Dans ce contexte d’urgence écologique, le financement des projets pétroliers est de plus en plus décrié par les organisations de lutte contre le réchauffement climatique. Les entreprises du secteur des énergies fossiles sont confrontées à un réel problème de financement de leurs activités devant l’intransigeance des banques.
En effet, dans le monde, les énergies fossiles continuent d’être deux fois plus subventionnées que les énergies renouvelables. Pourtant le charbon, le pétrole et le gaz sont responsables de 80% des émissions de CO2.
C’est pourquoi les organisations qui militent contre le réchauffement climatique mettent la pression sur les grandes banques pour qu’elles ne financent plus les activités de ces compagnies.
Les activités des banques publiques doivent être à 100% compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris. De telles initiatives pourraient amener des entreprises comme Bp à réfléchir sur comment réduire progressivement ses investissements dans ce secteur dans la perspective du Net zéro à l’horizon 2050.
Départ évoqué de Bp du projet Yakaar-Teranga, un signe ?
La société britannique qui opère au Sénégal et en Mauritanie serait en pourparlers pour céder ses parts dans le projet gazier de Yakaar-Teranga. Devant l’omerta des autorités en charge de la gouvernance des hydrocarbures, les suspicions et les doutes persistent.
Interpellé à l’occasion d’un atelier de renforcement des capacités des acteurs de la presse, organisé par l’Initiative pour la transparence dans le secteur extractif (ITIE), Papa Samba BA Directeur général des hydrocarbures au Ministère du Pétrole et des Énergies, n’a pas voulu donner de détails sur d’éventuels pourparlers de Bp pour quitter le projet gazier offshore, localisé au nord-ouest de Dakar.
Le Directeur des Hydrocarbures n’a ni confirmé, ni infirmé cette information qu’il dit avoir appris des journalistes. Cela pourrait, tout de même, être une aubaine pour le Sénégal et Kosmos pour augmenter leurs parts dans le projet.
Par ailleurs, l’agitation de plus en plus, de cette information, légitimerait les doutes sur une telle décision de la part de la société Britannique, à quelques mois du démarrage effectif de la production du gaz de GTA, dont elle est l’opératrice.
Yakaar-Teranga est-il un projet de plus dans le bassin pétrolier sénégalais, pour British Petroleum ? Les activistes de l’environnement pourraient voir d’un bon œil, cette décision si elle arrivait à être effective.
Elle reste tout de même problématique pour ce projet sur lequel le Sénégal compte beaucoup pour développer sa stratégie « Gas To Power », qui devrait permettre un accès universel à l’énergie pour le pays.
Yanda Sow