Le dialogue entre la société civile et le gouvernement, initié en juillet dernier sous le nom de ‘’Diisso nguir tabax euleuk’’, s’est poursuivi ce vendredi avec une rencontre entre les acteurs non étatiques et le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop. Cette réunion avait pour objectif de s’assurer que les préoccupations de la société civile soient intégrées dans le prochain référentiel des politiques publiques, qui doit être présenté sous peu.
Dr. Malick Diop, président de la plateforme des Acteurs Non Étatiques, a souligné l’importance de cette rencontre. « Cette rencontre entre dans la suite logique de ‘’Diisso nguir tabax euleuk’’, un dialogue que nous avons commencé en juillet. Nous avons reçu aujourd’hui le ministre pour que les préoccupations de la société civile soient prises en compte dans le prochain référentiel des politiques publiques. La société civile appelle à une co-construction pour que ce document reflète les recommandations formulées par les communautés que nous soutenons », a-t-il déclaré.
Le thème central de cette rencontre, « l’exploitation optimale des ressources naturelles », vise à aligner l’exploitation des richesses naturelles avec les intérêts des communautés locales, souvent touchées par les externalités négatives de l’extraction. « Comment les ressources naturelles peuvent-elles bénéficier à ces communautés, qui, bien souvent, subissent les conséquences néfastes de cette exploitation ? », se demande le Dr. Diop, mettant en avant les enjeux pour les populations locales.
Les doléances de la société civile
Lors de cette rencontre, plusieurs représentants de la société civile ont pris la parole pour interpeller le ministre sur diverses problématiques liées au secteur extractif et à la transition énergétique. Parmi les questions soulevées figurent l’absence de versement des Fonds d’appui au développement local et de péréquation, prévus par le Code minier, soulevée par Dr. Pape Fara Diallo, Président de la Coalition « Publiez ce que vous payez ».
Dr. Fatima Diallo, du CRADESC, a abordé le financement de la transition énergétique juste (JETP) et la place du contenu local dans ce processus. De son côté, Mme Aïda Diop, présidente de Women in Mining, a mis l’accent sur la nécessité de l’iclusion des femmes dans le processus de la transition énergétique mais aussi de toutes les couches vulnerables.
Le ministre Birame Souleye Diop a assuré une écoute attentive à toutes ces préoccupations, tout en relativisant certaines critiques, notamment sur les impacts négatifs de l’exploitation des ressources naturelles. « À côté des externalités négatives, il y a aussi des retombées positives qu’il ne faut pas occulter », a-t-il rappelé. Il a invité à une analyse plus nuancée de la situation, en s’appuyant sur un modèle SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces), afin de peser les avantages et inconvénients de l’exploitation des ressources naturelles.
La question de la dette liée au JETP
Concernant les craintes soulevées au sujet de la dette publique qui pourrait être aggravée par le financement du JETP, le ministre a souligné l’urgence de répondre aux besoins énergétiques du pays, qui devraient passer de 1 400 MW à 2 100 MW d’ici 2025. « Pour un tel investissement, il est quasi impossible de se reposer uniquement sur nos ressources internes ou sur l’investissement du secteur privé national », a-t-il expliqué.
Sur les fonds destinés aux collectivités territoriales, le ministre a promis de prendre toutes les mesures nécessaires pour que ces fonds soient effectivement versés, comme prévu par la loi.
Un engagement pour la prise en compte des recommandations
Le ministre Birame Souleye Diop a salué cette initiative de dialogue, qui permet de rapprocher les points de vue entre les autorités et la société civile. Il a également rassuré les participants sur l’inclusion de leurs recommandations dans le prochain référentiel des politiques publiques. « Vous êtes dans le wagon qui présentera ce référentiel, donc il n’y a aucune inquiétude à avoir », a-t-il affirmé, assurant que les préoccupations soulevées seront prises en compte.
Cette rencontre constitue une étape importante vers une collaboration plus étroite entre le gouvernement et la société civile, dans l’objectif de garantir que les politiques publiques futures reflètent véritablement les intérêts et les besoins des populations sénégalaises.
Yanda Sow