samedi, mai 24, 2025
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Guinée-Sangarédi : La jeunesse mise sur l’après mines

La sous-préfecture de Sangarédi, préfecture de Boké, Nord-Est du pays est une zone d’exploitation minière par excellence. Elle dépend fortement de la rente minière. Seulement, les mines vont finir un jour. C’est pourquoi, l’association Kakandé Fashion veut anticiper, pour sensibiliser les jeunes à prendre conscience de l’après exploitation minière.

Au cours d’une conférence sur le thème «Sangarédi après l’exploitation minière», l’association s’est réunie à la maison de la jeunesse, pour débattre de la question. Tous sont d’accord que cette ville minière est vulnérable, puisqu’en matière de développement, elle dépend des sociétés minières notamment en matière de fourniture d’électricité, d’eau et autres infrastructures. Aussi, l’économie est adossée à l’exploitation minière, d’autant plus que le peuplement de la localité est lié à la bauxite. 

Préoccupé par cette situation, Houdi Bah, maire de Sangarédi est néanmoins optimiste : « nous devons être positifs dans nos têtes qu’après les mines, Sangarédi va s’en sortir. Nous devons réfléchir sur les voies et moyens de la survie de notre ville. Pour cela, nous, autorités communales, nous devons prendre conscience ainsi que la jeunesse. La question préoccupe tout le monde. La jeunesse et l’élite doivent se battre, se préparer après les mines, pendant l’exploitation ». Il a rappelé les efforts fournis dans ce sens.

« C’est maintenant ou jamais que les habitants de Sangarédi doivent prendre leurs responsabilités, pour éviter le syndrome Fria », a indiqué le directeur de l’ONG Action Mines Guinée, Amadou Bah, en même temps conférencier. Il a invité la jeunesse de Sangarédi à réfléchir sur des activités génératrice de revenus, notamment, l’agriculture, le tourisme,  les start-up, la technologie, la culture, l’élevage… une économie diversifiée où l’agriculture est le moteur.

Dans une zone minière où les projets sont en perpétuelle extension, l’agriculture peut-elle prospérer ? Le conférencier répond que le Code des collectivités est clair : chaque localité doit avoir un plan de gestion environnemental. Amadou Bah ajoute qu’il restera forcément des zones agricoles dans la sous-préfecture de Sangarédi.  

« Sangarédi doit vivre après les mines », insiste un spécialiste d’énergie, résidant à Sangarédi-centre. Il pense qu’on peut créer un hub à partir duquel se fera la production des énergies renouvelables notamment le solaire, pour la transformation des produits locaux. 

Ibrahima Sory Kourouma, responsable de projet à Action Mines Guinée a invité à lire les conventions qui ont amené les sociétés dans leur localité, pour éviter l’amalgame entre la responsabilité de ces entreprises et celle de l’Etat. « Parce que souvent, on demande trop aux sociétés ».

Certains participants pensent qu’il faut inculquer une bonne éducation financière aux communautés qui reçoivent des centaines de millions de francs guinéens, à l’issue des compensations.

Mamadou Diallo (APM Guinée)

Sénégal-Energie :  L’autonomisation des femmes passe par la formation.

Il faut aller plus loin dans l’accompagnement des filles , en les aidant à s’orienter davantage vers les filières scientifiques et à développer leurs capacités entrepreneuriales.

Le ministre de l’énergie et des mines a reçu la visite  d’une délégation des partenaires  Sida et Energia. Cette visite s’inscrit dans le cadre des activités de suivi et évaluations de leurs programmes installés au Sénégal, mais également jeter les bases d’un nouveau partenariat visant notamment les questions de l’autonomisation des femmes.

 En effet Mme Sophie Gladima,  s’est félicité de cette initiative et de donner des orientations en invitant ses hôtes à s’investir davantage dans  la formation des femmes afin de leur permettre d’être plus autonomes, mieux, de pouvoir se prendre en charge  « La question de l’autonomisation va passer certainement par la formation des femmes , mais également des jeunes » a déclaré Mme Gladima d’emblé.

Conduite par Mme Sheila OPARAOCHA directrice générale d’Energia et de son responsable de projet Mme Silvia SARTORIC, ainsi que Mme Gisela STRAND,la délégation a évoqué avec Mme GLADIMA des questions relatives au suivi des projets financés au Sénégal qui sont en cours. Par ailleurs, il a également été question de  l’autonomisation des femmes , de l’accessibilité à la santé, l’éducation mais aussi de la production , qui occupent une place importante aussi bien pour les partenaires que les autorités étatiques.

 » Nous sommes en visite au Sénégal dans le cadre du suivi des projets que nous avons financés à travers Energia et Énergie 4 impacte. C’est donc une occasion très importante pour nous les partenaires pour constater les progrès sur le terrain mais en même temps, connaître les défis à relever » a déclaré Mme Gisela STRAND responsable genre à sida.

 Selon Mme Gisela, un travail remarquable est en train d’être fait sur le terrain grâce aux partenaires. « Cette visite nous a permis de rencontrer nos partenaires, les microfinances, des groupements de femmes, qui ont fait des des investissements dans l’énergie solaire. Et j’avoue que j’étais impressionné de ce qu’elles sont capables de réaliser avec l’énergie solaire surtout dans l’agriculture. On a visité 5 groupements de femmes qui sont dans des secteurs différents allants de la production de riz, du maraîchage et c’est vraiment un plaisir pour la Suède d’avoir contribué à ces progrès » s’est réjoui Mme en accordant une importance capitale aux défis que constituent les changements climatiques.

C’est dans ce même ordre d’idée que Mme Awa Thiaka Dieng chargée des questions de genre au niveau du ministère du pétrole et des mines s’est félicité de l’intérêt que suscite cette collaboration pour . » Cette visite pose les jalons d’une collaboration qui va se renforcer. Nous en avons profité pour formuler un certain nombre de demandes en faveur des femmes,  pour les aider à se développer par elles-même.  Cela passe nécessairement par  le renforcement de capacité, aussi , leur doter de plateformes solaires , les organiser en GIE, et  enfin leur donner des formations qualité dans des domaines comme la saponification, la valorisation, la transformation des produits agricoles ainsi de suite » a-t-elle déclaré. 

Dans leurs engagements mutuels, les parties prenantes entendent  oeuvrer davantage à renforcer ce partenariat au grand bénéfice des femmes. »On a été très encouragé d’entendre Mme le ministre évoquer l’intérêt à soutenir la formation des femmes aussi bien des jeunes. Et il est important pour nous dans les prochaines années de continuer notre travail d’appui aux femmes surtout au niveau rural mais aussi de soutenir la formation aussi bien des jeunes filles que des jeunes gens pour les aider à identifier les opportunités et améliorer l’accès à l’énergie aux communautés et aux entreprises » a fait savoir Mme Silvia.

 Ainsi ajoute t-elle « A partir de ce que l’on a vu sur le terrain et au sortir de cette rencontre qu’on vient de faire avec le ministre du pétrole et des mines, on est encore plus convaincu qu’on veut amplifier et multiplier les bonnes pratiques que nous avons vu avec les groupements de femmes qui ont bénéficié des appuis de la suède toutes ces années grâce au partenariat avec energie 4 impactes » a fait savoir  Silvia.

La délégation s’est ensuite rendue au siège du réseau siggil jigeen où la présidente Mme Sophietou Diop a porté le plaidoyer du partenariat comme stipulé par l’article 17  des ODD. « Rien ne peut se faire aujourd’hui dans ce monde sans partenariat » martelle Sophietou Diop.

Yanda Sow

 Exploitation Hydrocarbures: Comprendre les Plans de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) par les communautés

S’inscrivant dans le cadre du lancement de la phase 2 de son programme de gouvernance responsable des hydrocarbures au Sénégal, Legs-Africa a initié ce panel en ligne, sous le thème « Enjeux des impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation du pétrole et du gaz ». 

C’est plus de deux d’horloges que les  acteurs se sont penchés sur des questions essentielles pour une meilleure protection de l’environnement mais également des populations. Pour le président de Legs-Africa  » Il va falloir aider les communautés dans la compréhension des Plans de Gestion Environnementale et  Sociale et ne pas laisser cette fausse piste de RSE prospérer au détriment des engagements formels prises par les entreprises. » a déclaré M Kane. 

Par ailleurs, pour l’initiateur de ce webinaire, il y a des défis énormes à relever pour réussir ce pari d’une bonne application des PGES. Il s’agit notamment du défi d’anticipation, du défi de la communication pour enfin réussir le défi majeur de la mise en œuvre dont souffre toujours certains plans de gestion dans le secteur extractif.

Selon M Kane, le niveau du débat et la qualité des interventions à l’occasion de ce panel, montrent à suffisance une bonne prise de conscience des acteurs non étatiques et les services de l’Etat, à travailler avec plus d’ouverture, afin de mieux prendre en charge les préoccupations techniques des PGES.

Mme Usha ZIEGELMAYER Directrice de la fondation Heinrich Böll estime qu’il y’a une série d’activités à  faire avec tous les acteurs de la société civile, pour mieux connaître les attentes des populations et les aspects culturels à prendre en compte tout en s’inscrivant dans une perspective de transition énergétique. » Nous devons tirer les leçons de ce qui se passe au Nigeria et savoir ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. C’est-à-dire se poser les bonnes questions et réfléchir également sur comment trouver d’autres sources d’énergie propres pour assurer la transition » a-t-elle fait savoir. 

Les enjeux des impacts environnementaux et sociaux issus de l’exploitation du pétrole et du gaz, sont une préoccupation à laquelle, l’Etat accorde beaucoup d’importance. C’est pourquoi, selon M Abdou Gueye de la direction de la  gestion environnementale et sociale de la Cos petrogaz, l’Etat est en train de faire des efforts importants  à travers sa politique  environnementale, pour une meilleure prise en charge des questions environnementales. » La gestion de l’environnement  a une dimension transversale. C’est pourquoi grâce au financement de la banque mondiale qui est un partenaire important, nous allons accompagner les acteurs dans le renforcement de capacité dans le but d’un bon suivi des plans de gestion environnementale et sociale soit une réussite » 

De manière globale, il s’agira de sensibiliser sur la pertinence du travail de suivi des études d’impact environnemental et social des projets pétroliers et gaziers, notamment le projet GTA.  Pour cela ajoute M Guèye » Il faut avoir les bons outils pour accompagner l’Etat et trouver les moyens nécessaires pour la réussite du suivi  tout en sachant que le risque zéro n’existe pas ».

Cependant l’exploitation de ces ressources pose très souvent un dilemme dans le monde entre les devises que compte gagner l’Etat pour financer son développement et le respect strict des engagements des entreprises pour protéger l’environnement.

C’est pourquoi l’expert environnementaliste Mamadou Mouhamadou Lamine Diallo attire l’attention sur un aspect important pour un suivi correct des impacts environnementaux et sociaux « La valorisation des ressources pose problème dans beaucoup de pays dans le monde. En ce qui concerne le Sénégal on est en avance sur certains aspects théoriques pour une exploitation qui peut durer 20 à 30 années, cependant cela n’écarte pas totalement les inquiétudes si on voit bien ce qui se passe à mboro et à sabodala »  

Yanda Sow

Sous-secteur mines artisanales :  Le Sénégal renforce son cadre juridique et institutionnel.

L’encadrement et la promotion des mines artisanales faut-il le rappeler, a été hissé au rang des priorités du gouvernement comme l’un des 6 points du projet minier phare dans le plan Sénégal émergent (pse).

Le ministre des mines et de la géologie, à l’occasion de l’ouverture de le l’atelier  de partage et de validation de la stratégie nationale d’encadrement et de promotion des mines artisanales qu’il a fait l’honneur de présider, a invité les acteurs à s’approprier ce document comme référentiel pour la bonne gouvernance du secteur.

« Au-delà des actions qui sont menées sur le terrain par les parties prenantes mènent à différentes échelles, il est  aujourd’hui nécessaire de se doter d’un document d’orientation stratégique pour une meilleure  gestion de l’exploitation minière. 

Ainsi, poursuit il « Nous savions que l’exploitation minière artisanale d’or communément appelé orpaillage  constitue une activité  séculaire et saisonnière des populations des populations vivant dans  les zones d’exploitation minière artisanale ». 

En effet , rien qu’en 2017 selon les données fournies par l’ANSD, le secteur de l’orpaillage avait généré 4,3 Tonnes d’or , représentant pour l’année considérée plus de la moitié de la production industrielle. Aujourd’hui avec des données plus récentes cette production a beaucoup augmenté générant plus de 200 milliards fcfa de valeurs ajoutées dans ce sous-secteur. De quoi susciter l’intérêt de tous. 

Par ailleurs , malgré ce tableau très lustre que laisserait apparaître cette importante manne financière émanant de l’orpaillage, force est de constater que c’est un secteur qui échappe au contrôle. Le constat est du ministre Oumar Sarr.  » C’est un secteur où chacun fait ce qu’il veut. Chaque année plus de 2 tonnes d’or échappent au contrôle en se faisant passé pour de l’or recyclé pour être exporté ensuite à Dubaï « 

Pour lui ces pratiques sont autant de difficultés qui font que, les orpailleurs sénégalais bénéficient pas suffisamment de l’orpaillage. Le sous secteur emploie plus de 30 000 personnes dont 60% sont des ressortissants de pays étrangers. Ce que regrette le ministre tout en pointant du doigt certains acteurs comme des complices.  » Les commerçants étrangers ont parfois des représentants sénégalais dans ces zones d’exploitation  pour financer certains orpailleurs pour en retour avoir l’exclusivité de leur  acheter leurs or. Cela doit cesser et nous devons travailler à ce que l’or issu de cette exploitation artisanale puisse rester dans le pays d’où l’importance d’aller vers la semi mécanisation afin de formaliser le secteur. » 

Les différentes tentatives, d’organiser l’exploitation artisanale et la commercialisation de l’or au Sénégal n’ont pas eu les effets escomptés. Ainsi, il apparaît urgent de s’organiser et cela devient à la fois une priorité et une nécessité absolue pour des pays comme le Sénégal. Il est important également d’indiquer que le secteur de l’orpaillage a bénéficié d’interventions visant à améliorer les conditions de travail dans les sites d’orpaillage notamment avec le programme d’appui au secteur minier (PASMI), du projet de  création d’une filière d’or équitable et réduction de l’utilisation du mercure dans le sous-secteur de l’EMAPE d’or de L’ONUDI en Afrique de l’ouest, dont le Sénégal faisait partie des bénéficiaires. 

Yanda Sow

Sénégal-Rapport ITIE 2021 : Une amélioration des revenus du secteur extractif

L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) a procédé à la publication du rapport couvrant l’année 2021. Selon les éléments du rapport d’activités de l’année fiscale 2021 presenté par l’ITIE, le total des revenus générés par le secteur extractif pour l’année 2021 s’élève à 223,15 milliards de FCFA (385,31 millions USD), dont 206,04 milliards affectés au budget de l’Etat.

En 2021, les revenus encaissés du secteur extractif par le Trésor s’élèvent à 206,04 milliards FCFA. Ils se détaillent par secteur comme suit Secteur des hydrocarbures 12,27 milliards de FCFA pour l’année 2021et 12,58 milliards de FCFA   pour l’année 2020 pour le secteur minier, 193,77 milliards de FCFA et 155,18 milliards de FCFA respectivement pour les années 2021-2020.

En effet le secteur extractif Sénégalais a connu durant cette période une importante augmentions de l’ordre 38.99 milliards de FCFA en valeur absolue, soit une progression 21.8% en valeur relative pour le total des revenus.

Rien que pour le secteur minier, il est noté une augmentation de 40.16 milliards de FCFA passant de 162.85 milliards de FCFA en 2020 à 203.01 milliards en 2021. Une situation qui contraste avec le contexte de la pandémie qui a marqué la période 2020-2021.

L’augmentation de la production d’or, la hausse des prix du zircon et des phosphates entre 2020 et 2021, la hausse des redevances minières payées par les mines d’or (Sabodala-Massawa et Mako) passant de 17 847 798 473 FCFA en 2020, à 25 001 275 245 FCFA en 2021, les paiements cumulés de BARRICK GOLD de 9 678 167 296 FCFA, au titre de redressements fiscaux, et l’évolution des paiements perçus par le Trésor au titre des dividendes et de l’IRVM et de l’IS recouvrés par les Impôts, y sont pour quelque chose.

Cependant malgré un tableau plutôt reluisant des revenus du secteur extractif, force est de constater que les entreprises locales n’en ont pas beaucoup profité. En effet les sociétés minières retenues dans le périmètre de rapprochement ont été sollicitées pour déclarer le volume des transactions effectuées avec les fournisseurs locaux et étrangers. Et on note un faible volume des transactions avec les fournisseurs locaux.

Conformément aux déclarations ITIE, les services et matières achetés auprès de fournisseurs locaux ont représenté 24,06% du volume des achats des entreprises sélectionnées au titre de 2021. Le volume des transactions, effectuées avec des fournisseurs locaux au titre de l’année 2021, s’élève à 256 927 597 417 FCFA, alors que celui des transactions effectuées avec des fournisseurs étrangers, pour la même période s’élève à 675 290 172 034 FCFA.

Yanda Sow

Sénégal-Secteur extractif : la faible participation des femmes

Selon le dernier rapport ITIE de 2021, le secteur extractif sénégalais emploie 10249 personnes. Les 95,9% sont des nationaux. Dans cet effectif, on ne retrouve que 781 femmes soit un taux de 7,62% de l’effectif global.

En termes de recrutements, nous avons une inégalité basée sur le genre après l’analyse comparative des résultats des rapports 2020 et 2021. On a constaté le recrutement de 840 employés de plus dans le secteur extractif et parmi eux, il n’y a que 57 femmes.

En 2020, sur 9409 employés soit 95,68% des nationaux, les femmes étaient au nombre de 724 soit 7,69% de l’effectif global, relève le rapport de ITIE sur cette période. En effet la contribution directe à l’emploi des hommes dans le milieu est largement supérieure à celle des femmes.

Le droit fondamental attribué aux femmes, c’est-à-dire l’égal accès à l’emploi avec les hommes sans discrimination, dans le secteur extractif, est pris en compte dans les dispositifs de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives. Toutefois la présence des femmes reste insuffisante, puisque le potentiel de création d’emplois est limité pour les femmes. Cela est d’ailleurs illustré par une répartition inégale. 

Fatoumata Bâ

Sénégal-Contribution économique et fiscale : Sabodala Gold dégage 250 milliards de FCFA

Le géant aurifère canadien Endeavour Mining a rendu public son rapport sur sa contribution économique et fiscale de l’année 2021. Une contribution qui a atteint 2 milliard de dollars, soit plus de 1200 milliards de FCFA. Sa filiale sénégalaise, SGO, a contribué à hauteur de 250 milliards.

Après son installation au Sénégal en 2021, Endeavour Mining a présenté un rapport sur sa contribution économique et fiscale de l’année 2021. « Il s’agit d’un rapport dans nos pays d’accueil où nous opérons. C’est pour apporter plus d’informations sur la manière dont Endeavour Mining gère la fiscalités dans le contexte des activités commerciales globales du groupe », a expliqué Abdou Aziz Sy, Directeur Général de Sabodala Gold, sa filiale au Sénégal.

Le rapport a pour objectif, de donner une vue d’ensemble de leurs activités. « Au Sénégal, la contribution économique totale s’élève  434 millions de dollars soit 250 milliards de FCFA en 2021, au bénéfice du PIB. Une grande partie constitue le paiement à nos fournisseurs et prestataires de services, qui sont basés ici et tourne autour de 169 milliards », selon Abdou Aziz Sy qui précise qu’une partie rentre dans le paiement des impôts, des droits de douanes, des taxes, entres autres. C’est un montant de 56 milliards », ajoute le Directeur Général de SGO. 

Cependant, tout n’est pas rose si l’on en croit le Président du conseil départemental de Saraya qui n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude et de faire un plaidoyer. « Les 20 % alloués aux populations sont minimes  ce qui est l’origine de la frustration de certains », selon Moussa Danfakha.  Ainsi, il réclame la correction de ces impaires.

Le Directeur Général d’Endeavour rassure. Pour Abdou Aziz Sy,  « la mine a des exigences et tout en les respectant, on peut faire une discrimination positive pour les accompagner. Nos équipes sont sur le terrain pour les sensibiliser ». Des fonds ont été mis en place par l’Etat pour les déplacés. Cet argent va être redistribué aux personnes concernées.

Sur les 56 milliards payés a l’Etat, 19 milliards constituent la redevance minière et la loi prévoit que 20% doivent retournés aux collectivités territoriales.

Ndèye Mour Sembène

Sénégal : Les femmes exigent leur intégration dans les instances de décisions.

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De plus en plus les femmes au Sénégal, demandent leur implication dans les instances de prises de décisions qui concernent la gestion de ces questions des ressources extractives hautement stratégiques pour le développement économique du pays.

 » le message fort que je veux lancer à l’occasion de cet atelier national, c’est que les femmes ont besoin d’être présentes au sein des instances de gouvernance du gaz et du pétrole notamment le comité national de suivi du contenu local, c’est le GES petro gaz entre autres.  Nous avons besoin de plus de femmes au sein de ces institutions pour prendre en charge les questions sexo-spécifiques de ces femmes. Voilà la demande que nous faisons aujourd’hui au Président de la République  » a déclaré Mme Ngaré Diouf Présidente de l’association Femme Enfance environnement (FEE)

Porté par le réseau siggil jiguéen dans le cadre du projet VLF Sénégal, cet atelier entre dans le cadre du plaidoyer pour le renforcement des capacités des organisations et réseaux d’organisation partenaire dont FEE, pour leur permettre d’acquérir des connaissances sur la question, afin de mieux préparer un argumentaire visant à une présence plus accrue des OSC de défense des droits des femmes et des filles dans les instances de gouvernance du secteur extractif.

En effet selon le rapport ITIE 2020, les femmes ne représentent que 7,69% dans le secteur extractif. D’où toute la pertinence de ce plaidoyer si l’on en croit Mme Gnania Diéne Diassé chargée de projet et responsable du plaidoyer à Women In Mine (WIM) Sénégal. » Nous ne représentons que 7,69% dans le secteur extractif selon le rapport ITIE 2020. Un chiffre qui ne prend pas en compte les entreprises minières, pétrolières et gazières qui entre dans le périmètre de conciliation de l’ITIE »

Toutefois elle précise « Ce qui veut dire que ce chiffre est partiel parce que ne tenant pas en compte les femmes dans les administrations minières, des femmes entrepreneures ou encore des femmes qui ressentent au quotidien les impacts négatifs des activités extractives ».

 La gouvernance sénégalaise du pétrole, du gaz et des mines, longtemps considérée comme un secteur réservé exclusivement aux hommes. Aujourd’hui cette discrimination en défaveur des femmes est en passe de connaître des changements importants grâce à leurs engagements et leur organisation.

25 organisations en partenariat avec le Projet voix et leadership des femmes (VLF Sénégal) ont pris part à la mise en œuvre des activités de plaidoyer sur la thématique de la participation des femmes aux instances du secteur extractif. Un atelier qui consiste à mieux outiller les femmes dans les instances de décisions.

Yanda Sow

Sénégal : 509 milliards de FCFA pour le HUB Minier Régional

Le Sénégal affiche son ambition de devenir un centre de référence des services miniers en Afrique De l’Ouest à travers son projet phare Hub Minier Régional (HMR).

Après cinq semaines de travaux d’ateliers intensifs de structuration (LAB) du projet HMR avec l’ensemble des acteurs, le BOS a présenté les résultats des travaux. En effet, 16 projets structurés au terme de l’atelier portant essentiellement sur trois axes prioritaires. Il s’agit notamment du secteur des services, du secteur de la logistique et le secteur non moins important à savoir le secteur académique.  

« Le LAB aura permis de franchir des pas de géant dans la mise en place du Hub Minier Régional et le rapport remis par le Directeur du BOS va permettre d’améliorer considérablement l’étude de faisabilité. Dès lors le vrai travail commence et j’engage la cellule d’exécution de prendre le relais du LAB et de s’approprier les deux rapports à savoir le LAB et l’étude de faisabilité pour les parfaire afin de faire en sorte que le HMR réponde à sa vocation. C’est à dire faire du Sénégal un centre de référence pour les opérateurs miniers pour toute la sous-région.

Poursuivant « Je demande à la cellule d’exécution du HMR et à l’APROSI de se mettre à l’œuvre et prendre le relais du LAB et de mobiliser les moyens. Je m’engage personnellement à assurer le suivi et la mise en œuvre de la feuille de route claire et nette élaborée » a déclaré M Moustapha Diop.

 En effet, placé sous sa tutelle, le ministre du développement industriel et des petites et moyennes industries venues présider la cérémonie a salué la pertinence de ces projets sélectionnés dans le cadre du LAB visant ainsi à renforcer l’offre sénégalais dans le secteur des mines et impulser le développement des entreprises locales. C’est pour cela qu’il a invité le secteur privé à assurer leurs engagements pour aller vite dans la réalisation des infrastructures du HMR.  » Estimé à un coût global de 509 milliards de FCFA, la mise en place de la phase une du projet hub minier régional est essentielle pour booster l’économie locale notamment dans les régions de Tamba Kédougou Dakar et Thiès.

Ainsi ajoute Moustapha Diop, « Si nous voulons aller vite dans la réalisation de ce hub, il va falloir que le secteur privé dont la participation s’élève à 330 milliards soit 87% coût de la réalisation des infrastructures du projet soit mobilisable » a déclaré le Ministre Moustapha Diop.

 Par ailleurs, en sus des engagements pris par le gouvernement dans le cadre du hub, il est heureux de constater que certains projets ont déjà une couverture budgétaire note Moustapha Diop. Il s’agit notamment de la réhabilitation de l’aéroport de Tambacounda en même temps que celui de Kédougou qui participe pleinement à la mise en place du HMR.

Pour sa part, le Directeur général du Bos M Ousseyni Kane qui a conduit de mains de maître les travaux du Lab avec ses équipes, est une grande satisfaction de participer pleinement à la matérialisation de la vision du président à travers le hub minier régional dans la marche vers l’émergence. Grâce à tous les acteurs, « Nous avons réussi à implémenter grâce à un portage institutionnel de haute facture, une approche innovante, intelligente et avant-gardiste dans les projets publics d’envergure et complexes pour faire de la vision du Sénégal une réalité du Président de la République une réalité » a déclaré M Kane.

Les 16 projets privés et publics sont structurés dans le cadre du Lab dans différents secteurs d’activités allant de la création d’atelier de construction mécanique de l’entreprise challenge 2000 à la valorisation des sous-produits des industries minières des industries du sahel de la fabrication de sous-produits explosif pour les produits minex sur le hub Dakar Thiès pour ne citer que ceux-là. Pour le hub de Tamba et Kédougou il y’a teranga OLN Gaz, un projet de compagnie aérienne qui sera chargée de transporter des personnes et des marchandises de Dakar aux différentes pôles minières sans oublier le projet de mise en place d’une plateforme logistique Saraya ainsi qu’une centrale d’achat entre autres projet pour le Hub Tamba Kédougou.

Ces différents projets ont un besoin d’investissement de 120 milliards de FCFA qui sont répartis comme suit 54 milliards de FCFA pour les projets sur les services, 30 milliards de FCFA pour les projets logistiques et 13 milliards de FCFA  pour le 3 volets qui prend en compte les volets logistiques service et académique.

Yanda Sow

Sénégal-Contenu local: Un guichet unique pour aller vite.

L’idée du guichet unique c’est de rassembler l’ensemble des structures de l’Etat qui ont quelque choses à apporter aux entreprises dans leurs processus de maturation. 

 » Le guichet unique consiste à mettre en place un mécanisme regroupant différentes structures comme le FONSIS FONGIP ADPME INPG 3FPT LA DER entre autres , qui vont se mettre ensemble  pour accompagner des entreprises qui vont se mettre autour d’une table et chacun apportera sa pierre à l’édifice »  a declaré Mor Ndiaye Mbaye.

Dans l’esprit du contenu local c’est la préférence nationale. L’idée c’est de dire dans les opérations qui sont en train d’être déroulées dans l’exploitation des ressources pétrolières et gazière,

 Ainsi Il faudrait que le capital humain sénégalais aie sa place. La loi dit qu’à compétence égale obligation est faite de recruter les sénégalais. Et si on recrute à la fois sénégalais et étrangers on doit fournir un plan de succession dans lequel on montre comment dans quelle approche on va remplacer progressivement les étrangers par des nationaux. 

L’objectif est qu’ en fin de compte, qu’il n’y ait que des nationaux qui travaillent dans ces opérations. Pour la partie corporate les entreprises également , sur 100 activités identifiées qu’il y aie dans les 99 des entreprises locales . 

Donc la place est faite aux entreprises locales. Toutefois cela n’est pas suffisant. C’est juste la volonté politique traduite par des dispositions légales. Il faut voir maintenant comment y arriver parce que si les entreprises ne sont pas prêtes ou bien si le personnel qu’on veut insérer n’est pas formé ou bien n’a pas les compétences requises on y parviendra pas.

« C’est tout l’intérêt de ces  structures qui sont avec nous pour que dans le travail que nous allons faire quotidiennement pour nous aider dans l’accompagnement de ces entreprises dans le processus de mise en place  du guichet unique. » a ajouté M Mbaye.

A terme cela permettra de traduire en acte la volonté politique du Président de la République d’arriver à impliquer  50% de contenu local dans le processus de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières. Il s’agit de cette manne financière qui est constituée par les investissements consentis par les opérateurs et leurs sous traitants dans les opérations pour aller chercher le pétrole et le gaz là où ils se trouvent. 

« C’est dans cette manne financière que nous visons à aller chercher et à en capter une bonne partie pour notre économie. Les investisseurs étrangers qui ont mis leurs argents, c’est eux qui vont capter les retours sur investissements.  Maintenant l’enjeu pour nous c’est d’aller chercher à capter une partie de cette manne. Et c’est là qu’on parle de ces 50% à aller chercher à travers la sous traitance en leur faisant la part belle »

Cet atelier avait un double objectif à la fois de partage du cadre légal et institutionnel du contenu local dans le secteur des hydrocarbures avec les membres du guichet unique mais également de l’installation du guichet unique.

Yanda Sow