samedi, mai 24, 2025
Accueil Blog Page 4

Sécurité Electrique en Afrique : Une visite du COBSUEL au Sénégal pour renforcer le partenariat

Dans une démarche déterminante pour renforcer la sécurité des installations électriques en Afrique de l’Ouest, le Président du Conseil Burkinabé pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité (COBSUEL), Monsieur Cedric Na-I Mwine DABIRE, a entamé une visite de travail de quatre jours au Sénégal. Cette mission, cruciale et porteur d’espoir, vise à établir une collaboration fructueuse entre le COBSUEL et le Comité Sénégalais pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité (COSSUEL), en s’inspirant de l’expertise sénégalaise pour améliorer la qualité et la régulation des installations électriques.

Face à une situation préoccupante marquée par de nombreux sinistres dus à des installations anarchiques – un constat qui a conduit à la création du COBSUEL en 2024 – cette mission revêt une importance stratégique. « Nous avons créé le COBSUEL en réponse à des années de tragédies et d’incidents évitables. Il est impératif d’instaurer un système de contrôle inspiré du modèle sénégalais pour protéger nos citoyens », a expliqué Monsieur DABIRE, insistant sur la nécessité d’un partenariat solide pour pallier les dysfonctionnements constatés sur le terrain.

Dès le premier jour de sa mission, Monsieur DABIRE a rencontré les autorités diplomatiques. Lors de sa visite à l’Ambassade du Burkina Faso au Sénégal, il a précisé : « Je suis ici pour établir un partenariat solide avec le Sénégal, un pays doté d’une longue expérience en sécurité électrique. Notre collaboration doit être le socle sur lequel nous construirons des standards rigoureux pour protéger nos populations. »

Accueilli chaleureusement par Son Excellence l’Ambassadeur du Burkina Faso, Monsieur Saidou MAIGA, ce dernier a souligné l’importance de cette initiative en déclarant : « Je salue cette démarche innovante. Elle ouvre la voie à une coopération formelle qui renforcera la sécurité électrique et contribuera au développement économique de notre région. » Cette reconnaissance diplomatique renforce l’engagement des deux pays à œuvrer ensemble pour un avenir plus sûr.

La mission s’est poursuivie dans les locaux du COSSUEL, où Monsieur DABIRE a rencontré Monsieur Samba DIENG, Directeur Général du COSSUEL, ainsi que son équipe. « Notre ambition est de poser les bases d’une collaboration durable, notamment à travers une convention cadre et en envisageant ensemble l’organisation de la Semaine Nationale de la Sécurité Électrique (SNSE), une initiative pionnière déjà lancée au Burkina Faso », a-t-il affirmé avec conviction.

Monsieur Samba DIENG a réagi en déclarant : « Nous sommes honorés que le Burkina Faso ait choisi notre modèle de gestion des installations électriques. Nous mettrons à disposition notre expertise, des outils de certification à la gestion des risques, pour accompagner efficacement la mission du COBSUEL. » Ces échanges témoignent d’un engagement réciproque fort, plaçant la collaboration au cœur des priorités pour un transfert de compétences réussi.

Au-delà des aspects techniques, cette mission symbolise une démarche de diplomatie économique et sécuritaire essentielle. Les rencontres à Dakar, ainsi que les échanges dans les régions de Thiès et Fatick, ont permis d’identifier des axes communs et des leviers de collaboration stratégique. Chaque discussion a renforcé la certitude que le partenariat entre le Burkina Faso et le Sénégal est indispensable pour instaurer des pratiques de sécurité électrique exemplaires, avec des retombées positives pour l’ensemble des populations concernées.

La visite de Monsieur CEDRIC DABIRE marque ainsi une étape déterminante pour le COBSUEL. « Notre partenariat avec le Sénégal est une avancée significative pour notre pays. Ensemble, nous allons bâtir un système plus sûr, moderne et efficace pour protéger nos citoyens », a-t-il conclu. Pour Son Excellence l’Ambassadeur MAIGA et Monsieur Samba DIENG, cette initiative illustre parfaitement comment une collaboration fructueuse peut répondre aux défis communs et ouvrir la voie à un développement durable et sécurisé dans toute la région.

Yanda Sow

 Barrage hydroélectrique  de Sambangalou : Un nouveau départ acté à Dakar

 

Dakar a été le théâtre, ce dimanche, d’une étape décisive pour le projet hydroélectrique de Sambangalou. La 13ᵉ session extraordinaire du Conseil des Ministres de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG) s’est conclue après trois jours d’échanges stratégiques. Cette session a été marquée par l’installation officielle du nouveau Haut-Commissaire, Monsieur Demba Jallow, ainsi que par l’examen minutieux des conclusions de l’audit réalisé sur le projet.

Les conclusions de cette session ont permis d’adopter des mesures fortes pour assurer une reprise rapide des travaux du barrage de Sambangalou. Une nouvelle feuille de route a été élaborée, assortie de directives précises et confiée à un comité ad hoc qui en assurera le suivi. L’objectif est d’éviter les lenteurs administratives et techniques ayant freiné le projet jusqu’ici.

À l’issue du Conseil, les ministres en charge de l’énergie des quatre pays membres de l’OMVG (Sénégal, Guinée, Gambie et Guinée-Bissau) ont effectué une descente sur le site du barrage, situé à 25 kilomètres de Kédougou. Cette visite avait pour but d’évaluer l’état actuel du chantier, qui est à l’arrêt depuis plusieurs mois, et d’identifier les actions prioritaires à entreprendre pour relancer les travaux.

Le barrage de Sambangalou est une infrastructure clé pour le développement énergétique et agricole de la sous-région. Avec une capacité installée de 128 mégawatts, il vise une production annuelle estimée à 394,3 gigawatts-heures. Ce projet ne se limite pas à la production d’électricité : il intègre également des objectifs majeurs d’intérêt public, notamment l’irrigation de 90 000 hectares de terres agricoles dans le bassin versant du fleuve Gambie, la régulation des débits fluviaux pour prévenir les inondations en aval et l’approvisionnement en eau potable des populations locales.

Face aux enjeux économiques et environnementaux, les autorités ont réitéré leur engagement à mobiliser les ressources nécessaires pour mener à bien cette infrastructure stratégique.

Cette session et la visite de terrain marquent une étape importante vers la concrétisation de ce projet, dont la relance effective est désormais enclenchée sous de nouvelles perspectives.

Yanda Sow

Sénégal-Fuite de gaz GTA: l’Etat exige des mesures rapides à Bp

Dans la nuit du 19 au 20 février 2025, une fuite de gaz a été signalée sur le puits A02 du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à 120 km au large des côtes sénégalo-mauritaniennes. L’opérateur du champ gazier, BP, a immédiatement informé les autorités sénégalaises et mauritaniennes de cet incident, survenu sur un puits non encore opérationnel.

Selon un communiqué conjoint du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines et du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, les administrations des deux pays suivent de près l’évolution de la situation et restent en contact permanent avec BP. L’opérateur a la responsabilité de déployer les moyens techniques nécessaires afin de contenir l’incident et d’éviter tout impact sur l’écosystème marin.

L’État sénégalais a exigé de BP qu’il prenne toutes les mesures requises pour une gestion rigoureuse de cette situation en respectant les meilleures pratiques de l’industrie pétrolière internationale. L’opérateur est tenu de mettre en place une solution rapide et durable pour colmater la fuite.

À ce jour, BP affirme avoir identifié des solutions techniques et travaille activement à leur mise en œuvre. Par ailleurs, plusieurs dispositifs de surveillance ont été mis en place pour suivre l’évolution de l’incident, notamment un suivi aérien avec des hélicoptères et des drones qui effectuent régulièrement des survols de la zone. Le dernier en date, réalisé le 6 mars 2025 par les administrations sénégalaise et mauritanienne, n’a révélé aucune anomalie visible. Une surveillance sous-marine est également maintenue grâce à un véhicule sous-marin télécommandé (ROV) qui assure un suivi permanent de la fuite. En complément, une surveillance satellitaire permet d’analyser en temps réel l’impact de l’incident. Les marines nationales du Sénégal et de la Mauritanie assurent une présence continue pour sécuriser la zone.

Les autorités assurent que la situation est sous contrôle et qu’un suivi rigoureux est effectué en parfaite coordination entre les administrations concernées. Elles affirment également que des éléments précis sont en cours de collecte afin de garantir une communication institutionnelle transparente et claire sur l’évolution de l’incident.

Le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines ainsi que le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique ont réitéré leur engagement à informer régulièrement l’opinion publique sur l’évolution de la situation. Ce suivi rapproché s’effectue en collaboration avec les autorités mauritaniennes, conformément aux engagements de transparence et de bonne gouvernance dans l’exploitation des ressources naturelles.

Yanda Sow

Sénégal-Gouvernance Ressources Naturelles : l’AFAO prone l’inclusion des femmes

L’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO) a pris part à un atelier de deux jours organisé par la coalition Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) autour du thème : Vers une gouvernance inclusive des ressources naturelles.

La deuxième journée de cet atelier a été consacrée aux femmes, avec un focus particulier sur l’AFAO de Thiès. Mme Fall Mounina Wade, coordonnatrice du programme santé de l’AFAO, a mis en exergue les obstacles majeurs auxquels sont confrontées les femmes dans la gouvernance des ressources naturelles au Sénégal. Elle a souligné la faible implication des femmes dans les instances de décision, un facteur clé limitant leur participation active à la gestion de ces ressources.

Parmi les défis relevés figurent l’inégalité de genre dans l’accès aux ressources et aux opportunités du secteur extractif, le maintien des filles à l’école pour favoriser leur accès aux métiers des mines, le manque d’informations accessibles sur la gestion des ressources naturelles, la difficulté des femmes à obtenir des financements pour s’investir dans ce secteur, l’absence d’un cadre réglementaire et juridique clair encadrant leur participation, le manque de suivi après la formation des femmes dans les métiers du secteur extractif.

Face à ces constats, les femmes de l’AFAO ont formulé plusieurs recommandations pour inverser la tendance et assurer une gouvernance plus équitable des ressources naturelles. Il est essentiel de rendre effective la loi sur l’affectation des terres afin d’intégrer les besoins spécifiques des femmes, de renforcer le recrutement et la participation des femmes dans les instances de gouvernance du secteur extractif, d’encourager les filles à embrasser les matières scientifiques pour favoriser leur insertion dans les métiers liés aux industries extractives, de faciliter l’accès à l’information pour une meilleure compréhension et implication des femmes dans la gestion des ressources, de saisir les opportunités offertes par la coalition PCQVP afin d’assurer une meilleure représentativité des femmes dans la gouvernance des ressources naturelles.

Mme Fall Mounina Wade a affirmé l’engagement de l’AFAO à poursuivre le plaidoyer pour que les droits des femmes soient respectés et qu’elles puissent pleinement bénéficier des retombées économiques des industries extractives.

Papa Fara Diallo, président de la coalition PCQVP Sénégal, a rappelé que cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Appui à la Société Civile (PASC), financé par l’Union européenne. Il a insisté sur la nécessité d’une synergie entre les différentes organisations impliquées afin de garantir une gouvernance plus inclusive.

Il a également souligné l’importance d’exploiter les données désagrégées du rapport ITIE et le contenu local pour permettre aux jeunes et aux femmes de tirer profit des opportunités offertes par le secteur extractif. La mise en place d’une chaîne de valeur inclusive dans l’industrie extractive pourrait être un levier essentiel pour réduire les inégalités et maximiser les retombées économiques pour toutes les couches de la population.

Ainsi, l’atelier a permis d’identifier non seulement les contraintes pesant sur les femmes et les jeunes dans la gestion des ressources naturelles, mais aussi des pistes concrètes pour favoriser leur inclusion et garantir une gouvernance plus équitable.

Yanda SOW

 

Ressources naturelles : la jeunesse sénégalaise veut sa place à la table des décisions

La gestion des ressources naturelles représente un enjeu clé pour le développement économique et social du Sénégal, mais l’inclusion des jeunes et des femmes dans la gouvernance de ce secteur reste un défi majeur. C’est dans ce contexte que débute aujourd’hui un atelier organisé par la Coalition nationale « Publiez Ce Que Vous Payez » (PCQVP) dans le cadre du Programme d’Appui à la Société Civile (PASC) en collaboration avec le Conseil National de la Jeunesse du Sénégal (CNJS) et le Consortium Jeunesse.

L’organisation de cet évènement vise à renforcer l’engagement des jeunes et des femmes dans la gestion des ressources naturelles du pays, en mettant en lumière les défis auxquels ils sont confrontés et en identifiant des solutions adaptées à une participation plus effective et inclusive.

Le Sénégal est doté de ressources naturelles variées et abondantes, notamment l’or, le pétrole, le gaz et les ressources agricoles. Ces ressources constituent un levier essentiel pour la croissance économique du pays et peuvent contribuer de manière significative à l’amélioration des conditions de vie des populations. Cependant, leur exploitation et leur gestion demeurent marquées par des inégalités profondes en matière de participation, en particulier pour les jeunes et les femmes. Ces groupes, bien qu’acteurs incontournables du développement, sont souvent écartés des décisions stratégiques en raison d’obstacles structurels, de stéréotypes de genre et d’un accès limité à l’information, réduisant ainsi leur capacité à influencer la gouvernance du secteur extractif.

Lors de l’ouverture de l’atelier, Khadim Diop, président du CNJS, a souligné l’importance de l’implication des jeunes dans les instances de gouvernance. Il a rappelé que la jeunesse représente environ 75 % de la population sénégalaise et qu’il est impératif qu’elle soit mieux représentée dans les sphères décisionnelles. Toutefois, il a mis en exergue plusieurs contraintes majeures qui entravent leur participation active, notamment des barrières juridiques, sociales et culturelles. Il a plaidé pour l’adoption d’une loi réservant 30 % des sièges des assemblées électives aux jeunes afin de garantir une représentation significative et de permettre une implication plus efficace dans la gestion des ressources naturelles.

Il a également évoqué l’initiative de la diplomatie jeunesse, mise en place par le CNJS depuis 2018, qui vise à anticiper et prévenir les conflits entre les jeunes, les entreprises minières et les collectivités territoriales. Il a exhorté l’État à instaurer un cadre de dialogue permanent, non seulement au niveau des collectivités locales mais aussi au niveau central, afin de recueillir les préoccupations des jeunes et de les orienter vers des solutions concrètes et adaptées aux enjeux du secteur extractif.

L’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) a récemment introduit une révision de sa norme dans le but de favoriser une plus grande diversité au sein des groupes multipartites et d’encourager la divulgation de données sensibles au genre. Ces avancées constituent une étape importante vers une meilleure inclusion, mais elles nécessitent des actions concrètes et un accompagnement adapté pour être pleinement mises en œuvre.

Dans cette optique, la Coalition PCQVP adopte une approche stratégique en mettant l’accent sur plusieurs axes d’intervention. Parmi eux, la mobilisation de la société civile dans le processus ITIE, la redevabilité des acteurs impliqués au sein du Groupe Multi Partite (GMP), le partage d’informations issues du rapport ITIE 2023 avec les organisations de jeunes et de femmes et la discussion approfondie sur les points clés de la validation ITIE prévue pour 2025. Ces actions visent à favoriser un cadre de concertation dynamique et inclusif permettant aux jeunes et aux femmes d’accéder à une information de qualité et de mieux comprendre les enjeux de la gouvernance des ressources naturelles.

Cheikh Tidiane Cissé, vice-président de PCQVP, a également insisté sur la nécessité de mieux analyser le rôle et les défis des jeunes et des femmes dans la promotion de la transparence dans le secteur extractif. Il a rappelé que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du PASC, où la Coalition PCQVP assure le volet de la gestion des ressources naturelles. Il a souligné que cet atelier constitue une plateforme d’échanges et de consultations, un espace où les jeunes peuvent exprimer leurs préoccupations, renforcer leur engagement et acquérir les outils nécessaires pour interagir avec les parties prenantes du secteur. Selon lui, une meilleure inclusion des jeunes dans la gouvernance extractive permettra non seulement de garantir une plus grande transparence mais aussi d’assurer une répartition plus équitable des bénéfices issus de l’exploitation des ressources naturelles.

L’atelier a pour ambition d’identifier et de lever les obstacles qui empêchent une participation significative des jeunes et des femmes dans la gouvernance des ressources naturelles. Il vise également à encourager le dialogue entre les différents acteurs, notamment les institutions publiques, les représentants de la société civile et les jeunes leaders, en vue d’élaborer des recommandations concrètes et adaptées à la réalité du terrain.

Toutefois, plusieurs défis majeurs persistent. La structuration des parties prenantes demeure une problématique essentielle, tout comme la préservation de l’environnement face aux impacts de l’exploitation des ressources naturelles. De plus, l’implication effective des jeunes nécessite un effort concerté de sensibilisation et de formation afin de leur permettre de mieux comprendre les mécanismes de gouvernance et de plaidoyer.

L’initiative de la Coalition PCQVP, en collaboration avec le CNJS et le Consortium Jeunesse, s’inscrit dans une démarche globale visant à promouvoir une gestion plus transparente, inclusive et équitable des ressources naturelles. En facilitant un dialogue ouvert et constructif entre les différents acteurs du secteur extractif, cet atelier pose les bases d’une gouvernance durable, essentielle pour l’avenir économique et social du Sénégal. L’engagement des jeunes et des femmes dans ce processus est un impératif pour garantir une exploitation des ressources naturelles qui bénéficie à l’ensemble de la population et assure un développement harmonieux et inclusif du pays.

Yanda Sow

 

Sénégal-Energie : La Banque mondiale va accompagner le pacte national pour l’énergie

Mme Anna Bjerde, Directrice générale des opérations de la Banque mondiale, effectue une visite au Sénégal du 26 au 28 février pour renforcer la coopération entre l’institution et le pays. Cette mission s’inscrit dans le cadre du nouveau Cadre de Partenariat Pays (CPP) en cours d’élaboration et vise à consolider le dialogue avec les autorités, le secteur privé et la société civile. L’un des points centraux de cette visite est la mise en œuvre du Pacte National pour l’Énergie, un programme stratégique qui ambitionne d’assurer l’accès universel à l’électricité d’ici 2030.

Malgré des avancées notables, notamment un taux d’électrification nationale dépassant 75 %, des disparités persistent entre les zones urbaines et rurales. Le Pacte National pour l’Énergie, soutenu par la Banque mondiale, vise à réduire ces écarts en renforçant les infrastructures électriques, en développant des solutions hors réseau (off-grid) et en intégrant davantage d’énergies renouvelables. (« Notre objectif est que chaque Sénégalais, où qu’il se trouve, ait accès à une électricité fiable et abordable », a déclaré Mme Bjerde).

La Banque mondiale appuie cette initiative à travers un portefeuille d’investissements conséquent : 21 projets nationaux totalisant 3 milliards de dollars, ainsi que 11 opérations régionales à hauteur de 834,5 millions de dollars. Ces financements visent à moderniser le réseau électrique, améliorer l’accès à l’énergie et promouvoir des solutions durables.

L’une des priorités du programme est de favoriser une plus grande participation du secteur privé pour accélérer le déploiement des infrastructures énergétiques. Dans cette optique, la Société financière internationale (IFC) a déjà engagé 483 millions de dollars dans des projets liés à l’énergie propre, tandis que les engagements de la MIGA (Agence multilatérale de garantie des investissements) atteignent 773,8 millions de dollars. (« Mobiliser des financements privés est indispensable pour garantir un accès à l’électricité plus rapide et plus efficace », a souligné Mme Bjerde).

L’accès universel à l’électricité représente un enjeu fondamental pour la croissance économique et la création d’emplois. Un réseau électrique plus performant permettra aux entreprises locales de se développer, aux industries de gagner en compétitivité et aux populations, notamment en milieu rural, de bénéficier de meilleures conditions de vie.

Le gouvernement sénégalais, sous la direction du Président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko, met un accent particulier sur la transparence et la redevabilité dans la gestion des ressources publiques liées au secteur de l’énergie. (« Nous devons veiller à ce que chaque investissement dans l’énergie profite aux populations et contribue à réduire les inégalités », a affirmé un membre du gouvernement).

Si la mise en œuvre du Pacte National pour l’Énergie constitue une avancée majeure, plusieurs défis restent à relever : améliorer l’efficacité du réseau, réduire les coûts de production et renforcer la résilience des infrastructures face aux enjeux climatiques.

À travers cette visite, la Banque mondiale réaffirme son soutien indéfectible à l’ambition du Sénégal d’atteindre l’électrification universelle d’ici 2030. Ce partenariat, fondé sur la transparence et l’innovation, représente une opportunité historique pour renforcer l’indépendance énergétique du pays et améliorer durablement les conditions de vie des Sénégalais.

Yanda Sow

Rapport ITIE 2023:Le CN-ITIE dévoile les performances du secteur extractif

0

La ville de Thiès a accueilli ce jeudi un Comité Régional de Développement (CRD) consacré à la présentation du Rapport ITIE 2023, en présence de M. Thialy Faye, président du Comité National de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE), et M. Saer Ndao, Gouverneur de la région de Thiès. Cet événement a permis de mettre en lumière les performances du secteur extractif, son impact économique ainsi que les défis liés à la gouvernance des ressources naturelles.

Dans son allocution, M. Thialy Faye a souligné la dynamique positive du secteur extractif, illustrée par une augmentation significative des revenus. En 2023, la contribution des entreprises du secteur a atteint 380 milliards de FCFA, contre 275 milliards en 2022. Sur cette somme, 346,19 milliards FCFA ont été directement injectés dans le budget de l’État. (« La tendance haussière des recettes minières témoigne du dynamisme de ce sous-secteur au Sénégal en général, et dans la région de Thiès en particulier », a déclaré M. Faye).

Thiès s’impose comme la première région minière du Sénégal, avec une contribution de 144 milliards FCFA en 2023, contre 91 milliards en 2022. Le chiffre d’affaires des entreprises minières locales a atteint 1 010 milliards FCFA, confirmant l’importance stratégique de Thiès dans l’industrie extractive. (« Il va sans dire que Thiès est la locomotive du secteur minier sénégalais », a ajouté M. Faye).

Les entreprises de la région ont investi 530 milliards FCFA dans l’acquisition de biens et services auprès de fournisseurs nationaux et étrangers, soulignant l’impact économique indirect du secteur. Ces paiements aux sous-traitants méritent une attention particulière (« si nous voulons jouir des retombées positives de l’exploitation minière », a insisté le président du CN-ITIE).

Insistant sur la nécessité d’une exploitation équitable et responsable des ressources naturelles, M. Faye a rappelé que le CN-ITIE veille à ce que les revenus issus de l’extraction bénéficient à tous les Sénégalais, en particulier aux plus vulnérables. Il a également mis en avant l’importance de la divulgation des études d’impact environnemental et social, en ligne avec les objectifs de la Vision Sénégal 2050.

De son côté, M. Saer Ndao, Gouverneur de Thiès, a salué les avancées en matière de transparence et de gouvernance du secteur extractif tout en appelant à une meilleure prise en compte des préoccupations des populations locales. (« Le développement minier ne doit pas se faire au détriment des communautés. Nous devons veiller à une exploitation responsable et à des retombées positives pour les populations locales », a-t-il affirmé).

Pour conclure, M. Thialy Faye a encouragé toutes les parties prenantes à s’approprier les informations contenues dans le Rapport ITIE 2023, disponible sur les plateformes numériques du CN-ITIE. (« Ce n’est que par l’accès à des données fraîches et à jour que nous pourrons promouvoir un débat public éclairé et instaurer un dialogue multi-acteurs durable », a-t-il rappelé). L’édition 2023 du rapport ITIE confirme ainsi les progrès réalisés dans le secteur extractif tout en ouvrant la voie à une exploitation plus équitable et responsable des ressources naturelles du Sénégal.

Yanda Sow

Sénégal : CAJUST célébre la justice sociale dans le secteur minier

0

En cette Journée mondiale de la Justice Sociale, le Sénégal franchit une étape décisive dans la gestion équitable de ses ressources naturelles. Le Gouvernement a officiellement lancé le Comité National de Suivi et d’Évaluation des ressources du Fonds d’Appui au Développement Local (FADL), une avancée saluée par la Coalition des Acteurs pour la Justice Sociale (CAJUST), à l’origine d’une campagne de plaidoyer sur ce sujet depuis 2022.

Lancée en 2022, la campagne « ARTICLE 25 », initiée par CAJUST, tire son nom de l’Article 25.1 de la Constitution sénégalaise, qui stipule que « les ressources naturelles appartiennent au Peuple ». Son objectif est de traduire cette disposition constitutionnelle en actions concrètes, garantissant que l’exploitation des ressources bénéficie effectivement aux citoyens, en particulier aux communautés locales affectées par les industries extractives.

L’une des principales revendications de cette campagne portait sur l’effectivité du versement du Fonds d’Appui au Développement Local (FADL), qui représente 0,5% du chiffre d’affaires des compagnies minières en phase d’exploitation, conformément à l’Article 115 du Code minier de 2016.

Grâce à un plaidoyer soutenu, le gouvernement a signé des avenants avec les compagnies minières, rendant désormais ce versement obligatoire. La création d’un Comité National de Suivi et d’Évaluation des ressources du FADL marque ainsi une avancée significative dans la gouvernance transparente et équitable des revenus du secteur extractif.

CAJUST rappelle que cette mesure vient corriger une injustice flagrante, car « les régions riches en ressources naturelles sont paradoxalement les plus mal loties en infrastructures de base ». Les localités minières souffrent d’un accès limité aux services essentiels comme l’éducation, la santé et l’eau potable, tandis que leurs habitants subissent de plein fouet les conséquences négatives de l’exploitation des mines.

« Si les revenus issus du secteur extractif sont versés aux collectivités territoriales, ces dernières seront capables de prendre en charge les besoins essentiels des populations », souligne CAJUST, qui s’engage à accompagner la mise en œuvre effective de ce fonds.

Si cette avancée est saluée, CAJUST maintient son plaidoyer pour que d’autres mesures soient adoptées afin d’assurer une véritable justice sociale et environnementale dans le secteur extractif. L’organisation insiste sur la nécessité d’une meilleure redistribution des revenus issus des ressources minières à travers une révision du mécanisme de partage des recettes de l’État, notamment le fonds de péréquation. Elle plaide également pour un relèvement du FADL à 1% du chiffre d’affaires des compagnies minières, tout en demandant son extension aux entreprises pétrolières et gazières. Enfin, CAJUST alerte sur l’urgence de mettre en place des mesures strictes pour la réhabilitation des sols après les opérations minières, conformément à l’Article 104 du Code minier, afin de limiter l’impact environnemental des activités extractives.

D’autres défis liés à la transition énergétique et à la gouvernance climatique devront être abordés dans un futur proche pour garantir un développement plus durable et inclusif.

L’engagement du gouvernement à rendre effectif le FADL est un signal positif pour les communautés minières et pour la promotion d’un modèle de développement plus juste et inclusif. « Nous devons continuer à veiller à ce que ces engagements soient appliqués et à ce que les ressources du pays profitent réellement aux citoyens », conclut CAJUST.

Cette avancée marque une victoire importante pour la justice sociale au Sénégal, mais elle rappelle également que la mobilisation citoyenne reste essentielle pour garantir une gestion transparente et équitable des richesses nationales.

Mali : Pas moins de 48 personnes ont péri dans une mine

0

Une tragédie frappe une nouvelle fois le secteur minier malien. Ce samedi, aux environs de 10 heures, l’effondrement d’une mine exploitée par une entreprise chinoise dans la localité de Blalikoto Dabiya a causé la mort de plus de 40 femmes travaillant dans des conditions précaires.

Selon des témoins sur place, les victimes étaient principalement des femmes engagées dans l’exploitation artisanale du site. « Elles travaillaient dans des conditions très risquées, sans aucun équipement de sécurité adapté », rapporte un habitant de la région. Ce type d’accident est malheureusement récurrent dans les zones minières, où le manque de contrôle et l’exploitation illégale de ressources mettent en péril la vie des travailleurs.

L’effondrement de la mine de Blalikoto Dabiya met une fois de plus en lumière les pratiques dangereuses des entreprises minières étrangères opérant dans la région, notamment chinoises, accusées à plusieurs reprises de ne pas respecter les normes de sécurité et d’environnement. « Les autorités doivent réagir fermement pour empêcher ces entreprises de continuer à exploiter nos ressources au détriment des vies humaines », affirme un militant local pour les droits des travailleurs.

Face à cette catastrophe, les populations locales et les organisations de défense des droits humains appellent le gouvernement malien à prendre des mesures strictes pour encadrer les activités minières et protéger les travailleurs. « Il est impératif d’instaurer des règles de sécurité strictes et d’assurer un suivi rigoureux des conditions de travail sur ces sites », insiste un représentant syndical.

Les familles des victimes, en deuil, réclament justice et assistance. Pendant ce temps, les secours poursuivent les opérations pour tenter de retrouver d’éventuels survivants ou récupérer les corps encore coincés sous les décombres.

Ce drame rappelle l’urgence pour le Mali de réformer et renforcer la régulation de son secteur minier, afin d’éviter que de telles tragédies ne se répètent.

Yanda Sow

 

Secteur minier au Sénégal : le gouvernement annonce une refonte stratégique

Le gouvernement sénégalais a entamé une actualisation de ses politiques sectorielles, amorçant ainsi la première étape de la phase de redressement prévue par l’Agenda national de Transformation. Dans cette dynamique, le secteur minier, identifié comme l’un des piliers stratégiques du développement économique, fait l’objet d’une refonte pour assurer une exploitation plus efficace, responsable et transparente.

S’exprimant lors du lancement de l’atelier dédié à l’élaboration de la nouvelle politique minière, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a rappelé que « le Ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines est central dans la mise en œuvre de la vision du Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye », soulignant ainsi l’importance stratégique de ce département pour l’économie nationale.

Il a affirmé que « les secteurs de l’Énergie et des Mines sont des piliers qui devront jouer un rôle majeur et accélérer l’atteinte des objectifs de progrès socio-économiques du pays ». La rencontre de ce jeudi vise à définir les orientations et les objectifs stratégiques du secteur minier à l’horizon 2029.

« Cet exercice, déjà réalisé pour l’énergie, permet d’assurer la complétude de la planification dans les secteurs stratégiques couverts par mon département », a ajouté le ministre, insistant sur l’importance d’une coordination efficace entre les différentes branches du secteur extractif.

Le secteur minier est inscrit dans l’axe « Économie compétitive » de la Stratégie nationale de Développement (SND 2025-2029) et constitue l’un des quatre moteurs de croissance du pays. Selon le ministre, « les principales orientations portent sur la valorisation des ressources minières et le développement de filières prioritaires telles que les engrais phosphatés, les matériaux de construction et la métallurgie », avec pour objectif d’accroître la compétitivité du Sénégal sur les marchés régionaux et internationaux.

D’autres axes stratégiques ont également été définis, notamment « le développement responsable et durable des mines, le soutien de l’État à l’initiative privée nationale et la promotion du contenu local ». L’encadrement de l’exploitation artisanale et semi-industrielle figure aussi parmi les priorités du gouvernement, afin d’assurer une meilleure régulation et limiter les pratiques informelles qui fragilisent le secteur.

Le ministre a également mis en avant « le renforcement de la gouvernance, de la régulation et du suivi-évaluation du secteur minier, ainsi que l’amélioration des connaissances géologiques et du potentiel minier », autant de leviers qui permettront au Sénégal de mieux exploiter ses ressources tout en garantissant leur durabilité.

Lors de son intervention, le ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement à « maximiser l’utilisation et l’impact des ressources extractives pour assurer la souveraineté économique et sociale du Sénégal ». Il a insisté sur l’importance d’une gestion rigoureuse et équitable des ressources minières, expliquant que « l’exploitation optimale et systémique de nos ressources devra contribuer à une transformation profonde de notre pays pour un développement durable au profit de tous ».

La transparence est un enjeu majeur de cette réforme. « Elle est essentielle pour garantir une gouvernance efficace et responsable de notre secteur minier », a déclaré le ministre. Il a souligné que cette exigence permettra de « renforcer la confiance entre les différents acteurs, qu’il s’agisse des communautés locales, des investisseurs ou des partenaires internationaux ».

Le ministre a tenu à exprimer sa gratitude à l’ensemble des parties prenantes impliquées dans l’élaboration de cette politique minière, notamment les partenaires techniques au développement, les organisations de la société civile, le secteur privé et le gouvernement.

« Je vous exhorte à examiner en profondeur le rapport diagnostic du secteur minier et reste attentif à vos propositions », a-t-il déclaré, avant de conclure par l’ouverture officielle de l’atelier consacré à l’élaboration de la Lettre de Politique de Développement du Secteur Minier 2025-2029.

Ce processus marque ainsi un tournant stratégique pour le Sénégal, qui ambitionne de faire du secteur minier un moteur clé de sa croissance économique, tout en veillant à une exploitation responsable et durable de ses ressources naturelles.

Yanda Sow