mardi, mai 27, 2025
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Exploitation du pétrole et du gaz : L’Etat dans ses derniers réglages avant le démarrage  des opérations

En fin 2023, le Sénégal sera dans le cercle des pays producteurs et exportateurs d’hydrocarbures, avec la phase d’exploitation de nos différents projets pétroliers et gaziers (Sangomar, Grand Tortue Ahmeyin (GTA), Yakaar/Teranga,…) 

Le Chef de l’Etat au dernier conseil des ministres du mercredi 24mai, a indiqué au Gouvernement, l’urgence de prendre toutes les mesures adéquates pour assurer un suivi particulier de cette période fondamentale dans la reconfiguration 

de l’économie nationale, au regard des opportunités et enjeux signalés. 

A cet effet, il a rappelé la tenue de plusieurs concertations qui ont eu lieu en 2018 et 2021 pour renforcer le consensus national autour de la gouvernance inclusive du secteur et de la gestion des recettes issues de l’exploitation des ressources nationales d’hydrocarbures avec la validation de deux (2) principes directeurs fondamentaux.

D’abord l’impératif de l’affectation intégrale des fonds collectés dans le budget de l’Etat, ensuite   la création d’un Fonds intergénérationnel confié au FONSIS par le biais d’un mandat express de l’Etat, conformément à la loi n° 2022-09 du 19 avril 2022 relative à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures. 

Par ailleurs, il a signalé l’urgence de stabiliser les projets et les tracés 

du Réseau gazier du Sénégal (RGS), ainsi que le projet de Document de Stratégie nationale de  développement du secteur pétrolier et gazier. 

A cet égard, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre du Pétrole et des Energies de finaliser, en relation avec le Secrétariat permanent du COS – PETROGAZ, la préparation de la prochaine session de l’instance qu’il présidera prochainement, avec l’implication de tous les partenaires de l’Etat. 

La Rédaction

Hydrocarbures- Nigeria : La méga-raffinerie d’Aliko Dangote ouvre ses portes

L’homme d’affaire nigérian Monsieur Aliko Dangote a ouvert une méga-raffinerie au Nigeria pour renforcer la capacité de production de fuels dans le pays.

C’est le président nigérian Muhammadu Buhari qui a procedé à l’inauguré ce 22 mai, à Lagos, de la méga-raffinerie du milliardaire.

 En effet, Aliko Dangote ambitionne d’avoir la plus grande capacité de raffinage d’Afrique et de réduire ainsi la dépendance du Nigeria au carburant importé.

Annoncée en 2013, la raffinerie, dont la mise en service a été maintes fois reportée, ne devrait commencer ses opérations qu’en juin. Elle a pour objectif de traiter 650 000 barils par jour en pleine capacité, ce qui en ferait l’un des plus importants complexes industriels du continent, et pourrait changer la donne au Nigeria.

La nouvelle installation s’étend sur 2 635 hectares de terrain dans la zone franche de Lekki. Son coût est estimé à 19 milliards de dollars, selon les médias locaux, contre 9 milliards de dollars annoncés lors du lancement du projet.

Des pipelines sous-marins d’une longueur de 1 100 kilomètres ont été installés pour relier le delta du Niger, riche en pétrole, au complexe industriel. Le vaste complexe Dangote comprend également une usine d’engrais d’une valeur de 2 milliards de dollars et d’une capacité de 3 millions de tonnes par an.

(Source Jeune Afrique)

Hydrocarbure-Nigeria

Sénégal : Il faudra une transition énergétique transparente pour les uns, responsable pour les autres et juste pour le reste

Quelles que soient les évolutions de la norme ITIE 2023, il faudra une transition énergétique transparente pour les uns, responsable pour les autres et juste pour le reste

CONTRIBUTION :

selon El Hadji Diallo de FORTESA,   Coordonnateur du cadre de concertation des compagnies pétrolières pour la mise en œuvre de la norme ITIE au Sénégal.

Une transition énergétique transparente pour les compagnies pétrolières internationales

L’analyse des stratégies climat des entreprises pétrolières et gazières au regard du scénario « Net Zero Emission by 2050 (NZE) » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) démontre que leurs plans de production, flux de trésorerie et mix énergétique ne leur permettent pas de suivre une trajectoire 1,5°C.

Soumises à une pression croissante, les compagnies pétrolières tentent de réduire les émissions de  CO2 générées par leurs activités, mais les résultats sont aujourd’hui mitigés. En effet dans leurs stratégies de mise en œuvre de leur plan climat et plan de gestion environnementale et sociale (PGES), certaines compagnies pétrolières internationales ont des pratiques commerciales peu transparentes qualifiées de « greewashing » par certains surtout par rapport à l’évaluation de leur emprunte carbone. En encourageant (non une nouvelle exigence) la publication de ces informations, la nouvelle norme ITIE 2023 gagnerait en pertinence et surtout par rapport aux engagements climatiques des compagnies pétrolières.

Une transition énergétique responsable pour les pays industrialisés

Le conflit ukrainien –russe, amène aujourd’hui les Européens à s’interroger sur leur souveraineté énergétique et sur la diversité de leurs approvisionnements. Face aux crises de fin de mois  avec la crise énergétique et les menaces climatiques; nous avons malheureusement l’impression que les pays européens ont fait leur choix en privilégiant la recherche de nouveaux fournisseurs de gaz naturel pour remplacer le gaz russe  au grand dam des accords climatiques ou de l’ « économie de vie » comme disait Jacques ATTALI économiste français .  La France avec la crise actuelle prévoit d’acheter du gaz de schiste aux Etats Unis alors que l’exploitation du gaz de schiste est interdite en France (la loi du 13 juillet 2011 interdit l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux (pétroles non conventionnels) par fracturation hydraulique). Avec toujours  la crise énergétique du gaz, la France est en train de réactiver et de repousser la fermeture de ses centrales nucléaires.et pour l’Allemagne ses centrales à charbon. Pour le voisin Allemand, il a décidé de compenser la baisse des livraisons de gaz russe, en  relançant ses centrales à charbon.

 Le volteface de BlackRock constitue une autre illustration . En effet le  premier gestionnaire d’actifs au monde, qui a mis à jour sa politique de vote en assemblée générale annuelle, pour les sociétés dans lesquelles il est investi. Dans une note, celui-ci prévient qu’il va réduire en 2022 son soutien aux résolutions émanant d’actionnaires pro climat, soumises en AG ces derniers jours.

Si des ONG appellent aujourd’hui les membres de l’ITIE à adopter de nouvelles exigences sur la transition énergétique, il serait risqué à notre avis pour l’institution de mettre en œuvre cette exigence vu le comportement et la posture de ses pays membres et industries partenaires.

L’attitude responsable pour les pays développés grands pollueurs doit être la sobriété énergétique, avec des modes de vie plus modérés et non la recherche effrénée de nouveaux partenaires producteurs de gaz. Et la véritable sobriété est une politique de la décroissance en réduisant leurs productions et leurs consommations pour limiter les dégâts sociaux et environnementaux.

Une transition énergétique juste pour les pays africains

L’Afrique ne peut pas se développer sans l’exploitation de son pétrole et son  gaz car ces revenus sont nécessaires pour  générer des fonds pour l’investissement dans les énergies vertes. Le continent dispose déjà d’un programme de « transition énergétique » destiné à transformer son développement énergétique dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de l’Accord de Paris sur le changement climatique. Mais la plupart des pays africains ne dispose pas encre de plan de transition.

La posture de plusieurs pays africains serait de privilégier une transition énergétique qui prend en compte les réalités africaines, dont le besoin en développement et l’accès à l’électricité(ODD7). Cette posture a davantage été amplifiée à travers une position commune africaine adoptée par l’Union Africaine en juillet dernier en prélude à la COP27 qui s’est déroulé en Egypte en novembre 2022.

Les politiques climatiques doivent s’aligner sur les priorités nationales. Dans un tel contexte, une exploitation juste des énergies fossiles se justifie pour les pays africains qui polluent moins (l’Afrique n’est responsable que de 3,8% des émissions totales de gaz à effet de serre) et qui aspirent à la croissance à long terme pour accéder au développement.

Au moment où plus 600 millions d’africains n’ont pas accès à l’électricité,  la transition énergétique en Afrique doit donc reposer à la fois sur le gaz naturel, combustible fossile le moyen polluant, et les énergies renouvelables afin de faciliter l’accès généralisé des populations à l’électricité et d’atteindre  les objectifs de développement du continent (ODD7 et stratégie « gas-to-power »pour le Sénégal). La transition énergétique en Afrique fait face à des défis tels que le manque de financement, les contraintes techniques, les infrastructures insuffisantes, et surtout les obstacles politiques.

Le choix du Sénégal, qui s’est engagé à développer ses gisements de pétrole et de gaz naturel avec le   Président de la République, qui s’est ouvertement opposé aux efforts internationaux visant à limiter le financement du développement des énergies fossiles, est juste.  Le Sénégal travaille à l’élaboration d’une feuille de route pour une transition juste, dans le cadre de l’Initiative d’Action climatique pour l’Emploi. Les prévisions basées sur les données de l’ITIE à travers exigence  6.1 peuvent aider à traiter les implications économiques de la transition énergétique et fournir aux décideurs des éléments d’information leur permettant de bien gérer les risques de la transition.

Enfin nous pouvons affirmer sans risque de se tromper que le concept de « transition énergétique » en Afrique doit être revu pour qu’il soit adapté au contexte des pays, et l’équité et la bonne gouvernance sont essentielles pour une transition énergétique juste. Néanmoins, tous les pays doivent prendre de manière équitable et juste  des mesures  pour limiter la dépendance à long terme à l’égard des énergies fossiles en déclin et pour construire des économies de vie où les citoyens pourront s’épanouir dans un avenir à faible émission de carbone. Et le fonds d’aide pour le climat par ricochet pour les pays africains est légitime pour surmonter les défis, il doit être alimenté. C’est une démarche de correction et non de charité.

El Hadji A Diallo  de FORTESA,   Coordonnateur du cadre de concertation des compagnies pétrolières pour la mise en œuvre de la norme ITIE au Sénégal.

Transition énergétique: Les fossiles pour financer les énergies propres

Les revenus issus de l’exploitation du pétrole et du gaz, destinés au fonds intergénérationnel et au fonds de stabilisation, devraient servir à financer la transition énergétique au Sénégal afin d’améliorer les importants progrès réalisés.

La transition énergétique est considérée, par beaucoup d’africains comme l’affaire des pays développés qui contribuent de façon considérable aux émissions de gaz à effet de serre. Toutefois les pays africains doivent-ils attendre d’être de grands pollueurs pour participer à la lutte pour la réduction d’émission de de gaz ?

Publiez Ce Que Vous Payez prône une transition équitable, juste et transparente. Le Sénégal a fait des efforts qui lui ont permis d’obtenir de bons résultats en termes de mix énergétique. Un peu plus de 30% d’énergies renouvelables ont été injectées dans le réseau de la Senelec. C’est un très bon score en Afrique et même dans le monde.

Pourtant, l’exploitation, dans les prochains mois, des premières barils de pétrole et des premières m³ de gaz, place le Sénégal dans une posture délicate. Comment juguler cette nouvelle donne pour assurer le développement économique du Sénégal, tout en consolidant les efforts consentis pour obtenir ces résultats ?

 Demba Seydi, Coordonnateur Régional Afrique de l’Ouest Francophone, de la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez , donne son avis : « il est important de démystifier le concept de transition énergétique et nous y préparer nous-mêmes pour ne pas subir l’agenda international qui est en train d’être déroulé et qui est irréversible. C’est juste une question de temps », prévient-il.

Il pense que cette raison doit nous pousser à réfléchir sur comment on doit y aller, par notre propre stratégie. « Dans une telle perspective, l’idéal pour les pays en développement et en particulier les pays africains, serait de mettre en place leur propre orientations stratégiques qui vont leur permettre d’aller vers cette transition en définissant leurs propres méthodes », ajoute Demba Seydi.

« Notre transition énergétique devrait permettre de financer notre gap énergétique. Si les revenus issus de l’exploitation du pétrole et du gaz sont réinvestis dans le financement des énergies renouvelables, cela permettrait à toutes les communautés, d’avoir accès à cette énergie et de booster tous les secteurs économiques », précise-t-il.

Le Forum Économique sur le secteur extractif, organisé par NRGI, a été la tribune de M Seydi pour inviter l’Etat, à ne pas laisser l’exploitation du pétrole et du gaz annihiler tous ces efforts consentis en faveur de la transition énergétique. Il insiste sur la nécessité d’utiliser ces revenus pour financer les énergies propres. 

Yanda Sow  

Développement communautaire : L’après mine, la solution durable

La problématique de la réhabilitation des sites miniers se pose avec insistance au Sénégal. La question doit être réglée en ce qu’elle peut être la clé d’un développement communautaire durable.

La réhabilitation des sites miniers après exploitation, constitue un réel problème dans l’industrie extractive. Pourtant, la réutilisation de ces sites peut être une opportunité pour les populations dans le cadre de projets de développement durable. 

« Nous sommes engagés pour une transition juste, équitable et durable. Nous ne pouvons pas avoir nos ressources et ne pas les utiliser. Mais le challenge aujourd’hui c’est de voir comment utiliser ces ressources de manière équilibrée sans pour autant commettre les mêmes erreurs que les autres pays qui ont eu à exploiter ces ressources. C’est ça qu’on appelle la durabilité de l’exploitation de ces ressources », a déclaré Mme Sophie Gladima Ministre du pétrole et des énergies.

L’ingénieure géologue ajoute : « la réutilisation de l’après mine, il faut voir comment y parvenir avec les communautés, en fonction des zones et des besoins. Par exemple, faire de l’aquaculture dans ces zones, du maraichage entre autres activités en collaboration avec les populations ».

Prenant part au panel sur les enjeux de gouvernance des ressources extractives organisé par l’ITIE, Mme Gladima rappelle que l’Etat encadre bien l’activité minière au Sénégal et que les questions environnementales occupent une place importante dans les conditions d’octroi de permis d’exploitation aux entreprises.

« Avant tout projet, il y a une étude environnementale qui est faite et à partir de cette étude, un plan de gestion environnemental et social  (PGES) est réalisé avec le ministère de l’environnement qui vont accompagner le projet pour la mise en œuvre de ce plan », précise Mme Gladima.

Elle estime que l’Etat du Sénégal s’est engagé sur la voie de la transparence dans la gouvernance du secteur extractif. « La transparence nous permet d’aller vite. L’essentiel c’est qu’on parle le même langage », conclue la ministre du pétrole et des énergies.

Yanda Sow

Sénégal-Orpaillage : 4 à 5 tonnes d’or perdus chaque année, des mesures en cours

Le Sénégal ne contrôle pas l’exploitation artisanale de l’or dans son territoire. C’est ce que semble dire le ministre des mines et de la géologie qui prenait part au panel de haut niveau organisé par NRGI sur les enjeux de la gouvernance des ressources extractives.

Interpellé sur la question de l’orpaillage, M Omar Sarr fait savoir que l’Etat ne sait pas la quantité d’or extraite de son sous-sol. Il estime que l’exploitation artisanale serait évaluée entre 4 à 5 tonnes d’Or. L’ingénieur informaticien, en charge du secteur des mines et de la géologie, enfonce le clou. Il indique que la destination de cet or est inconnue de l’Etat.

« Selon l’ANSD, il ressort de l’exploitation de l’orpaillage au Sénégal 4,5 à 5 tonnes d’or. Toutefois nous n’avons aucune visibilité sur cette production. Ni sur la quantité exacte d’or exploitée ni sur sa destination », avoue le ministre des Mines et de la Géologie.

En effet, c’est plus de 5 tonnes d’ors qui disparaissent chaque année dans la nature, hors des frontières du Sénégal, sans aucune traçabilité. Une situation qui en dit long sur l’absence de contrôle et le manque de maitrise de ce sous-secteur.

« Nous sommes en train de prendre des mesures en vue d’une formalisation de ce sous-secteur. Il faut faire en sorte que ces sociétés soient organisées en GIE », a déclaré Omar Sarr.

Il ajoute : « nous allons construire au moins 3 centres intégrés afin que l’or soit transformé grâce à une semi-mécanisation de l’activité de ce sous-secteur. C’est pourquoi, nous avons senti la nécessité de les aider à s’organiser afin que cet or extrait puisse les servir à mieux rentabiliser leurs sociétés », ajoute Oumar Sarr.

La loi sur le contenu local dont le décret d’application a été pris en 2022 et les arrêtés signés, devrait favoriser la transformation de cet or issu de l’orpaillage.

Yanda Sow

Sénégal-Fonds du secteur minier : Une « injustice » en passe d’être corrigée ?

Le ministre des Mines et de la Géologie annonce la disponibilité de 7 milliards du Fonds d’Appui au Développement Local pour cette semaine. Les ayant-droits n’ont que trop attendu. L’annonce a été faite durant le panel de haut niveau organisé par le CN ITIE Sénégal.

Cette décision était attendue depuis quelques années. Les acteurs de la société civile en avait fait un sujet de plaidoyer. Finalement, le ministre des Mines et de la Géologie donne la bonne nouvelle : « je pense que la problématique liée au fonds de péréquation va être réglée très bientôt parce qu’il y a beaucoup de communes qui subissent les externalités de l’exploitations des mines dans leurs localités et qui attendent beaucoup de ces fonds pour prendre en charge certaines préoccupations », rassure Omar Sarr.

Le fonds d’appui au développement local devrait permettre aux femmes de pouvoir jouer leur partition dans le développement économique et social. Seulement, il n’a jamais été versé par les compagnies. Cela constitue une violation des engagements pris. 

La problématique de la disponibilité du Fonds d’Appui au Développement Local est également sur le point d’être résolue. Le ministre des Mines et de la Géologie déclare : « il y a cette année un montant de 7 milliards qui va aller directement aux collectivités territoriales impactées. Nous sommes en train de signer les avenants aux conventions minières qui existent et des protocoles d’accord avec certaines sociétés qui sont concernées ».

Le Sénégal a été bien noté ces dernières années sur la mise en œuvre de la norme ITIE dans la gouvernance des ressources extractives, il n’en demeure pas moins qu’il reste du chemin. Pour Mme Awa Marie Coll Seck, Présidente du Comité National ITIE Sénégal, il y’a encore des efforts à faire.

« Les défis dans la gouvernance sont encore nombreux.  Il y a le problème des différents fonds institués par l’Etat mais dont l’effectivité, à ce jour, pose problème, malgré les instructions du Président de la République après les décrets d’applications », a-t-elle rappelé.

Sur ce point également il y a des avancées et des décrets ont été signés et récemment des arrêtés ont été pris. « L’application dudit décret est attendue dans les meilleurs délais pour éviter les incompréhensions ». C’est ce qu’a fait savoir M Omar Sarr Ministre des mines et de la géologie prenant part au panel.

Le Comité National ITIE Sénégal a organisé un panel de haut niveau auquel, ont pris part des sommités, pour faire le point sur l’état des lieux de la gouvernance des ressources extractives au Sénégal.

Yanda Sow

Sénégal : Un guide pour booster le contenu local

La coalition Publiez Ce Que vous payez (PCQVP Sénégal) contextualise son guide sur le mécanisme de reporting de l’approvisionnement local dans le secteur minier. Il devrait permettre aux parties prenantes de jouer pleinement leur rôle dans le suivi citoyen des obligations légales et contractuelles en matière de contenu local.

« Nous avons voulu élargir un peu et embrasser toutes les branches du contenu local. C’est pourquoi nous avons décidé d’actualiser et de contextualiser ce guide au Sénégal et voir dans quelle mesure on peut ratisser plus large », a déclaré Dr Pape Fara Diallo, Président de la coalition Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal.

Le guide est également une grande opportunité pour les entreprises sénégalaises de se positionner pour capter les marchés. Il est destiné aux organisations de la société civile, aux entreprises, aux PME et PMI sénégalaises. Le contenu local fait face à plusieurs défis dont la mise en œuvre d’une stratégie de maximisation des gains.

« Le premier défi à relever concerne la faiblesse structurelle des PME, PMI sénégalaises pour bénéficier des marchés. Le deuxième est lié au manque de formation de la main d’œuvre locale », déplore Dr Pape Fara Diallo.

Malgré la création de l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) et la montée en puissance de certaines entreprises locales qui commencent à gagner quelques marchés consistants, il y a encore du chemin à faire. « Sur 1850 milliards, les entreprises locales n’arrivent à capter que 375 milliards. Donc il y a urgence à renforcer les entreprises locales qui doivent se mettre à niveau pour gagner des marchés », préconise le Dr Pape Fara Diallo.

La coalition Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal a organisé un l’atelier national de partage du guide contextualisé sur le mécanisme de reporting du contenu local dans le secteur minier. C’était l’occasion de définir un plan de suivi des obligations légales et contractuelles du contenu local dans les 4 zones minières du Sénégal.

Yanda Sow

Sénégal-accès aux financements : le goulot qui étrangle les entreprises locales

Il est difficile pour les entreprises locales de satisfaire certaines exigences des compagnies minières et pétrolières en matière d’approvisionnement, de vente de biens et services de qualité entre autres, à cause de la faiblesse de leurs capacités financières.

L’accès aux financements est un vrai problème pour les entreprises locales. Cela impacte considérablement leurs activités. Certains observateurs ont préconisé les « joint ventures » pour booster leurs capacités financières et techniques. PCQVP Sénégal espère que son guide sur le mécanisme de reporting de l’approvisionnement local dans le secteur minier, soit un instrument efficace pour permettre aux entreprises locales de profiter pleinement du secteur extractif.

« Nous sommes en train de voir dans quelle mesure mettre en place des comités locaux de suivi du contenu local qui vont regrouper les organisations de la société civile locales, pour jouer le rôle de monitoring des obligations contractuelles des entreprises qui exploitent les ressources dans la localité. Nous prévoyons d’y associer les entreprises qui sont au niveau local, les organisations et réseaux des entreprises au niveau local, mais aussi la chambre de commerce », a dit Dr Pape Fara Diallo, Président de Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal.

L’accès à l’information est également un élément essentiel pour gagner des marchés dans l’extractif. Le manque d’informations réduit les chances de ces entreprises locales. « D’où la pertinence de la mise en place d’une plateforme qui sera un pont entre les compagnies et les entreprises locales en termes d’accès à l’information », se réjouit M. Gora Lô, Coordonnateur Général du Comité Technique du Comité National de Suivi du Contenu Local.

 « Obligation est faite à toutes les entreprises pétrolière et gazières de publier le 30 juin de chaque année les marchés prévus pour l’année à venir pour permettre aux entreprises locales de se préparer en conséquence afin de participer activement aux activités pétrolières et gazières », a ajouté le coordonnateur du CNSCL.

Etant exclusivement crée pour prendre en charge la problématique du contenu local dans le secteur du pétrole et du gaz, le CNSCL va être bientôt élargi au secteur des mines.

Yanda Sow

Sénégal-électricité : aucune baisse des prix dans le court terme

L’exploitation prochaine du pétrole et du gaz au Sénégal, n’entrainera pas, systématiquement une baisse des factures d’électricité sur le court terme.

Le Sénégal prévoit de démarrer sa production de pétrole (Sangomar) et de gaz (GTA), d’ici à la fin de l’année 2023. Ce qui crée un enthousiasme chez les populations, qui voient à travers cette aubaine, une possibilité de réduire drastiquement leurs factures de l’électricité. Toutefois ils vont devoir prendre leur mal en patience, malgré le rapport entre cette production d’hydrocarbures en perspective et les coûts de productions.

Selon M Moustapha Touré, commissaire à la commission de régulation du secteur de l’énergie, ce n’est pas systématique. L’exploitation du gaz et du pétrole n’entraîne pas une baisse automatique des factures de l’électricité.

« Dans le court terme, il ne pourrait pas y avoir de réduction des prix de l’électricité parce qu’il va falloir prendre en compte les investissements qui sont faits pour mettre en place ces parcs de production efficace qui va permettre de produire une électricité de qualité mais à moindre coût ».

 La baisse des coûts de production constitue un des éléments importants pour arriver à baisser le prix de l’électricité. Pour autant précise Moustapha Touré, « il y a d’autres éléments qui interviennent dans la chaine de production en dehors du gaz ou du pétrole. Et une gestion rationnelle de tous ces éléments combinés aura des conséquences bénéfiques pour l’operateur et par ricochet pour l’ensemble des usagers qui verront des coûts de l’électricité moins cher ».

C’est pourquoi il est important de prendre des mesures préalables et l’une de ces mesures c’est de pouvoir assoir une planification et une surveillances des projets qui seront mis en œuvre. « Heureusement avec la dernière réforme du cadre législatif notamment avec l’adoption d’un code de l’électricité, il est prévu la mise en place d’un programme intégré à moindre coût », précise Moustapha Touré.

C’est un programme qui permettra de planifier des investissements qui vont être effectués dans un horizon de 5 ans sur les différentes chaines de valeur de l’industrie de l’électricité à savoir la production, le transport et la distribution mais aussi un segment très important qui est l’électrification rurale.

Le Programme Intégré à Moindre Coût (PIMC) sera sous la responsabilité du ministère en charge de l’énergie mais la commission de régulation en tant qu’autorité chargée de veiller à la surveillance du marché, jouera un rôle central dans le pilotage du PIMC.

S’agissant du secteur des énergies renouvelables, le régulateur, en plus de ses compétences relatives à ses émissions d’avis sur certaines procédures, participe au processus de lancement d’appels d’offre. Cela permet de savoir si l’operateur a mis en place un parc de production optimal pour une électricité à moindre coût et accessible à la population.

Yanda Sow