Mme Anna Bjerde, Directrice générale des opérations de la Banque mondiale, effectue une visite au Sénégal du 26 au 28 février pour renforcer la coopération entre l’institution et le pays. Cette mission s’inscrit dans le cadre du nouveau Cadre de Partenariat Pays (CPP) en cours d’élaboration et vise à consolider le dialogue avec les autorités, le secteur privé et la société civile. L’un des points centraux de cette visite est la mise en œuvre du Pacte National pour l’Énergie, un programme stratégique qui ambitionne d’assurer l’accès universel à l’électricité d’ici 2030.
Malgré des avancées notables, notamment un taux d’électrification nationale dépassant 75 %, des disparités persistent entre les zones urbaines et rurales. Le Pacte National pour l’Énergie, soutenu par la Banque mondiale, vise à réduire ces écarts en renforçant les infrastructures électriques, en développant des solutions hors réseau (off-grid) et en intégrant davantage d’énergies renouvelables. (« Notre objectif est que chaque Sénégalais, où qu’il se trouve, ait accès à une électricité fiable et abordable », a déclaré Mme Bjerde).
La Banque mondiale appuie cette initiative à travers un portefeuille d’investissements conséquent : 21 projets nationaux totalisant 3 milliards de dollars, ainsi que 11 opérations régionales à hauteur de 834,5 millions de dollars. Ces financements visent à moderniser le réseau électrique, améliorer l’accès à l’énergie et promouvoir des solutions durables.
L’une des priorités du programme est de favoriser une plus grande participation du secteur privé pour accélérer le déploiement des infrastructures énergétiques. Dans cette optique, la Société financière internationale (IFC) a déjà engagé 483 millions de dollars dans des projets liés à l’énergie propre, tandis que les engagements de la MIGA (Agence multilatérale de garantie des investissements) atteignent 773,8 millions de dollars. (« Mobiliser des financements privés est indispensable pour garantir un accès à l’électricité plus rapide et plus efficace », a souligné Mme Bjerde).
L’accès universel à l’électricité représente un enjeu fondamental pour la croissance économique et la création d’emplois. Un réseau électrique plus performant permettra aux entreprises locales de se développer, aux industries de gagner en compétitivité et aux populations, notamment en milieu rural, de bénéficier de meilleures conditions de vie.
Le gouvernement sénégalais, sous la direction du Président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko, met un accent particulier sur la transparence et la redevabilité dans la gestion des ressources publiques liées au secteur de l’énergie. (« Nous devons veiller à ce que chaque investissement dans l’énergie profite aux populations et contribue à réduire les inégalités », a affirmé un membre du gouvernement).
Si la mise en œuvre du Pacte National pour l’Énergie constitue une avancée majeure, plusieurs défis restent à relever : améliorer l’efficacité du réseau, réduire les coûts de production et renforcer la résilience des infrastructures face aux enjeux climatiques.
À travers cette visite, la Banque mondiale réaffirme son soutien indéfectible à l’ambition du Sénégal d’atteindre l’électrification universelle d’ici 2030. Ce partenariat, fondé sur la transparence et l’innovation, représente une opportunité historique pour renforcer l’indépendance énergétique du pays et améliorer durablement les conditions de vie des Sénégalais.
Yanda Sow