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Sécurité Électrique : Enjeux Cruciaux pour l’Économie et le Bien-Être du Burkina Faso »

La première édition de la Semaine Nationale de la Sécurité Énergétique (SNSE), organisée par le Conseil Burkinabè pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité (COBSUEL), s’impose comme une initiative majeure pour renforcer la souveraineté énergétique du Burkina Faso. Sous le thème « Sécurité électrique : enjeux pour le développement économique, social et culturel du Burkina Faso », cet événement marque un engagement collectif à relever les défis énergétiques du pays.

Monsieur Yacouba Zabré Gouba, ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, a inauguré l’événement en soulignant le rôle central de la sécurité énergétique dans le développement durable. Il a rappelé que cette thématique s’inscrit dans la Politique Nationale de Développement (PND) et le Plan d’Action pour la Stabilisation et le Développement porté par le chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré. « La crise est une opportunité pour innover et bâtir un avenir énergétique durable, » a-t-il déclaré, citant Albert Einstein.

Le ministre a appelé les partenaires techniques et financiers (PTF) à soutenir cette initiative et à œuvrer ensemble pour pérenniser cet événement, qui constitue une première dans la sous-région.

Monsieur Cédric Steve Dabiré, président du COBSUEL, a insisté sur l’importance des installations conformes et de la prévention des accidents électriques. « Quand on sait où l’on va, on prépare bien son chemin, » a-t-il affirmé, appelant à une collaboration renforcée entre les acteurs publics, privés et citoyens pour garantir des infrastructures fiables.

Le président a également mis en lumière les pertes économiques et humaines causées par des accidents électriques évitables, insistant sur la nécessité de normes rigoureuses. « Investir dans la sécurité électrique, c’est investir dans la compétitivité et la résilience économique de notre pays, » a-t-il ajouté.

L’électricité, au-delà de son rôle technique, est un moteur de transformation sociale et culturelle. Sur le plan économique, un réseau énergétique fiable stimule l’industrie, soutient l’agriculture et favorise l’innovation. Socialement, elle garantit un accès égalitaire à l’éducation et aux soins de santé. « Chaque enfant mérite un environnement propice à l’apprentissage, chaque communauté des services de santé fonctionnels, » a rappelé le ministre Yacouba Zabré Gouba.

Sur le plan culturel, l’électricité joue un rôle crucial dans la préservation et la diffusion du patrimoine national. Elle nourrit les initiatives artistiques et contribue à l’expression des identités burkinabè.

Les deux responsables ont convergé sur l’importance d’une transition énergétique axée sur les énergies renouvelables. Avec l’énergie solaire comme priorité, le Burkina Faso vise à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles tout en renforçant son autonomie. « La meilleure façon de prédire l’avenir est de l’inventer, » a conclu le ministre, citant John F. Kennedy.

La SNSE représente une opportunité de sensibiliser les citoyens, de renforcer les capacités des techniciens et de mobiliser les ressources pour un avenir énergétique durable. Monsieur Cédric Steve Dabiré a encouragé chaque Burkinabè à s’impliquer activement : **« Seul, on va vite ; ensemble, on va loin. »

Le succès de cette première édition est un signal fort de l’engagement du Burkina Faso à transformer ses défis énergétiques en opportunités de progrès, tout en plaçant l’humain et la sécurité au cœur de ses priorités.

Yanda Sow 

Sangomar : 11 millions de barils produits en 5 mois

Le projet Sangomar continue de démontrer un potentiel exceptionnel. Les données de production pour le mois d’octobre 2024 viennent confirmer la dynamique positive enclenchée depuis le démarrage du projet. En effet, le champ a généré 2,82 millions de barils de pétrole brut, portant ainsi le volume total produit entre juin et octobre à 10,99 millions de barils.

La production est en constante augmentation. Depuis le lancement, la production de Sangomar n’a cessé de croître, atteignant un plateau d’environ 3 millions de barils par mois en août et septembre. Cette performance est le résultat d’une optimisation progressive des 12 puits du champ.

Parallèlement à cette hausse de la production, le Sénégal a réussi à commercialiser efficacement son pétrole. Sur les 10,57 millions de barils extraits entre juin et octobre, 11 cargaisons ont été expédiées vers les marchés internationaux à partir du FPSO Léopold Sédar Senghor.

Les prévisions de production pour 2024 restent inchangées. Le Sénégal vise à maintenir un plateau de 100 000 barils par jour pour le reste de l’année. Ce chiffre témoigne de la confiance des acteurs du projet dans la pérennité de cette ressource.

Mamadou

Sénégal- Contenu Local : souveraineté énergétique et soutenabilité économique

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Maintenir Les subventions sur l’énergie pour préserver la compétitivité économique locale ou les supprimer pour alléger les finances publiques, tout en risquant d’augmenter les coûts pour les entreprises et la population, telle est l’équation qu’a tenté de trouver la solution Docteur Khadim Bamba Diagne.

Dans un discours adressé aux partenaires et acteurs des industries extractives, Khadim Bamba Diagne, Secrétaire Permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS PETROGAZ), a mis en lumière le dilemme stratégique auquel le Sénégal est confronté dans sa gestion des ressources pétrolières, gazières et minières

En effet, la pression exercée par certains partenaires financiers internationaux pour réduire les subventions représente un défi de taille pour le Sénégal. Supprimer les subventions aurait certes pour effet de soulager le budget de l’État, mais cela se traduirait également par une hausse des coûts de production pour les entreprises, une baisse de leur compétitivité, une réduction des recettes fiscales et une montée du chômage. Cette décision est d’autant plus délicate que chaque année, environ 300 000 jeunes entrent sur le marché du travail, renforçant la nécessité de maintenir une activité économique dynamique pour répondre à cette demande.

Face à ce choix complexe, le Sénégal a opté pour une approche mesurée en renforçant sa politique de contenu local. Plutôt que d’externaliser ou de céder la gestion de ses ressources, le Sénégal s’attache à bâtir une souveraineté économique qui met au cœur des projets pétroliers et gaziers les compétences locales et les entreprises nationales. Ce choix permet non seulement de valoriser le savoir-faire sénégalais, mais aussi de maximiser les retombées économiques et sociales au bénéfice direct de la population. M. Diagne souligne que la politique de contenu local est un « instrument puissant de souveraineté », garantissant que la prospérité issue des ressources naturelles du pays reste avant tout entre les mains de ses citoyens.

Pour mettre en œuvre cette vision, le Sénégal se donne les moyens d’accompagner ses entreprises et de développer une main-d’œuvre qualifiée à travers des investissements dans la formation et le transfert de compétences. Les autorités misent sur une offre sénégalaise robuste, capable de répondre aux besoins des industries extractives, tout en s’ouvrant aux métiers nouveaux qui émergent dans ce secteur. Le développement de la compétitivité locale passe également par un engagement à élever les standards de qualité aux niveaux internationaux, une démarche indispensable pour une insertion durable sur le marché mondial.

À travers ces choix, le Sénégal cherche à éviter le piège d’une économie extravertie qui profiterait peu aux citoyens et risquerait de dépendre des fluctuations des marchés extérieurs. En privilégiant une économie domestiquée, tournée vers les capacités nationales et fondée sur des valeurs de justice et de transparence, le Sénégal mise sur un développement inclusif qui pourra répondre aux aspirations de sa jeunesse.

Diagne a rappelé l’importance de la justice dans cette politique de contenu local. Il s’agit de garantir l’accès aux opportunités pour tous les Sénégalais, avec une répartition équitable des avantages économiques. Pour soutenir ce modèle, le gouvernement envisage de mettre en place une taxe parafiscale, destinée à financer les initiatives en matière de contenu local. Ce dispositif permettra au Sénégal de consolider les gains de sa politique tout en assurant son autonomie financière.

En optant pour cette approche équilibrée, le Sénégal affirme son choix raisonnable de préserver sa souveraineté tout en soutenant un développement soutenable. Ce modèle pourrait non seulement assurer la prospérité économique du pays, mais également servir de référence pour d’autres nations de la sous-région, confrontées aux mêmes dilemmes.

Sénégal-Journées du Contenu Local : Moteur d’une croissance inclusive pour le secteur extractif

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Dakar a accueilli la troisième édition des Journées du Contenu Local (JCL), un rendez-vous annuel majeur pour placer le secteur extractif sénégalais au coueur de la stratégie de développement économique du pays.

Sous le thème « Contenu local, exploitation minière et first oil : en route vers une croissance inclusive », l’événement s’est tenu en présence de nombreux acteurs du secteur, venus renforcer les efforts visant à assurer une exploitation durable et bénéfique des ressources naturelles du Sénégal.

Cette édition des JCL revêt un cachet particulier, marquée par l’unification des secteurs des mines et des hydrocarbures au sein d’un même ministère. Cette fusion témoigne de la volonté des nouvelles autorités sénégalaises de coordonner et de mutualiser les efforts pour une meilleure efficacité, ainsi que d’accélérer la croissance inclusive via le contenu local. Ce rassemblement a aussi célébré un jalon important : le début de la production pétrolière à Sangomar, en juin 2024, qui fait désormais du Sénégal un producteur de pétrole.

Dans son allocution, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Monsieur Birame Souleye Diop, a souligné le rôle central du contenu local, qu’il considère non seulement comme un levier économique, mais aussi comme un outil de souveraineté. « Le contenu local vise à accroître la part de notre secteur privé national dans le développement économique, à créer des emplois et à renforcer les capacités de nos jeunes, de nos femmes et de nos petites et moyennes entreprises », a-t-il déclaré.

À travers les JCL, l’État sénégalais ambitionne de favoriser une participation accrue des entreprises locales dans la chaîne de valeur pétrolière, gazière et minière. La loi sur le contenu local, adoptée en 2022, a déjà permis des avancées significatives. Parmi elles, la mise en place du Fonds d’Appui au Développement du Contenu Local (FADCL), qui soutient la formation et l’accompagnement des entreprises locales. Par ailleurs, la création d’une plateforme d’intermédiation a été saluée, car elle permet de centraliser les opportunités de marché et de garantir transparence et concurrence.

Monsieur Dion a également souligné le rôle crucial du Comité National de Suivi du Contenu Local (CNSCL), qui, par le biais de son Secrétariat Technique, assure le respect de la réglementation et veille à maximiser l’impact positif du secteur extractif sur le développement économique et social du pays. Il a également rappelé que le Sénégal doit veiller à ne pas développer une « économie extravertie » dans ce secteur, mais bien une économie qui profite d’abord à ses citoyens.

Des défis à relever pour une croissance inclusive

Si les avancées sont notables, de nombreux défis demeurent pour le Sénégal. Le ministre a insisté sur l’importance du renforcement des capacités techniques des entreprises locales, de l’accès au financement et du transfert de technologies. Ces éléments sont cruciaux pour faire du contenu local un véritable moteur de prospérité. Pour les jeunes sénégalais, le développement de nouveaux métiers liés au secteur extractif représente une opportunité de diversification des compétences et de réduction du chômage.

Les JCL 2024 ont aussi été marquées par la participation de délégations étrangères, en particulier de la Mauritanie, invitée d’honneur de cette édition, témoignant de l’intérêt grandissant des pays voisins pour le modèle sénégalais de gestion du contenu local. Cette ouverture vers l’international réaffirme la volonté du Sénégal de renforcer sa politique extractive en s’inspirant des meilleures pratiques et en construisant des partenariats gagnant-gagnant avec d’autres nations africaines.

Un appel à la coopération et à l’innovation

Les JCL 2024 offrent aux participants deux journées de réflexions et d’échanges pour mettre en place des solutions concrètes et adaptées aux défis rencontrés dans le secteur extractif. Les autorités sénégalaises espèrent que ces discussions donneront lieu à des partenariats et des initiatives innovantes, favorisant une croissance inclusive, juste et durable pour le pays.

Le ministre Birame Souleye Dion a encouragé l’ensemble des participants à œuvrer ensemble pour une meilleure implémentation de la politique de contenu local. « C’est ensemble que nous réussirons à faire du contenu local une réalité, une opportunité, et une fierté pour le Sénégal et pour l’Afrique », a-t-il conclu.

Yanda Sow

Sécurité électrique au Burkina Faso : Le COBSUEL mise sur la prévention

Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, s’apprête à abriter, du 18 au 21 novembre 2024, la première édition de la Semaine Nationale de la Sécurité Énergétique (SNSE), un événement initié par le Conseil Burkinabé pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité (COBSUEL).

La SNSE, placée sous le patronage du ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, et le parrainage du Président de l’autorité de régulation du secteur de l’énergie, se tiendra au Palais de la Jeunesse et de la Culture Jean-Pierre Guingané. Le thème retenu pour cette première édition à savoir « Sécurité électrique, enjeux pour le développement économique, social et culturel du Burkina Faso » montre l’importance de cet évènement.

Steve Cédric Dabiré, Président du Conseil d’administration du COBSUEL, a expliqué que cette initiative est née d’un constat alarmant que les accidents liés à l’électricité représentent une menace croissante pour la population, en raison de l’usage fréquent d’installations défectueuses et du manque de formation adéquate des artisans électriciens. « Cette semaine thématique vise donc pour nous à sensibiliser la population sur l’importance de la sécurité électrique et à promouvoir des pratiques sûres pour prévenir les accidents » a déclaré M Dabiré.

Le programme de la SNSE prévoit une série d’activités, telles que des panels de discussion, des ateliers interactifs, des rencontres B2B, des expositions, et même un match de gala. L’événement sera également marqué par la présence du Sénégal en tant que pays invité d’honneur.

Le COBSUEL, fondé en décembre 2023, entend faire de cette semaine un rendez-vous incontournable pour tous les acteurs de l’énergie au Burkina Faso, en espérant poser ainsi les bases d’une culture nationale de la sécurité électrique.

Yanda Sow

Delta du Saloum- Sénégal : Les femmes de Marlodj luttent pour sauver leur écosystème menacé

Au cœur des îles du Saloum, un archipel où la vie s’organise autour de la pêche et de l’agriculture, les femmes de Marlodj mènent un combat acharné pour sauver leur environnement. Je me trouve aujourd’hui au bord d’une mangrove fragilisée par des années d’exploitation et de changements environnementaux. Ndieme Ndong, animatrice au sein de l’Union Locale des Femmes de Marlodj, me guide à travers ces terres autrefois foisonnantes de biodiversité, aujourd’hui rongées par les eaux salines et l’érosion.

« Voyez-vous ces racines de mangrove ensablées ? Avant, elles accueillaient des centaines d’espèces de poissons et de coquillages, » me dit Ndieme, pointant du doigt les zones de terre stérile. Cette union de plus de 180 femmes s’est alliée au mouvement ‘’Khoyooh Nohol’’, composé d’une centaine de jeunes sensibilisés aux questions de propriété et de préservation de l’environnement. Ensemble, ils forment un front solide pour protéger leurs ressources naturelles contre une dégradation rapide qu’ils observent année après année.

Autrefois florissantes, les mangroves de Marlodj jouent un rôle crucial dans la vie de cette petite communauté. « Elles sont bien plus qu’un paysage, elles sont notre gagne-pain, » explique Mayé Diome, présidente de l’Union. Avec le drainage progressif du fleuve lié au projet pétrolier de Sangomar, les femmes de Marlodj observent une montée inquiétante des eaux marines, particulièrement durant les marées hautes. Les filets de pêche reviennent vides, contraignant ces femmes, autrefois autonomes, à acheter du poisson congelé pour leurs familles.

Je constate les effets dévastateurs de cette rareté sur le quotidien des habitants. La plateforme pétrolière de Sangomar, bien visible depuis l’île, s’érige dans une zone autrefois abondante en poissons. « Nos activités de transformation sont en péril. On n’a plus de poissons frais, alors on doit importer. C’est absurde pour une communauté comme la nôtre qui vit de la mer, » s’indigne Ndieme.

Des actions de reboisement pour une reprise en main de l’environnement

Face à ces défis, les femmes de Marlodj ne restent pas inactives. Depuis 2011, avec l’aide de partenaires tels que  »CAJUST » et  »LSD », elles entreprennent chaque année des campagnes de reboisement des mangroves. À mes côtés, elles montrent fièrement les zones où elles ont réussi à restaurer des dizaines d’hectares. « Nous savons que la mangrove protège nos terres et nourrit nos poissons. Si elle disparaît, nous disparaissons avec elle, » ajoute Ndieme en enfonçant ses pieds dans les sédiments, à la recherche d’un plant de mangrove qui prendra racine ici.

Ces efforts sont appuyés par des financements du Fonds pour l’Environnement Mondial, qui a permis la construction d’une digue anti-sel et de nouvelles campagnes de reboisement pour restaurer la forêt de Mayé Diome. « C’est un projet qui redonne espoir, » dit Mayé. Elle me montre la digue, qui s’étend fièrement le long du littoral, offrant une barrière contre les intrusions salines.

Une exigence de responsabilité face aux enjeux de l’exploitation pétrolière

Alors que l’extraction de pétrole de Sangomar se poursuit, les habitantes de Marlodj lancent un appel aux autorités et aux industries pétrolières pour une exploitation responsable. « Nous ne pouvons pas arrêter cette exploitation, mais nous exigeons qu’elle soit durable et respectueuse de notre environnement, » déclare Mayé, avec une détermination sans faille.

En parcourant Marlodj, j’observe ces femmes, pilier de leur communauté, déterminées à préserver ce qu’elles peuvent de leur mode de vie et de leur environnement. Leurs efforts sont un modèle de résilience et de résistance, montrant que même face aux impacts du développement, des actions locales, portées par une volonté inébranlable, peuvent avoir un impact significatif.

En quittant l’île, je réalise que le combat des femmes de Marlodj n’est pas seulement écologique, mais aussi existentiel. C’est une lutte pour préserver un mode de vie, une culture, et surtout, une ressource qui définit leur identité.

Yanda Sow, Envoyé spécial d’AfricaPetromine au Delta du Saloum

Stratégie Gaz-to-Power du Sénégal : Entre opportunités et défis NRGI pose le débat

Le Natural Resource Gouvernance Institute (NRGI) a récemment tenu une table ronde pour discuter de la stratégie Gaz-to-Power du Sénégal, réunissant des experts du secteur énergétique. Cette rencontre visait à explorer à la fois les opportunités que cette stratégie pourrait offrir et les points faibles identifiés dans le rapport de NRGI sur la strategie.

L’économiste Pape Daouda Diène, co-auteur du rapport et économiste senior à NRGI, a mis en lumière plusieurs préoccupations. « La question de l’approvisionnement des centrales en gaz mérite réflexion, car des retards importants ont été constatés par rapport aux plans initialement prévus pour le démarrage de l’exploitation du gaz », a-t-il déclaré. Ces retards sont d’autant plus préoccupants dans le contexte actuel, où des incertitudes entourent le projet Yakaar Teranga, suite au départ de BP. Ce projet avait été une pierre angulaire de la stratégie Gaz-to-Power, et son ralentissement pourrait compromettre l’approvisionnement en gaz nécessaire pour les centrales.

Le rapport de NRGI aborde également la question cruciale du financement. Dans un contexte mondial où les fonds publics pour les projets pétroliers et gaziers se font de plus en plus rares, le Sénégal pourrait avoir besoin de 2,2 milliards de dollars pour transformer ses centrales à fuel lourd en centrales à gaz et en créer de nouvelles. Le financement du réseau gazier, essentiel à la mise en œuvre du projet Gaz-to-Power, constitue un risque majeur pour les objectifs de l’État, qui vise une réduction des coûts de production et, par conséquent, une baisse du prix de l’électricité. À moins que l’État ne parvienne à financer lui-même ces projets, ce qui semble peu probable, la viabilité de cette stratégie pourrait être compromise.

L’implication du secteur privé national : un enjeu clé

La question du rôle du secteur privé national dans le financement de cette stratégie a également été soulevée. Les experts se sont interrogés sur la capacité des entreprises locales à mobiliser les ressources nécessaires pour soutenir l’État dans ce projet ambitieux. Selon Pape Daouda Dieng, la transition énergétique est un processus irréversible, même si chaque pays l’aborde différemment. Il a précisé que le Sénégal continuera à exploiter les énergies fossiles tout en développant un plan pour les énergies renouvelables. Toutefois, le rapport met en lumière les limites de cette approche, soulignant que la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique demeure très faible, avec 75 % de dépendance au gaz à l’horizon 2050.

Ce constat souligne une dépendance préoccupante au gaz, qui pourrait limiter les efforts du pays pour diversifier ses sources d’énergie. Le rapport indique que si seuls les plans contenus dans la révision de la politique de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) sont concrétisés, le mix énergétique du Sénégal pourrait afficher des proportions alarmantes, avec 75 % de gaz, 8 % de solaire photovoltaïque, 6 % d’éolien, 1 % de biomasse et 1 % de solaire thermique.

Le potentiel du JETP et les énergies renouvelables

Sur la transition énergétique et la part très importante occupée par le gaz dans le mix énergétique l’Etat est en train de renforcer le développement des énergies renouvelables dans son mix énergétique. « C’est vrai qu’on peut le dépasser et on fera tout pour le dépasser parce que tout simplement, la politique de l’État est de mettre au cœur également son process de développement des énergies renouvelables, qui sont les résultats de l’innovation. Et quand on parle d’innovation, ça veut dire que derrière, on va tousser des limites techniques les plus loin possible pour pouvoir favoriser le fait que les coûts de ces énergies renouvelables soient aujourd’hui compétitifs » a déclaré Khadim Ndiaye.

Le rapport évoque également l’impact potentiel de l’initiative Just Energy Transition Partnership (JETP) sur le mix énergétique futur du Sénégal. Dans un passé récent, le gaz était considéré comme une énergie fossile avant que la guerre en Ukraine ne modifie cette perception. Cette situation offre à Sénégal une opportunité de renforcer la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, en visant à inverser la tendance des 75 % de dépendance au gaz.

Il est crucial que le gouvernement élabore une feuille de route claire pour ses plans énergétiques à long terme, en veillant à inclure la société civile et les médias dans le processus pour garantir une meilleure inclusivité. Un consensus national autour de ces projets permettra d’assurer leur succès et leur acceptabilité.

Réponses du gouvernement et perspectives d’avenir

Lors de cette table ronde, M. Khadim Ndiaye, conseiller technique au ministère de l’Énergie, a apporté des clarifications sur certaines préoccupations. Il a rassuré les participants sur l’approvisionnement en gaz, affirmant que le gaz domestique, notamment celui de GTA et Yakaar Teranga, suffira à ravitailler le marché local. Il a également souligné que, dans les contrats respectifs de ces projets, la priorité est accordée à la vente sur le marché local. Le projet Gaz-to-Power ne dépend pas uniquement du projet Yakaar Teranga, mais a été initié dès 2018-2019, avec l’intention de faire une phase transitoire en important du gaz naturel liquéfié (GNL) pour alimenter les centrales

Selon Khadim Ndiaye « Le projet Gaz to power a été décidé en 2018- 2019 c’était pour faire une phase transitoire en important du GNL pour alimenter les centrales et 20226 2023 utiliser le gaz domestique pour alimenter les centrales. Les objectifs de la stratégie c’est d’abord d’assurer la souveraineté énergétique pour le Sénégal, ensuite arrêter la subvention de l’énergie qui coute chaque année plus de 300 milliards, et enfin réduire le cout de l’énergie pour les usagers et en fin permettre l’accès universel à l’électricité à tous les sénégalais ».

Vers une transition énergétique inclusive

La table ronde organisée par NRGI a permis de mettre en évidence à la fois les opportunités et les défis que représente la stratégie Gaz-to-Power pour le Sénégal. Alors que le pays s’engage dans l’exploitation de ses ressources gazières, le rôle de l’État et celui du secteur privé national seront cruciaux pour garantir une transition énergétique inclusive et durable.

L’avenir énergétique du Sénégal dépendra de la capacité de tous les acteurs à collaborer efficacement, à concevoir une stratégie équilibrée qui favorise les énergies renouvelables tout en tirant parti des ressources gazières, et à élaborer une feuille de route claire pour les années à venir. Cette collaboration sera essentielle pour faire face aux défis posés par les changements globaux et assurer un développement énergétique durable pour les générations futures.

Yanda Sow

Sénégal 2050 : Une convention pour renforcer les talents dans l’énergie et les mines

Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a signé une convention de partenariat avec le ministère de la Formation Professionnelle, marquant un engagement stratégique pour le développement des compétences dans les secteurs clés du pays.

Ce partenariat signé entre le Ministre de l’énergie, du pétrole et des mines M Birame Souleye Diop, s’inscrit dans la vision du plan « Sénégal 2050 », qui ambitionne de positionner le pays comme un acteur majeur dans les domaines de l’énergie, des hydrocarbures et des mines, tout en assurant un développement inclusif et durable.

« À travers cette convention, nous renforçons notre engagement envers la jeunesse sénégalaise et envers les objectifs ambitieux fixés dans le nouveau référentiel Sénégal 2050 », a déclaré le ministre Birame Souleye. Il a souligné que l’émergence de nouvelles ressources pétrolières et gazières et l’expansion de l’industrie minière exigent une main-d’œuvre qualifiée, capable de maximiser ces opportunités tout en respectant les normes internationales de ces secteurs exigeants.

Le ministre a précisé que cette convention vise avant tout à former des Sénégalais qualifiés et polyvalents, à travers des filières de formation adaptées aux avancées technologiques et aux besoins spécifiques de l’industrie énergétique et minière. « Il s’agit de garantir à chaque jeune Sénégalais l’accès à des emplois valorisants et durables dans les domaines de l’énergie, du pétrole et des mines », a-t-il ajouté.

Cette initiative s’inscrit dans une perspective de renforcement des compétences nationales, permettant ainsi aux entreprises du secteur énergétique et minier de compter sur des ressources humaines locales hautement qualifiées. Elle encourage également l’implication des entreprises dans la formation de leurs futurs collaborateurs, renforçant ainsi le lien entre l’industrie et les talents nationaux. En développant ces compétences, le pays vise également à consolider sa compétitivité économique, en dotant le Sénégal de capacités locales solides pour soutenir son essor énergétique.

En remerciant le ministère de la Formation Professionnelle pour son engagement, Birame Souleye a souligné la volonté de ce partenariat de créer une main-d’œuvre capable de relever les défis d’aujourd’hui et de demain. La convention devrait permettre une transition énergétique réussie, un développement durable des ressources naturelles du Sénégal et une gestion équitable du patrimoine minier national.

« Le Sénégal de 2050 que nous voulons est celui d’un pays résilient, innovant et prospère. Un Sénégal où les ressources naturelles et énergétiques sont au service du développement humain et économique. Ce n’est qu’en investissant dans les compétences de notre jeunesse que nous pourrons atteindre ces objectifs », a conclu le ministre.

Cette convention marque ainsi une étape déterminante dans la construction d’un avenir énergétique autonome et durable, avec pour ambition de faire du Sénégal un modèle de développement intégré dans la sous-région africaine.

Yanda Sow

Sénégal -Sangomar: 8,17 Millions de Barils Produits

Depuis le début de l’exploitation pétrolière du projet Sangomar, le Sénégal a enregistré une production remarquable de 8,17 millions de barils de pétrole entre juin et septembre 2024. Selon le dernier rapport de production, cette phase de démarrage s’est déroulée dans des conditions optimales, offrant des perspectives encourageantes pour l’avenir de la production pétrolière sénégalaise.

Le rapport détaille que l’augmentation de la production a été réalisée grâce à une ouverture séquencée des puits producteurs. Sur les 12 puits du projet, 11 sont déjà actifs, permettant une montée en puissance régulière. Dès le mois d’août, la production mensuelle a atteint un plateau de près de 3 millions de barils, démontrant la capacité du projet Sangomar à produire à grande échelle et à répondre aux attentes. Ce déploiement contrôlé témoigne de la rigueur et de l’efficacité des équipes en charge, tout en minimisant les risques opérationnels.

Les résultats de production ont permis l’exportation de 8 cargaisons, représentant un volume total de 7,69 millions de barils de pétrole brut, transportés depuis la plateforme FPSO Léopold Sédar Senghor vers le marché international. Ces cargaisons inaugurales constituent un jalon important pour l’intégration du Sénégal dans le commerce pétrolier mondial, avec des débuts solides qui suscitent l’intérêt des acteurs internationaux du secteur. Le volume de pétrole exporté est en adéquation avec les prévisions initiales, illustrant la fiabilité des estimations de production du projet.

D’après le rapport, les prévisions de production pour l’année 2024 restent alignées avec les objectifs initiaux. Le Sénégal vise à atteindre un plateau de production de 100 000 barils par jour dès le quatrième trimestre de l’année, marquant ainsi une étape déterminante pour le projet Sangomar. Ce niveau de production, une fois stabilisé, pourrait faire du pétrole un pilier stratégique de l’économie sénégalaise et favoriser son indépendance énergétique.

Le projet Sangomar représente une opportunité économique et stratégique majeure pour le Sénégal. En plus de générer des recettes pour le pays, cette production renforce la place du Sénégal sur la scène internationale des hydrocarbures. Si le projet continue sur cette lancée, il pourrait non seulement contribuer de manière significative au développement économique du pays mais aussi attirer davantage d’investissements dans le secteur énergétique.

En somme, le rapport de production de Sangomar met en évidence un départ encourageant pour le Sénégal dans l’exploitation de ses ressources pétrolières. Ce projet, s’il continue à évoluer dans le respect des normes de sécurité et de durabilité, pourrait devenir une pièce maîtresse de la croissance économique du pays, renforçant ainsi sa position dans le marché pétrolier mondial.

Yanda Sow

Sénégal-Législatives 2024 : CAJUST renforce les capacités des journalistes

Dans une démarche visant à capaciter les journalistes sur la gestion des ressources naturelles, l’association Citoyen Actif pour la Justice Sociale (CAJUST) a organisé un atelier de renforcement de capacités à destination des acteurs des médias sur les enjeux et opportunités liés à l’exploitation des ressources naturelles ainsi qu’aux défis de la transition énergétique en perspectives des élections législatives.

Mme Marieme Mbacké a souligné l’importance d’un débat électoral informé et responsable, en rappelant le rôle fondamental des médias dans la consolidation de la gouvernance démocratique : « Les journalistes doivent être la voix des communautés, en mettant en lumière les préoccupations et les attentes. Des citoyens vis-à-vis de leurs futurs représentants », at-elle déclaré. « Leur mission n’est pas seulement de dénoncer les abus ou la corruption, mais aussi de promouvoir des pratiques durables et de remettre en question la gestion des ressources naturelles avec rigueur et l’implication des communautés. »

CAJUST, qui milite depuis plusieurs années pour une gouvernance transparente et équitable des ressources extractives, souhaite outiller les journalistes afin qu’ils puissent poser les bonnes questions aux candidats à la 15e législature et porter les préoccupations des communautés au cœur du débat politique.

Les enjeux discutés lors de cet atelier dépassent les simples problématiques locales, abordant des thèmes cruciaux comme le changement climatique, les inégalités sociales, la migration et les conflits armés, tous liés directement ou indirectement à l’exploitation des ressources naturelles et les défis environnementaux y afferants, ou encore de la renégociation des contrats . « Il s’agit d’une préparation des journalistes afin de pouvoir poser les bonnes questions aux candidats prenant en compte les préoccupations des populations et des communautés en particulier sur des problématiques cruciales »

Le Sénégal a signé en 2023 un partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) d’un montant de 2,5 milliards d’euros. Cet engagement vise à concilier le développement économique avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre, un défi de taille pour un pays en développement. « Ce partenariat doit se dérouler dans la transparence, l’équité et l’inclusion des communautés locales », a rappelé la Directrice exécutive de CAJUST, insistant sur le rôle clé des journalistes pour garantir cette transparence.

Ainsi l’atelier a permis aux journalistes d’approfondir leur compréhension des enjeux liés aux ressources naturelles, comme l’exploitation minière, notamment des minerais critiques essentiels aux technologies de la transition énergétique. Les experts présents ont insisté sur l’importance d’une législation adaptée pour garantir une gestion durable et responsable de ces ressources.

Pour CAJUST, l’objectif c’est clair de permettre aux journalistes de porter des questions pertinentes aux candidats aux élections législatives, afin de garantir une gestion des ressources qui respecte les principes d’équité et de durabilité. Grâce aux connaissances acquises lors de cet atelier, les journalistes seront mieux armés pour interpeller les futurs députés sur les enjeux liés aux ressources naturelles, comme l’exploitation minière, notamment des minerais critiques essentiels aux technologies de la transition énergétique. Les experts présents ont insisté sur l’importance d’une législation adaptée pour garantir une gestion durable et responsable de ces ressources pour une meilleure prise en charge des préoccupations des communautés et l’avenir écologique et économique du Sénégal.

« Cet atelier a été d’une importance pour moi dans la mesure où il a permis de mieux comprendre comment le secteur extractif est géré par nos gouvernants, aussi bien de par les opportunités que de par les externalités », confie Mme Fall.

Pour la correspondante de «Bes Bi» à Thiés, cette formation a non seulement enrichi ses connaissances sur les problématiques du secteur extractif, mais a également mis en lumière un sujet clé : la faible représentativité des femmes dans les opportunités offertes par ce secteur. Elle souligne l’importance pour les journalistes de soulever cette question dans leurs reportages et auprès des candidats aux législatives, afin de promouvoir une gouvernance plus inclusive.

« La faible représentativité des femmes sur les opportunités du secteur soulevées lors des présentations est aussi une piste à explorer pour les acteurs des médias afin de participer à cette plaidoirie qui entre dans le cadre du respect du code minier mais aussi de l’article 25 de la constitution », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, les problématiques de l’exploitation pétrolière et gazière ont été abordées sous deux angles par les experts. Il s’agit d’une part des risques environnementaux et d’autre part les opportunités économiques à saisir par rapport à ces activités dont l’intérêt de les exploiter ou non ne se pose plus. Le secteur pétrolier et gazier représente une manne financière pour le Sénégal, mais aussi une responsabilité, d’où l’importance de sensibiliser les journalistes aux défis de gouvernance dans ce domaine.

Cet atelier marque un pas en avant pour l’engagement des acteurs de la société civile sénégalaise à travers CAJUST, qui, en collaborant avec les journalistes, espère instaurer un dialogue constructif autour des questions environnementales et énergétiques et œuvrer pour un avenir durable pour le Sénégal.

Yanda Sow