Dans une démarche visant à capaciter les journalistes sur la gestion des ressources naturelles, l’association Citoyen Actif pour la Justice Sociale (CAJUST) a organisé un atelier de renforcement de capacités à destination des acteurs des médias sur les enjeux et opportunités liés à l’exploitation des ressources naturelles ainsi qu’aux défis de la transition énergétique en perspectives des élections législatives.
Mme Marieme Mbacké a souligné l’importance d’un débat électoral informé et responsable, en rappelant le rôle fondamental des médias dans la consolidation de la gouvernance démocratique : « Les journalistes doivent être la voix des communautés, en mettant en lumière les préoccupations et les attentes. Des citoyens vis-à-vis de leurs futurs représentants », at-elle déclaré. « Leur mission n’est pas seulement de dénoncer les abus ou la corruption, mais aussi de promouvoir des pratiques durables et de remettre en question la gestion des ressources naturelles avec rigueur et l’implication des communautés. »
CAJUST, qui milite depuis plusieurs années pour une gouvernance transparente et équitable des ressources extractives, souhaite outiller les journalistes afin qu’ils puissent poser les bonnes questions aux candidats à la 15e législature et porter les préoccupations des communautés au cœur du débat politique.
Les enjeux discutés lors de cet atelier dépassent les simples problématiques locales, abordant des thèmes cruciaux comme le changement climatique, les inégalités sociales, la migration et les conflits armés, tous liés directement ou indirectement à l’exploitation des ressources naturelles et les défis environnementaux y afferants, ou encore de la renégociation des contrats . « Il s’agit d’une préparation des journalistes afin de pouvoir poser les bonnes questions aux candidats prenant en compte les préoccupations des populations et des communautés en particulier sur des problématiques cruciales »
Le Sénégal a signé en 2023 un partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) d’un montant de 2,5 milliards d’euros. Cet engagement vise à concilier le développement économique avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre, un défi de taille pour un pays en développement. « Ce partenariat doit se dérouler dans la transparence, l’équité et l’inclusion des communautés locales », a rappelé la Directrice exécutive de CAJUST, insistant sur le rôle clé des journalistes pour garantir cette transparence.
Ainsi l’atelier a permis aux journalistes d’approfondir leur compréhension des enjeux liés aux ressources naturelles, comme l’exploitation minière, notamment des minerais critiques essentiels aux technologies de la transition énergétique. Les experts présents ont insisté sur l’importance d’une législation adaptée pour garantir une gestion durable et responsable de ces ressources.
Pour CAJUST, l’objectif c’est clair de permettre aux journalistes de porter des questions pertinentes aux candidats aux élections législatives, afin de garantir une gestion des ressources qui respecte les principes d’équité et de durabilité. Grâce aux connaissances acquises lors de cet atelier, les journalistes seront mieux armés pour interpeller les futurs députés sur les enjeux liés aux ressources naturelles, comme l’exploitation minière, notamment des minerais critiques essentiels aux technologies de la transition énergétique. Les experts présents ont insisté sur l’importance d’une législation adaptée pour garantir une gestion durable et responsable de ces ressources pour une meilleure prise en charge des préoccupations des communautés et l’avenir écologique et économique du Sénégal.
« Cet atelier a été d’une importance pour moi dans la mesure où il a permis de mieux comprendre comment le secteur extractif est géré par nos gouvernants, aussi bien de par les opportunités que de par les externalités », confie Mme Fall.
Pour la correspondante de «Bes Bi» à Thiés, cette formation a non seulement enrichi ses connaissances sur les problématiques du secteur extractif, mais a également mis en lumière un sujet clé : la faible représentativité des femmes dans les opportunités offertes par ce secteur. Elle souligne l’importance pour les journalistes de soulever cette question dans leurs reportages et auprès des candidats aux législatives, afin de promouvoir une gouvernance plus inclusive.
« La faible représentativité des femmes sur les opportunités du secteur soulevées lors des présentations est aussi une piste à explorer pour les acteurs des médias afin de participer à cette plaidoirie qui entre dans le cadre du respect du code minier mais aussi de l’article 25 de la constitution », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, les problématiques de l’exploitation pétrolière et gazière ont été abordées sous deux angles par les experts. Il s’agit d’une part des risques environnementaux et d’autre part les opportunités économiques à saisir par rapport à ces activités dont l’intérêt de les exploiter ou non ne se pose plus. Le secteur pétrolier et gazier représente une manne financière pour le Sénégal, mais aussi une responsabilité, d’où l’importance de sensibiliser les journalistes aux défis de gouvernance dans ce domaine.
Cet atelier marque un pas en avant pour l’engagement des acteurs de la société civile sénégalaise à travers CAJUST, qui, en collaborant avec les journalistes, espère instaurer un dialogue constructif autour des questions environnementales et énergétiques et œuvrer pour un avenir durable pour le Sénégal.
Yanda Sow