samedi, mai 24, 2025
Accueil Blog Page 2

Mine-Sénégal : Le Ministre s’engage à remettre de l’ordre dans le secteur

 Le Ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines (MEPM), Birame Souleye Diop, a déclaré ce mercredi, à l’occasion de la fête du travail célébrée avec les agents de son département ministériel, qu’il allait remettre de l’ordre dans le secteur minier, à travers une série de mesures visant à restaurer la confiance, renforcer la souveraineté nationale et garantir une gestion rigoureuse des ressources.

« J’ai entrepris, sous instruction des autorités, un important programme d’audit des titres miniers du Sénégal afin de vérifier leur conformité à la législation. À terme, il s’agira clairement d’assainir le secteur et de mieux le valoriser », a affirmé le ministre, soulignant sa volonté de mettre fin aux pratiques irrégulières et de rétablir une gouvernance exemplaire.

La remise en ordre annoncée par le ministre passera par un examen rigoureux des conditions d’octroi et d’exploitation des titres miniers. Il a insisté sur le rôle central de l’administration dans ce processus : « Nous devons être justes, objectifs et fidèles au Code minier. Notre mission est d’instruire les demandes dans le respect strict de la loi, rien d’autre. »

Diop a également mis en garde contre tout laxisme ou arrangement personnel dans la gestion des titres : « Restaurer l’ordre, c’est aussi restaurer la confiance. C’est dans cet équilibre que nous pourrons maximiser la valeur attendue de ce secteur pour l’État. »

Le ministre a rappelé que cette vision de souveraineté minière n’était pas un projet lointain, mais une mission quotidienne. Il a appelé ses collaborateurs à s’aligner sur cette dynamique de rigueur, d’intégrité et d’efficacité, répondant ainsi aux attentes du président de la République, du Premier ministre et du peuple sénégalais.

Yanda Sow

 

 

1er mai-MEPM: Un dialogue social renforcé et un secteur de l’énergie et des mines plus efficient

 Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines( MEPM), Birame Souleye Diop, a réaffirmé mercredi l’engagement de son département à œuvrer pour le renforcement du dialogue social, l’amélioration des conditions de travail et de vie des agents de son ministère, à l’occasion de la célébration de la fête internationale du travail organisée conjointement par les syndicats du secteur.

S’exprimant lors d’une cérémonie marquant la fête du 1er mai, le ministre a salué « le rôle central » des travailleurs du secteur dans la mise en œuvre de l’Agenda national de transformation systémique « Sénégal 2050 », un référentiel stratégique récemment adopté par les plus hautes autorités du pays.

« Nous sommes engagés dans un processus ambitieux de souveraineté énergétique qui appelle à la maîtrise de nos ressources, à la transformation locale de nos matières premières et à la création de valeur ajoutée au bénéfice de nos concitoyens », a-t-il déclaré devant les agents et responsables syndicaux du ministère.

Diop a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des travailleurs à travers la formation continue, jugeant que « rester 25 ans à un même poste sans évolution ne peut promouvoir le développement du travail ». Il a également annoncé une étude en cours conduite par un cabinet indépendant pour cartographier les ressources humaines du département, évaluer les compétences et mettre en place un système de gestion des carrières basé sur des fiches de poste adaptées.

Abordant les conditions de travail, le ministre a reconnu les difficultés rencontrées par certains agents, notamment les « pointeurs de carrière » sur le terrain, et a promis la mise en œuvre de centres pilotes pour améliorer leur environnement professionnel. Il a également réaffirmé son engagement pour une transition énergétique durable et inclusive.

Dialogue social renforcé

Le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des mines et de la géologie, affilié à la CNTS, M. Kamara, a salué l’initiative conjointe des deux syndicats du ministère d’organiser cette fête du travail dans un cadre unifié.« C’est une première dans notre ministère que le ministre participe pleinement à cette journée aux côtés de ses agents. Cela témoigne d’un changement dans le rapport entre l’autorité et les travailleurs », a-t-il déclaré.

Il a souligné que la célébration est une opportunité pour renforcer le dialogue social sectoriel et évoquer les préoccupations des travailleurs.Parmi celles-ci figurent la revalorisation du statut des agents contractuels, le renforcement de la formation continue, ainsi que de meilleures conditions de travail pour les agents œuvrant sur le terrain, notamment dans la collecte des redevances minières.« Le ministre a répondu favorablement à la plupart de nos revendications et a promis un suivi rigoureux. Nous allons à présent travailler à un plan d’action commun entre les deux syndicats pour poursuivre cette dynamique d’unité », a-t-il ajouté.

Une fusion symbolique et stratégique

Diop s’est félicité de la dynamique de convergence entre les différents segments du ministère, saluant la fusion en cours des amicales et des syndicats du secteur. « Cette volonté de fusion doit être le socle d’une unité plus large entre les agents et l’administration, pour une meilleure satisfaction des populations », a-t-il déclaré.

Il a également lancé un appel vibrant à la mobilisation de tous les travailleurs du ministère autour des enjeux stratégiques du pays, notamment la souveraineté énergétique, le contenu local, et l’adaptation aux technologies émergentes.

Yanda Sow

 

Métiers du pétrole et du Gaz: 20 inspecteurs tchadiens en formation à l’INPG

0

L’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) du Sénégal a lancé, ce mardi à Diamniadio, une formation de haut niveau à l’intention de vingt inspecteurs venus du Tchad. Organisé en partenariat avec l’Autorité de Régulation du Secteur Aval du Tchad (ARSAT), ce programme marque une étape décisive dans la coopération sud-sud et le renforcement des compétences africaines dans le domaine énergétique.

Durant cinq mois, ces inspecteurs, tous issus de l’ARSAT, bénéficieront d’un parcours structuré couvrant les principaux segments du secteur aval pétrolier notamment raffinage, stockage, enfûtage, distribution et commercialisation. Une immersion pratique sur des sites opérationnels au Sénégal viendra compléter la formation théorique, avec pour objectif final l’assermentation officielle des participants à leur retour au Tchad.

Prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture, M. Fall MBAYE, Directeur général de l’INPG, a souligné la portée stratégique de cette initiative « Ce moment n’est pas une simple rentrée académique. Il incarne l’ambition partagée de nos deux institutions de bâtir une expertise africaine robuste, apte à prendre en charge les enjeux complexes du secteur pétrolier. À travers ce programme, nous affirmons notre conviction que la transformation du continent passe par la formation de talents africains, enracinés dans les réalités locales mais dotés de compétences aux standards internationaux. »

M. MBAYE a également mis en avant le rôle pionnier de l’INPG dans cette dynamique continentale. « L’INPG ne se limite pas à former. Nous accompagnons les États dans la structuration de leurs politiques énergétiques, en apportant un appui technique, stratégique et opérationnel. C’est tout le sens de notre présence aux côtés de l’ARSAT aujourd’hui. »

Pour sa part M. Miarom BEGOTO, Directeur général adjoint de l’ARSAT, a pour sa part salué l’accueil chaleureux et la rigueur académique de l’INPG, tout en insistant sur les enjeux de cette formation pour le Tchad.« Cette formation n’est pas anodine. Elle constitue un socle pour l’avenir de la régulation pétrolière dans notre pays. En dotant nos inspecteurs d’un savoir technique pointu et d’une culture professionnelle forte, nous voulons bâtir une régulation crédible, transparente et conforme aux meilleures pratiques. »

Il a également exprimé sa confiance dans le partenariat entre les deux institutions « L’INPG s’impose aujourd’hui comme un partenaire de référence. La qualité de nos échanges depuis le lancement de cette collaboration en est la preuve. Nous sommes convaincus que cette initiative portera ses fruits, non seulement pour l’ARSAT, mais pour l’ensemble de la filière énergétique tchadienne. »

À terme, ces vingt inspecteurs deviendront les premières figures d’un corps d’agents assermentés spécialisés dans le contrôle du secteur aval pétrolier au Tchad. Une première dans l’histoire de l’ARSAT, qui témoigne de son ambition de professionnaliser et moderniser la gouvernance du secteur.

Ce programme s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération panafricaine autour de la formation, de l’ingénierie et de l’appui technique dans les filières stratégiques. Il illustre la montée en puissance d’institutions africaines capables de former pour l’Afrique, en Afrique, avec des standards d’excellence.

Yanda Sow

Ressources naturelles : CAJUST pour une exploitation durable et un dialogue inclusif

Citoyen Actif pour la Justice Sociale (CAJUST) a organisé ce jeudi à Thiès une rencontre nationale réunissant divers acteurs autour d’un enjeu central pour le Sénégal autour de la gouvernance des ressources naturelles à l’heure du changement climatique. Ce dialogue, jugé « capital » par plusieurs participants, a permis d’exprimer des préoccupations croissantes liées à l’exploitation des ressources extractives, tout en soulignant les pistes d’une transition énergétique juste et inclusive.

Dans son mot d’ouverture, Mareme Mbacké, Directrice exécutive de CAJUST, a livré un diagnostic lucide sur l’état du secteur extractif au Sénégal. Si l’exploitation des ressources naturelles notamment pétrole, gaz, zircon, phosphates  est présentée comme un levier stratégique de développement, les retombées économiques restent, selon elle, « marginales ». Le dernier rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) révèle que le secteur ne contribue qu’à 9,4 % des recettes budgétaires, moins de 5 % du PIB, et à peine 1 % de l’emploi national.

Or, ces résultats économiques contrastent fortement avec les impacts négatifs importants sur l’environnement, les moyens de subsistance des communautés locales, et la stabilité sociale. « Ce paradoxe, où la richesse des ressources n’entraîne pas nécessairement le bien-être des populations, alimente un sentiment d’injustice de plus en plus prononcé », a-t-elle déclaré.

Le dialogue de Thiès a permis de mettre en lumière la double vulnérabilité des populations  exposées à la fois aux effets du changement climatique et aux conséquences des projets extractifs. La montée des eaux, l’érosion côtière et la salinisation des terres arables menacent les écosystèmes et les activités vitales comme la pêche et l’agriculture, notamment dans des régions comme Saint-Louis, Fatick, Thiès ou le Delta du Saloum.

« La perte progressive de zones de pêche et la dégradation des récifs naturels comme celui de Ndiatara à Saint-Louis privent des milliers de familles de leurs moyens de subsistance », a martelé Fama Sarr, transformatrice de produits halieutiques et secrétaire adjointe du Conseil local de la pêche artisanale. Elle a dénoncé le manque de respect des engagements pris par les compagnies, en particulier la promesse de créer des récifs artificiels en compensation.

Des voix féminines crient leurs soffrances

Les femmes, en première ligne des impacts environnementaux, ont pris une place centrale dans ce dialogue. À l’image de Ngara Diouf, présidente de l’Association Femme Enfant Environnement de Fatick, qui a appelé à porter le Fonds d’Appui au Développement Local (FADL) à 1 % du chiffre d’affaires des entreprises minières. Elle a aussi plaidé pour la mise en place d’un comité régional de pilotage de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), et pour un accompagnement matériel concret des pêcheurs. « La pêche n’est pas qu’un moyen de survie, c’est un patrimoine culturel que nous devons préserver », a-t-elle rappelé.

Taïba Ndiaye : entre expropriation, pollution et révolte

Dans la zone des Niayes, l’exploitation minière – notamment celle du zircon – a transformé profondément le paysage. Demba Fall Diouf, président du collectif des personnes impactées à Taïba Ndiaye, a fustigé l’absence d’information et de concertation avec les communautés  « Nous ne savons même pas quels produits sont rejetés dans notre environnement. Des villages entiers ont été déplacés, comme Mbar Ndiaye et Mbar Diop, et les indemnisations sont dérisoires. » Il plaide pour une révision des règles d’indemnisation, en les indexant sur la durée de vie des mines et la valeur des minerais extraits, ainsi qu’un accès équitable à l’information.

Pour lui, la restitution des terres réhabilitées est une urgence : « Les agriculteurs doivent pouvoir reprendre leurs activités. La cohabitation ne sera possible que si les entreprises respectent les communautés. »

GCO : plaidoyer pour une nouvelle culture du dialogue

Face à ces critiques, Mamadou Diawara, chargé des relations publiques de Grande Côte Operations (GCO), a tenu à souligner les efforts de sa société en matière de responsabilité environnementale. « GCO est la seule entreprise minière qui réhabilite systématiquement les sites exploités, et n’utilise aucun produit chimique dans son processus. »

Il a également lancé un plaidoyer pour une meilleure collaboration entre entreprises, société civile et médias, afin que les bonnes pratiques soient connues et valorisées. « Nous sommes souvent interpellés sur des sujets qui ne relèvent pas de notre responsabilité directe, comme la restitution des terres. Là-dessus, nous demandons l’appui de l’État. »

Un dialogue salué par l’État

Présent à cette rencontre, Cheikh Tidjane Gueye, conseiller technique du ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, a salué la démarche : « Ce dialogue nous rend service à nous, autorités. Il nous permet de mieux comprendre les préoccupations du terrain. Les recommandations issues de cette journée seront transmises au ministre Birame Souleye Diop pour une meilleure prise en compte dans les politiques publiques. »

Il a insisté sur la nécessité d’une approche collaborative, affirmant que « tous les acteurs entreprises, État, communautés, société civile – doivent travailler dans l’intérêt supérieur du Sénégal. »

Vers une transition juste et durable

Au terme de cette rencontre, un consensus semble se dégager : l’exploitation des ressources naturelles ne peut continuer sans une gouvernance inclusive, transparente et équitable. La transition énergétique, déjà amorcée par l’État sénégalais, doit s’inscrire dans une dynamique de justice environnementale, en tenant compte des impacts sociaux, des droits des populations et des enjeux climatiques.

« Nos décisions d’aujourd’hui détermineront l’avenir écologique, économique et social du Sénégal. Ce dialogue est une étape décisive vers une gouvernance des ressources centrée sur l’humain, et non sur la seule rentabilité. »  conclu Mareme Mbacké ;

Yanda Sow

 

 

LNG: Un atout stratégique pour les pays producteurs – Exemple du Projet GTA (Grand Tortue Ahmeyim)

0

Dans un contexte mondial de transition énergétique, où les énergies fossiles sont progressivement remplacées par des sources plus propres, le gaz naturel s’impose comme une énergie de transition. Pour faciliter son transport à grande échelle, notamment entre continents, le gaz naturel est transformé en gaz naturel liquéfié (GNL). Ce processus de liquéfaction offre de nombreux avantages techniques, économiques et géostratégiques. L’exemple du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, illustre parfaitement l’impact positif de cette technologie pour les pays producteurs.

La liquéfaction du gaz naturel : principe et finalité

La liquéfaction consiste à refroidir le gaz naturel à une température très basse, environ -162°C, jusqu’à ce qu’il passe de l’état gazeux à l’état liquide. Ce changement d’état permet de réduire son volume d’environ 600 fois, ce qui rend son stockage et son transport beaucoup plus efficaces. À l’état liquide, le gaz peut être chargé dans des navires appelés méthaniers, qui assurent sa livraison vers des terminaux de regazéification situés sur différents continents.

Ce procédé est indispensable pour les pays qui n’ont pas de connexions par gazoduc avec leurs partenaires commerciaux. Grâce à la liquéfaction, le gaz naturel devient un produit d’exportation mondial, et non plus uniquement régional.

Les avantages concrets de la liquéfaction du gaz naturel

Une solution de transport flexible et efficace

L’un des plus grands avantages du GNL est sa flexibilité logistique. Contrairement au gazoduc, qui nécessite une liaison physique fixe entre le producteur et le consommateur, le GNL peut être expédié par bateau vers n’importe quel pays disposant d’un terminal adapté. Par exemple, avec le projet GTA, le gaz extrait au large du Sénégal et de la Mauritanie pourra être exporté vers l’Europe, l’Asie ou l’Amérique latine, selon la demande du marché.

Un accès élargi aux marchés mondiaux

Le GNL permet aux pays producteurs de diversifier leur clientèle. Ils ne sont plus limités à leurs voisins ou à une zone géographique précise. Le projet GTA permettra ainsi au Sénégal et à la Mauritanie de vendre leur gaz à des acheteurs situés aussi bien en Espagne qu’au Japon, selon les opportunités économiques du moment.

Une valorisation économique maximale de la ressource

En rendant leur gaz exportable à l’échelle mondiale, les pays producteurs peuvent optimiser les revenus tirés de cette ressource. Le gaz devient un bien stratégique, échangé sur les marchés internationaux, avec des prix qui peuvent être négociés au comptant ou via des contrats à long terme. Cette liberté permet de maximiser les recettes publiques et d’attirer davantage d’investisseurs étrangers.

Un outil pour la transition énergétique mondiale

Le gaz naturel, bien qu’étant une énergie fossile, émet environ 50% de CO₂ en moins que le charbon et beaucoup moins de particules polluantes. En promouvant l’usage du GNL, les pays producteurs participent à la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est un message fort en faveur du développement durable, tout en tirant profit de leurs ressources naturelles.

Le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA) : un modèle africain prometteur

 

Un projet binational de grande envergure

Le projet GTA est situé à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal. Il est développé par un consortium composé de BP (opérateur principal), Kosmos Energy, Petrosen (Sénégal) et SMHPM (Mauritanie). Il vise à exploiter un gisement offshore contenant plus de 15 TCF (trillion cubic feet) de gaz naturel.

Une technologie de pointe : la FLNG

La spécificité du projet GTA réside dans l’utilisation d’une unité flottante de liquéfaction (FLNG). Cette plateforme, située en mer, permet de traiter, liquéfier et charger directement le gaz naturel sans nécessiter d’infrastructure terrestre lourde. Ce choix réduit les coûts, les délais de mise en œuvre et les impacts environnementaux.

Des retombées économiques considérables

Le projet GTA permettra au Sénégal et à la Mauritanie d’entrer dans le cercle des nations exportatrices de GNL, avec des revenus estimés à plusieurs milliards de dollars sur plusieurs décennies. Des milliers d’emplois directs et indirects ont déjà été créés pendant la phase de construction, et d’autres suivront pendant l’exploitation. De plus, les gouvernements bénéficieront de redevances, taxes et parts dans la production.

Une opportunité pour renforcer la souveraineté énergétique

En plus de l’exportation, une partie du gaz extrait pourrait être utilisée localement pour alimenter les centrales électriques et développer l’industrie nationale. Cela contribuera à réduire la dépendance aux importations de fuel et à améliorer l’accès à l’énergie dans les deux pays.

 Enjeux géopolitiques et perspectives d’avenir

Avec GTA, le Sénégal et la Mauritanie ne sont plus seulement des pays en voie de développement, mais des acteurs stratégiques de l’économie énergétique mondiale. Ils pourront renforcer leurs relations diplomatiques, attirer des investissements étrangers, et jouer un rôle de médiateur énergétique en Afrique de l’Ouest.

À moyen terme, d’autres projets similaires, comme Yakaar-Teranga au Sénégal ou les blocs offshore en Mauritanie, viendront renforcer cette dynamique. L’Afrique de l’Ouest est ainsi appelée à devenir une nouvelle frontière énergétique, capable de répondre à la demande mondiale tout en impulsant un développement régional durable.

La liquéfaction du gaz naturel représente bien plus qu’une simple technologie de transformation. Elle permet de convertir une richesse locale en une valeur mondiale, et de repositionner les pays producteurs sur la carte énergétique internationale. L’exemple du projet GTA montre comment des nations africaines peuvent, grâce à des partenariats stratégiques, des choix technologiques judicieux et une vision à long terme, transformer leurs ressources naturelles en leviers de développement et de souveraineté. Le GNL est sans aucun doute une opportunité historique pour le Sénégal, la Mauritanie, et l’ensemble du continent.

Ousseynou Souare

Ingénieur Pétrolier | Ingénieur Production chez Fortesa International

 Passionné par l’industrie Oil & Gas

Sénégal-Mauritanie : Une étape historique pour le projet GTA

C’est une étape historique qui vient d’etre  franchie dans l’exploitation du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) avec l’exportation de la toute première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL). Cette opération marque l’entrée officielle de la Mauritanie et du Sénégal sur le marché mondial du GNL

Selon un communiqué publié par la Cellule de Communication et des Relations Publiques, cette nouvelle étape du projet GTA marque sans doute une etape importante pour le Sénégal et la Mauritanie en tant que pays exportateurs de gaz. Rappellant les grandes étapes ayant jalonné la progression du projet,  le 31 décembre 2024, le seuil symbolique du « First Gas » a été atteint, concrétisant le démarrage effectif des activités d’exploitation. Ensuite, le 9 février 2025, la production de GNL a démarré à bord du navire de liquéfaction Gimi, amarré au Hub/Terminal, avec la mise en service des quatre trains de liquéfaction de l’unité flottante (FLNG).

Cette première exportation est l’aboutissement de plusieurs années de planification stratégique, de déploiement de technologies de pointe et de coopération intergouvernementale. Elle représente une avancée majeure pour la diversification énergétique de la sous-région et s’inscrit dans les ambitions partagées de transition énergétique juste et durable.

Toujours selon le communiqué, le Ministère del’Énergie, du Pétrole et des Mines salue cette étape clé qui renforce le positionnement du Sénégal sur la scène énergétique mondiale. Il appelle néanmoins à une vigilance continue afin d’assurer l’efficacité, la transparence et la soutenabilité des retombées économiques au bénéfice des populations.

Le projet GTA est mis en œuvre par un consortium réunissant BP, Kosmos Energy, Petrosen (Sénégal) et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH).

Yanda Sow

Saint-Louis : Les promesses sociales du gaz peinent à convaincre

La ville de Saint-Louis est devenue, en quelques années, un territoire stratégique de l’industrie gazière du Sénégal et de la Mauritanie. Mais si les ambitions économiques portées par le projet offshore Grand Tortue Ahmeyim (GTA), conduit par bp et ses partenaires peinent à produire des effets perceptibles pour les populations riveraines.

C’est ce que sont venues rappeler les communautés locales, ce 17 avril, à l’occasion d’une rencontre sectorielle organisée par le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (CN-ITIE) à la Chambre de commerce de Saint-Louis derniere étape de la dissemination du rapport ITIE 2023.

Dans une salle comble, pêcheurs artisanaux, femmes transformatrices de produits halieutiques, représentants d’organisations communautaires et jeunes entrepreneurs ont multiplié les interpellations. Tous ont exprimé un même sentiment d’exclusion, pointant l’écart croissant entre les discours des opérateurs et la réalité sociale vécue sur le littoral.

« Nous avons perdu nos zones de pêche les plus poissonneuses, sans aucune alternative concrète », résume un leader de groupement de pêcheurs. Depuis l’installation des infrastructures offshore de GTA, l’accès à Ndiatara, autrefois haut lieu de l’activité halieutique, est devenu impossible, tandis que les pêcheurs se heurtent à l’absence persistante de licences permettant de franchir la frontière maritime avec la Mauritanie. Le nombre de pirogues immobilisées à Saint-Louis se compterait aujourd’hui par milliers, faute d’espace de pêche.

Les griefs ne s’arrêtent pas aux seules questions maritimes. Les engagements de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), souvent mis en avant par bp et ses partenaires, sont jugés insuffisants, mal ciblés, et parfois inexistants.

Plusieurs intervenants ont rappelé que les récifs artificiels promis depuis 2019 n’ont toujours pas été réalisés, tandis que les propositions de réaménagement de la brèche point de passage périlleux pour les pêcheurs , sont restées sans réponse. « Il y a un gouffre entre les annonces et les actes », a affirmé Mme Fama Sarr membre d’une organisation de femmes transformatrices.

Même constat chez les entrepreneurs locaux, qui dénoncent l’opacité dans l’attribution des marchés liés aux projets extractifs et l’exclusion systématique des entreprises saint-louisiennes des chaînes de sous-traitance.

Face à ces critiques, bp a annoncé, par la voix de son responsable RSE, Mouhamadou Diallo, l’ouverture prochaine d’un bureau à Saint-Louis. Ce lieu, présenté comme un espace d’écoute ouvert aux pêcheurs, femmes, jeunes, OSC et opérateurs économiques, ambitionne de rétablir un lien direct entre les communautés et l’entreprise.

Une initiative accueillie avec prudence. « C’est un pas dans la bonne direction, mais cela ne réglera pas à lui seul des années d’incompréhension », glisse un représentant associatif présent dans la salle.

En clôture de la rencontre, le président du CN-ITIE, Thialy Faye, a livré un diagnostic sans détour : « La confiance ne peut se rétablir que par des mécanismes clairs, accessibles et équitables. » Il a appelé à une redynamisation des cadres de concertation multipartites, à une plus grande transparence dans la mise en œuvre de la RSE, et à une stratégie d’allotissement des marchés pour favoriser l’accès des PME locales aux contrats liés au gaz.

Il a également insisté sur la nécessité de financer des projets à fort impact communautaire, élaborés avec les acteurs du territoire, et suivis par des mécanismes publics de redevabilité.

Si l’industrie gazière est aujourd’hui au cœur des ambitions énergétiques du Sénégal, le cas de Saint-Louis révèle les tensions qui naissent lorsque développement économique et justice sociale ne progressent pas de pair. Dans un contexte de méfiance accrue envers les multinationales extractives, le fossé entre promesses et vécu alimente un ressentiment profond.

Pour rappel, les données relatives à la région de Saint-Louis pour l’année 2023 mettent en évidence une contribution significative du secteur extractif. La contribution globale s’élève à 17,98 milliards de FCFA, en nette progression par rapport aux 10,64 milliards de FCFA enregistrés en 2022.

Sur ce montant, 15,04 milliards de FCFA ont été directement versés au budget de l’État. En ce qui concerne l’emploi, 143 personnes ont été recrutées par les entreprises bp et Kosmos Energy, pour une masse salariale totale de 21,44 milliards de FCFA.

Le volume des transactions effectuées par ces entreprises, auprès de fournisseurs locaux et étrangers opérant dans la région, s’établit à 23,46 milliards de FCFA. Toutefois, seules 91 millions de FCFA ont été captées par des entreprises établies à Saint-Louis, notamment El Hadji Salif Mbengue SARL (26 millions), Ndar 24 & Co. (37 millions) et Sodial S.A. (26 millions).

Concernant le Fonds d’Appui aux Collectivités Territoriales (FAPCT), l’arrêté interministériel n°028096 du 8 novembre 2024 fixe le montant pour l’année 2021 à 7,31 milliards de FCFA, dont 214 millions de FCFA sont destinés aux collectivités territoriales de la région de Saint-Louis. Pour l’année 2022, ce montant s’élève à 8,59 milliards de FCFA, avec une enveloppe de 254 millions de FCFA allouée aux mêmes collectivités (cf. arrêté interministériel n°028097 du 8 novembre 2024).

Enfin, un montant global de 334,89 millions de FCFA a été distribué au titre de paiements environnementaux.

Yanda Sow

 

Gadiaga : un trésor local trop souvent oublié dans le débat énergétique sénégalais

 

lors que l’attention médiatique et politique est largement portée sur les grands projets offshore comme GTA (Grand Tortue Ahmeyim) et Yakaar-Teranga, il est important de rappeler que le Sénégal dispose déjà d’un gisement onshore en exploitation : le champ gazier de Gadiaga, situé dans la région de Thiès, près du village de Diender.

Ce champ, opéré par Fortesa International, est l’un des premiers projets de production gazière du pays, en activité depuis plus de vingt ans. Bien que plus modeste en taille, il offre des avantages stratégiques, économiques et techniques considérables, qui méritent aujourd’hui d’être pleinement reconnus et valorisés.

Des coûts d’exploitation maîtrisés

À la différence de l’offshore, l’exploitation onshore, comme celle de Gadiaga, ne nécessite pas de plateformes coûteuses ni de logistique maritime complexe. Les installations sont simples, les puits sont facilement accessibles par voie terrestre, ce qui permet une réduction significative des coûts d’exploration, de développement et de production.

Une main-d’œuvre presque entièrement sénégalaise

Fortesa est un exemple remarquable de contenu local réussi : plus de 95 % des effectifs sont sénégalais, allant des opérateurs de terrain aux ingénieurs de production. Cette sénégalisation du savoir-faire contribue à renforcer notre indépendance énergétique tout en créant des emplois durables et qualifiés.

Des infrastructures opérationnelles

Le champ de Gadiaga dispose déjà de pipelines qui relient le site de production à la centrale électrique de Cap des Biches, permettant un approvisionnement direct en gaz. Cette infrastructure, encore fonctionnelle, prouve que le pays est capable de produire, transporter et consommer son propre gaz sans dépendre d’infrastructures lourdes ou importées.

Un gaz naturel de grande qualité

Le gaz de Gadiaga est composé à environ 96 % de méthane, ce qui en fait une source d’énergie propre et efficace. Il contient aussi une faible teneur en CO₂ et surtout aucune trace significative de H₂S (sulfure d’hydrogène), un composant toxique souvent présent dans d’autres gisements. Cette composition chimique très favorable rend le gaz beaucoup plus facile à traiter, avec des installations simples et peu coûteuses.

Une solution transitoire stratégique en attendant le RGS

Le Réseau Gazier du Sénégal (RGS), actuellement en projet, vise à connecter les différentes sources de gaz du pays pour les acheminer vers les zones de consommation. En attendant sa mise en œuvre, le champ de Gadiaga peut jouer un rôle de relai stratégique pour alimenter rapidement certaines centrales électriques comme Cap des Biches, Tobène ou même d’éventuelles industries locales.

Un levier pour la transition énergétique et le développement local

Exploiter pleinement le potentiel de Gadiaga, c’est réduire nos importations de fuel lourd, renforcer notre mix énergétique, et créer de la valeur ajoutée locale. C’est aussi faire le choix de la proximité, de la réduction de l’empreinte carbone, et de la souveraineté énergétique.

Bien que le champ de Gadiaga soit plus petit comparé aux projets offshore comme GTA ou Yakaar-Teranga, il représente une opportunité immédiate, locale et maîtrisée. Son gaz est pur, facile à traiter, et l’expertise locale est déjà en place. Il incarne une alternative pragmatique et stratégique pour répondre aux besoins actuels du Sénégal, en attendant la montée en puissance des autres projets.

Misons sur ce que nous avons déjà, valorisons notre savoir-faire national et avançons vers une énergie sénégalaise, propre et souveraine. Gadiaga peut faire la différence, ici et maintenant.

Ousseynou Souare

Ingénieur Pétrolier | Ingénieur Production chez Fortesa International

Passionné par l’industrie Oil & Gas

Sénégal-Mauritanie : Bp exporte son « first gas »

La compagnie énergétique bp a annoncé ce jeudi avoir chargé avec succès la toute première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre de la phase 1 du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé au large des côtes de la Mauritanie et du Sénégal. Une étape historique qui marque l’entrée officielle des deux pays parmi les nations exportatrices de GNL.

Ce chargement inaugure le troisième grand projet amont lancé par bp en 2025, s’inscrivant dans le déploiement de sa stratégie de croissance énergétique, avec dix projets majeurs prévus d’ici 2027. Il symbolise également l’aboutissement d’un long travail mené par les équipes de bp, en étroite collaboration avec les partenaires Kosmos Energy, PETROSEN (Sénégal) et SMH (Mauritanie), ainsi que les autorités des deux pays.

« Cette première cargaison en provenance de la Mauritanie et du Sénégal marque un nouvel approvisionnement significatif pour les marchés énergétiques mondiaux. Le démarrage des exportations de la phase 1 de GTA est une étape importante pour bp et ses activités pétrolières et gazières, alors que nous célébrons la création d’un nouveau pôle de production au sein de notre portefeuille mondial », a déclaré Gordon Birrell, Vice-Président Exécutif Production & Opérations de bp.

Le GNL a été transféré à un transporteur depuis le navire flottant FLNG (Floating Liquefied Natural Gas), ancré à 10 kilomètres au large, où le gaz a été refroidi, liquéfié et stocké. Ce procédé complexe illustre la technicité du projet, considéré comme l’un des développements offshores les plus profonds d’Afrique, avec des ressources gazières situées à près de 2 850 mètres de profondeur.

Déclaré projet d’importance nationale stratégique par les gouvernements sénégalais et mauritanien, GTA est conçu pour produire environ 2,4 millions de tonnes de GNL par an. Une part de cette production est également destinée à l’alimentation des marchés domestiques lorsque les infrastructures seront prêtes à l’accueillir.

« C’est un moment de grande fierté pour la Mauritanie et le Sénégal. Tout au long du développement de ce projet, nous avons établi des relations solides avec les gouvernements hôtes, les communautés locales et nos partenaires. Nous nous réjouissons de les renforcer dans les années à venir », a ajouté Dave Campbell, Vice-Président Senior de bp pour la Mauritanie et le Sénégal.

Yanda sow

Matam- SOMIVA : Un cadre de concertation pour un dialogue inclusif

Le Comité régional de développement (CRD) de Matam, consacré à la dissémination du rapport ITIE 2023, a mis en lumière l’essor considérable du secteur extractif dans la région, notamment dans l’exploitation du phosphate. À travers des chiffres marquants, la rencontre a démontré l’impact croissant des activités minières sur l’économie locale et nationale.

En 2023, les entreprises minières opérant dans la région de Matam ont contribué à hauteur de 5,664 milliards FCFA, contre 1,94 milliard FCFA en 2022, soit une hausse spectaculaire de près de 190 %. Cette progression est principalement portée par la Société Minière de la Vallée (SOMIVA), qui, à elle seule, a versé 5,22 milliards FCFA au budget national, contre 1,92 milliard FCFA l’année précédente.

La production annuelle de SOMIVA atteint 594 170 tonnes de phosphate naturel, valorisée à 33 milliards FCFA. Cette dynamique conforte la place stratégique de Matam dans la politique d’industrialisation nationale, alignée sur la Vision « Sénégal 2050 », qui vise à promouvoir une transformation locale des ressources pour une économie plus inclusive.

Sur le plan social, SOMIVA a investi 168 millions FCFA en paiements volontaires, orientés vers l’éducation, le soutien institutionnel et les collectivités territoriales. Toutefois, ces efforts sont perçus comme insuffisants par les communautés locales, qui ont exprimé de vives attentes lors du Forum communautaire de Kanel, tenu le lendemain du CRD.

Organisé sous la présidence du Préfet de Kanel M Cheikh Ahmadou Ndoye, le forum communautaire a réuni les populations, les autorités locales, la société civile, SOMIVA et les représentants de l’ITIE, dans un cadre d’écoute et de dialogue. Les échanges ont été francs, parfois poignants, révélant une profonde attente de justice sociale et de participation effective.

Le Président du CN-ITIE, Thialy Faye, a salué cette mobilisation citoyenne, y voyant « une première opportunité pour les communautés de s’exprimer sur les problématiques liées au secteur minier ». Il a encouragé un dialogue constructif, incitant les participants à formuler des propositions concrètes.

Il ajoute « la mine ne peut pas employer tout le monde, mais tout le monde peut travailler avec la mine », exprimant sa volonté d’écouter les besoins locaux et de soutenir les projets de développement.

Doleances des communautés

Parmi les nombreuses doléances exprimées il y’a l’emploi des jeunes, avec des critiques sur l’absence de recrutement dans plusieurs localités depuis deux ans et un appel à la création de centres de formation aux métiers des mines.

L’accompagnement des femmes et personnes handicapées, notamment via le financement des GIE féminins, l’appui logistique (irrigation, accès au marché), et l’inclusion dans les processus de recrutement en passant par les impacts environnementaux et sanitaires, liés à la pollution de l’eau, à la santé respiratoire des femmes et enfants, et aux inondations dues au fleuve.

L’opacité dans l’utilisation des fonds sociaux, notamment les 124 millions FCFA alloués par SOMIVA aux communes, dont la traçabilité est exigée.

Recommandations formulées

Plusieurs pistes ont été avancées par les participants notamment la création d’un comité multipartite de sélection de projets (préfet, sous-préfets, maires), inspiré du modèle FISE à Mako (Kédougou), pour garantir la neutralité et l’impact des financements.

Quatre axes d’intervention prioritaires à savoir les énergies renouvelables/environnement ; éducation, santé et insertion professionnelle ; agriculture, élevage et pêche ; genre et groupes vulnérables. Il s’agit egalement de mettre l’accent sur la formation des jeunes avec la centres de formation professionnelle pour les jeunes.

Le Préfet de Kanel M Ndoye s’est engagé à formaliser ces recommandations et à mettre en place un comité de pilotage dans les plus brefs délais, avec l’appui de l’ITIE.

À l’issue de ces deux journées, les interventions des autorités ont permis de recentrer les priorités sur la gouvernance minière durable et inclusive.

Pour le gouverneur de la région de Matam, Saïd Ba, il est impératif que « le contenu local représente un enjeu stratégique de premier plan pour le développement et le renforcement des capacités des PME et PMI de la région ». Il a plaidé pour « une réorientation stratégique des dépenses sociales vers des investissements prioritaires » tels que les services de base et la formation des jeunes et des femmes.

Il a également proposé la création d’un cadre régional de concertation minière, qui permettrait un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes. « Il faut pouvoir tirer le meilleur parti de nos ressources, car elles ne sont pas renouvelables », a-t-il rappelé avec insistance.

Quant à Thialy Faye, président du Comité national ITIE, il a souligné que « la région de Matam constitue une zone à fort impact industriel ». Il a réaffirmé la vision du gouvernement de faire de Matam « un poumon économique du pays », et a conclu :

« Ce n’est que par le recours à des données fraîches et à jour que nous pourrons promouvoir un débat public éclairé ».

Matam, aujourd’hui plus que jamais, se trouve à un tournant décisif. Sa trajectoire économique ne pourra se consolider que par une gouvernance rigoureuse, une implication citoyenne effective et une juste répartition des bénéfices de ses richesses naturelles.

Yanda Sow