Le Sénégal s’apprête à accueillir, du 8 au 10 décembre 2025, l’une des plus grandes rencontres énergétiques du continent : MSGBC Oil, Gas & Power. L’annonce officielle a été faite lors d’une conférence de presse organisée à Dakar, sous la présidence du ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines. Un moment fort qui marque la volonté du pays de consolider son leadership dans un espace énergétique en pleine mutation.
Le bassin MSGBC (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau et Guinée-Conakry) n’est plus seulement une zone géologique riche en ressources. Il devient progressivement, selon les mots du ministre, « une communauté de destins unis par une ambition, transformer nos ressources en moteur de croissance inclusive et durable ». Cette édition 2025, placée sous le thème « Énergie et mines en Afrique : synergies pour un développement économique inclusif », ambitionne de faire converger stratégies, expertises et projets pour accélérer la transformation du secteur.
L’un des moments forts de la déclaration du ministre porte sur l’importance stratégique de cette rencontre. Il souligne que le MSGBC dépasse largement le cadre d’un simple forum de discussions.
« Cette rencontre du MSGBC est un catalyseur de la dynamique régionale parce que nous avons un destin en commun et des défis à relever. Donc cette conférence constitue un cadre pour communiquer ensemble, partager les informations pour mieux négocier nos projets avec les partenaires. Ce n’est pas seulement un espace de discussion entre les 5 pays membres, mais d’autres pays sont intéressés par ce qui se fait ici. »
Il insiste notamment sur l’esprit de coopération plutôt que de compétition, principe devenu essentiel dans le contexte actuel où l’Afrique cherche à renforcer son poids dans les chaînes de valeur énergétiques mondiales;
« Dans le contenu local, l’idée aujourd’hui en Afrique c’est de construire autour des avantages comparatifs des pays au lieu d’être dans une compétition. Il est impératif qu’on puisse partager les expériences et l’expertise que nous développons… par exemple la formation à l’INPG, l’harmonisation des textes entre le Sénégal et la Mauritanie, ou encore la question des emplois. »
À travers ces propos, le ministre pose clairement les bases d’une intégration régionale profonde, où les ressources humaines, les normes juridiques et les stratégies industrielles sont mises en commun pour bâtir une souveraineté collective.
La conférence MSGBC 2025 sera aussi l’occasion de réaffirmer un principe intangible de l’exploitation des ressources doit profiter d’abord aux populations.
« Nous veillons à ce que chaque projet profite d’abord au citoyen, à travers le contenu local. Le secteur pétrolier et gazier doit être un accélérateur de compétences et un moteur d’emploi. »
Cette vision inclut la montée en compétence des ingénieurs locaux, la création d’emplois durables et le renforcement du tissu économique national à travers les PME et les entrepreneurs sénégalais.
Le MSGBC n’est pas seulement un sigle, précise-il, mais la manifestation d’une ambition collective. Le slogan de l’édition 2025, « Propulsons une Afrique unie », résume cette volonté de bâtir, sur le continent, des solutions africaines pour relever les défis énergétiques.
Présent à la cérémonie de lancement, NJ Ayuk, président de la Chambre africaine de l’énergie, a réaffirmé son attachement au Sénégal et à la région dans son ensemble. Il a souligné que la présence de son organisation à Dakar traduit une conviction profonde : celle que l’Afrique dispose de ressources, de compétences et d’opportunités capables de transformer durablement son avenir.
« Nous sommes ici parce que nous croyons au Sénégal, nous croyons en l’Afrique », a-t-il déclaré, rappelant que les pays du MSGBC représentent aujourd’hui un espace stratégique pour le développement énergétique du continent. Pour lui, cette rencontre constitue également un moment privilégié d’échanges sur la transition énergétique juste, condition essentielle pour permettre à l’Afrique d’atteindre l’accès universel à l’énergie tout en poursuivant son développement économique.
Yanda Sow
