dimanche, mai 25, 2025
Accueil Blog Page 9

Transition énergétique en Afrique : L’AMDEPT pose le débat des défis technologiques

L’École Polytechnique de Thiès a accueilli une rencontre de haut niveau sur le thème « Quelle transition énergétique pour un développement durable de l’Afrique ? ». Organisé par l’Amicale des diplômés de l’École Polytechnique de Thiès (ADEPT), ce colloque a rassemblé experts, universitaires et professionnels du secteur de l’énergie, tous mobilisés pour relever les défis de la transition énergétique sur le continent.

L’ouverture de cette rencontre a été marquée par l’intervention de M. Birame Souleye Diop, Ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, qui a salué l’initiative tout en mettant en exergue le rôle clé de l’École Polytechnique de Thiès dans la transition énergétique. « L’École Polytechnique de Thiès joue un rôle de premier plan dans la formation de cadres compétents capables de maîtriser les technologies essentielles à la transformation du secteur énergétique. Ce colloque arrive à point nommé pour explorer les solutions adaptées à nos défis », a déclaré le Ministre.

Diop a souligné l’importance de la formation technologique pour assurer une transition énergétique réussie. Il a mis en avant l’École Polytechnique de Thiès comme un vivier de compétences capable de fournir l’expertise nécessaire à la conception et à la mise en œuvre de solutions énergétiques durables. « Les diplômés de l’École Polytechnique de Thiès sont appelés à jouer un rôle déterminant dans l’acquisition, l’adaptation et le transfert des technologies essentielles à la réussite de cette transition », a-t-il insisté.

Dans un contexte où l’Afrique fait face à d’importants défis en matière d’accès à l’électricité  avec 600 millions de personnes encore privées de ce service. Le Ministre a souligné l’importance de renforcer la capacité locale à maîtriser les nouvelles technologies énergétiques. « La transition énergétique ne doit pas se limiter à l’importation de solutions technologiques. Nos écoles, à l’image de l’École Polytechnique de Thiès, doivent être au cœur du processus, formant des ingénieurs capables de concevoir et d’adapter ces technologies à nos besoins », a affirmé M. Diop.

Dans son discours, le Ministre a également rappelé les progrès réalisés par le Sénégal, où l’accès à l’électricité atteint aujourd’hui 98 % en milieu urbain et 65 % en milieu rural. Toutefois, il a souligné que l’enjeu de la transition énergétique dépasse les simples questions d’accès à l’électricité. Il s’agit également de garantir que cette transition soit équitable et adaptée aux réalités locales, tout en maximisant l’utilisation des ressources renouvelables et des ressources naturelles comme le gaz.

« La transition énergétique doit être menée de manière juste, en s’appuyant sur nos ressources locales et sur des solutions adaptées à nos contextes. L’École Polytechnique de Thiès a un rôle primordial à jouer en formant une nouvelle génération d’ingénieurs qui sauront mener cette transition de manière autonome », a-t-il précisé.

Les défis du financement et du transfert technologique

Abordant les défis financiers et technologiques, M. Diop a insisté sur la nécessité pour l’Afrique d’accéder à des financements adéquats sans s’endetter lourdement. Il a également évoqué l’importance du transfert de technologies, appelant à un changement de paradigme. « Il est impératif que nos pays puissent maîtriser la chaîne de valeur technologique. Les centres de formation comme l’École Polytechnique de Thiès doivent devenir des hubs pour l’acquisition et le développement des compétences locales », a-t-il déclaré.

Le Ministre a insisté sur le fait que la transition énergétique ne doit pas se limiter à la simple consommation de produits finis importés, mais qu’elle doit s’appuyer sur la capacité des pays africains à développer leurs propres technologies. « L’École Polytechnique doit être le moteur de cette autonomie technologique », a-t-il ajouté.

L’École Polytechnique, au cœur des solutions locales

Le colloque a permis de mettre en lumière le rôle central que peut jouer l’École Polytechnique de Thiès dans la formation des compétences nécessaires à la transition énergétique. Avec un focus sur le renforcement des capacités locales, cette institution se positionne comme un pilier de l’avenir énergétique du Sénégal et de l’Afrique.

Diop a exprimé sa conviction que la contribution scientifique et technique de l’École Polytechnique et de ses diplômés sera déterminante pour relever les défis de la transition énergétique. « Grâce à l’expertise locale et au soutien international, nous pouvons atteindre nos objectifs. Ce colloque, axé sur une transition énergétique durable, est un pas dans la bonne direction », a-t-il conclu.

Ainsi, l’École Polytechnique de Thiès se positionne non seulement comme un centre d’excellence académique, mais également comme un acteur clé pour garantir une transition énergétique autonome et durable en Afrique.

Yanda Sow

Sénégal-Mine et Géologie : L’ADEMIG se dote d’un nouveau bureau et fixe ses priorités

L’Amicale des Ingénieurs Diplômés de l’École Nationale Supérieure des Mines et de la Géologie (ADEMIG) a tenu son assemblée générale ce dimanche 22 septembre 2024, dans la salle de visioconférence de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Cette rencontre a été l’occasion de renouveler ses instances dirigeantes, avec l’élection d’un nouveau bureau, réunissant des représentants de toutes les générations d’ingénieurs diplômés de l’Institut des Sciences de la Terre (IST), devenu en 2022 l’École Nationale Supérieure des Mines et de la Géologie (ENSMG).

À l’issue de l’élection, Ibrahima Diao, élu président de l’ADEMIG, a prononcé un discours où il a évoqué les principaux défis auxquels l’amicale devra faire face dans les mois à venir. En tête de ses priorités : la revalorisation du rôle des géologues dans les débats portant sur les ressources extractives, secteur clé pour l’économie sénégalaise. « Nous observons une usurpation croissante de la fonction de géologue dans l’espace public. Des personnes non qualifiées s’expriment sur des sujets qu’elles ne maîtrisent pas. L’une de nos missions sera de rétablir une certaine orthodoxie et de redonner à cette profession la reconnaissance qu’elle mérite », a déclaré M. Diao.

Cette prise de position intervient dans un contexte où l’exploitation minière, pétrolière et des ressources naturelles occupe une place de plus en plus importante dans les discussions économiques et politiques au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. La nouvelle équipe dirigeante de l’ADEMIG entend faire de l’association un acteur clé dans ces débats, en garantissant que les géologues formés à l’ENSMG puissent apporter leur expertise.

Le président Diao a également annoncé la création prochaine d’un ordre des ingénieurs géologues à portée régionale, un projet visant à encadrer la profession et à mieux défendre les intérêts des géologues dans l’exercice de leurs fonctions. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de renforcer la régulation du métier, à un moment où les enjeux environnementaux et économiques liés aux ressources naturelles deviennent cruciaux.

Autre enjeu majeur abordé lors de cette assemblée générale : l’insertion professionnelle des jeunes diplômés de l’ENSMG. M. Diao a insisté sur la nécessité pour l’ADEMIG de jouer un rôle de passerelle entre les jeunes ingénieurs et les générations plus expérimentées, afin de favoriser leur accès au marché du travail. « L’amicale doit servir d’interface entre ces jeunes ingénieurs formés à l’école et leurs aînés, qui évoluent déjà dans des secteurs divers », a-t-il souligné.

Le président de l’ADEMIG, Ibrahima Diao, a souligné que « la redynamisation de l’amicale doit impliquer toutes les générations », en mettant en place des « cadres de concertation » et en organisant des rencontres, qu’elles soient physiques ou virtuelles. Il a également insisté sur la nécessité de « mieux promouvoir l’ENSMG, tant au niveau national qu’international, pour valoriser le label d’excellence de l’École ». Selon lui, il est prioritaire de « participer activement à la formation des cadets » tout en accompagnant les nouveaux diplômés, dont l’insertion professionnelle « doit être un véritable défi ». Il a aussi rappelé l’importance d’« établir des partenariats avec les entreprises, les institutions publiques, les ministères, ainsi que les instituts et laboratoires de recherche, aux niveaux national et international, sans oublier les autres écoles d’ingénieurs ». Enfin, Ibrahima Diao a mentionné l’urgence d’« élaborer des stratégies pour mobiliser les ressources financières ».

Cette assemblée générale marque ainsi un tournant pour l’ADEMIG, qui ambitionne de renforcer sa place dans le paysage professionnel et institutionnel sénégalais, tout en œuvrant à la promotion de la profession de géologue et à la défense des intérêts de ses membres.

Yanda Sow

Burkina Fasso – Mine : 23,6 milliards FCFA versés aux bénéficiaires du Fonds Minier de Développement Local

Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2023, le Burkina Faso a collecté un total de 23,6 milliards de FCFA dans le cadre du Fonds Minier de Développement Local (FMDL). Cette somme a été potentiellement inversée aux bénéficiaires, marquant une avancée significative dans le soutien aux collectivités locales touchées par l’exploitation minière.

Créé pour renforcer l’impact économique de l’industrie minière au profit des communautés locales, le FMDL permet de redistribuer une partie des revenus générés par le secteur minier vers des projets de développement. Ces projets incluent des infrastructures de base, des services sociaux, ainsi que des initiatives visant à améliorer les conditions de vie des populations locales.

Cette collecte de 23,6 milliards FCFA constitue une étape importante dans la gestion transparente des ressources minières du pays, et reflète l’engagement des autorités burkinabé à assurer que les richesses du sous-sol contribuent directement au bien-être des populations. Le gouvernement et les parties continueront de collaborer pour renforcer ce mécanisme et garantir que les fonds seront utilisés de manière efficiente et efficiente.

Le secteur minier, pilier de l’économie burkinabé, voit ainsi son impact croître dans le développement local, tout en renforçant la confiance des populations dans la gestion des ressources naturelles du pays.

Sénégal Mine et Géologie: L’ADEMIG prépare l’élection de son nouveau bureau

L’Amicale des Ingénieurs Diplômés de l’École Nationale Supérieure des Mines et de la Géologie (ADEMIG) est fière d’annoncer la tenue de l’élection de son nouveau bureau le dimanche 22 septembre 2024 à partir de 10h00, dans la salle Vision de l’UCAD 2. Cet événement marquera une étape significative pour l’association qui représente aujourd’hui les diplômés ingénieurs de 39 promotions formées depuis 1986 par l’ex-Institut des Sciences de la Terre (IST), devenu l’École Nationale Supérieure des Mines et de la Géologie (ENSMG).

Cette assemblée revêt un caractère particulier car elle scelle la transition entre l’ancienne Amicale des Ingénieurs de l’IST (AIGIST) et l’ADEMIG, résultant du changement de nom et d’organisation de l’IST. Ce changement a été officialisé par le décret n°2022-2284 du 22 décembre 2022, répondant aux nouveaux défis des secteurs miniers, pétrolier, et des géosciences au Sénégal et en Afrique. Cette mutation vise à faire de l’ENSMG un acteur incontournable dans la formation des talents, essentiels à la croissance de secteurs stratégiques pour l’économie nationale.

Créée en 1988 sous le nom d’AIGIST, l’amicale a toujours fédéré les ingénieurs diplômés afin de valoriser leurs carrières et de renforcer leur réseau professionnel. Aujourd’hui, l’ADEMIG ambitionne d’élargir cet accompagnement à travers un soutien multiforme à ses membres, tout en œuvrant pour la promotion de l’ENSMG et le maintien de son label d’excellence.

L’élection du nouveau bureau représente également une opportunité de renforcer les liens intergénérationnels entre les anciens et nouveaux diplômés, et de poser les fondations de projets de développement ambitieux. L’ADEMIG invite ainsi tous les anciens et nouveaux diplômés à participer à cette assemblée pour contribuer au dynamisme et à la cohésion de cette amicale renouvelée.

Cet événement crucial marquera une nouvelle ère pour l’ADEMIG, avec pour objectif d’accompagner ses membres dans leurs carrières et de contribuer à l’essor des secteurs miniers et géoscientifiques au Sénégal et au-delà.

Sénégal-Renegociation des contrats: quelles sont les atouts dont dispose l’Etat?

Depuis l’élection du Président Bassirou Diomaye Faye en mars 2024, le Sénégal a entamé un virage stratégique en exprimant sa volonté de renégocier plusieurs contrats clés, notamment dans les secteurs minier, pétrolier et gazier, signés avec des multinationales.

Avec l’arrivée au pouvoir de Faye, cette initiative gouvernementale dépasse désormais le cadre des promesses électorales. Une commission spéciale a été mise en place pour examiner ces contrats, tandis qu’un audit sectoriel a également été annoncé par les autorités. Cela traduit la détermination du nouveau gouvernement à tenir son engagement en faveur d’une gestion plus transparente et plus efficiente des ressources naturelles.

Ce phénomène n’est pas isolé. Historiquement, les changements politiques ont souvent entraîné des renégociations de contrats dans plusieurs pays : la Bolivie en 2006, le Libéria et la Sierra Leone en 2008, ainsi que la Guinée en 2011 en sont des exemples. Dans ces cas, les transitions gouvernementales ont précédé la révision des accords conclus.

La réussite de ce processus dépendra de nombreux facteurs juridiques, économiques et politiques. Le gouvernement sénégalais a pris un premier pas important en annonçant la commission de révision, qui se penchera sur l’examen des contrats avant de décider des éléments à renégocier. Une évaluation minutieuse des coûts et avantages à chaque étape du processus sera cruciale.

Cependant, les circonstances actuelles ajoutent une couche de complexité : plusieurs projets pétroliers et gaziers arrivent à des phases de production, et les dynamiques de marché, comme la demande européenne de gaz, la transition énergétique, et le retrait de certaines compagnies, doivent également être prises en compte.

Si ces renégociations sont bien menées de façon transparente, elles pourraient permettre au Sénégal de maximiser les bénéfices à long terme. En revanche, un processus opaque risquerait d’altérer les relations avec les partenaires, de décourager les investissements futurs, et d’éroder la confiance des citoyens dans la gestion des ressources naturelles.

L’expérience internationale offre des enseignements précieux que le Sénégal pourrait adapter à son contexte. En attendant plus de précisions de la part des autorités, voici cinq recommandations qui pourraient guider le comité chargé des renégociations pour garantir le succès de cette entreprise :

1. Définir des objectifs clairs et réalisables

Avant de renégocier les contrats, il est crucial de définir des objectifs précis. Ces objectifs doivent être réalistes et basés sur une analyse rigoureuse des coûts et bénéfices, en tenant compte des domaines comme la fiscalité, le contenu local, et la protection de l’environnement. Un consensus sur ces objectifs est essentiel pour éviter l’ingérence politique et garantir la légalité des accords.

2. Assurer une communication transparente

La transparence est un facteur clé de réussite. Une stratégie de communication claire, à la fois pour les investisseurs et pour les citoyens, permettra de gérer les attentes et de garantir un climat d’investissement stable. En outre, la publication des documents de renégociation, en conformité avec les standards de l’ITIE, renforcera l’intégrité du processus.

3. Former une équipe de renégociation pluridisciplinaire

Une équipe de renégociation équilibrée, avec une expertise technique et politique, est indispensable. Elle doit inclure des experts indépendants et des acteurs ayant une connaissance approfondie des contrats. L’autorité de cette équipe doit être clairement établie pour éviter les ingérences extérieures.

4. Utiliser judicieusement le soutien externe

L’expertise externe, notamment en droit et en fiscalité, peut être utile. Toutefois, elle doit rester complémentaire aux compétences locales. Le gouvernement doit veiller à ce que les conseillers externes n’empiètent pas sur l’autorité des négociateurs sénégalais.

5. Prévenir les risques de corruption

Afin d’éviter que les renégociations ne deviennent un terreau fertile pour la corruption, le gouvernement doit instaurer des mécanismes de gouvernance stricts. Des mesures comme celles adoptées en Indonésie, où un audit parlementaire a été réalisé avant la renégociation, pourraient être appliquées pour limiter les interférences politiques.

Le Sénégal a l’opportunité de repositionner sa gestion des ressources naturelles à travers ces renégociations. Cependant, le succès de cette démarche dépendra de la rigueur et de la transparence du processus. En s’appuyant sur les meilleures pratiques internationales, le gouvernement peut maximiser les retombées économiques pour le pays tout en rassurant les investisseurs et la population.

Abdoulaye Ba, Chargé de recherche et de données sur l’Afrique à NRGI

Sénégal-Énergies : PACTEJ, un nouvel élan collectif pour une transition énergétique juste

0

La Plateforme des Acteurs de la Société Civile pour une Transition Énergétique Juste au Sénégal (PACTEJ) a officiellement vu le jour. C’est une étape importante pour la société civile sénégalaise. Divers acteurs engagés en faveur d’une gouvernance énergétique inclusive, transparente et responsable, portent cette initiative.

L’objectif de cette plateforme est de mobiliser les forces vives de la société civile et des communautés locales pour assurer une implication active dans la transition énergétique du pays. La PACTEJ vise à améliorer le débat public tout en garantissant la mise en place de mécanismes de contrôle citoyen des engagements pris par l’État, ses partenaires et les investisseurs.

De Fatima Diallo, coordonnatrice de la plateforme, a souligné l’importance de cette mobilisation en déclarant : « cette initiative regroupe les principaux acteurs de la société civile impliqués dans les questions de transition énergétique et environnementale, afin de créer un cadre formel de participation constructive ». Elle a également rappelé que, le Sénégal, deuxième pays africain à signer un accord de Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP), devait impérativement inclure la société civile dans ce processus essentiel. Selon elle, la société civile a un rôle crucial à jouer dans l’accompagnement des initiatives de l’État.

Face à l’urgence climatique, Docteure Diallo a insisté sur la nécessité pour tous les acteurs de collaborer de manière constructive, afin de respecter les objectifs que les États se sont fixés, tout en veillant à préserver l’environnement et à instaurer une transition énergétique durable pour l’avenir.

Cet atelier a également permis à la plateforme de valider ses documents stratégiques et de mettre en place ses instances de gouvernance. Un appel a été lancé à d’autres organisations souhaitant rejoindre la PACTEJ, avec l’appui de partenaires stratégiques tels que la Fondation Heinrich Böll, le Natural Resource Governance Institute, l’African Climate Foundation, OXFAM, le Global Strategic Communications Council, et Natural Justice.

Les acteurs de la plateforme s’engagent à promouvoir des politiques énergétiques durables, respectueuses des droits des citoyens et de l’environnement. Ils veilleront également à ce que les transitions vers les énergies renouvelables prennent en compte les impacts sociaux, économiques et environnementaux, et à renforcer la voix des communautés locales dans les processus décisionnels. La justice climatique et la répartition équitable des bénéfices et des coûts de cette transition seront des priorités, avec une attention particulière portée aux groupes vulnérables.

Le lancement de la PACTEJ marque ainsi un tournant décisif pour la société civile sénégalaise, qui, désormais unie, entend jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le changement climatique et dans la promotion d’une transition énergétique réellement juste et équitable.

Yanda Sow

 

Renégociation des contrats pétroliers au Sénégal : la promesse est-elle réaliste ?

En Afrique, l’exploitation des ressources extractives connait des évolutions dans les perceptions ces dernières années. En 1950, l’Afrique a été dominée et exploitée. En 1960, le continent marque une phase afro-optimiste. De 1990 à 2000, l’Afrique a été animée par le phénomène de la malédiction des ressources naturelles (MRN), qui a été analysé par plusieurs auteurs scientifiques dont Rosser en 2006. De 2000 à 2020, le continent est marqué par un boom extractif. Certains pays comme le Sénégal ont voulu associer les activités extractives et l’émergence dans les programmes de développement (cas du Plan Sénégal Émergent). Depuis 2020, un autre problème se pose à cause des conséquences du changement climatique. Il s’agit de l’incertitude sur la transition énergétique et la volonté manifeste de certains pays africains concernant la souveraineté nationale notamment énergétique et industrielle. En février 2024, le Sénégal adopte un nouveau régime. Bien avant ce nouveau régime, les contrats extractifs ont été critiqués par les acteurs politiques de l’opposition notamment Messieurs Ousmane SONKO et Thierno Alassane SALL, à travers la publication d’ouvrages.

Cette contribution rappelle tout d’abord les dates phares où le sujet sur les contrats pétroliers a encore attiré l’attention de ce nouveau régime. Le 13 juillet 2024, lors de sa sortie face à la presse durant les 100 premiers jours au pouvoir, le Président de la République a souligné que les contrats pétroliers seraient sans doute renégociés. Le 24 juillet 2024, le Directeur de Cabinet du Ministre des Énergies, du Pétrole et des Mines (MEPM) invite les autres parties prenantes notamment au monde universitaire de produire des réflexions scientifiques sur les enjeux de la renégociation des contrats pétroliers tout en restant optimistes. Le 20 août 2024, une commission d’examen des contrats dans le secteur stratégique, constituée de cadres de l’administration, a été installée par le Premier Ministre. C’est dans ce contexte que nous apportons notre contribution pour analyser les éléments clés susceptibles de faire l’objet de renégociation dans les contrats pétroliers. Cette analyse s’articule autour de trois points.

  1. Que faudrait-il renégocier ?
  2. A qui profite l’exploitation des hydrocarbures offshore ?
  3. Que représentent l’environnement et ses richesses dans la négociation des contrats ?

L’objectif de cette contribution est de participer au débat public scientifique en tant que chercheur dans le domaine de l’environnement et des industries extractives mais aussi en tant que citoyen sénégalais. Les réponses aux questions ainsi formulées sont développées dans les lignes suivantes.

Que faudrait-il renégocier ?

Par rapport à la première question formulée, nous l’analyserons sous l’angle de la répartition des parts (profit oil) et les pourcentages relatifs à la déduction des coûts (cost stop & cost oil) pour permettre à l’État de saisir les niches qui peuvent faire point de discussion lors d’une éventuelle renégociation des contrats. A cet effet, une analyse comparative sera effectuée en premier lieu sur les contrats relatifs à l’exploitation des gisements offshore de Grand Tortue Ahméyim (GTA) et de Sangomar, d’une part, elle cible les pourcentages élevés sur la déduction des coûts pétroliers et ses risques pour le Sénégal, d’autre part.

En comparant les projets GTA et Sangomar en cours, sur la répartition des parts entre l’État et les contractants, il ressort une différence très remarquable sur les parts de l’État : profit oil. Ce qui permet de dire que le contrat hérité par Woodside Energy, concernant l’exploitation du gisement de Sangomar, est moins avantageux pour l’État si on le compare à celui hérité par BP et ses partenaires dans le cadre du projet de GTA.

Cette différence peut faire l’objet de revue dans une perspective de renégociation. Là où l’État devrait profiter de 20 % des parts dans le contrat de Sangomar dans un contexte où la production journalière atteindrait 100 000 barils/jour (cf. article 22 dudit contrat de RSSD), celui du gisement de GTA lui permettra d’atteindre 50 % des parts si la production journalière tournerait autour de 60 000 à 90 000 barils ou gaz équivalent (cf. article 22 dudit contrat). Ainsi, nous profitons de l’occasion pour rappeler que les signatures des deux contrats de recherche et de partage de production portant sur les blocs de Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond (RSSD) et sur le bloc de Saint-Louis Offshore Profond datent respectivement du 15 juillet 2004 et du 17 janvier 2012. Le premier contrat a déjà fait 20 ans. C’était sous tutelle de l’ancien Ministre des Énergies et des Mines, Monsieur Madické NIANG. Le second fait aussi 12 ans, sous tutelle de l’ancien Ministre d’État, Ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens et des Infrastructures de l’Énergie, Monsieur Karim WADE, tous signés durant le régime du Président Abdoulaye WADE sur l’intervalle 2000-2012. Remplacé par le Président Macky SALL en mars 2012, ce dernier a joué un rôle important dans la recherche et la promotion du bassin sédimentaire sénégalais. Ces efforts ont abouti à des découvertes importantes en hydrocarbures mais le Président sortant n’a pas eu l’occasion de fêter la production du premier baril sénégalais. Suite à ces importantes découvertes de 2014 à 2017, une politique de gouvernance des ressources naturelles a été lancée pour renforcer le cadre institutionnel, politique, règlementaire et stratégique du secteur pétro-gazier durant la période 2016-2023. Ces initiatives ont été soutenues par le projet d’Assistance technique de la Banque mondiale piloté par GES-PETROGAZ, bras technique du COS-PETROGAZ et du Ministère en Charge des Hydrocarbures.

Le deuxième point de renégociation doit être orienté sur le cost stop et le cost oil. Dans le cadre d’une éventuelle renégociation des contrats, les termes de l’article 22.1 du contrat relatif à l’exploitation du gisement pétrolier de Sangomar pourraient être revus. En effet, l’État doit faire de telle sorte que le cost stop et le cost oil ne dépassent pas les 60 % quelle que soit la localisation de la zone d’exploitation. Les propos concernant cette idée seront développés dans la deuxième partie de la contribution. Nous rappelons que les projets en cours (GTA et Sangomar) se situent dans la zone offshore profonde, c’est à dire là où les profondeurs d’eau se situent entre 500 mètres et 3000 mètres (art.2 du nouveau code pétroler). Ce qui permet de rappeler que les profondeurs d’eau occupées par le projet Sangomar varient de 700 à 1400 mètres et celles occupées par le projet GTA sont de l’ordre 33 mètres, 120 mètres et 2850 mètres selon les différentes installations. Les éléments de réflexion de la première question nous invitent à aborder la seconde question.

A qui profite l’exploitation des hydrocarbures offshore ?

L’industrie extractive est une arène multi-acteurs où chaque partie tire les intérêts de son côté en se basant sur son expertise et son expérience. Si la question à qui profite est posée, c’est pour analyser l’équilibre d’intérêts des différentes parties prenantes. En 2004, le rapport d’Évaluation des Industries Extractives, commissionné par le Groupe de la Banque Mondiale (GBM), paru le 16 juin dans le Financial Times britannique précise en ces termes : « Non seulement les industries pétrolières, gazières et minières n’ont pas aidé les populations les plus pauvres des pays en voie de développement, mais elles ont appauvri davantage……Cela signifie-t-il que les industries extractives ne peuvent jamais jouer un rôle positif dans l’économie d’une nation ? Non, cela signifie simplement que le seul cas d’un rôle positif que nous ayons pu trouver, concerne des pays dont le régime démocratique s’était à ce point développé que même les plus pauvres pouvaient en tirer certains bénéfices (ex: Botswana). Mais tant que les éléments fondamentaux constitutifs d’une bonne gouvernance: presse libre, système judiciaire opérationnel, respect des droits de l’homme, élections libres et justes- ne sont pas mis en place, le développement de ces industries ne fera qu’aggraver la situation des plus pauvres ».

La problématique posée permet de comprendre davantage les logiques des principaux acteurs (État & Compagnie pétrolière) sur la négociation des contrats et ses contours. Ainsi, pour répondre à la question principale notée ci-dessus, nous nous permettons de rappeler le principe du contrat de recherche de partage de production (CRPP) en sus de faire référence à l’ouvrage scientifique de Claude Raffestin sur la géographie du pouvoir publié en 1980 dans cette réflexion pour mieux aborder la question à qui profite ? Concernant le principe de CRPP, il n’est rien d’autre qu’un partage de ressources entre l’État et le ou les contractant(s). Nous avons l’impression que dans les négociations des contrats pétroliers offshore, l’État ne prend pas en compte la considération de ses richesses écologiques du milieu réceptif des projets. Les recherches démontrent que l’exploitation des énergies fossiles va entrainer sans doute des impacts négatifs sur l’écosystème et sur la vie des communautés (Kloff S., 2011). Pourquoi donc accepter que le contractant ait toujours le droit de recevoir chaque année civile, en vue du recouvrement de ses coûts pétroliers, une partie maximale de la production totale commerciale ? Qu’est-ce qui explique que les négociations doivent essentiellement se tourner sur les ressources pétro-gazières et non sur les autres ressources stratégiques du milieu récepteur ? Face à ces interrogations, nous pensons que cette pratique ancienne doit être repensée et renégociée pour que les intérêts dans les contrats soient justes et équilibrés entre les deux parties (État & les compagnies pétrolières). Ces problèmes dégagés dans cette partie invitent à aborder la réflexion sur les préoccupations environnementales et sociales dans les contrats pétroliers.

Que représentent l’environnement et ses richesses dans la négociation des contrats ?

Avant de répondre à cette question, nous rappelons que les eaux côtières de l’écorégion marine ouest-africaine sont parmi les plus poissonneuses au monde, grâce aux alizés qui poussent les eaux de surface pauvres en nutriments au large et ramènent des eaux riches en nutriments des profondeurs de l’océan Atlantique en surface (Kloff S. et al., 2005). Ce phénomène est appelé upwelling ; il provoque une explosion de la croissance algale qui forme la base d’une chaîne alimentaire extrêmement productive en Mauritanie, au Sénégal, en Guinée Bissau, etc. (Wolff, et al., 1993 ; PRCM, 2000 ; Samb and Demarcq, 1989).

Vu la richesse écologique du milieu récepteur des projets pétroliers offshore, les pertes et dommages ont-ils été pris en compte dans la négociation de base des contrats ? Cette question permet de pousser la réflexion sur le point ci-après pour comprendre à qui profite réellement l’exploitation des hydrocarbures offshore entre l’État, le ou les opérateurs et la population, voire les communautés ?

Avant le démarrage des projets pétroliers offshore, des études d’impact environnemental et social ont été réalisées par les promoteurs de ces projets. Ces études ont été souvent critiquées par des experts et des consultants sur la négligence de la prise en compte de certains risques environnementaux et sociaux, voire économiques au plan local.

Après une dizaine d’années d’activités d’exploration, de développement et de production des projets pétroliers offshore, la situation des communautés s’aggrave de plus en plus. Certains en ont eu ras le bol et menacent de perturber les activités industrielles des compagnies. D’autres se désespèrent compte-tenu du non accès à leur zone traditionnelle de pêche et du manque de revenus à cause des zones d’exclusion et de la migration des espèces halieutiques dans les périmètres de sécurité. Ce phénomène frappe plus les communautés qui se situent sur la Langue de Barbarie, dans la région de Saint-Louis. Cela renvoie à une préoccupation majeure sur le modèle de développement adopté par les compagnies dans le cadre de l’exploitation des gisements offshore. A l’État actuel des projets pétroliers, le problème est plus centré sur les aspects socioéconomiques que ceux environnementaux. Cela souligne que la négociation ou la renégociation des contrats ne doit pas se limiter uniquement sur les compétences basées sur le droit, la fiscalité, l’économie, ou la géologie ; d’autres compétences basées sur l’environnement, la sociologie, etc., doivent être considérées sur la table de négociation si on veut vraiment réussir l’équilibre des intérêts entre les deux parties (État et contractants) dans les contrats pétroliers.

Pour conclure, la renégociation des contrats dans les projets extractifs n’est pas un phénomène nouveau et c’est toujours possible quand un nouveau régime s’installe. En guise d’exemple, le Libéria peut être cité comme un cas d’école. Selon Raja Kaul et Antoine Heuty, le gouvernement de la Présidente Ellen Johnson Sirleaf a effectué une renégociation des contrats extractifs entre 2006 et 2008. De même, Paul Seagel, souligne que le Liberia disposait de 102 contrats extractifs, avant l’arrivée du nouveau régime. Une fois l’installation du gouvernement, les 52 ont été acceptés, les 36 annulés et les 14 renégociés. Par rapport à la situation actuelle du Sénégal, les contrats signés dans le secteur extractif peuvent aussi faire l’objet de révision. C’est vrai qu’il existe des clauses de stabilisation, de renégociation, de confidentialité et de transparence dans ces contrats. Mais au-delà de l’aspect juridique, les deux parties peuvent se retrouver autour d’une table de négociation pour discuter sur l’équilibre des intérêts. Nous précisons que les compagnies en activité ont hérité les contrats des projets en cours d’exploitation. Ce qui explique que ces compagnies n’ont pas payé le prix du risque sur la recherche. Elles sont intervenues après les découvertes et tous les coûts pétroliers seront supportées par la vente des ressources du sous-sol de l’État d’où l’intérêt de revoir les termes de renégociation des contrats de façon juste et équitable.

 

Dr Abdou GUÈYE

Environnementaliste spécialisé en gouvernance des industries extractives. Membre associé du laboratoire Leïdi Dynamiques des territoires et Développement (DTD), Département de Géographie/UGB. abdourahmangueye@gmail.com

Sénégal-RSE-GTA : Le programme SAMA XALATT SAMA PROJET de Kosmos a accompagné 100 jeunes entrepreneurs à Saint-Louis.

 

Le Kosmos Innovation Center annonce avoir accompagné près de 100 jeunes entrepreneurs ont terminé avec succès le programme DOOR Entrepreneuriat et sont prêts à se lancer dans leur aventure entrepreneuriale. Ces participants, sélectionnés parmi près de 200 candidats, ont acquis des compétences et des connaissances inestimables qui les aideront à créer leur propre entreprise.

 

Le programme DOOR Entrepreneuriat a été conçu pour offrir une formation complète sur les éléments essentiels de l’entrepreneuriat qui a permis aux participants de discuter de leurs idées et de construire des réseaux d’affaires cruciaux.

L’un participants, Abdoul Aziz, a expliqué comment il compte utiliser les acquis du programme DOOR Entrepreneuriat pour poursuivre ses ambitions entrepreneuriales.

Abdoul Aziz Dabbakh Diop, 26 ans, décrit son expérience « Mon esprit s’est éclairé de nouvelles connaissances et mon cœur rempli d’énergie. Une aventure enrichissante au centre de la création d’entreprise. »

Tirer parti d’une tradition couronnée de succès

Le Kosmos Innovation Center, créé par Kosmos Energy pour investir dans les jeunes et les entrepreneurs, a déjà formé plus de 5 000 personnes au Ghana, en Mauritanie et au Sénégal. Il a accordé près d’un million de dollars de fonds d’amorçage et créé des centaines d’emplois.

Anna Sarr, coordinatrice du Kosmos Innovation Center au Sénégal, s’est réjouie de l’impact du programme.

« Nous sommes ravis de la popularité du programme DOOR Entrepreneuriat à Saint Louis. L’enthousiasme et l’éventail des idées commerciales présentées par ces jeunes laissent entrevoir un avenir prometteur pour l’économie de Saint Louis. Ces entrepreneurs seront sans doute la prochaine génération d’employeurs dans la région. Nous sommes impatients de voir lesquels de ces 100 jeunes poursuivront leur ambition vers la création d’une nouvelle entreprise ».

Lancement d’un nouveau programme d’entrepreneuriat

SAMA XALATT SAMA PROJET est conçu pour les jeunes âgés de 18 à 35 ans qui ont une idée d’entreprise claire et qui souhaitent obtenir de l’aide pour la concrétiser. Les participants sélectionnés suivront quatre semaines de formation en groupe et deux semaines de coaching individuel, axées sur l’étude de marché, la gestion financière et la préparation de la présentation. Le point d’orgue sera une journée de démonstration avec des possibilités de financement pour cinq entreprises, jusqu’à concurrence de 10 000 dollars au total. C’est le programme idéal pour tous ceux qui veulent s’engager dans leur idée d’entreprise et travailler à son lancement.

Yanda Sow

 

 

 

 

Sénégal- Oil & Gas :  Le REDESS passe à la loupe les défis et opportunités du secteur

Le Rassemblement des Experts pour le Développement Économique et Social du Sénégal (REDESS) a récemment organisé un panel de haut niveau pour aborder les défis et les opportunités du secteur Oil & Gas pour les entreprises sénégalaises. Ainsi, au cœur des discussions, Monsieur Ismaila Dione, Secrétaire général du REDESS, a mis en avant les principaux enjeux auxquels le Sénégal doit faire face en tant que nouveau producteur de pétrole et de gaz.

Le Secrétaire général du REDESS M. Ismaila Dione a salué l’approche proactive du Sénégal en matière de réglementation et de politique énergétique. Il a notamment souligné que le pays s’est doté d’un cadre juridique solide, en particulier avec la loi sur le contenu local, qui favorise la participation des entreprises sénégalaises dans le secteur Oil & Gas.

« L’un des faits majeurs que nous pouvons retenir de ce panel de haut niveau, c’est que le Sénégal s’est doté d’un cadre juridique et réglementaire avec notamment la loi sur le contenu local, qui est aujourd’hui une avancée majeure par rapport à certains pays qui ont commencé fort longtemps l’exploitation du pétrole et du gaz chez eux. Donc, on peut dire que le Sénégal commence bien ses projets pétroliers et gaziers », a-t-il declaré.

Pour lui, cette loi garantit que les retombées économiques profitent aux entreprises locales en leur offrant une place dans la chaîne de valeur du secteur.

Cependant, malgré ce cadre favorable, Ismaila Dione a souligné les défis majeurs auxquels sont confrontées les petites et moyennes entreprises (PME) sénégalaises. Notamment, il s’agit de leur capacité à être compétitives et leur accès au financement, deux conditions indispensables pour profiter des opportunités du secteur.

« Les défis aujourd’hui, c’est comment faire bénéficier les PME locales sénégalaises des retombées du Oil & Gas. Aujourd’hui, c’est la question liée à la compétitivité de nos PME, à la bancabilité de leurs dossiers, mais également à l’accès au financement, qui se pose », a dit le Secrétaire général du REDESS.

Ainsi, les entreprises locales doivent améliorer la « bancabilité » de leurs projets, afin de mieux convaincre les institutions financières à leur fournir les fonds nécessaires pour participer aux projets pétroliers et gaziers, où les investissements sont souvent conséquents.

De plus, le secteur pétrolier et gazier impose des normes et des standards internationaux très élevés. Pour Ismaila Dione, la formation des entreprises locales est donc essentielle afin qu’elles puissent répondre à ces exigences. Il a également insisté sur la nécessité de formaliser les entreprises pour structurer ce secteur, qui, bien que prometteur, reste exigeant.

« La formation des PME est fondamentale dans un secteur très exigeant, avec des normes et des standards internationaux très élevés. Donc la question de la formation et de la formalisation est une question multisectorielle, et l’État, les banques comme les entreprises ont une partition à jouer dans ce domaine ».

Ainsi, la collaboration entre l’État, les banques et les entreprises est cruciale pour permettre au secteur Oil & Gas d’atteindre son plein potentiel et de contribuer de manière significative au développement économique du pays.

Enfin, outre les défis pour les PME, l’essor du secteur Oil & Gas au Sénégal aura des répercussions importantes sur le système bancaire, les recettes publiques et l’emploi. Les banques devront ainsi adapter leurs offres de services pour soutenir les entreprises locales et faciliter leur accès aux financements. De plus, les recettes fiscales générées par cette nouvelle industrie renforceront la capacité de l’État à financer des projets de développement.

Finalement, ce secteur devrait créer de nombreuses opportunités d’emploi, aussi bien directes qu’indirectes, contribuant ainsi à la croissance économique du Sénégal.

Le Sénégal a entrepris des initiatives prometteuses pour développer son secteur pétrolier et gazier, mais de nombreux défis restent à relever. Les déclarations de Monsieur Ismaila Dione lors de ce panel montrent que le succès de cette industrie dépendra de la capacité du pays à renforcer la compétitivité de ses PME, à leur offrir un accès au financement, et à investir dans la formation.

Toutefois, le cadre juridique en place, avec la loi sur le contenu local, constitue un solide point de départ. Néanmoins, la collaboration de tous les acteurs sera essentielle pour faire de ce secteur un véritable levier de développement économique.

Yanda Sow

 

Sénéga-Gaz de Yaakar-Teranga : L’AJTREPE analyse les défis environnementaux et économiques

L’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives et la Préservation de l’Environnement (AJTREPE), en partenariat avec les autorités locales de Cayar, a récemment organisé une journée de reboisement, symbolisant l’engagement fort pour la protection de l’environnement dans cette commune côtière. C’était également l’occasion de procéder à une analyse profonde des enjeux économiques et sociaux.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par les défis climatiques, tels que la déforestation, la perte de terres arables et la montée des eaux, mais aussi par l’exploitation prochaine des ressources gazières à Cayar. En réponse à ces enjeux, l’AJTREPE a offert 500 plants, principalement des filaos et des arbres fruitiers, à la commune. Lors de la cérémonie, le maire de Cayar, Alioune Ndoye, a exprimé sa profonde gratitude envers les journalistes et l’association pour avoir choisi sa commune parmi tant d’autres. « Nous avons bon espoir que la baraka est avec nous, car la pluie a accompagné notre plantation symbolique », a-t-il déclaré. Le maire a annoncé la tenue prochaine d’un forum sur l’exploitation du gaz, soulignant l’importance de la participation des journalistes pour garantir le succès de cet événement. Il a également tenu à remercier les services des eaux et forêts pour leur contribution à la réussite de cette journée.

Sensibilisation sur les impacts environnementaux

Fatou Laye Mbaye Diop, Vice-présidente chargée de la Communication et de la Formation à l’AJTREPE, a rappelé le contexte environnemental complexe de Cayar, marqué par la salinisation des sols et l’avancée de la mer. Elle a précisé que les journalistes de l’association ont décidé, au-delà de leur rôle d’informer et de sensibiliser, ont décidé d’agir aux côtés des populations locales. « L’exploitation du pétrole et du gaz est bénéfique, mais elle est aussi accompagnée d’impacts environnementaux significatifs », a-t-elle déclaré. Mme Diop a exhorté les habitants de Cayar à prendre soin des arbres plantés, les voyant comme un symbole d’un avenir plus vert et plus durable pour la commune. « L’ombre des arbres est précieuse, mais quand elle génère des activités économiques, c’est encore mieux », a-t-elle ajouté, en espérant que d’autres communes suivront l’exemple de Cayar.

Défis de l’exploitation gazière à Cayar

Lamine Diagne a présenté une étude détaillant les impacts environnementaux potentiels du projet gazier Yakaar-Teranga à Cayar, en s’appuyant sur des expériences similaires observées dans d’autres pays. Parmi les risques identifiés, figurent les obstacles à la pêche causés par les installations gazières, le rejet des eaux usées, la pollution atmosphérique et sonore, ainsi que les risques d’intoxications aiguës et chroniques. M. Diagne propose une surveillance rigoureuse des concentrations chimiques par les autorités compétentes pour prévenir toute intoxication. Il a également appelé à instaurer des cadres d’échange pour inclure les pêcheurs locaux dans les discussions sur les projets gaziers.

opportunités économiques pour les communautés locales

Malgré ces défis, Omar Cissé, membre du Comité National de Suivi du Contenu Local, à  mis l’accent sur les opportunités économiques que l’exploitation gazière pourrait offrir aux communautés locales. Il a souligné l’importance de la loi sur le contenu local dans le secteur des hydrocarbures, adoptée en 2018 et qui vise à promouvoir l’emploi local, à renforcer les capacités des locaux et à faciliter le transfert de technologies. Selon M. Cissé, les marchés liés aux services tels que le traitement, l’inspection, la restauration, l’hôtellerie et la finance représentent des opportunités concrètes pour les habitants de Cayar. Il a encouragé les populations locales à saisir ces opportunités pour améliorer leur situation économique tout en contribuant activement à la gestion des ressources naturelles de leur région.

Cette journée initiée par AJTREPE,  est la première d’une série qui devrait mener les journalistes dans les zones d’exploitation pétrolières et minières, ainsi que dans d’autres localités impactées par les changements climatiques.

Yanda Sow