La question du financement des deux projets dans lesquels le Sénégal s’est engagé en Joint-venture à travers Petrosen (avec BP, pour le gaz de GTA et avec Woodside, pour le pétrole de Sangomar), a suscité beaucoup de débats. Le Sénégal va rembourser ses emprunts souverains auprès des deux multinationales, à 6,5%. Voici comment on aurait pu avoir mieux.
Des spécialistes ont douté et continuent encore de douter des capacités financières du pays et de sa société nationale du pétrole, à satisfaire les exigences de l’exploitation des hydrocarbures, notamment le financement de ses parts dans le développement de ces projets.
Les effets de la pandémie sur les économies et l’incertitude liée à la volatilité des prix du pétrole, augmentent leur scepticisme. Le Sénégal va continuer de payer pour un taux de 6,5%, la dette contractée auprès des multinationales BP et Woodside. La question est : n’y avait-il pas un moyen d’optimiser le financement de ces deux projets ? La réponse est à chercher dans les structures de financement garanti.
Structures de financement garanti
Ces financements, très spécifiques au secteur pétrolier, permettent d’optimiser le financement de nos deux grands projets énergétiques GTA et Sangomar, c’est l’avis de Mamadou Mbaye.
« L’État pourra créer deux sociétés contenant 100% des actifs de Petrosen sur chacun de ces projets. Ces sociétés vont fonctionner comme des véhicules d’investissement, pouvant opérer plusieurs types d’opérations financières comme l’emprunt et l’investissement dans des actifs stratégiques », a expliqué d’emblée, le spécialiste en financement des projets énergétiques.
Pour lui, ces deux sociétés pourraient alors contracter avec un garant possédant une notation AAA (la plus élevée) qui fournira sa garantie contre rémunération, cela étant rendu aisé par la qualité des actifs.
Mamadou Mbaye précise que « ces sociétés émettront des titres de dette qui seront acquis par les investisseurs institutionnels nationaux et étrangers, à des coûts très compétitifs ». Ainsi, ajoute le spécialiste en financement des projets énergétiques, « les détenteurs de titres fournissent un financement en achetant des titres, les fonds levés seront utilisés pour financer la quote-part du Sénégal dans les développements pétroliers et gaziers associés et investir en ligne avec la doctrine du Fonds générationnel dans des actifs de diversification stratégiques », a-t-il expliqué.
Voici le schéma de cette structuration : (je vais mettre le schéma au montage)
« Ce type de structure permet de lever des fonds à un coût maximum de 3% contre plus de 6,5% pour nos emprunts souverains et sans alourdir la dette nationale. Il est encore possible de restructurer cette dette, afin de réduire de façon significative sa charge et de reprendre le contrôle de ces projets », a conclue Mamadou Mbaye.
Abdou Diouf Junior