Audit du secteur minier : 228 sites clandestins identifiés, l’État promet d’évaluer le préjudice subi

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Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, a profité du lancement des Journées Portes Ouvertes (JPO), prévues du 18 au 26 août à travers le Sénégal, pour dresser un tableau sans concession de la situation dans le secteur extractif.

Les résultats des audits, menés en deux phases un audit administratif en novembre 2024 et un audit physique de terrain entre avril et août 2025 révèlent des manquements graves. Sur 1 153 titres examinés en commission, seules 94 demandes avaient été jugées recevables au départ, soit à peine 8,15 %, avant que le taux de conformité n’évolue pour atteindre 66,7 %. « Ces chiffres montrent qu’il existe une volonté de se conformer à la loi, mais ils révèlent aussi l’ampleur des irrégularités qui gangrènent notre secteur », a souligné le ministre.

L’audit physique a porté sur 848 sites, dont 620 régulièrement autorisés, mais aussi 228 sites clandestins et 275 titres inactifs. Selon Birame Souleye Diop, ces exploitations illégales reposent souvent sur une pratique frauduleuse : « Des opérateurs utilisent des documents provisoires alors que leurs dossiers sont en instruction, et se permettent d’exploiter sans jamais s’acquitter de leurs obligations légales. C’est une entorse grave au droit et à l’éthique. »

Le ministre a annoncé la poursuite du travail d’audit avec une prochaine étape clé : évaluer le préjudice subi par l’État du fait de ces opérations clandestines et mettre en place des mécanismes de réparation. « Il ne s’agit pas seulement de constater les irrégularités, il faut aussi chiffrer les pertes pour l’État et exiger que les responsables rendent des comptes », a-t-il insisté.

Les audits ont également mis en lumière des dérives aux conséquences directes sur l’environnement et la sécurité des populations : sites abandonnés sans réhabilitation, carrières à ciel ouvert menaçant des infrastructures, pollution sonore et atmosphérique, exploitation artisanale incontrôlée. « Nous avons trouvé des sites qui ne respectent aucune norme, parfois à quelques mètres de routes nationales ou de lignes électriques à haute tension. C’est une situation intenable », a alerté le ministre.

Dans ce contexte, les Journées Portes Ouvertes s’annoncent comme un rendez-vous stratégique. Elles visent à renforcer la transparence et à rapprocher l’administration des citoyens. Birame Souleye Diop précise  « L’objectif, c’est d’informer, de conseiller, de guider et d’accompagner. Nous devons discuter non seulement des retombées économiques, mais aussi des externalités environnementales, du respect des engagements contractuels et du rôle de l’État. »

Ces rencontres permettront d’aborder les enjeux liés à la responsabilité sociétale des entreprises, à la protection des communautés impactées et au contenu local, dans un secteur qui reste au cœur des débats sur le développement et la souveraineté économique du Sénégal.

Yanda Sow

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