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Sénégal-révision du code de la pêche : doit-on intégrer le pétrole et le gaz offshore ?

Après échange avec le Directeur de la Pêche Maritime du Ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime, la Direction Générale a institué, avec son partenaire Viamo, une enquête téléphonique sur les perceptions des parties prenantes, du Code de la Pêche et les moyens de le réviser. Voici le résumé de l’enquête téléphonique qui préconise, entre autre, la prise en charge de l’offshore pétrolier et gazier.

Environ 17 000 personnes ont été appelées et environ 4 400 ont fourni des réponses complètes.  Cela représente un taux de réponse d’environ 26%, ce qui est bon pour ce type d’enquête. Parmi ces répondants, 64% étaient des hommes et 36% des femmes.  Environ 2/3 (63%) étaient des adultes et 1/3 ou 33% étaient des jeunes.  La plupart des répondants provenaient des zones du Sine Saloum, de la Petite Cote et du Cap Vert.

Environ 1/3 ou 33% des répondants disent connaître le code.  Environ ¼ ou 25% disent qu’ils ne connaissent pas du tout le code.  Des efforts pourraient être faits pour mieux vulgariser le code.

38% des répondants pensent que le code est appliqué dans leurs zones.  Près de 2/3 pensent que le code n’est que peu ou pas appliqué dans leur zone.

Moins d’1/3 (32%) déclarent connaître la LPSPA. La plupart disent ne connaître que certains éléments de la LPSPA tandis qu’environ ¼ (soit 25%) disent ne pas connaître du tout la LPSPA. Environ 47% des répondants souhaitent que le code soit révisé de manière significative. Quinze autres pour cent souhaitent une meilleure compréhension du code.

Environ 13% souhaitent quelques modifications du code et 13% souhaitent que le code soit disponible dans les langues locales.  Seule une personne sur dix environ souhaite l’application rigoureuse du code existant.

Une grande majorité de personnes – plus de 3 sur 4 ou 77% – souhaitent que le code exige des consultations systématiques sur sa mise en œuvre – tous les ans ou tous les deux ans. Moins d’une personne sur dix ne pense pas qu’une obligation de consultation soit nécessaire.

Une majorité encore plus grande de personnes – environ 82% – pense qu’il devrait y avoir une meilleure participation des parties prenantes dans les décisions telles que l’attribution des licences et des accords, les quotas, les droits d’accès, etc.  Seuls 11 % environ pensent que la situation actuelle est acceptable.

Environ 2/3 des personnes, soit 66%, pensent que le Code en général devrait augmenter la taille des mailles des filets de pêche.  Environ 15% pensent que les maillages actuels sont adéquats.

Un peu plus de la moitié des personnes interrogées (54%) pensent que les mono filaments devraient être totalement interdits.  38% pensent que les mono filaments doivent être interdits mais avec des programmes de soutien offrant des alternatives ou des compensations.  Moins de 5% pensent que les mono filaments devraient être autorisés.

La moitié des répondants (51%) déclarent qu’ils participeraient à un programme de recyclage des mono filaments.  Un autre 41% disent qu’ils participeraient s’ils étaient indemnisés.  Moins de 5% disent qu’ils ne participeraient pas à un programme de recyclage des mono filaments.

Sur la question de l’intégration des outils de planification et de gestion locale tels que les conventions locales, les PLACC, etc. dans le code, 45% disent qu’ils devraient être intégrés dans le code et 47% disent qu’ils devraient être intégrés avec des moyens fournis pour les réaliser.  Presque personne ne souhaite que les outils locaux ne soient pas intégrés.

Plus de 70% des répondants pensent que le code devrait attribuer un plus grand transfert des droits d’utilisation et de gestion aux groupes légalement établis.  Seuls 11% des répondants sont contre le fait que le code prévoit des droits de gestion et d’utilisation plus importants au niveau local.

Plus de ¾ des répondants (77%) pensent que le code devrait permettre et encourager la professionnalisation de la transformation du poisson.  Environ 12% ne sont pas d’accord. Une grande majorité des répondants – 84% – pensent que le code devrait intégrer et formaliser le statut de surveillant/pêcheur.  Moins de 8% ne sont pas d’accord.

Un peu plus de la moitié (53%) des répondants pensent que le code doit intégrer le pétrole et le gaz offshore.  41% pensent que le pétrole et le gaz offshore devraient être intégrés et que les communautés de pêcheurs devraient avoir plus de moyens d’influence. Moins de 3% pensent que le code n’a pas besoin d’intégrer le pétrole et le gaz offshore.

En général, les répondants souhaitent que le code soit révisé et que davantage de droits et de pouvoirs soient délégués aux acteurs locaux.  La grande majorité souhaite que les transformateurs et les surveillants/pêcheurs soient reconnus et professionnalisés.

Ndèye Mbocé Sy

Contribution : Promouvoir davantage une industrie de transformation des produits miniers

Lors du conseil présidentiel de développement à Thiès, 20 mesures ont été adoptées et validées par le conseil des ministres. La priorité numéro 13 qui parle du repositionnement de la région de Thiès comme pôle minier et pôle industriel d’intérêt national, bien mise en œuvre, peut être un levier de croissance et de développement durable pour la région et le Sénégal.

La région de Thiès est la première région minière du Sénégal en termes de contribution et d’implantation. Cependant la région vit toujours le paradoxe de l’abondance. Elle abrite les Ciments du Sahel, Dangote, Les ICS, GCO, SSPT, Sephos, Gecamines, COGECA, etc. qui sont les entreprises extractives les plus importantes de la région.

Sur les 223 milliards de contribution globale du secteur extractif pour l’année fiscale 2021, dont 206 milliards retraçables dans le budget de l’Etat, les 83 milliards proviennent de la région de Thiès (source : rapport ITIE 2021). 

Contenu local

Pour les 1067 milliards générés par le contenu local au niveau national, les  639 milliards proviennent de la région de Thiès dont 523 milliards pour les fournisseurs étrangers et 115 milliards seulement pour les fournisseurs nationaux et locaux.

Les dépenses sociales des entreprises extractives de la région de Thiès s’élèvent en 2021 à 1.509.000.000f dont 42% soit 616 millions en appuis divers (événements religieux, culturels, billets pour la Mecque, moutons de tabaski, enveloppes condoléances…).

Pour le reste : santé 7% ; éducation 35% ; agriculture 2% ; hydraulique 2% ; soutien aux activités génératrices de revenus 0,2% ; Fonds de Péréquation et d’Appui aux Collectivités Territoriales (FPACT) sur les 5.215.000.000 FCFA, prévus pour l’ensemble des collectivités territoriales du Sénégal, au titre de l’année fiscale 2019, 542 millions sont alloués aux 53 collectivités territoriales de la région.

Pour l’année fiscale 2020, le FPACT s’élève à 5.447.000.000 FCFA pour l’ensemble des collectivités territoriales du Sénégal et il n’est pas encore effectif.

Contribution : Évolution cyclique des codes miniers et stratégie des bailleurs de fonds

Le chiffre d’affaires de l’ensemble des entreprises extractives de la région de Thiès en 2021, est de 736 milliards. 344 milliards 543 millions pour les Industries Chimiques du Sénégal, 147 milliards 604 millions pour Grande Côte Oparations, pour les Ciments du Sahel, c’est 125 milliards 938 millions, Dangote 69 milliards 573 millions, les Carrières de Ngoundiane Gecamines : 20 milliards 499 millions, Cogeca : 13 milliards 438 millions, SSPT : 8 milliards 140 millions, Sephos : 4 milliards 443 millions, sans oublier les autres petites entreprises et carrières de la région.

Mes recommandations

  1. Renégocier et revisiter les contrats de certaines entreprises qui avec les exonérations, les clauses de stabilisation et autres avantages ne paient ni taxes, ni impôts, ni redevances…

Ainsi, aller dans le sens d’un rééquilibrage au profit de l’Etat et des collectivités territoriales surtout riveraines impactées. 

Les revenus générés par le secteur extractif en 2021 démontrent la part marginale qui revient à l’Etat et aux collectivités territoriales : 6,94% de contribution au budget de l’Etat ; 4, 98 % au PIB ; moins de 2% d’impôts locaux ; 0, 23 % d’emplois générés.

  • Effectivité des différents fonds tels queFPACT (Fonds d’Appui et de Péréquation aux Collectivités Territoriales), article 113 code minier, le FADL (Fonds d’Appui au Développement Local), article 115 code minier 2016 .
  • Promouvoir davantage une industrie de transformation des produits dérivés du secteur extractif comme le phosphate en engrais, intrant pour booster le secteur agricole,
  • Réhabilitation et restitution des terres déjà exploitées au profit des populations.
  • Mieux accompagner le secteur privé national et local pour capter les opportunités liées au contenu local. 
  • Mise en cohérence des différentes lois : Code Minier, Code de l’Environnement, Contenu Local, Code Pétrolier, Code Gazier…

Pour moi, il faut traduire toutes les réformes en impacts réels pour l’Etat, les collectivités locales, les communautés impactées et les citoyens à qui la constitution, en son article 25, a conféré l’appartenance des ressources.

Enfin, pour conclure, je pense qu’il faut un cadre macro et micro, multi-acteurs de suivi-évaluation des différentes mesures validées lors du conseil présidentiel pour une bonne mise en œuvre et à terme évaluer les impacts.

La société civile aussi, organisée et dotée d’expertise, pourrait d’ans le cadre d’une co-construction, faire une évaluation citoyenne et produire des rapports alternatifs, à travers le ressenti et le vécu des populations cibles, bénéficiaires de ces différents projets et programmes d’investissements.

Abdoul Aziz Diop

Membre du HCCT et de la société civile

Contribution : Évolution cyclique des codes miniers et stratégie des bailleurs de fonds

Les codes miniers peuvent être classés en plusieurs générations :

I/ Période avant les indépendances (les codes miniers de l’époque coloniale) :

L’Objectif de ces codes était axé sur l’approvisionnement des colonisateurs en minerais
Je peux donner l’exemple des mines de cuivre de la Zambie et de la RDC. La conséquence est qu’ils ont peu contribué au développement des pays producteurs.

II/ Les codes miniers postcoloniaux, dits dationalistes sont intervenus après les indépendances c’est-à-dire la période allant de 1960 à 1980.

A travers ces codes, les Etats voulaient contrôler le secteur minier. Ils se sont manifestés par l’élaboration d’une législation très protectionniste (approche nationaliste), une nationalisation des sociétés minières et des prises de participations. L’absence de maîtrise du secteur a eu comme effet, la faiblesse des prix des minéraux. Cela s’est traduit par un mauvais rendement des sociétés minières gérées par les Etats, une diminution de la production, l’effondrement des activités d’exploration et la fuite des investisseurs privés.

Cette période correspond aussi à un endettement des pays d’Afrique et d’Amérique Latine.

III/ Les codes miniers dits libéraux ou attractifs entre 1980 et 2000 :

Le retour des investisseurs n’a pas été facile pour les pays d’accueil regorgeant de minerais. Cette période était une occasion de flatter les investisseurs. C’est pourquoi cette législation avait pour objectif d’attirer les investissements directs étrangers par des avantages fiscaux et autres :

  • Redéfinition du rôle et des fonctions de l’État
  • Libéralisation du secteur minier
  • Garantir aux investisseurs un cadre juridique et fiscal stable
  • Garantir certaines normes sociales et environnementales

En résumé, les États ont mis en place leur législation pour faire revenir les investisseurs.

Le constat est qu’il y avait trop d’avantages accordés aux sociétés minières, avec un déséquilibre notoire entre leurs profits et ceux des États. On voit ainsi l’apparition de nouveaux investisseurs qui jadis défendaient, au sein des institutions financières, un retrait des États des les opérations minières.

IV/ Les codes miniers libéraux ou attractifs révisés :

Ils apparaissent à partir des années 2000. Ils révèlent une réaction des états aidés par les ONG. Ils sont motivés par des préoccupations économiques et budgétaires. Avec l’émergence de principes nouveaux internationalement admis, les États constatent la nécessité d’accroître leurs recettes et de corriger les inégalités des profits entre les sociétés minières et les États.

La nouvelle politique minière était la valorisation des ressources africaines grâce a une hausse de la demande mondiale en minerais, et la nécessité de garantir certains principes : principes de responsabilité sociale des entreprises extractives, de transparence (ITIE, principe de Kimberley), publier la propriété réelle des entreprises extractives, la juste compensation des populations déplacées et affectées. 

La nationalisation des entreprises vouée, par la suite, à l’échec après une décennie d’indépendance, a constitué́ le début de l’introduction des programmes de flexibilisation des législations minières. Les difficultés économiques auxquelles ces pays sont confrontés, s’illustrant par la hausse de l’endettement, ont activé́ la réaction des Institutions Financières Internationales (I.F.I). Curieusement, les pays d’Afrique n’étaient pas les seuls à se retrouver dans cette situation. Ceux d’Amérique Latineétaientfrappés par le même sort.

La crise économique, l’hyperinflation et l’instabilité́ politique étaient omniprésentes. Face à ces difficultés, les pays en voie de développement ont formulé́ alors de l’aide à l’endroit des I.F.I que sont le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM).

La réponse positive de ces institutions a été́ subordonnée au respect des recommandations prises lors du Consensus de Washington (C.W). Un ensemble de dix (10) commandements du néolibéralisme de l’école de Chicago, que l’économiste John WILLIAMSON a qualifié́ de consensus de Washington[1]a été́ imposé aux pays en développement pour leur venir en aide.

Les États doivent ainsi appliquer la discipline budgétaire, priorité́ pour les dépenses publiques, c’est-à-dire, la suppression des subventions, une réforme fiscale attractive, une réforme du taux d’intérêt, l’adoption d’un taux de change compétitif du commerce, la privatisation des entreprises, le dérèglement de l’économie et l’application du droit de propriété́.

Ces mesures préconisées par les I.F.I, ont été́ naturellement suivies par les propriétaires de minerais se retrouvant dans des difficultés économiques. Dans cette période, sont nés les Codes miniers libéraux bâtis sous l’influence des recommandations du CW. La législation minière était donc peu rigide relativement à la protection de l’environnement et à la maximisation des revenus.

Les pertes financières enregistrées par les pays miniers ont généré́ des critiques portées par une diversité́ d’auteurs et l’adoption d’autres Conventions qui remettent en cause les dix commandements du C. W.

Le CW est conçu comme les prémices d’une mise sous tutelle de l’économie des pays en développement (PED), parce qu’il traduit un changement radical dans la façon de penser les problèmes des PED.

Il a motivé́ les opérations de prospection, de recherche et d’exploitation au Sénégal et en Guinée, parce que les sociétés minières bénéficiaient déjà̀ d’un régime juridique assez souple pour les opérations minières. Mais la transparence comme valeur devrait accompagner les projets miniers, ce qui a encouragé́ la mise en place d’institutions de lutte contre la corruption.

Alors que certains pays miniers d’Afrique étaient troublés par l’endettement aggravé par l’échec de la nationalisation des entreprises minières, les I.F.I ont proposé́ une série de recommandations lors du Consensus de Washington.

Ces recommandations adressées aux pays ont généré́ ce qu’on a appelé́ « la politique d’ajustement structurel » qui a fortement orienté les législations de certains pays. L’application des recommandations du Consensus de Washington a abouti à l’instauration du droit de propriété́, la privatisation d’entreprises publiques et l’encouragement de l’investissement direct estranger.

La période de l’ajustement structurel était l’occasion pour les institutions financières d’affaiblir le rôle de l’État dans la gestion des entreprises minières. Le paquet de commandement sorti du Consensus de Washington posait les bases d’un retrait et d’abandon de ses pouvoirs souverains dans les secteurs stratégiques de développement.

Il s’agit, entre autres, de la privatisation des entreprises et du dérèglement de l’économie. Le PAS s’est traduit, finalement, par une dépossession d’un grand nombre de pays, en particulier d’Afrique subsaharienne, de la maîtrise de leurs orientations stratégiques. Cette vulnérabilité́ était née d’une crise qui n’avait pas épargné́ les pays miniers d’Afrique.

L’échec du consensus de Washington et la réplique du consensus de Séoul

Les limites du C.W ont été́ soulevées dans une série de conférences publiées sous l’intitulé « Joseph Stigglitz and the World bank ; The Rebel withil ». A l’occasion de ces conférences, l’auteur souligne que « les mesures préconisées par le CW, sont certes importantes pour le développement, mais clairement insuffisantes et qu’elles vont parfois dans la mauvaise direction ».

Cette insuffisance, on la constate dans le quasi-monopole des entreprises privées, dans l’industrie minière, mais aussi les abandons fiscaux au détriment des projets de développement des États d’accueil.

Les citoyens, habitants dans les zones minières, fatigués de subir les agressions des entreprises minières, commencent ainsi à manifester leur amertume face à la dégradation de l’environnement, du tissu social notamment le chômage et un accès difficile aux soins médicaux.

On s’aperçoit ainsi, que la conception de la gouvernance telle que précisée par la Banque Mondiale (B.M) et inspirée dans une perspective normative par le CW, était porteuse d’une perspective de mise en retrait de l’Etat dans un processus auquel des acteurs de différentes natures étaient conviés afin d’apporter des réponses au déficit de légitimité́ et d’efficacité́ rencontré par plusieurs pays.

Les résultats négatifs du CW ont permis une «  réplique de Seoul »lors du sommet de G20  en novembre 2010. A l’issue de ce sommet les dirigeants du G-20 sont convenus d’une série de mesures politique et économiques visant  à relever les défis de la reprise mondiale, à relancer la croissance et mieux prévenir les crises futures. 

Les dirigeants du G-20 s’engagent ainsi à travailler en partenariat avec les pays en développement en mettant en place un plan d’action pluriannuel[2].

Djiby Ndiaye, Docteur en droit privé,

Option droit des affaires, spécialiste en

Droit des ressources minérales

Bibliographie :

Edmond Cibamba Diata, les codes miniers en Afrique : Analyse de la rédaction Législative, séminaire de formation à Accra au Ghana, 2016.

Gilbert ABRAHAM-FROIS et Brigitte DESAIGUES : Du « consensus de Washington » au « consensus STIGLITZIEN »Revue d’économie politique,2003/1 Vol. 113 | pages 1 à 13.

P. Vercauteren, , Du « Consensus de Washington » au « Consensus de Seoul » : quelle place pour l’État dans la gouvernance ? Politique et Sociétés, 2013.


[1]Gilbert ABRAHAM-FROIS et Brigitte DESAIGUES : Du « consensus de Washington » au « consensus STIGLITZIEN »Revue d’économie politique,2003/1 Vol. 113 | pages 1 à 13

[2] V° le sommet du G-20 : consensus de Seoul sur le développement, publié sur le site du Groupe de la Banque Africaine développement, 12 Novembre 2010.

Relations Sénégal-Mauritanie : de réelles menaces sur GTA ?

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Des sources font état d’un désaccord entre le Sénégal et la Mauritanie. Elles parlent « d’une détérioration des relations entre les deux pays et d’une séries d’incertitudes d’ordre sécuritaire technique et commercial ».

BP serait pris, selon des sources proches du projet gazier GTA, au milieu d’une situation « qui ne favorise pas une prise de risques supplémentaires dans le cadre de la poursuite de ses opérations, notamment le financement de la phase 2 ».

Parmi les problèmes auxquels est confrontée la phase deux du projet, selon les mêmes sources, il y a l’implantation sur la terre ferme, d’infrastructures. Le Sénégal, particulièrement, ferait face à un réel problème de contrôle aux frontières ajoutent-elles. « Cela rendrait le projet extrêmement vulnérable aux militants islamistes du Mali voisin », révèle ces informations émanant de personalités très au fait du projet GTA.

Des sources https://www.upstreamonline.com/exclusive/challenged-bp-s-lng-project-offshore-west-africa-hits-the-buffers/2-1-1398967 estiment qu’il a été suggéré que BP ne prenne de décision finale d’investissement qu’après la mise en route de la phase un du projet.  Déjà, les délais de la première phase ont été retardés et largement dépassés, aussi bien en terme de budget qu’en terme de réalisation de certaines infrastructures comme le FPSO.

Conséquences supposées sur le « first gaz »

Des sources proches du projet affirment que cette situation pourrait avoir des conséquences sur le délai d’exploitation des premiers mètres cubes de gaz. Jusqu’ici, les différents partenaires de la joint-venture retiennent le dernier trimestre de 2023 pour livrer le first gaz. Mais selon nos informations, BP a été contraint de retarder la décision finale d’investissement de la phase deux, au moins jusqu’au début de 2024.

Lire aussi : Sénégal/Mauritanie-Gaz : Les travaux de GTA achevés à plus de 85%

Cela pourrait également retarder le début de la production. A BP un responsable parle d’un sujet sensible auquel il ne peut apporter de précisions : « ce sont des faits sensibles, en effet. Je ne peux ni confirmer, ni infirmer ». Plusieurs observateurs avaient déjà émis des doutes sur les délais de production du first gaz, en raison des nombreuses contraintes et des incertitudes inhérentes au secteur.

Démenti des ministères sénégalais et mauritanien

En Mauritanie, le Ministère du Pétrole, des Mines et de l’Energie a démenti une quelconque mésentente entre les deux pays.

Au Sénégal, si les responsables du ministère optent pour le « silence radio », du côté de la société nationale PETROSEN, membre de la joint-venture, on évoque un communiqué conjoint des deux pays pour tirer cette affaire au clair.

Abdou Diouf Junior

Explosion de citerne à Saint Louis-Sénégal : C’est une grosse erreur

La cuve à carburant de Saint-Louis n’aurait jamais dû exploser à plus forte raison, tuer deux jeunes « talibés ». Il s’agit d’une vieille citerne déterrée dans une maison en chantier, sans les précautions d’usage, ce qui constitue une grave erreur selon un spécialiste.

C’est aux environs de 10 heures mercredi 8 janvier qu’une détonation d’une rare intensité a alerté le voisinage du quartier Sindoni au sud de Saint-Louis du Sénégal. C’est une citerne contenant un produit inflammable, non encore officiellement identifié, qui a explosé tuant sur le coup deux jeunes talibés qui étaient sur les lieux au moment de l’explosion.

Selon Demba Ndiaye, Directeur de la production et du contrôle des produits pétroliers, expert en hydrocarbure, contrôleur de qualité, cette explosion est le résultat d’un manque de professionnalisme dans la manipulation de cette citerne. « Elle est exposée au soleil pendant. C’est la chaleur qui a provoqué cette explosion parce que la citerne ne dispose pas de système d’aération pour permettre au gaz de s’échapper », a déclaré M Ndiaye.

C’est tout le contraire des camions citernes qui transportent les hydrocarbures. « Ces citernes disposent de systèmes qui permettent de laisser l’air s’échapper. C’est le même système que les stations-service utilisent », l’expert en hygiène, sécurité et environnement.

En effet selon Demba Ndiaye, « après avoir déterré une citerne il faut d’abord informer les services qui ont cette compétence pour procéder au vidange du produit contenu dans la citerne. Cela garantit la sécurité des populations qui sont très exposées dans de telles situations ».

Une situation qui crée la psychose chez les habitants de ce paisible quartier de la vielle ville. Il y a des précautions à prendre pour prévenir de tels accidents. C’est ce qu’a fait savoir Demba Ndiaye pour qui, « on doit communiquer davantage sur les risques et les précautions sur le plan sécuritaire et environnemental pour alerter les populations ».

Yanda Sow

Sénégal-énergies : la centrale de Malicounda génère 91 millions pour la commune

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La centrale électrique de Malicounda génère une patente de 91 millions de FCFA pour la commune. Elle est d’une capacité de 120 mégawatt. Elle est exécutée en deux phases. La première concerne son installation et la seconde, l’exploitation. 

Voilà deux ans que la phase d’installation est effectuée mais l’exploitation n’a duré que six mois.

Selon le premier adjoint au maire de Malicounda, Pape Maïssa FAYE, « une rentrée de fonds est attendue de cette centrale pour une valeur de 120 millions chaque année, à partir de 2023 ». Cette centrale est est conçue pour fonctionner au fioul. Cependant, elle devrait être convertie en centrale à gaz quand le produit sera disponible au Sénégal, dans le cadre du « Gas to Power » (transformer le gaz en électricité).

L’électricité produite va être vendue dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité de 20 ans et intégrée au réseau dans une sous-station déjà construite. La centrale devrait accroitre la capacité de production d’environ 17% et les coûts devraient chuter de 14%. A terme, les tarifs devraient, normalement, baisser de 1 à 3%.

La Senelec est en coopération avec Africa50 dans le cadre de ce projet qui a bénéficié d’une délibération de la mairie de Malicounda en 2015. Le Président de la République du Sénégal, Macky Sall a inscrit dans son calendrier de « tournée économique » dans la région de Thiès, la visite de cette centrale électrique. Elle sera inauguré le samedi 11 février 2023.

Khassim Seck (Correspondant à Mbour)

Mauritanie-gaz : GTA pourrait rapporter jusqu’à 245 millions de dollars

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Lors de sa première phase, une fois les coûts d’investissement recouvrés, le projet gazier GTA qu’elle partage avec le Sénégal, pourrait rapporter jusqu’à 245 millions de dollars américains à la Mauritanie.

Le projet gazier GTA a fait l’objet d’une étude approfondie dans le cadre du rapport intitulé « du sable au gaz, puis au vert ? », commandité par l’ITIE Mauritanie et l’ITIE international. Un modelé financier a été créé pour estimer l’impact du projet GTA sur les recettes publiques de la Mauritanie.

Trois scenarios de prix ont été examinés : Un prix du gaz franco a bord (FAB) de 6,6 dollars US par million de BTU a été assumé pour le scenario de base. Il y a également une simulation avec un prix de 4,0 dollars US par million de BTU pour le scenario de prix conservateur et un prix de 9,2 dollars US par million de BTU pour le scenario de prix ambitieux. 

Pour ces trois différents scénarios de prix, les revenus que générera le projet varieront considérablement selon les phases d’exploitation et le recouvrement ou non, des coûts d’investissement.

Durant la phase 1 du projet, au cours des années de production initiales, préalablement au recouvrement des coûts d’investissement, le projet devrait rapporter chaque année au pays 50 millions, 32 millions ou 68 millions de dollars US respectivement selon chaque scenario prix. 

Par la suite, une fois les coûts d’investissement recouvrés, les recettes publiques annuelles devraient atteindre 150 millions, 60 millions ou 245 millions de dollars US respectivement pour chaque scenario prix.

Si ces revenus potentiels de la première phase peuvent sembler modestes, une expansion du projet stimulerait à coup sûr et considérablement les recettes publiques du pays, selon le rapport. En effet, les phases 2 et 3 du projet visant à augmenter la production à 9,8 millions de tonnes par an sont en cours d’évaluation. 

Il est estimé en effet que cette expansion porterait les revenus à 737 millions de dollars US par année dans le scenario de base, à 343 millions de dollars US dans le scenario de prix conservateur et à 1 135 millions de dollars US dans le scenario de prix ambitieux. 

Les auteurs du rapport soulignent que leurs prévisions sont prudentes, ignorant partiellement la forte augmentation des prix du gaz en 2021 et 2022. Ils rappellent également que, compte tenu de l’imprévisibilité des marchés et des prix de l’énergie, le pays aura fort intérêt à adopter une politique fiscale prudente pour gérer les revenus pétroliers et gaziers.

Examiner le statut et les perspectives concernant le développement des secteurs du gaz et de l’hydrogène vert en Mauritanie, c’est le principal objectif de ce rapport publié récemment par le cabinet CrossBoundary et commandité par l’ITIE Mauritanie et l’ITIE international.

Le rapport « du sable au gaz, puis au vert ? », examine également la mesure dans laquelle les politiques mondiales de réduction des émissions de carbone pourraient entraver ou au contraire soutenir le développement du secteur gazier et celui de l’Hydrogène vert dans le pays.

Abdoulaye Diop (Correspondant en Mauritanie)

Sénégal-latérite : CRSG exploite une carrière « en toute illégalité »

La société chinoise China Runway Seventh Group (CRGS) exploite une carrière de latérite à Bignona sans l’autorisation du ministère des mines. Le Directeur des Carrières qui donne l’information envisage sa fermeture. Il n’est pas exclu une amende et même des peines de prison.

La redevance minière n’est pas exonérée à la China Runway Seven Groupth (CRGS) qui exploite une carrière de latérite à Bignona. Cette société a en charge la construction de la Boucle des Kalounayes. Mais elle n’a reçu aucune autorisation d’ouverture d’une carrière, selon Ibra Seck, Directeur des Carrières au Ministère des Mines et de la Géologie (MMG).

« En fait, ces Carrières de latérite à Bignona, exploitées par la CRSG, sont irrégulières. Le MMG n’a délivré, jusqu’à ce jour, aucune autorisation d’ouverture et d’exploitation de carrière temporaire de latérite à ladite Société », a répondu Ibra Seck à l’interpellation d’un habitant de la localité.

Il dit avoir demandé au Chef de Service régional des mines de Ziguinchor, « de procéder immédiatement à l’arrêt des exploitations et de demander à l’entreprise de se rapprocher du ministère pour la régularisation des emprunts ».

Il assure qu’il y aura des sanctions pécuniaires allant de 5 à 125 millions de FCFA. « Il peut y avoir une peine de prison de 1 à 5 ans comme stipulé à l’article 127 du code minier sénégalais de 2016 », précise Ibra Seck.

Par ailleurs, la CRSG doit payer une redevance de 500F/m3 au service régional des mines. La Mairie doit percevoir la taxe de stationnement dont le montant est fixé entre elle et la Société qui exploite et le propriétaire du champ d’où est extraite la latérite doit être indemnisé.

Abdou Diouf Junior

Afrique-Séisme : Sommes-nous en danger ?

Les risques de tremblement de terre sont faibles à nuls sur la façade Atlantique de l’Afrique. Cette partie qui concerne le Sénégal est une zone de divergence des plaques tectoniques africaine et sud-américaine. Il en est de même pour la façade de l’océan indien. 

Le Dr Ousmane Cissé explique, en substance, que les pays de l’Afrique de l’ouest ne risquent pas de subir un tremblement de terre. L’ingénieur Géologue fonde sa thèse sur le fait que les deux plaques tectoniques africaine et sud-américaine sont divergentes. Autrement dit, il n’y a pas de risques qu’elles se frottent.

« Lors du frottement de deux plaques tectoniques, une pression est exercée sur les roches de la lithosphère. Lorsque la lithosphère atteint la limite de son élasticité, toute l’énergie accumulée est libérée ce qui provoque un tremblement de terre », explique le Dr Ousmane Cissé.

Si le phénomène ne menace pas la façade atlantique de l’Afrique, l’Ingénieur Géologue précise que « dans la partie méditerranéenne, il y a une possibilité de tremblement de terre, en raison de la convergence des plaques tectoniques africaine et eurasiatique. On ne pourra jamais prédire un séisme ».

Pour lui, « dans les temps géologiques futurs, Djibouti, une partie de l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, le Malawi, le Mozambique, le Zimbabwe, Swatini et une partie de l’Afrique du Sud, ne feront plus partie du continent africain. Une mer séparera les deux parties ». 

En ce qui concerne le tremblement de terre en Turquie, le séisme de magnitude 7,5 a touché également Chypre, la Jordanie, le Liban, la Syrie, l’Irak, la Géorgie et l’Arménie. « La zone touchée se situe à la limite de trois plaques tectoniques, à savoir le long de la frontière entre la plaque tectonique arabe et la plaque anatolienne, dans une région où la plaque africaine entre également en collision », explique le Directeur Général de SOMISEN. 

Abdou Diouf Junior

Mauritanie-Uranium : Le gouvernement et Aura Energy s’accordent sur Tiris

Le gouvernement mauritanien a signé des conventions minières avec l’australienne Aura Energy concernant son projet Tiris d’uranium, dans le nord du pays, selon une annonce faite le 2 février 2023 par la société.

Selon l’entreprise, cette signature marque une étape clé pour soutenir le financement du développement du projet, puisqu’elle assure une stabilité financière de 30 ans en matière d’impôts, de redevances et de douanes.

A ce propos, le président d’Aura, Phil Mitchell, a déclaré : « ce que nous voyons, c’est le potentiel de la région de Tiris dans le monde de l’uranium. Avec la formalisation de notre convention minière et notre partenariat avec ANARPAM, nous sommes désireux de travailler avec le gouvernement mauritanien pour développer la ressource Tiris ».

Outre la stabilisation, les conventions signées comportent plusieurs aspects. Entre autres, une participation définie de l’État jusqu’à 20 %, un taux d’imposition de 25 %, un taux de redevance de seulement 3,5 % de la valeur FOB et une exonération de la TVA pour l’importation de biens meubles, de matériaux, d’équipements, de véhicules et d’autres intrants.

En plus des conventions, la filiale d’Aura Energy, Tiris Ressources SA, et l’Agence Nationale de Recherches Géologiques et du Patrimoine Minier (ANARPAM) du gouvernement mauritanien ont signé un accord d’actionnaires qui crée un partenariat à long terme avec la Mauritanie pour le développement et l’exploitation du projet Tiris.

Les termes de cet accord stipulent que l’ANARPAM détiendra une participation gratuite de 15% dans Tiris, qui ne pourra pas être diluée, en plus de détenir un droit d’option pour acquérir 5% supplémentaires à une valeur déterminée indépendamment dans le cadre de l’accord.

Tiris Ressources SA aura par ailleurs un conseil d’administration composé de quatre administrateurs, dont trois nommés par Aura Energy, et un nommé par ANARPAM.

Avant la signature des accords, l’étude de faisabilité a été terminée, et les permis d’exploitation minière et environnementaux accordés pour ce projet caractérisé par une production à court terme, à faible coût, évolutive et significative au niveau mondial, selon les termes d’Aura Energy. 

« Nous aspirons à développer les ressources de manière à soutenir l’expansion de Tiris jusqu’à atteindre 3 à 5 Mlb U3O8 par an dans les 5 ans suivant la production initiale », déclare Phil Mitchell, Président non exécutif d’Aura. 

En 2023, le financement du projet devrait être bouclé, suivi du début de la construction de l’usine de la phase 1. Elle sera mise en service en 2024, pour un début de la production commerciale prévu pour 2025.

Abdoulaye Diop (Correspondant en Mauritanie)