C’est une nouvelle approche dans la lutte contre les changements climatiques.L’Institut Francophonie pour le Développement Durable (IFDD), organe subsidiaire de l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF), alancé le programme NEXUS pour impulser un changement de paradigmes dans la gestion des problématiques liées au changements climatiques.
L’objectif visé par l’IRD, dans le cadre de cette initiative, c’est de casser les silos et surtout de partager les bonnes pratiques pour une meilleure mise en œuvre des différentes thématiques dans la lutte contre les changements climatiques. « Aujourd’hui on constate que depuis maintenant plus 30 ans on fonctionne par thématique notamment l’eau, l’énergie, la biodiversité, la désertification et c’est très bien ; mais sur le terrain au niveau local, on s’aperçoit qu’on ne raisonne pas par silo mais plutôt de façon intégrée », a indiqué Cécile Martin-Phipps directrice de l’IFDD.
Dès lors, il apparait évident la nécessité de repenser tous ces programmes afin de créer cette synergie entre ces différentes thématiques et prendre en compte cette dimension d’interconnexion entre elles. Elle estime que quand on parle d’agriculture, on parle aussi d’énergie parce qu’il y’a un besoin d’alimentation en eau et en énergie pour la transformation de cette agriculture. « C’est aussi parler de commerce, d’emploi, de comment éviter la déforestation ou bien de l’appauvrissement des sols et de la biodiversité qui sont autant de problématiques qui interpellent les Etats ».
« Le changement de paradigmes à travers la formation, l’échange de bonnes pratiques, le renforcement de capacités et l’émergence de solutions innovantes qui ne sont pas forcément des transferts de hautes technologies mais plutôt des technologies de mains, des savoir-faire traditionnels, constitue un levier sur lequel tous les pays pourront compter pour l’atteinte du développement durable », a ajouté Cecile Martin-Philipps.
C’est pourquoi, poursuit-elle, « L’objectif de ces assises, avant même qu’on ne lance nos programmes au sein de la francophonie, c’est d’abord d’écouter nos Etats parce que la francophonie c’est 88 Etats et gouvernements membres qui sont sur 5 continents et tous ont de bonnes pratiques à partager au niveau local, au niveau national, au niveau sous régional, pour bâtir quelque chose de durable dans nos pays » .
La 27ème conférence des parties (COP) organisée par l’ONU au mois de novembre à Charm el-Cheikh sur les changementsclimatiques,la COP sur la biodiversité à Montréal présentement et tout dernièrement, en Afrique, la conférence des parties sur la désertification, autant d’initiatives qui font que le momentchoisi pour tenir ces assises a été jugé idéal. C’est ce qu’a fait savoir M. Cheikh Fofana, Directeur Adjoint de l’environnement et des établissements classés au ministère de l’environnement du développement et de la transition écologique du Sénégal. « Ces assises viennent à points nommé et constituent le prolongement de toutes ces rencontres et particulièrement pour les pays francophones de pouvoir échanger et de partager leurs expériences sur ces questions extrêmement importantes, de survie pour trouver ensemble des solutions afin de promouvoir les actions de développement ».
Il reconnaît que les approches sectorielles ont montré leurs limites et le plus important c’est de travailler en synergie dans le cadre d’approches intégrées pour que les différents secteurs de développement qui doivent être mises en œuvre le fassent de façon intégrée. « Pour faire de l’agriculture il faut des terres. Alors si aujourd’hui en parlant d’agriculture on ne prend pas en compte la dimension eau ni la dimension terre, qui aujourd’hui se dégrade mais également la dimension climat, le risque serait alors très grand de passer à côté des résultats attendus », a indiqué M. Cheikh Fofana.
Yanda Sow