Transition énergétique : Les femmes de Saint-Louis réclame une l’inclusionpour une transition juste

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À Saint-Louis, les femmes transformatrices de produits halieutiques alertent sur les enjeux de la transition énergétique. Pour elles, ce processus ne sera juste et équitable que s’il prend réellement en compte les besoins et réalités des communautés locales.

Fama Sarr, secrétaire générale du Comité Local des Pêches Artisanales (CLPA) de Saint-Louis, insiste : « Pour qu’elle soit véritablement juste, la transition énergétique doit être inclusive, et inclure en particulier les femmes transformatrices qui dépendent encore fortement du bois pour leurs activités. »

Dans la région, des centaines de femmes s’activent quotidiennement sur les quais pour transformer le poisson par le fumage ou le séchage. Ces pratiques, essentielles pour conserver et commercialiser les produits halieutiques, nécessitent d’énormes quantités de bois. Cette dépendance accentue la déforestation dans les Niayes et contribue à la dégradation de l’environnement. Elle expose aussi les femmes et les enfants aux fumées toxiques, responsables de maladies respiratoires chroniques.

Selon une étude de la FAO, près de 90 % des ménages sénégalais utilisent encore le bois ou le charbon comme principale source d’énergie domestique, et les femmes transformatrices figurent parmi les plus grandes consommatrices de bois dans les zones côtières. « Nous avons déjà perdu une partie de nos activités à cause des difficultés d’accès au bois et de la hausse de son prix. Si rien n’est fait, nous risquons de perdre encore davantage », déplore Fama Sarr.

Elle appelle ainsi les autorités, les bailleurs et les opérateurs du secteur énergétique, tels que BP, ainsi que les programmes appuyés par LSD, à mettre en place des solutions concrètes : foyers améliorés plus performants, promotion du gaz domestique, biogaz ou encore autres sources d’énergie renouvelable adaptées aux besoins des femmes.

Au-delà de l’enjeu environnemental, c’est toute une économie locale qui est en jeu. « La transformation du poisson est notre gagne-pain, elle nourrit nos familles et contribue à la sécurité alimentaire. Nous voulons une transition énergétique qui protège notre travail et nos revenus », plaide la responsable du CLPA.

Pour les femmes de Saint-Louis, la transition énergétique doit être pensée comme une opportunité sociale, économique et écologique, permettant de préserver l’environnement, de créer des emplois verts et d’améliorer les conditions de vie des communautés côtières.

 

Yanda Sow

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