Le Conseil Patronal des Énergies Renouvelables (COOPERES) a tenu ce jeudi son Assemblée Générale autour d’un thème central pour l’avenir du Sénégal : la transition énergétique et la nécessaire synergie entre les secteurs public et privé. Une rencontre marquée par des échanges francs et des propositions concrètes pour faire avancer la transition vers une énergie propre, accessible et équitable.
Face à l’urgence climatique, le président du COOPERES, Mamadou Saliou Sow, a rappelé que le Sénégal ne pouvait rester en marge du mouvement mondial vers un modèle énergétique bas carbone. Il estime que la transition énergétique n’est plus une option, mais une exigence à la fois environnementale et économique.
Pour le COOPERES, qui fédère des dizaines d’entreprises actives dans les énergies renouvelables, le secteur privé national est prêt à jouer un rôle déterminant dans cette transformation. Il appelle à une plus grande reconnaissance institutionnelle et à un partenariat renforcé avec les structures publiques.
Lors du panel de haut niveau qui a réuni les principaux décideurs du secteur notamment la SENELEC, l’ASER,l’ ANER, l’AME, et la CRSE, plusieurs enjeux ont été mis sur la table. Le cadre réglementaire en place est jugé globalement favorable, mais certains leviers restent à optimiser.
Parmi les priorités évoquées il y’a le tarif d’achat du surplus d’électricité produit par les producteurs indépendants, encore peu incitatif, la stabilité et la prévisibilité du cadre légal, qui conditionnent les investissements à long terme. Et en fin l’accès au réseau électrique, qui reste un défi pour les petits opérateurs, notamment en zones rurales.
Mamadou Saliou Sow a souligné qu’il ne s’agit pas de tout réinventer, mais de faire évoluer certaines dispositions légales et réglementaires pour faciliter le déploiement de projets énergétiques à fort impact.
Au cœur des discussions, un enjeu fondamental : comment assurer à la fois l’accès universel à l’électricité et une transition énergétique juste. Pour le COOPERES, ces deux objectifs sont compatibles, à condition d’adopter une approche inclusive et de s’appuyer sur les compétences locales.
La transition énergétique ne doit pas creuser les inégalités, mais au contraire créer des opportunités pour les entreprises sénégalaises, en particulier les PME, qui peuvent être des moteurs d’innovation et de création d’emplois.
Le COOPERES a également évoqué l’importance de l’implication du secteur privé dans le cadre du JETP (Just Energy Transition Partnership). Cette initiative internationale, qui vise à financer la transition énergétique des pays en développement, souligne clairement le rôle central du secteur privé national.
« Le secteur privé sénégalais doit être un acteur de premier plan, pas un simple observateur. Il faut lui donner les moyens de contribuer pleinement à la réussite de cette transition », a insisté Mamadou Saliou Sow.
Au terme de cette rencontre, le COOPERES a lancé un appel clair : l’État doit faire davantage confiance aux entreprises locales, faciliter leur accès aux projets structurants et adapter les politiques énergétiques aux réalités du terrain.
« Notre ambition est simple : produire localement, investir localement et créer de la valeur pour notre pays. Pour cela, nous avons besoin d’un partenariat sincère avec les pouvoirs publics », conclut M. Sow.
Yanda Sow