Lors de sa première phase, une fois les coûts d’investissement recouvrés, le projet gazier GTA qu’elle partage avec le Sénégal, pourrait rapporter jusqu’à 245 millions de dollars américains à la Mauritanie.
Le projet gazier GTA a fait l’objet d’une étude approfondie dans le cadre du rapport intitulé « du sable au gaz, puis au vert ? », commandité par l’ITIE Mauritanie et l’ITIE international. Un modelé financier a été créé pour estimer l’impact du projet GTA sur les recettes publiques de la Mauritanie.
Trois scenarios de prix ont été examinés : Un prix du gaz franco a bord (FAB) de 6,6 dollars US par million de BTU a été assumé pour le scenario de base. Il y a également une simulation avec un prix de 4,0 dollars US par million de BTU pour le scenario de prix conservateur et un prix de 9,2 dollars US par million de BTU pour le scenario de prix ambitieux.
Pour ces trois différents scénarios de prix, les revenus que générera le projet varieront considérablement selon les phases d’exploitation et le recouvrement ou non, des coûts d’investissement.
Durant la phase 1 du projet, au cours des années de production initiales, préalablement au recouvrement des coûts d’investissement, le projet devrait rapporter chaque année au pays 50 millions, 32 millions ou 68 millions de dollars US respectivement selon chaque scenario prix.
Par la suite, une fois les coûts d’investissement recouvrés, les recettes publiques annuelles devraient atteindre 150 millions, 60 millions ou 245 millions de dollars US respectivement pour chaque scenario prix.
Si ces revenus potentiels de la première phase peuvent sembler modestes, une expansion du projet stimulerait à coup sûr et considérablement les recettes publiques du pays, selon le rapport. En effet, les phases 2 et 3 du projet visant à augmenter la production à 9,8 millions de tonnes par an sont en cours d’évaluation.
Il est estimé en effet que cette expansion porterait les revenus à 737 millions de dollars US par année dans le scenario de base, à 343 millions de dollars US dans le scenario de prix conservateur et à 1 135 millions de dollars US dans le scenario de prix ambitieux.
Les auteurs du rapport soulignent que leurs prévisions sont prudentes, ignorant partiellement la forte augmentation des prix du gaz en 2021 et 2022. Ils rappellent également que, compte tenu de l’imprévisibilité des marchés et des prix de l’énergie, le pays aura fort intérêt à adopter une politique fiscale prudente pour gérer les revenus pétroliers et gaziers.
Examiner le statut et les perspectives concernant le développement des secteurs du gaz et de l’hydrogène vert en Mauritanie, c’est le principal objectif de ce rapport publié récemment par le cabinet CrossBoundary et commandité par l’ITIE Mauritanie et l’ITIE international.
Le rapport « du sable au gaz, puis au vert ? », examine également la mesure dans laquelle les politiques mondiales de réduction des émissions de carbone pourraient entraver ou au contraire soutenir le développement du secteur gazier et celui de l’Hydrogène vert dans le pays.
Abdoulaye Diop (Correspondant en Mauritanie)