Trente ans d’attente, des décennies d’espoirs, de reports et de négociations : ce mardi 11 novembre 2025 restera gravé dans l’histoire économique de la Guinée. Sous la présidence du général Mamadi Doumbouya, le pays a procédé au lancement officiel de l’exploitation du gisement de fer de Simandou, considéré comme l’un des plus vastes et des plus riches au monde.
Sur le site de Morebaya, dans le sud-est du pays, les premières tonnes de fer ont enfin été extraites, prêtes à rejoindre les marchés internationaux. Cet événement marque un tournant majeur pour la Guinée, longtemps qualifiée de « scandale géologique », mais qui peine depuis des décennies à transformer son immense potentiel minier en moteur de développement durable.
Une victoire du peuple guinéen et l’aboutissement d’un combat pour la souveraineté économique. Simandou n’est pas qu’un projet minier, c’est le symbole d’une Guinée qui se relève, qui prend son destin en main et qui entend valoriser ses ressources au bénéfice de tous ses enfants, les investisseurs et les partenaires techniques.
Le gisement de Simandou, situé dans la région de Beyla et N’zérékoré, recèle plus de 2 milliards de tonnes de réserves de fer à haute teneur, soit parmi les plus importantes au monde. Son exploitation est portée par un partenariat entre l’État guinéen, Winning Consortium Simandou (WCS) et le géant minier Rio Tinto. Le projet comprend également la construction d’un corridor ferroviaire de 650 km reliant Simandou au port en eaux profondes de Matakong, infrastructure clé pour l’exportation du minerai.
Pour Conakry, cette ouverture marque bien plus qu’un simple démarrage industriel, c’est un signal fort envoyé aux investisseurs internationaux et une étape cruciale vers la diversification de l’économie. La Guinée espère ainsi générer des milliers d’emplois directs et indirects, renforcer ses recettes fiscales et amorcer une industrialisation fondée sur la transformation locale de ses ressources.
Mais au-delà de la fierté nationale, plusieurs voix appellent déjà à la vigilance. Des acteurs de la société civile et des observateurs économiques soulignent la nécessité d’une gouvernance transparente, d’une gestion rigoureuse des revenus miniers et d’une protection stricte de l’environnement dans les zones concernées. Simandou apparaît désormais comme le fer de lance d’un avenir minier souverain et prometteur.


