Clôture du SIM 2025 : un succès éclatant et un plaidoyer pour la souveraineté des données géologiques

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Le Directeur général des Mines et de la Géologie salue une édition record et appelle à renforcer la maîtrise de l’information géologique pour une souveraineté minière africaine.

La 8e édition du Salon international des Mines du Sénégal (SIM 2025) s’est clôturée dans une atmosphère de satisfaction et de fierté partagée. Placée sous le thème « Les ressources minérales, levier de souveraineté économique », cette rencontre a réuni à Diamniadio les principaux acteurs du secteur extractif venus d’Afrique et d’ailleurs.

Représentant le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Ibrahima Gassama, Directeur général des Mines et de la Géologie, a salué une organisation exemplaire et une participation record. « Le SIM 2025 a été un succès total, tant sur le plan de la coordination que sur la qualité des échanges », a-t-il déclaré, exprimant sa gratitude envers les institutions, les partenaires et les acteurs privés qui ont contribué à la réussite de cet événement continental.

Une mobilisation sans précédent autour du secteur extractif

Cette édition du SIM s’est distinguée par une affluence inédite. Plus de 3 500 visiteurs professionnels, 450 délégués internationaux, 250 exposants et 38 sponsors ont pris part aux travaux, représentant plus de 30 pays. Les discussions et expositions, organisées entre le Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) et le Centre des expositions de Diamniadio, ont couvert une superficie de 4 754 m², transformant la capitale sénégalaise en véritable vitrine du potentiel minier ouest-africain.

L’innovation majeure de cette édition réside dans l’organisation du premier forum de recrutement minier, qui a réuni 185 entreprises et permis d’offrir 555 postes à de jeunes talents sénégalais. Une initiative saluée par M. Gassama comme « un jalon fort dans la mise en œuvre de la vision Sénégal 2050, qui place l’emploi, la jeunesse et l’innovation au cœur du développement économique national ».

Des recommandations porteuses d’avenir

La présidente du comité scientifique, Mme Rokhaya Samba Diène, également Directrice générale du Service géologique national du Sénégal, a présenté les conclusions et recommandations issues des trois jours de travaux. Elle a rappelé que les échanges ont permis d’approfondir la réflexion sur la transformation locale des ressources, la transparence dans la gouvernance, la valorisation du contenu local et la coopération entre États africains. Les participants ont également insisté sur la nécessité de renforcer la formation dans les métiers des sciences de la Terre et de créer un cadre de financement dédié à la recherche et à l’innovation.

Mais la recommandation la plus marquante, selon Mme Diène, demeure celle relative à la maîtrise de l’information géologique. « La connaissance du sous-sol est le socle de toute politique minière souveraine. Nous devons produire, maîtriser et valoriser nos propres données pour mieux orienter nos politiques publiques et nos négociations avec les investisseurs », a-t-elle déclaré.

Vers une souveraineté de la donnée géologique

Dans le même esprit, Ibrahima Gassama a insisté sur la nécessité pour les États africains de reprendre le contrôle de leurs données géologiques. Selon lui, la dépendance envers les laboratoires étrangers fragilise la souveraineté économique du continent. « Chaque année, des milliers d’échantillons quittent l’Afrique pour être analysés à l’étranger. Cette dépendance limite notre capacité à négocier et à valoriser nos ressources à leur juste valeur », a-t-il déploré.

Il a plaidé pour un renforcement de la coopération entre les services géologiques nationaux, les universités et les entreprises afin de bâtir une base commune de connaissances et de compétences locales. « Mieux connaître notre sous-sol, c’est mieux discuter avec nos partenaires et défendre nos intérêts », a-t-il ajouté.

En clôturant les travaux, le Directeur général des Mines a exprimé la fierté du Sénégal d’avoir accueilli un salon d’une telle envergure. Le SIM 2025, au-delà des chiffres et des panels, aura surtout mis en avant une vision partagée : celle d’un secteur extractif africain moderne, souverain, inclusif et tourné vers la durabilité.

« Ce salon a montré que nous partageons les mêmes réalités géologiques et les mêmes ambitions. Ensemble, nous devons bâtir une Afrique minière forte, innovante et respectueuse de l’environnement », a conclu M. Gassama sous les applaudissements du public.

Entre la richesse du sous-sol et l’intelligence du savoir-faire, le continent trace peu à peu les contours de sa souveraineté. Le SIM 2025 aura prouvé qu’en Afrique, la véritable ressource minière, c’est désormais la connaissance.

Yanda Sow

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