La capitale sénégalaise accueille, du 25 au 28 août, la Semaine des combustibles domestiques, un rendez-vous placé sous le signe de la transition énergétique et de la durabilité. Organisé par le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, en partenariat avec le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, et avec l’appui de la coopération allemande (GIZ, BMZ) et du Fonds Vert pour le Climat, l’événement marque une étape décisive dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale sur les combustibles de cuisson propres et les biocarburants 2025-2035.
En ouvrant la cérémonie, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, a insisté sur l’urgence d’une transition énergétique dans les foyers sénégalais. « La dépendance au bois et au charbon exerce une pression insoutenable sur nos forêts et menace la santé de millions de Sénégalais, en particulier les femmes et les enfants », a-t-il déclaré. Pour lui, la stratégie adoptée en 2025 constitue « une vision claire et inclusive », visant à réduire l’usage du bois-énergie, développer des filières alternatives (GPL, bioéthanol, biogaz, briquettes agricoles) et stimuler l’innovation locale.
Le ministre a aussi rappelé que ce tournant ne devait pas être vu comme une contrainte, mais comme « une opportunité de créer de nouveaux emplois, notamment pour les jeunes, dans la fabrication et la distribution d’équipements », et de renforcer la souveraineté énergétique du pays.
Au nom de la coopération allemande, Oneziger Kayzen, représentant de l’ambassade d’Allemagne au Sénégal, a souligné l’importance de cette stratégie pour le pays. « L’adoption de cette stratégie nationale pour le Sénégal représente une avancée décisive dans la mise en œuvre de sa politique énergétique durable. Elle traduit la volonté du pays de répondre à des défis multiples », a-t-il affirmé.
Il a précisé que ces défis sont d’abord sociaux, car « les combustibles traditionnels constituent un risque majeur pour la santé, en particulier pour les femmes et les enfants exposés aux fumées » ; environnementaux, car « la forte dépendance au bois-énergie exerce une pression considérable sur les forêts, entraînant déforestation et perte de biodiversité » ; mais aussi économiques, car « le développement d’un marché structuré des combustibles durables et des équipements modernes représente une véritable opportunité pour la création d’emplois et l’innovation locale ».
Rappelant les résultats déjà obtenus, il a salué les avancées du programme Promotion d’une Cuisine Respectueuse du Climat financé par le BMZ et le Fonds Vert : « Entre 2020 et 2024, la diffusion des foyers améliorés est passée de 137 000 à plus de 700 000 unités, avec un impact direct sur les ménages, la réduction de la consommation de bois et l’amélioration de la qualité de l’air ».
Pour M. Kayzen, la Semaine des combustibles domestiques « doit permettre d’aller plus loin, en valorisant les innovations locales, en construisant des partenariats solides et en mobilisant davantage les acteurs publics et privés autour de projets concrets ». L’Allemagne, a-t-il ajouté, « est fière d’accompagner le Sénégal et réaffirme sa disponibilité à poursuivre ce partenariat dans une logique d’engagement commun pour un avenir énergétique durable ».
Pendant quatre jours, panels, expositions et échanges d’expériences mettront en lumière les initiatives déjà en cours dans les régions et traceront des pistes pour accélérer le déploiement des solutions énergétiques propres. Dakar ambitionne ainsi de poser un jalon majeur pour bâtir un modèle énergétique plus juste, inclusif et respectueux de l’environnement.
YandaSow