Plan de redressement : Les fortes attentes du gouvernement sur la renégociation des contrats

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 Le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté, hier, devant les membres du gouvernement et le peuple senegalais, le Plan de redressement économique et social (PRES), une feuille de route ambitieuse pour relancer l’économie nationale. Parmi les leviers majeurs identifiés figure l’exploitation optimale des ressources extractives, considérée comme un pilier essentiel de la mobilisation des recettes publiques. Avec, à la clé, une baisse significative du coût de l’électricité.

Le gouvernement prévoit de mobiliser beaucoup de ressources en renforçant la collecte des dividendes issues des participations de l’État dans plusieurs entités publiques. Un effort particulier sera porté sur le secteur extractif, où l’État détient systématiquement entre 10 % et 20 % de participation, notamment dans les sociétés minières. « Le Sénégal, ou du moins l’État, a été assez négligent dans le suivi de son portefeuille et la collecte des dividendes sur ses participations », a reconnu le Premier ministre.

Cette mesure devrait également s’appliquer à d’autres secteurs à fort potentiel de contribution, comme le portuaire et l’industriel, avec une volonté affirmée de renforcer le contrôle de la gestion des entreprises publiques et parapubliques.

L’un des volets les plus significatifs du plan repose sur la renégociation des contrats dits « stratégiques ». Qu’il s’agisse de conventions minières, pétrolières ou industrielles, l’objectif affiché est de corriger les déséquilibres contractuels, souvent jugés défavorables à l’État sénégalais.

« Nous projetons un gain de 884 milliards FCFA à travers cette démarche », a précisé le Premier ministre. Il s’agira notamment d’ajuster les niveaux de redevances fiscales, de contrôler de manière plus rigoureuse la production déclarée, et d’exiger le recouvrement des amendes issues des audits fiscaux et métrologiques.

Mais c’est sans doute sur le terrain de l’énergie que les effets de ces réformes pourraient être les plus visibles pour les populations. En effet, dans le cadre des comptes à recherche et de partage de production, le Sénégal est désormais en mesure de notifier ses besoins d’approvisionnement local en pétrole et gaz. Pour 2026, cette anticipation permettrait de dégager des gains estimés entre 143 et 177 milliards FCFA, en fonction de l’application d’une pénalité de 25 % prévue dans les contrats, notamment avec BP.

Le bénéfice pour le consommateur final serait direct : le prix du kilowattheure (kWh) passerait de 115,93 FCFA à 76,18 FCFA, selon les projections gouvernementales. Une baisse substantielle qui répond à une revendication constante des ménages et du secteur privé.

En misant sur une meilleure gouvernance des ressources extractives, le gouvernement Sonko veut rompre avec une tradition de passivité de l’État actionnaire et repositionner le Sénégal dans une dynamique de récupération de sa souveraineté économique. La réussite de ce pari dépendra toutefois de la capacité de l’administration à mener à bien les renégociations contractuelles, tout en maintenant la confiance des partenaires étrangers.

Les mois à venir seront décisifs pour savoir si ces engagements se traduiront en résultats concrets pour l’économie nationale et pour les Sénégalais.

Yanda Sow

 

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