Le Sénégal vient de franchir une étape décisive dans la modernisation et la gouvernance de son secteur énergétique. Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, a procédé, hier, au lancement officiel de la plateforme digitalisée sur les statistiques énergétiques du Sénégal (SIE), lors d’une cérémonie au Noom Hôtel de Dakar.
La plateforme digitalisée sur les statistiques énergétiques du Sénégal, soutenu par la Commission de la CEDEAO, place la donnée au cœur de la décision publique et de la transparence. Pour le ministre, il s’agit d’une avancée majeure. « Les données ne sont pas seulement des chiffres. Elles représentent la base de nos politiques, le fondement de la transparence envers les citoyens et un levier puissant d’attrait des investisseurs », a-t-il déclaré.
Cet outil vise avant tout à centraliser et harmoniser les données issues de toutes les composantes du secteur énergétique, depuis la production jusqu’à la consommation, en passant par le transport et la distribution. Elle doit également garantir la disponibilité d’informations fiables et actualisées afin d’appuyer la prise de décision politique, tout en renforçant la transparence vis-à-vis des citoyens et des partenaires techniques et financiers. Elle permettra par ailleurs d’accompagner la planification et le suivi de la transition énergétique en lien avec les engagements climatiques du Sénégal et favorisera une meilleure coopération régionale grâce à un partage standardisé des données avec les pays membres de la CEDEAO.
Pour Birame Soulèye Diop, le SIE constitue un outil stratégique. « À travers ce système d’information énergétique, nous voulons donner à l’État, aux collectivités, aux entreprises et même aux citoyens un instrument qui permet de comprendre, de prévoir et de décider. L’accès à une donnée de qualité est un droit et une condition de transparence », a-t-il souligné avec insistance.
La mise en place de cette plateforme par les services du systeme d’information du ministére, intervient dans un contexte particulier où le Sénégal s’apprête à entrer dans l’ère de l’exploitation pétrolière et gazière. Pour le ministre, cette étape impose rigueur et responsabilité. « Nous ne pouvons pas planifier l’avenir énergétique du pays sans données fiables, disponibles et accessibles », a-t-il martelé, rappelant que la transparence et la responsabilité doivent rester les maîtres mots dans la gestion des ressources.
En plus d’être un outil technique, le SIE se présente comme un levier démocratique. Il facilitera la reddition des comptes en donnant la possibilité de suivre en temps réel les performances du secteur et de mesurer les progrès accomplis. Ce suivi concerne aussi bien l’accès universel à l’électricité prévu d’ici 2029 que l’exploitation durable des ressources nationales, la réduction progressive du coût de l’énergie pour les ménages et les entreprises ou encore l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national.
Le ministre a aussi insisté sur la dimension inclusive de l’initiative. La plateforme ne s’adresse pas seulement aux institutions étatiques et aux décideurs, mais aussi à la société civile et aux acteurs économiques qui doivent s’approprier cet outil. « Nous voulons que chaque citoyen sache comment se structure notre système énergétique, quels choix sont faits et quels en sont les impacts. Cette transparence est une exigence démocratique et une garantie de confiance pour les populations », a affirmé Birame Soulèye Diop.
En dotant le Sénégal d’une telle innovation, le pays se positionne comme un pionnier en Afrique de l’Ouest dans le domaine de la gouvernance numérique du secteur énergétique. Le dispositif, aligné sur les standards internationaux, permettra un suivi rigoureux des trajectoires de développement énergétique et des engagements climatiques pris par le Sénégal dans le cadre de l’Accord de Paris.
« Nous devons bâtir une gouvernance énergétique moderne, transparente et responsable. Le système d’information énergétique est une étape décisive dans cette direction », a conclu le ministre, invitant toutes les parties prenantes – institutions publiques, opérateurs privés, collectivités territoriales et société civile – à contribuer à l’animation et à l’enrichissement de la plateforme
Yanda SOW