mix énergétique est une bonne option pour améliorer le taux d’accès des populations à l’électricité. Sur le segment solaire le pays a fait de grandes avancées avec la création et la mise en activité de nombreuses centrales solaires.

Cheriff COULIBALY