Sénégal : Les « Mines Vertes » ou l’autre façon de se faire de l’or

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Avec « Les Mines Vertes », on ne perd rien. Elles protègent l’environnement, procurent de l’emploi à des centaines de jeunes, contribuent à l’autosuffisance alimentaire, et bien plus encore. Pour les jeunes bénéficiaires de cette initiative, la ruée vers l’or s’est transformée en une course pour l’auto emploi. Grâce à ce centre d’incubation, de formation professionnelle et d’apprentissage aux métiers verts, mis en place par Ibrahima Sorry Diallo, Directeur exécutif de l’ONG La Lumière, la perception de la mine a changé.

Les « Mines Vertes » est un concept qui va changer la vie de plusieurs jeunes dans le Sénégal oriental et au Fouladou. La démarche consiste à cibler des jeunes issus de familles défavorisées. C’est pour lutter, à la fois, contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et les migrations  irrégulières.

Ce projet de « Mines Vertes” est en gestation  à Tambacounda. « A la première année, plus de 200 jeunes venus de plusieurs régions du pays ont adhéré au projet, avec comme objectif final d’en faire de grands entrepreneurs et d’améliorer leurs conditions de vie », explique Ibrahima Sorry Diallo.

L’école-entreprise a vu le  jour le 10 décembre 2019. Plusieurs bourses ont été offertes à des groupements d’éleveurs, à des migrants de retour, au syndicat d’initiative et de tourisme, à l’union des conducteurs de moto Jakarta, à des handicapés, entre autres.

Selon le promoteur, « ces bourses d’études accordées à ces jeunes des 18 communes de Kédougou, des 46 Communes de Tambacounda et des 40 communes de Kolda, sont un moyen de dissuasion afin de les garder sur leur terroir, de promouvoir l’auto emploi après la phase d’acquisition de connaissances solides et d’augmenter le pouvoir d’achat des populations surtout en milieu rural ».

La formation est gratuite mais elle exige un contrat moral avec les jeunes et les maires des communes concernées pour qu’ils aient des délibérations. « A la fin de la formation l’élève sort avec un business plan car étant déjà préparé à l’insertion. Il devient automatiquement membre de la coopération des mines vertes. Il a le devoir de nourrir sa population avec ses produits, de fournir aux industries locales et peut-être même d’investir le marché national et africain », ajoute le Directeur Exécutif de l’ONG La Lumière.

Présentement on y trouve 4 filières dont l’agriculture, l’horticulture, la pisciculture et la transformation des produits agricoles en plus du volet entreprenariat. Ibraima Sorry Diallo explique qu’après la formation, des diplômes d’État sont délivrés par le ministère de la formation professionnelle mais aussi un certificat d’entreprenariat agricole du Centre Ouest Africain de Formation aux Métiers Verts. 

La formation peut se poursuivre par un emploi à la « Mine Verte » de Botou (un champ école) ou des stages au sein de l’entreprise. Ils font une formation duale avec 20% de théorie et 80% de pratique.

« Présentement, ils sont à la 3ème année avec deux cohortes de 120 élèves chacune. L’une est à Kolda l’autre à Tambacounda. Une bonne formation et l’octroi des terres à ces jeunes peuvent avoir un impact positif sur leur développement et améliorer leurs conditions de vie », soutient M. Diallo.

« Les Mines Vertes »  est une vision juste et novatrice. Elle peut devenir une arme redoutable pour vaincre le chômage, la faim et la pauvreté aussi bien en milieu urbain et que dans le monde rural.

En raison de sa pertinence, le centre d’incubation, de formation professionnelle et d’apprentissage aux métiers verts reçoit très souvent des visites d’autorités comme celle de l’UNICEF venue s’enquérir des avancées du projet «entrepreneurs à 20 ans » porté par le centre de formation « Les Mines Vertes ».

« Cette visite guidée permettra de voir comment orienter les accompagnements envers ces jeunes entrepreneurs. Grâce à eux ces jeunes sont capables de faire face aux défis de l’entrepreneuriat et de l’autonomisation », assure l’initiateur de l’entreprise sociale et solidaire.

La demande est toujours élevée, d’où il est nécessaire de collaborer avec des centres comme le 3FPT, qui œuvre également dans  la formation des jeunes. Tout cela fait de « Les Mines Vertes » un modèle à reproduire à travers le pays selon les témoignages de visiteurs, convaincus de son impact sur les jeunes.

Cette initiative est le fruit de 20 années d’expérience dans le domaine du développement communautaire. Ibrahima Sorry Diallo  a passé 16 ans à faire du plaidoyer sur les industries extractives au Sénégal et dans le monde.

« Dans notre pays on sait que les mines classiques ne sont pas profitables aux populations et cela malgré l’adhésion du Sénégal à l’ITIE (avec son rang de 1er en Afrique et de 4e au monde), la révision du code minier et les autres lois qui ont suivi dont celle relative au contenu local. C’est pourquoi une telle initiative, noble à sa source, est mise en place au Centre Ouest Africain de Formation aux Métiers Verts ».

Pour l’initiateur de l’entreprise sociale et solidaire, « à l’image des mines classiques (or, fer, marbre, zircon,…) les « Mines Vertes » peuvent être développées partout, permettre une production et une industrialisation de qualité ».

Ndèye Mbocé Sy

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