La Coalition Nationale des Acteurs pour une Pêche Durable (CONAPED) a organisé hier à Dakar un atelier de formation réunissant parlementaires et journalistes. Cet événement avait pour objectif de renforcer la compréhension des textes réglementaires et de promouvoir la transparence dans le secteur de la pêche, tout en abordant les nombreux défis auxquels ce domaine stratégique est confronté.
Selon Malick Fall, coordonnateur de la CONAPED, le secteur de la pêche sénégalaise traverse une crise profonde. « Les mauvaises pratiques de pêche et de transformation des produits halieutiques, la capture et le marayage des juvéniles, ainsi que le non-respect des textes par les agents assermentés continuent de fragiliser ce secteur. À cela s’ajoutent les conflits récurrents entre pêche artisanale et navires industriels, exacerbés par l’introduction massive de navires sous pavillon sénégalais, en grande partie d’origine chinoise. Ces navires aggravent la surpêche, transformant notre océan en un véritable désert liquide. » Il a également dénoncé les conséquences sociales de cette situation, qui pousse de nombreux pêcheurs artisanaux à devenir des migrants clandestins ou des passeurs.
Malick Fall a souligné l’importance économique du secteur de la pêche, qui génère plus de 200 milliards de FCFA de devises annuelles, bien au-dessus des revenus pétroliers estimés à 70 milliards. « La pêche est un pilier de notre économie nationale. Elle crée des emplois et soutient des milliers de familles. Mais ce secteur a besoin de transparence, de protection et d’inclusion. C’est pourquoi nous plaidons pour que le Sénégal adhère à l’Initiative pour la Transparence dans l’Industrie de la Pêche (FiTI), afin de garantir une gestion responsable et durable des ressources halieutiques. »
De son côté, le député Ibrahima Mbodj, président de la commission Développement durable de l’Assemblée nationale, a affirmé l’engagement des parlementaires à utiliser les connaissances acquises lors de cet atelier pour mieux orienter leurs actions. « Nous plaiderons pour l’application stricte des textes réglementaires en matière de pêche, encouragerons une cohabitation harmonieuse entre pêche artisanale et industrielle, et exigerons des données fiables pour une meilleure compréhension du secteur. » Il a également ajouté que les parlementaires accompagneront les démarches visant l’adhésion du Sénégal à la FiTI, soulignant que « la transparence et une gestion durable des ressources halieutiques sont essentielles à la survie de ce secteur ».
Cet atelier, initié par la CONAPED mobilisant une treantaine de parlemenataires et journalistes, constitue une avancée significative pour sensibiliser les décideurs et mobiliser les acteurs clés en faveur d’une pêche durable et équitable. Les défis restent nombreux, mais les mesures préconisées lors de cette rencontre pourraient contribuer à protéger les moyens de subsistance des pêcheurs, renforcer la transparence et consolider la place de la pêche dans l’économie nationale.
Yanda Sow