Sénégal-Journées portes ouvertes : Le Ministère en terrain « miné » à Kédougou

0

Birame Soulèye Diop et sa délégation poursuivent leur tournée de sensibilisation à l’intérieur du pays. C’est un mercredi chaud qui les attend à Kédougou où l’exploitation minière pose de réels problèmes sociaux, environnementaux, sanitaires et même sécuritaires.

Le Ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines est dans la zone du Sud-est ce 24 septembre, dans le cadre des Journées Portes Ouvertes. Il fera face à un parterre de complaintes et devra mettre sur la table des acteurs des garanties de sécurité et des solutions face aux dangers de tous ordres dans le sous-secteur de l’orpaillage. Ce pôle est composé des régions de Tambacounda et Kédougou.

Une zone à problèmes malgré ses richesses

Les régions de Tambacounda et Kédougou sont riches en matériaux de construction tels que les argiles, la latérite et le basalte, ainsi que des pierres ornementales comme les granites, les serpentinites et le marbre.

Cependant, l’or reste la pierre la mieux connue et la plus recherchée. Si des entreprises comme Endeavour Mining, à travers sa filiale sénégalaise Sabodala-Massawa (SGO), Petowal Mining, Managem et Sored Mine sont en exploitation industrielle, une pléthore de petites mines ou semi-mécanisés exercent aux côtés des orpailleurs traditionnels.

Ces acteurs sont souvent confrontés à des risques d’affrontements liés à leurs domaines d’intervention. Les problèmes environnementaux sont causés à des échelles différentes mais le mal reste le même : un vrai défi de préservation des écosystèmes. Les phénomènes sociaux inhérents à l’activité minière, tels que les agressions, la prostitution forcée, la traite des personnes et l’usage de produits prohibés sont imposent un vrai travail de sensibilisation et de contrôle de cette activité.

Malgré la découverte d’argent, de platinoïdes et d’indices intéressants de diamant, de lithium et de Colombo tantalite, la pauvreté qui y sévit semble s’installer pour des années encore si des mesures efficaces, concertées et rigoureusement suivies ne sont pas prises.

Les défis liés au respect de la réglementation et à l’efficacité du contrôle

Le Ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a effectué une descente sur le terrain. Les géologues et autres membres de la mission d’audit disent avoir constaté beaucoup de cas de non-conformité de la plupart des exploitant semi-mécanisés. Ils ont également découvert de l’inactivité dans plusieurs permis de recherche ainsi que le non respect de l’interdiction de l’exploitation artisanale à moins de 500 mètres de la Falémé en dépit du décret de suspension des activités minières.

Cela remet sur la table la lancinante question du contrôle des activités minières par les Directions régionales de l’Énergie et des Mines. Ces dernières sont non seulement en sous effectif mais ne disposent pas de la logistique nécessaire pour effectuer correctement leur mission.

Certains dignitaires locaux sont également concernés par cette situation. Ils sont au cœur de l’exploitation et font jouer leur influence pour maintenir certaines pratiques aux antipodes de la réglementation. L’exploitation et la vente clandestine de l’or est à l’origine de pertes immenses de revenus pour l’Etat qui n’a pas les moyens de contrôler les flux financiers qui en découlent. Cela pose la question de l’utilisation de cette manne financière mais également la destination de l’or extrait de cette zone.

Les Journées Portes Ouvertes comme début de solution ?

Aux côtés de ces pratiques déplorables, quelques sociétés tentent de sauver la face. Elles essaient de se conformer malgré les insuffisances notées en matière de protection de l’environnement et de prise en charge effective des attentes des communautés.

L’orpaillage étant l’activité la plus ancienne et la plus problématique, il n’est pas écarté que le Ministre Birame Soulèye Diop lui accorde une attention particulière lors de son séjour à Kédougou. D’ailleurs, son Département a initié un programme de gestion et d’encadrement de ce sous-secteur. L’accompagnement du secteur privé national et la transformation locale de nos ressources minérales, seraient également à l’ordre du jour.

Yanda Sow

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici