Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé à Dakar la cérémonie d’ouverture de la 8e édition du Salon international des Mines (SIM Sénégal), un rendez-vous biennal organisé par le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines. En accueillant les délégations venues d’Afrique et d’ailleurs, le Chef de l’État a salué la tenue de cette rencontre devenue, selon lui, « un cadre majeur d’échanges et d’innovation dans les industries extractives », consacrant le Sénégal comme « un pôle régional d’expertise minière ».
Durant trois jours, le pays abrite des débats, des alliances et des réflexions stratégiques autour du thème “Les ressources minérales, un levier de souveraineté économique”, une thématique qui traduit, d’après le président, « notre conviction que la maîtrise, la transformation et la valorisation de nos ressources naturelles sont les fondations essentielles de notre indépendance économique ».
Transformer les ressources en richesses durables
Dans son allocution, Bassirou Diomaye Faye a rappelé que le Sénégal aborde cette édition dans un contexte d’« alternance démocratique apaisée » et d’« engagement renouvelé pour une gouvernance transparente et inclusive ». Il a souligné que la vision “Sénégal 2050” fait des ressources minérales « des leviers stratégiques au service de la souveraineté économique, de la cohésion sociale et de la durabilité ».
Le président a insisté sur la nécessité de passer d’une économie d’extraction à une économie de transformation, affirmant « Il ne s’agit plus seulement d’extraire nos richesses, mais de leur faire parler le langage du progrès, de la connaissance et du bien-être collectif. »
Selon lui, chaque gramme d’or, de zircon ou de phosphate doit désormais contribuer à bâtir une économie créatrice d’emplois, d’innovations et de chaînes de valeur locales et régionales.
Une gouvernance transparente et équitable du secteur
Le Chef de l’État a également rappelé que le Code minier de 2016 a institué des mécanismes de redistribution, comme le Fonds d’appui au développement local et le Fonds de péréquation, pour renforcer les capacités des collectivités territoriales. Il a insisté sur le caractère inclusif de la gouvernance minière : « Les ressources minières appartiennent au peuple, leur exploitation doit bénéficier aux communautés locales par des mécanismes de redistribution équitables et durables. »
Bassirou Diomaye Faye a annoncé la révision du Code minier, destinée à instaurer une fiscalité plus juste et à garantir une répartition équilibrée des richesses issues de l’exploitation. « Cette réforme répond à une exigence morale et républicaine : faire du secteur minier un pilier du développement durable et de la confiance entre l’État, les investisseurs et les citoyens », a-t-il affirmé.
Des mines au service de l’humain et de l’environnement
Le président a par ailleurs lancé un appel fort aux entreprises minières pour une exploitation responsable et conforme aux normes internationales « Le développement minier n’a de sens que s’il s’accompagne d’une conscience environnementale, d’une responsabilité sociale et d’un respect strict des lois de la République. »
Il a insisté sur la nécessité pour les compagnies d’intégrer les préoccupations des communautés locales, de renforcer leur ancrage territorial et de faire de leurs investissements des vecteurs de cohésion et de dignité.
Un secteur tourné vers l’innovation et la jeunesse
Bassirou Diomaye Faye a mis en avant le potentiel stratégique du lithium, du zircon et d’autres minerais critiques, qui placent le Sénégal au cœur des mutations énergétiques et technologiques mondiales. Il a salué la jeunesse sénégalaise, qualifiée de « minerai vivant de la nation », et encouragé l’innovation à travers le Hackathon Mine Innovation, organisé en marge du salon pour stimuler la créativité technologique et sociale dans le secteur extractif.
Le Chef de l’État a également souligné l’importance de l’initiative de l’Association africaine des femmes en géosciences, qui tient à Dakar le 2ᵉ Congrès international sur la géodiversité et le géopatrimoine. Pour lui, « nos sous-sols, comme nos cultures, sont des héritages à préserver et à transmettre ».
En clôturant son discours, le président Bassirou Diomaye Faye a appelé les participants à « transformer la richesse du sol en richesse pour le peuple », et à faire du SIM Sénégal 2025 un moment de vérité, d’engagement et de projection vers un Sénégal souverain, juste et prospère.
Yanda Sow


