Sangomar :  Une production record et des retombées qui tardent pour le Sénégal

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La société australienne Woodside Energy, opératrice du champ pétrolier Sangomar, a annoncé une production moyenne de 99 000 barils par jour sur la période, générant 477 millions de dollars de revenus. Une performance en hausse, mais qui ne permet pas encore au Sénégal de tirer pleinement profit de son pétrole.

Les chiffres publiés dans son troisième rapport trimestriel montrent une progression continue avec 464 millions de dollars au premier trimestre, 510 millions au deuxième, soit 1,468 milliard de dollars de recettes cumulées depuis le début de l’année l’équivalent de 831 milliards de francs CFA. Ce dynamisme conforte la position de Woodside, qui détient 82 % des parts du projet, contre 18 % pour Petrosen, la société nationale sénégalaise.

Malgré cette montée en puissance, la production reste légèrement en deçà du cap symbolique des 100 000 barils par jour, fixé comme référence dans le contrat de partage de production. Or, ce palier est crucial : c’est à partir de ce niveau que l’État commence à percevoir des revenus significatifs, une fois les coûts d’investissement de l’opérateur remboursés.

Autrement dit, Woodside vend et encaisse, mais le Sénégal doit encore patienter avant de bénéficier de retombées substantielles. Tant que la production reste sous ce seuil, la majeure partie des recettes sert à couvrir les dépenses de développement du champ offshore.

L’entreprise se veut néanmoins confiante. Selon ses prévisions, la pleine capacité devrait être atteinte d’ici la fin de l’année, permettant d’entrer dans une phase plus rentable pour toutes les parties. « Le projet suit son plan de montée en régime », indique Woodside, qui salue la performance technique du FPSO Léopold Sédar Senghor.

Pour le Sénégal, l’enjeu est de taille. Le champ de Sangomar, premier projet pétrolier du pays, incarne l’espoir d’une souveraineté énergétique et d’un levier de croissance. Mais pour l’heure, la manne pétrolière reste encore virtuelle.

En attendant le franchissement du seuil des 100 000 barils, les revenus directs de l’État demeurent modestes, retardant la concrétisation des promesses économiques associées à cette première production nationale.

Yanda Sow

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