Le Rassemblement des Experts pour le Développement Économique et Social du Sénégal (REDESS) a récemment organisé un panel de haut niveau pour aborder les défis et les opportunités du secteur Oil & Gas pour les entreprises sénégalaises. Ainsi, au cœur des discussions, Monsieur Ismaila Dione, Secrétaire général du REDESS, a mis en avant les principaux enjeux auxquels le Sénégal doit faire face en tant que nouveau producteur de pétrole et de gaz.
Le Secrétaire général du REDESS M. Ismaila Dione a salué l’approche proactive du Sénégal en matière de réglementation et de politique énergétique. Il a notamment souligné que le pays s’est doté d’un cadre juridique solide, en particulier avec la loi sur le contenu local, qui favorise la participation des entreprises sénégalaises dans le secteur Oil & Gas.
« L’un des faits majeurs que nous pouvons retenir de ce panel de haut niveau, c’est que le Sénégal s’est doté d’un cadre juridique et réglementaire avec notamment la loi sur le contenu local, qui est aujourd’hui une avancée majeure par rapport à certains pays qui ont commencé fort longtemps l’exploitation du pétrole et du gaz chez eux. Donc, on peut dire que le Sénégal commence bien ses projets pétroliers et gaziers », a-t-il declaré.
Pour lui, cette loi garantit que les retombées économiques profitent aux entreprises locales en leur offrant une place dans la chaîne de valeur du secteur.
Cependant, malgré ce cadre favorable, Ismaila Dione a souligné les défis majeurs auxquels sont confrontées les petites et moyennes entreprises (PME) sénégalaises. Notamment, il s’agit de leur capacité à être compétitives et leur accès au financement, deux conditions indispensables pour profiter des opportunités du secteur.
« Les défis aujourd’hui, c’est comment faire bénéficier les PME locales sénégalaises des retombées du Oil & Gas. Aujourd’hui, c’est la question liée à la compétitivité de nos PME, à la bancabilité de leurs dossiers, mais également à l’accès au financement, qui se pose », a dit le Secrétaire général du REDESS.
Ainsi, les entreprises locales doivent améliorer la « bancabilité » de leurs projets, afin de mieux convaincre les institutions financières à leur fournir les fonds nécessaires pour participer aux projets pétroliers et gaziers, où les investissements sont souvent conséquents.
De plus, le secteur pétrolier et gazier impose des normes et des standards internationaux très élevés. Pour Ismaila Dione, la formation des entreprises locales est donc essentielle afin qu’elles puissent répondre à ces exigences. Il a également insisté sur la nécessité de formaliser les entreprises pour structurer ce secteur, qui, bien que prometteur, reste exigeant.
« La formation des PME est fondamentale dans un secteur très exigeant, avec des normes et des standards internationaux très élevés. Donc la question de la formation et de la formalisation est une question multisectorielle, et l’État, les banques comme les entreprises ont une partition à jouer dans ce domaine ».
Ainsi, la collaboration entre l’État, les banques et les entreprises est cruciale pour permettre au secteur Oil & Gas d’atteindre son plein potentiel et de contribuer de manière significative au développement économique du pays.
Enfin, outre les défis pour les PME, l’essor du secteur Oil & Gas au Sénégal aura des répercussions importantes sur le système bancaire, les recettes publiques et l’emploi. Les banques devront ainsi adapter leurs offres de services pour soutenir les entreprises locales et faciliter leur accès aux financements. De plus, les recettes fiscales générées par cette nouvelle industrie renforceront la capacité de l’État à financer des projets de développement.
Finalement, ce secteur devrait créer de nombreuses opportunités d’emploi, aussi bien directes qu’indirectes, contribuant ainsi à la croissance économique du Sénégal.
Le Sénégal a entrepris des initiatives prometteuses pour développer son secteur pétrolier et gazier, mais de nombreux défis restent à relever. Les déclarations de Monsieur Ismaila Dione lors de ce panel montrent que le succès de cette industrie dépendra de la capacité du pays à renforcer la compétitivité de ses PME, à leur offrir un accès au financement, et à investir dans la formation.
Toutefois, le cadre juridique en place, avec la loi sur le contenu local, constitue un solide point de départ. Néanmoins, la collaboration de tous les acteurs sera essentielle pour faire de ce secteur un véritable levier de développement économique.
Yanda Sow