dimanche, mai 25, 2025
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Sénégal : Macky Sall, la protection des ressources et le clin d’œil au secteur privé

Dans son message de la veille de la célébration de l’anniversaire du pays, le Président sénégalais, Maxky Sall a annoncé avoir fait de la protection des ressources naturelles une priorité. Il a également appelé le secteur privé national  à investir dans la chaine de valeurs pétrolière et gazière.

Le Chef de l’État sénégalais, Macky Sall, dit avoir fait de la protection des ressources naturelles le cœur des priorités de la souveraineté du pays avec « la raréfaction des ressources, les pillages et trafics illicites de tous genres, et la nouvelle vocation minière, pétrolière et gazière de notre pays ».

Pour lui, cest ce qui explique la poursuite des Plans d’équipement des Forces de défense et de sécurité, pour qu’en tout temps et en tout lieu, elles gardent l’ascendant et soient prêtes à la riposte. D’autre part, ces ressources devraient améliorer l’employabilité à travers la formation. « Nous ferons encore plus pour l’emploi des jeunes avec l’exploitation prochaine de nos ressources gazières et pétrolières », ajoute le Président Macky Sall.

Le clin d’œil au privé national

Au Sénégal, depuis la découverte des réserves de gaz et de pétrole, les spécialistes appellent le secteur privé national à se préparer pour capter le maximum d’opportunités qu’offre l’exploitation des hydrocarbures. On constate la timidité de l’implication de ces investisseurs locaux, malgré les opportunités offertes par la loi sur le contenu local.

Dans son message à la Nation, ce 03 avril 2023, Macky Sall lancé un appel à la mobilisation et à l’implication du secteur privé national. « À la faveur de la loi sur le contenu local, j’engage notre secteur privé national à investir davantage dans la chaine de valeurs de la filière gazière et pétrolière afin de créer de nouvelles opportunités d’emplois et d’activités génératrices de revenus pour nos jeunes ».

Le Président sénégalais dit se réjouir « de pouvoir échanger sur ce point et sur d’autres avec les dirigeants des organisations patronales au cours de l’audience que je leur accorderai dans les prochains jours », annonce l’Ingénieur Géologue, sortie de l’Institut des Sciences de la Terre (IST).

Justement, la formation reste un élément essentiel du contenu local. Des initiatives ont été prises pour réussir ce volet. Pour Macky Sall, en collaboration avec les partenaires du Sénégal, l’Institut national du pétrole et du gaz (INPG) a formé 78 ingénieurs et techniciens déjà opérationnels. D’autres sont en cours de formation.

Abdou Diouf Junior

Sénégal : Poids de la centrale de WAE dans la stratégie Gas to Power

La réalisation de la centrale à gaz du cap des biches, entièrement financée par West Africa Energy (WAE), est-elle une réponse du secteur privé, à la nécessité de participer pleinement au contenu local ? Le Sénégal s’est engagé dans une dynamique durable visant à introduire le gaz naturel dans son mix énergétique. Une opportunité à saisir pour les investisseurs nationaux.

La mise en place de la centrale à gaz de West Africa Energy entre en droite ligne avec le projet gas8e to power mis en place par l’Etat du Sénégal. L’utilisation du gaz dans la production d’électricité est perçue comme un moyen « rapide et efficace » de redistribuer les revenus issus du gaz.

Ce point de vue de M. Falilou Sèye de la société WAE est basé sur la possibilité d’injecter, dès les premières productions, de l’électricité issue du gaz, dans le réseau de la Senelec. Elle est actionnaire à 20% dans ce projet et se charge de la mise en œuvre de la stratégie. 

« Cette centrale va fonctionner au gaz pour un financement de près de 230 milliards de FCFA. Elle est entièrement financée par des sénégalais sous forme d’IPP », selon M. Sèye. L’avantage de ce projet c’est qu’il est porté par des promoteurs sénégalais qui ne sont pas forcément dans le secteur.

« Le véritable défi pour nous, c’était de convaincre des sénégalais qui ne sont même pas des industriels, mais qui ont une certaine capacité financière, à investir leur argent dans ce projet », a fait savoir M. Seye. La centrale a une capacité de production de 366Mw qui constituent 20% de la production d’électricité de la Senelec qui est de 1700Mw.

Ce projet de WAE est mis en place assez vite grâce à la Senelec qui a mis à disposition le site du cap des biches. C’est ce qui a évité aux promoteurs certains travaux et études qui auraient pris beaucoup de temps. La centrale va être livrée entre la fin de l’année 2023 et le début de 2024, pour le cycle simple et en août 2024 pour le cycle combiné.

Yanda Sow

Sénégal : La SAR face aux défis de l’aval pétrolier

La Société Africaine de Raffinage (Sar) a aujourd’hui de nouveaux défis à relever dans un contexte particulier ou l’exploitation du pétrole est imminente. De l’augmentation de ses capacités, à la mise à disposition de carburants plus propres, en passant par l’adaptation de sa technologie, les chantiers ne manquent pas.

Il y a des défis importants à relever dans l’aval pétrolier du Sénégal. Il faut une politique économique et sociale capable de procurer le bien-être aux populations et de la productivité aux entreprises.

« Un de ces défis c’est la pérennisation de ses missions régaliennes, à savoir la sécurisation et l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. C’est d’abord le défi de la sécurisation de la couverture que nous devons relever », a déclaré Mme Marième Ndoye Decraene, Directrice générale de la Sar.

L’autre défi est lié à la souveraineté. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont prouvé cette nécessité d’être autonome. « On a dû faire face à plusieurs contingences mais qui n’ont pas été trop ressenties au Sénégal parce que pour ce qui concerne la Sar et les autres acteurs, par rapport à ces défis-là, nous avons eu à faire face et assurer une couverture propre », se félicite-t-elle.

Elle estime que l’exploitation du pétrole va contribuer à assurer la souveraineté énergétique. Mme Decraene considère, en même temps, que la transition énergétique est un défi majeur et qu’il faudra que l’Afrique la réussisse.

La Sar est-elle prête… ?

Présentement, la Société Africaine de Raffinage assure à 80% la couverture du pays en produits pétroliers à travers l’activité de raffinage mais également à travers les importations. Elle importe du brut du Nigeria qu’elle raffine, à Dakar.

« Il faut dire que nous sommes dans une bonne dynamique pour relever ces trois défis avec un grand projet que nous avons clôturé en 2022. Il a porté sur l’augmentation de nos capacités et l’adaptation de nos unités au traitement du pétrole brut sénégalais », rappelle Mme Decraene.

Selon la Directrice générale de la Sar, ce projet à permis d’augmenter la capacité des unités. De 1,2 millions de tonnes de production par an, la Sar est passée à 1.5 millions de tonnes de production par an, après l’extension. « Et nous assurons aujourd’hui, avec notre activité industrielle, 55% du marché que nous complétons pour être à 80%, avec les importations », explique Mme Marième Ndoye Decraene.

Elle assure que l’adaptation des unités aux défis du traitement du pétrole brut sénégalais va pouvoir être une réalité à 75%. La dynamique va se poursuivre avec des projets de développement pour arriver à 100%, sans avoir besoin d’importer des produits. Pour y arriver il faudra adapter la technologie pour pouvoir utiliser pétrole brut sénégalais à 100%.

Le brut sénégalais est très soufré et il faut investir pour pouvoir l’utiliser à 100%. Il faut également mettre à la disposition des consommateurs, produits plus soucieux de l’environnement. L’ambition de la Sar, c’est de relever ce défi en disposant de carburants beaucoup plus propres, pour être en phase en 2030 et être aux normes AFRI-6.

Yanda Sow

Kédougou-Orpaillage : 410 brins d’explosifs saisis à Faranding

Les éléments de la brigade de gendarmerie territoriale de Saraya ont mis la main, ce jeudi 30 mars, sur un trafiquant d’explosifs. Il transportait 410 brins d’explosifs et 250 cordons.

En effet, c’est à bord d’une moto que le nommé Diango Dembélé, de nationalité malienne, a été interpellé par les gendarmes à Faranding. Il tentait de rallier Kharakhéna, l’un des sites les plus populaires du département de saraya.

Ces explosifs sont utilisés dans les Diouras pour faciliter le creusage des Damas (puits d’or). Malheureusement pour lui, les hommes en bleu de la brigade de Saraya, détenaient déjà l’information sur un trafic d’explosifs entre Djidjian et Kharkhayna.

C’est ainsi que les éléments de l’adjudant Laye Diaw Ndiaye ont tendu une embuscade à Diango qui était à bord d’une moto. Il sera stoppé à Faranding, village frontalier à sa ville de provenance, Djidjan.

Une fouille opérée a permis de découvrir dans le sac qu’il transportait 410 brins d’explosifs et 250 cordons. Il sera placé en garde à vue à la brigade de saraya. Diango Dembélé est poursuivi pour importation, détention et vente illégale d’explosifs sans autorisation.

Il faut noter que ces trafics (explosifs et drogues), sont récurrents dans les sites. La dernière en date remonte au 23 mars. Deux ressortissants Maliens ont été pris en flagrant délit de trafic, d’offres et de cession de drogues de synthèse de cinq cent comprimés d’amphétamines.

Fili Cissokho (Correspondant à Kédougou)

Transparence : L’ITIE Tchad loue l’engagement de la presse sénégalaise

L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE-Tchad) espère tirer meilleur profit de l’expérience de la presse sénégalaise dans la bonne gouvernance des ressources extractives. Une séance de partage d’expériences avec l’AJTREX et le COJES, a permis de mieux comprendre le rôle primordial des médias dans le processus de mise en œuvre de l’ITIE.

Le Tchad dispose d’un important potentiel minier. Dans sa politique de redynamisation du secteur, le gouvernement cherche à s’entourer de  toutes les garanties de transparence dans l’exploitation de ses ressources minérales, notamment, l’or. C’est pourquoi Il est important de s’inspirer des meilleures pratiques dans les pays qui arrivent à mettre en œuvre la norme, avec succès.

« Nous sommes ici dans le cadre d’un projet pour promouvoir la transparence dans le secteur et l’objet de notre visite s’était de rencontrer différents acteurs qui sont impliqués dans ce processus », a fait savoir M. Gab Leyba Guy Dabi, Directeur de l’Observatoire des Finances Publiques (OFP) du Tchad.

Dans le cadre de ce projet, l’ITIE-Tchad a prévu des activités de dissémination mais également des séries de conférences de presse, afin de mieux vulgariser les données relatives au secteur. Le statut de pays mettant en œuvre la norme ITIE avec des « progrès satisfaisants », explique le choix du Sénégal.

« C’est pour cela que nous sommes très intéressés par votre regard et votre expérience avec l’ITIE Sénégal. Nous souhaitons savoir comment la collaboration se fait. La presse joue un rôle important de partage de l’information avec la population », a ajouté le Directeur de l’OFP.

Les membres de la délégation tchadienne qui ont rencontré la presse spécialisée, notamment les dirigeants de l’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives (AJTREX) et le Collectif des Journalistes Economiques du Sénégal (COJES), se sont intéressés aux contraintes auxquels ces acteurs des médias sont confrontés.

La faculté de rendre digestes ces informations, souvent techniques avec beaucoup de chiffres, fait de la presse économique un maillon essentiel de la chaîne de dissémination des données collectées par l’ITIE. Le président du Collectif des Journalistes Economiques (COJES) M. Dialigué Faye, s’est félicité de ces échanges avec la délégation tchadienne.

Pour lui, il est important que la presse soit bien outillée pour faire le travail qu’il faut dans un secteur aussi technique. C’est pourquoi, il suggère de mettre en place un cadre qui va permettre aux journalistes, qui le souhaitent, de se spécialiser. Il leur a conseillé de rester ouverts et accessibles aux journalistes.

« La presse a un rôle très important à jouer dans la transparence et la bonne gouvernance des ressources extractives. C’est pourquoi et il serait bien d’accompagner les journalistes tchadiens à travers la formation et les ateliers de renforcement des capacités », a ajouté le Président du COJES, par ailleurs chargé du partenariat et de la formation à AJTREX.

Pour sa part, le chargé des questions pétrolières et gazières de l’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives (AJTREX), a mis l’accent sur l’importance de l’utilisation du digital. Pour Mapathé Sow, cet outil permet d’avoir des données factuelles et ponctuelles.

Il ajoute : « il est indispensable d’être présent sur internet, à travers les différents supports de communications digitales que constituent les réseaux sociaux. Cela vous permet d’être en contact permanent avec les populations et de pouvoir passer les informations de manière instantanée ».

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la visite d’échanges de bonnes pratiques, pour la promotion de la transparence dans les ressources extractives au Tchad. Cette mission qui a débuté le 27 mars, se poursuit à Dakar, jusqu’au 2 avril 2023.

Yanda Sow

Niger : PCQVP dénonce l’arrestation de 2 de ses membres

Le Comité de Pilotage Afrique (CPA) de Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) se dit profondément préoccupé par la « détention arbitraire et le harcèlement judiciaire » d’Abdoulaye Seydou et Adamou Idrissa, membres de la coalition ROTAB/PCQVP-Niger. Il dénonce également la détérioration de la situation des défenseurs des droits humains dans le pays.

A en croire aux membres de la société civile, leur arrestation est directement liée à leur travail pacifique et légitime de défense des droits humains. L’organisation demande leur libération immédiate et sans conditions.

En effet Abdoulaye Seydou est le coordonnateur du Mouvement M62, un mouvement citoyen axé sur la promotion des droits humains, des droits civils et politiques et sur la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance au Niger. Le 23 janvier 2023, il a été transféré à la prison de haute sécurité de Kollo. 

Deux mois plus tard c’est autour du coordinateur national de l’ONG Notre Cause Commune (NCC) au Niger, Adamou Idrissa, de rejoindre son collègue en prison depuis 9 mars.

Publiez Ce Que Vous Payez demeure convaincue que la détention des défenseurs des droits humains Abdoulaye Seydou et Adamou Idrissa, ainsi que deux autres acteurs de la société civile, Ibrahim Salissou et Lawal Badja, est arbitraire et ne se justifie pas.

Ainsi l’organisation demande leur libération immédiate et sans conditions. « Il est très préoccupant de voir nos collègues détenus pour avoir fait leur travail en dénonçant des actes potentiellement répréhensibles. Un espace civique libre est essentiel pour qu’un pays mette fin à la corruption et encourage la redevabilité. Ces détentions sont inacceptables. Les défenseurs des droits humains doivent être protégés et non poursuivis », a déclaré Fatima Mimbire, présidente du CPA de PCQVP. 

Une menace sur le processus de validation de ITIE Niger

Ces arrestations témoignent de la détérioration de la situation des défenseurs des droits humains au Niger. Ceux qui luttent contre l’impunité et pour la justice sociale font l’objet de harcèlement judiciaire, notamment de détentions préventives et d’accusations forgées de toutes pièces. Les manifestations pacifiques sont violemment réprimées et les organisateurs sont arrêtés et détenus. 

« Par ailleurs, la détérioration de l’espace civique au Niger dans un contexte de lancement de la validation de l’ITIE Niger est un mauvais signal. Nous appelons les autorités Nigérienne à tout mettre en œuvre pour renforcer la protection des militants afin de donner une chance au succès de l’ITIE dans le pays », a insisté Christian Mounzeo, Vice-Président du CPA Afrique. 

« PCQVP exprime sa solidarité à l’endroit des défenseurs des droits humains au Niger et appelle les autorités à garantir qu’ils puissent travailler librement, sans crainte de représailles », lit-on sur le site de l’organisation.

Yanda Sow

Mali-lithium : PCQVP exige la transformation sur place

Le Mali sera prochainement un pays producteur de lithium. Ce minerai est de plus en plus utilisé dans l’industrie automobile et dans la transition énergétique de manière générale. PCQVP exige sa transformation sur place.

Ce pays d’Afrique de l’ouest devrait bénéficier au maximum de cette ressource stratégique. La transformation sur son sol favorisera la création d’emplois, le renforcement de l’économie du pays, notamment à travers le contenu local. 

PCQVP MALI demande que le pays bénéficie de cette transformation sur place de ce minerai pour y apporter de la valeur ajoutée. C’était lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce vendredi 23 mars 2023 à Bamako. 

Cette rencontre portait les enjeux de l’exploitation des minéraux de transition énergétique et de partage d’expériences acquises sur les bonnes pratiques à l’occasion de la COP-27 et de Mining Indaba. Cette conférence a été l’occasion pour le Président Abdoul Wahab DIAKITÉ de dégager les positions claires et sans ambiguïtés de PCQVP MALI, par rapport à l’exploitation du lithium attendue au Mali.

Dans son intervention Abdoul Wahab DIAKITÉ a insisté entre autres, sur la publication intégrale des contrats de cession de la mine de lithium de Galamina et ses annexes,  la mise à disposition des communautés impactées de Bougouni et de Danou et de la société civile des conclusions des études d’impact environnemental et social et  la tenue régulière des séances d’information des populations et de la société civile sur les enjeux futurs de cette exploitation au Mali. 

Yanda Sow

Fonds du secteur minier : L’Etat doit beaucoup d’argent aux collectivités territoriales

Les collectivités territoriales courent toujours derrière les fonds que l’Etat du Sénégal leur doit depuis plusieurs années. La non effectivité de ces fonds constitue un véritable problème pour la mise en œuvre de leurs politique de développement.

L’Etat du Sénégal a institué, à travers le code minier, des fonds tirés du secteur extractif, pour accompagner le développement des collectivités territoriales. Ces fonds ne sont toujours pas effectifs et cela empêche aux collectivités territoriales, de tirer profit de l’exploitation des ressources minérales. 

Les entreprises installées dans ces localités leur font subir les externalités négatives des opérations minières. Les fonds devraient servir de compensation en aidant ces collectivités à financer leur développement. Il s’agit principalement de 4 fonds : le Fonds d’Appui et de Péréquation des Collectivités Territoriales (FAPCL), le Fonds d’Appui au Développement Local (FADL), le Fonds d’Appui au Secteur Minier (FASM) et le Fonds de Réhabilitation des Sites Miniers (FRSM) institués respectivement par les codes miniers de 2003 et le dernier code de 2016.

Le fonds de péréquation est destiné aux collectivités territoriales pour la solidarité. Le fonds d’appui au développement local permet d’accompagner le développement économique social. Le fonds de réhabilitations des sites miniers permet de garantir une remise en état des zones déjà exploitées. « Aujourd’hui, aucun de ces  fonds ne fonctionne correctement et cela porte un coup dur à toutes les collectivités locales pour le financement de leurs activités », fait constater Birahim Seck, Coordonnateur Général du Forum Civil.

« En 2020, l’arrêté ministériel 2020-1938 du 14 octobre 2020 à été pris pour procéder à la répartition des revenus de 2019, ce qui veut dire qu’on a un retard de deux ans. Les revenus de 2020, 2021 et 2022 ne sont pas répartis et l’Etat demande aux collectivités territoriales d’oublier les fonds prévus entre 2016 et 2019. », se désole M. Seck.

 C’est 20% des recettes issues des opérations minières et 20% des parts de l’Etat qui proviennent des partages de production. 60% de ce fonds est destiné à l’équipement des collectivités territoriales abritant les opérations minières et 40% du fonds d’appui et de péréquation destinés aux autres collectivités territoriales, sur la base du critère de coefficient d’quitté territoriale et la taille de la population.

Autrement dit les collectivités territoriales ont perdu des fonds de 2003 à 2009. « Toute cette manne financière est restée dans les caisses de l’Etat en violation de toutes les dispositions légales qui attribuent ces fonds à ces collectivités territoriales. La seule réponse servie par l’ancien ministre des finances, Abdoulaye Daouda Diallo, était la non rétroactivité de la loi », ajoute Birahim Seck.

Yanda Sow

Guinée-raffineries : Le gouvernement passe à l’acte

Les autorités guinéennes font de la construction des raffineries un point d’honneur. Le Président de la transition, Mamadi Doumbouya en avait fait une exigence, face aux responsables des sociétés minières. Les derniers développements confirment cette ferme volonté.

La semaine du 13 au 17 mars, le ministre des mines et de la géologie a rencontré des responsables différentes sociétés minières notamment TBEA, SBG (Société Minière de Guinée), SMB (Société Minière de Boké) GAC, CDM CHINE, SPIC et KIMBO MINING. Ces rencontres s’inscrivaient dans le cadre de la mise en œuvre des projets d’alumine  en République de Guinée.

 Les autorités attendent de ces sociétés minières, dans un bref délai, le chronogramme de construction des raffineries assorti de leurs études de faisabilité actualisées, la garantie de financement et le plan de décaissement selon les différentes étapes du projet.

La cellule de communication du ministère des Mines annonce que la Société Minière de Boké (SMB) va lancer le projet de construction de sa raffinerie d’Alumine le  1er novembre 2023, du moins, la société va procéder à la pose de la première pierre de la raffinerie en Guinée.

Au conseil des ministres de 16 mars, le Premier ministre a instruit le ministre des Mines et de la Géologie de « préparer un rapport à l’attention du Chef de l’Etat sur les projets individuels et communs de construction des raffineries ».

Il y a un an, le président de la transition  colonel Mamadi Doumbouya avait exigé des sociétés minières la construction des raffineries. D’autant plus que dans les clauses des conventions (contrats), ces différentes sociétés minières avaient pris l’engagement de construire des raffineries. Les autorités de la transition tiennent donc au respect de cet engagement.

Selon le rapport ITIE 2020, la Guinée a exporté 80 millions de tonnes de bauxite faisant ainsi du pays le deuxième producteur mondial de bauxite après l’Australie.     

Mamadou Adama Diallo (Correspondant en Guinée)

Sénégal-transition énergétique : Beaucoup d’opportunités pour le secteur privé

Le Conseil Patronal des Energies Renouvelables du Sénégal (COPERES), se dit conscient des défis liés à l’exploitation du pétrole et du gaz. Il dit s’engager, dans le cadre de la transition énergétique, aux côtés de l’Etat, pour la promotion des énergies renouvelablesLe ministère promet d’accompagner les entreprises privées.

Le Sénégal a un potentiel énorme en matière d’énergies renouvelables. Le COPERES considère qu’il est temps « que nous commencions à exploiter ce potentiel grâce à sa politique de transition énergétique », a déclaré Mamadou Saliou Sow Président du Conseil Patronal des Energies Renouvelables (COPERES).

Par ailleurs, il est à noter que le contexte actuel où le Sénégal sera bientôt situé dans la catégorie des pays producteurs de pétrole et de gaz, il est presque légitime de se demander si cela ne va pas annihiler tous les efforts et les prouesses qui sont réussis dans le pays.

Pour Mamadou Saliou Sow, « cette nouvelle donne est une bonne nouvelle pour le pays parce que nous avons besoin  de ces ressources pour assurer notre développement et cela ne devrait pas normalement être en défaveur des énergies renouvelables ».

Le patron du COPERES reconnaît qu’il y a beaucoup d’opportunités qui s’offrent au secteur privé des énergies renouvelables, avec l’exploitation prochaine des énergies fossiles.

La fin du monopole de SENELEC… l’autre opportunité

Le Sénégal s’achemine vers l’ouverture du marché des énergies, avec la fin du monopole de Senelec. « Les tiers pourront avoir accès au réseau pour le transport et la production, qui vont être décentralisée. La production d’électricité continuera d’avoir plusieurs sources notamment le solaire et les énergies renouvelables », déclare M. Sow, enthousiaste.

Autant d’opportunités que le secteur privé devrait pouvoir saisir. Mais cela nécessite plus d’organisation des acteurs et un renforcement tant sur le plan technique que financier. Ils doivent également procéder à des regroupements stratégiques pour pouvoir saisir ces opportunités.

Le ministère promet d’accompagner le secteur privé

Le Sénégal a, depuis longtemps, voté une loi qui permet à des privés de développer des projets sur les énergies renouvelables, en signant juste des protocoles, des conventions, avec le ministère du pétrole et des énergies (MPE). Il y a aussi la possibilité de signer des contrats d’achat d’énergie avec la Senelec.

Des conventions déjà signées ont abouti à la construction d’une dizaine de centrales qui continuent de tourner. Il s’agit de celles de Daga Kholpa, de Malicounda, de Sakal etc. C’est pourquoi, selon Issa Dione Directeur de cabinet du ministre du pétrole et des énergies, l’Etat ne compte pas faire moins.

 « Nous n’allons pas décélérer. Au contraire, ce rôle de leader que nous avons réussi à bâtir dans le domaine de la transition énergétique, nous allons le consolider » a promis Issa Dione.

Toutefois,  précise-t-il, nous allons utiliser notre gaz qui est certes une énergie fossile, mais beaucoup moins polluant que le fuel et les autres sources. « Ainsi, toute nos centrales seront transformées en centrales à gaz ou en centrales à énergie renouvelables comme le solaire, l’éolien entre autres sources ».

Le Directeur de cabinet du ministre du pétrole et des énergies promet que son département va ouvrir davantage le secteur, avec l’accès des tiers au réseau. Ce devrait permettre à n’importe quel investisseur d’ouvrir sa centrale à Dakar et de vendre à un client qui est à Ziguinchor.

Issa Dione précise qu’il faut bien organiser cela. « C’est pourquoi il est important de mettre en place une structure qui gère le transport d’énergie et qu’il ne soit pas la Senelec qui serait un concurrent des producteurs », a-t-il expliqué.

Yanda Sow